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mercredi 30 septembre 2009

[RACISME] Gendarmes victimes de racisme : le Cran veut "toute la lumière" (Le Nouvel Obs)

Ces hommes se disent victimes de racisme de la part de leurs collègues. Le Conseil représentatif des associations noires de France en appelle aux ministres Hervé Morin et Brice Hortefeux.

Les six gendarmes souhaitent saisir la Halde afin de ne plus être la cible de propos racistes (AP)

Les six gendarmes souhaitent saisir la Halde afin de ne plus être la cible de propos racistes (AP)
Le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) a demandé samedi 26 septembre aux ministres Hervé Morin (Défense) et Brice Hortefeux (Intérieur) de "faire toute la lumière" sur les propos racistes dont disent avoir été victimes six gendarmes de la part de collègues.

(Source : Nouvel Obs)
Six gendarmes mobiles de Satory, se sont dits ciblés par des propos racistes et discriminatoires de la part de collègues. Ils ont affirmé vendredi leur volonté de saisir la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité).
Le "quota" du secrétariat
Affectés dans les Yvelines, les six gendarmes ont "depuis leur arrivée été régulièrement victimes de propos racistes tout comme ils font l'objet de discriminations", d'après la saisine de la Halde rédigée par Maître Joseph Cohen-Sabban.
Un des gendarmes aurait ainsi été "maintes fois" appelé "bougnoule" par le commandant qui lui rappelait régulièrement qu'"il est le 'quota' du secrétariat".
D'origine maghrébine, deux autres gendarmes musulmans affirment avoir été humiliés lors de séances de remises de galons.
La direction de la gendarmerie, qui n'a pas encore reçu la saisine de la Halde, a confirmé qu'un gendarme s'était plaint en février de propos racistes tenus par son commandant d'escadron. Celui-ci aurait écopé de trente jours d'arrêt, d'après le Service d'information et de relations publiques des armées.

"Faire toute la lumière"

"Devant la gravité des faits rapportés, le Cran demande à Hervé Morin, ministre de la Défense, statutairement compétent, ainsi qu'à Brice Hortefeux ministre de l'Intérieur, auquel la gendarmerie nationale est désormais rattachée, de faire toute la lumière sur cette affaire", indique un communiqué.
Le Cran précise qu'il saisira également la Halde.

dimanche 27 septembre 2009

[RUGBY] Un rugbyman de Lons-le-Saunier porte plainte pour insultes racistes (Le Progrès)

Joël Tomakpleconou a pris le temps de la réflexion  avant de se décider à porter plainte / Photo DR

Joël Tomakpleconou devrait saisir la Halde et porter plainte contre un joueur de Genlis pour des propos à caractère raciste tenus la semaine dernière en ouverture de la saison

( Source : Le Progrès)

Le CS Lédonien n'a pas été épargné pour ses débuts en Honneur le week-end dernier à Genlis. Battu au terme d'un match particulièrement viril, le CSL a également dû gérer le cas de son pilier, Joël Tomakpleconou, qui assure avoir été la cible d'insultes à caractère raciste parties de la main courante. « Le match avait débuté depuis une dizaine de minutes et pas mal de coups étaient déjà partis, raconte le joueur d'origine béninoise. Mon vis-à-vis en mêlée m'avait déjà mis le doigt dans l'œil une fois et quand il a essayé à nouveau, je l'ai mordu. C'est à ce moment là, en voyant son doigt ensanglanté, qu'un supporter m'a crié : « On va te renvoyer dans ton pays par le premier avion ! ». Et là, le joueur a ajouté : « Et je me demande s'il n'a pas le sida… ». Des propos qui poussèrent Joël Tomakpleconou à enlever son maillot et à quitter le terrain pendant que l'arbitre de la rencontre sanctionnait le joueur genlissien d'un carton jaune. Le règlement stipule, lui, qu'en cas de propos racistes, leur auteur doit se voir administrer un carton rouge et la partie doit être définitivement arrêtée. « Après, je suis revenu sur ma décision d'abandonner le match et j'ai repris ma place pour ne pas pénaliser mon équipe, assure le joueur lédonien. Je ne sais pas ce qu'il a entendu, mais je n'en veux pas à l'arbitre qui était sans doute dépassé, vu le climat qui régnait dans ce match. Mais j'ai trouvé incroyable que, personne à Genlis, joueurs ou staff, ne réagisse après des propos pareils ! Je reconnais que j'ai mordu mon vis-à-vis en mêlée et je suis prêt à en assumer les conséquences. Mais ça ne justifie pas ce qui s'est passé ensuite ».

« Je pensais naïvement que ma naturalisation était un bouclier »

La rencontre terminée, Joël Tomakpleconou encore sous le coup, décidait de boycotter la traditionnelle réception d'après-match, imité par ses coéquipiers en signe de solidarité. « Je me suis ensuite demandé toute la semaine s'il fallait aller plus loin dans cette affaire. Je ne voulais pas réagir à chaud. Et puis vendredi, j'ai décidé de porter plainte contre le joueur de Genlis et de saisir la Halde [Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité]. Je suis le premier à dire qu'il ne faut pas faire d'amalgame, que tout le monde n'est pas comme ça, mais je ne pensais pas que ça arriverait sur un terrain de rugby… Et puis, j'ai obtenu ma naturalisation française il y a peu de temps et je pensais naïvement que c'était un bouclier qui me protégeait de tout ça. A Genlis, j'ai été rattrapé par la réalité et ça m'a fait très mal », concède le joueur encore très marqué, près d'une semaine après les faits, malgré le soutien de ses coéquipiers. « Je ne peux pas croire que ce genre de comportement est une fatalité. Je suis arrivé en France en 2002 et c'est à Pimorin, qui est pourtant un tout petit village, qu'on m'a donné ma chance. Là-bas, je n'ai jamais rencontré le racisme. C'est pour ces gens-là qui m'ont accueilli que je ne veux pas laisser passer ça. Si je ne faisais rien, ça voudrait dire que je ne fais aucune différence entre ceux qui sont racistes et ceux qui ne le sont pas. On est en 2009, il faut que ça cesse ».

Joël Tomakpleconou a reçu le soutien de son club dont le président, Jean-Pierre Badin, a adressé un courrier au Comité territorial de Franche-Comté. Le Comité du Jura, par l'intermédiaire de Pascal Mazué, lui a également apporté son concours.

Stéphane Cléau

Le club de Genlis s'interroge

S'ils se disent étonnés de l'intention affichée par Joël Tomakpleconou de déposer plainte, les dirigeants de Genlis (Côte-d'Or) n'ont pas attendu avant de tenter de faire la lumière sur ce début de rencontre houleux. « Dès la fin de la partie, on a été voir l'arbitre, sans les joueurs, pour comprendre ce qui s'était passé, assure le président Marc Charpentier. S'il a bien entendu notre joueur dire au Lédonien : « Je me demande s'il n'a pas le sida », ce qui peut se dire indépendamment de la couleur de peau de celui auquel ça s'adresse, il confirme qu'aucun propos raciste n'a été tenu. Je ne dis pas que ce qu'a dit mon joueur est bien mais je rappelle quand même que juste avant ça, il avait été mordu jusqu'au nerf et qu'il a bien cru perdre son doigt. Il a été recousu jusqu'à 21 heures dimanche soir ! ».

Quant au spectateur qui a mis le feu aux poudres, le dirigeant côte-d'orien se veut catégorique. « J'étais placé à l'opposé, je n'ai donc rien entendu. Mais si un supporter a déconné, il faut qu'on le retrouve et qu'on l'exclue. C'est pour ça que j'aurais préféré, qu'au lieu de s'enfermer dans sa bulle, le joueur de Lons vienne nous voir et nous aide à l'identifier. Mais dire que notre joueur est raciste, c'est difficile à admettre : on le surnomme Mouloud et c'est un ancien auquel on n'a jamais rien eu à reprocher. J'en arrive à me demander si, en voyant la gravité de la blessure qu'il avait occasionnée, le Lédonien n'a pas cherché à faire diversion… ».

vendredi 25 septembre 2009

[SOCIETE] Banlieues : le modèle communautaire américain tente les sociologues français (Le Monde)

Faut-il s'inspirer du modèle américain de "politique de la ville" ? Doit-on réinventer le système français de gestion des quartiers difficiles en s'inspirant de l'exemple "communautaire" mis en place aux Etats-Unis ? Alors que la recherche française est longtemps restée dominée par le spectre des dérives "à l'américaine", un colloque, organisé vendredi 25 septembre à l'Ecole normale supérieure (ENS) à Lyon, montre qu'une partie des sociologues observent désormais avec intérêt la capacité des villes américaines à mobiliser leurs habitants et à favoriser leur participation dans les quartiers difficiles. Et soulignent, a contrario, "la grande faiblesse" de la politique de la ville française.

(Source : Le Monde)

L'élection de Barack Obama à la Maison Blanche, fin 2008, a évidemment contribué à replacer le modèle américain au centre de toutes les attentions. Le président des Etats-Unis fut en effet, au milieu des années 1980, un "organisateur de communauté" dans les quartiers sud de Chicago, une fonction à cheval entre travailleur social, éducateur politique et agitateur professionnel. Théorisée dans les années 1960 par le sociologue américain Saul Alinsky, sa mission était d'amener les habitants à s'organiser pour défendre leurs intérêts face aux bailleurs sociaux, aux banques, aux municipalités... Une démarche qui a contribué à l'émergence de leaders et de pouvoirs locaux.

Cette approche se situe aux antipodes de la politique de la ville française, traditionnellement rétive à la reconnaissance des communautés, comme le soulignent les participants au colloque. "Le modèle républicain français est un modèle descendant : l'Etat sait toujours ce qu'il faut faire. Et comme, par ailleurs, on a historiquement une grande peur des communautés, la France est passée à côté de cette dimension collective", indique Claude Jacquier, directeur de recherche au CNRS. "Là où, dans d'autres pays, les initiatives dans les quartiers à problèmes viennent des habitants, une culture de défiance envers la société civile continue de caractériser nos administrations, niant la légitimité des demandes des habitants, par ailleurs mal représentés politiquement", explique Sophie Body-Gendrot, professeur de sciences politiques, qui insiste sur l'absence de "voix" et de "porte-parole" dans la jeunesse des quartiers.

Les politiques actuelles, notamment les opérations de rénovation urbaine, engagées en 2003 par Jean-Louis Borloo, ne dérogent pas à cette approche malgré l'affichage d'une logique "participative".

Sur les quelque 40 milliards investis d'ici à 2013 pour rénover les quartiers, la quasi-totalité vise des opérations sur le bâti, très peu sur l'humain. "La rénovation urbaine est une caricature de l'approche française où l'on refait la ville sur place. On démolit, on reconstruit et on pense avoir tout réglé. A aucun moment, sauf de façon purement rhétorique, on ne cherche à donner de la force ou du pouvoir aux habitants eux-mêmes", constate Jacques Donzelot, spécialiste de sociologie politique, pionnier de l'observation du modèle américain.

En France, souligne le sociologue Laurent Mucchielli, "les objectifs sont décidés par les représentants locaux de l'Etat et par des professionnels de la politique de la ville. Non par les associations locales qui n'en assurent que la mise en oeuvre". Il relève par ailleurs que la plupart de ces associations sont "installées par le pouvoir politique et contrôlées dans leur gestion par l'Etat" : "Le mot même de communauté (communauté d'intérêts, communauté de voisinage) est dégradé en "communautarisme" pour désigner une forme régressive de citoyenneté." Laurent Mucchielli lit là "le paradoxe d'une politique qui passe son temps à regretter que les gens soient passifs et "assistés" mais qui ne comprend pas que sa façon de faire "paternaliste" ne peut produire que cela".

Cette approche se traduit de façon très concrète. Lorsque la secrétaire d'Etat à la politique de la ville, Fadela Amara, décide de rapprocher les quartiers des services publics, elle installe des délégués des préfets dans les cités. Lorsqu'apparaissent des listes autonomes issues des quartiers, comme lors des dernières élections municipales, elles sont immédiatement qualifiées de "communautaires" par leurs concurrents et les autorités locales. Les dernières élections municipales n'ont d'ailleurs pas modifié la donne : selon le Haut Conseil à l'intégration (HCI), la proportion d'élus municipaux issus de la diversité est passée de 3,2 % à 6,7 % dans les villes de plus de 9 000 habitants entre 2001 et 2008. Soit à peine quatre maires, 495 adjoints et 1 844 conseillers municipaux issus de l'immigration extraeuropéenne.

Les chercheurs ne sont pas subitement devenus des défenseurs du modèle américain dans son ensemble. Notamment parce qu'ils insistent sur le degré toujours élevé de ghettoïsation aux Etats-Unis. Et parce qu'ils considèrent que la politique de la ville française a probablement atténué la "crise des banlieues". Mais ils veulent voir dans la question de la participation une nouvelle étape. "L'approche américaine s'explique évidemment par l'histoire des Etats-Unis, la place réduite de l'Etat fédéral, l'importance de l'immigration. Mais le fait que le Royaume-Uni, l'Europe du Nord, l'Allemagne, les Pays-Bas, par exemple, s'inspirent de ce type d'approche devrait nous faire réfléchir", souligne M. Donzelot.

[FOOTBALL] Trois ans sans stade requis contre le footballeur raciste (Libération)

Dans l’Ain, le racisme ordinaire du terrain au tribunal

FOOTBALL - Quelques insultes, des cris de singe. Scène ordinaire d’un match de football amateur dans l’Ain ? Sauf que cet épisode sera pour une fois jugé, cet après-midi, par le tribunal correctionnel de Belley. Le 25 janvier, à Lagnieu, petite commune du département, les locaux menaient 5-0 contre Rossillon, un club de village où évoluent plusieurs joueurs de couleur noire. Des cris de singe ont émaillé la rencontre, puis un supporter a crié, à l’attention du capitaine de Rossillon, Makam Traoré, qui parlait à l’arbitre : «Sale nègre, ferme ta gueule.» Ensuite, un joueur de Lagnieu aurait ajouté : «On en a mis 5 dans votre cul, sale nègre.» Avant de conclure : «Sale singe.» L’arbitre a entendu. Il a stoppé le match. Et Makam a craqué...

(Source : Libération)

Pas de façon violente. «Heureusement, dit son avocat, Me Jakubowicz. Il l’aurait découpé en rondelles et c’est lui qui passerait en correctionnelle.» Non, Makam, ceinture noire de karaté, s’est mis à pleurer. Accroché à un grillage du stade, il s’est retrouvé secoué de sanglots, incapable de s’arrêter. Comment les insultes d’une poignée d’abrutis l’ont-elles ainsi marqué ? «Je n’en peux plus, répond cet homme de 32 ans, marié, père de deux enfants. J’en ai trop entendu depuis que je joue au football dans ce département. Je n’ai jamais rien dit parce que nos entraîneurs nous demandent de ne pas réagir, mais j’en peux plus. J’ai envie de rentrer dans mon pays [le Sénégal, ndlr]. »

Identifier. D’autres clubs de l’Ain confirment les fréquents épisodes racistes dans les villages du département. «Une fois, raconte un dirigeant de Bourg-Sud, club d’un quartier populaire de Bourg-en-Bresse, on jouait à Jassans. Cela a duré une demi-heure : “Sales gris”, ”sales rats”, “sales bougnoules”. On a tout entendu. Quand il n’y a que 30 personnes autour d’un terrain, il faut un sacré sentiment d’impunité.» A Lagnieu, l’arbitre ayant pris ses responsabilités, une plainte a été déposée. Personne n’a pu identifier les supporters racistes, mais le joueur mis en cause a été convoqué par les gendarmes et, après une nuit de garde à vue, il a reconnu les faits, lors d’une confrontation avec Makam Traoré. Il s’est même excusé pour les «horreurs» prononcées. Puis s’est rétracté en ressortant, après une rencontre avec son avocat, qui accuse les gendarmes d’avoir extorqué ces aveux. L’arbitre sera présent à l’audience. «Je l’ai fait citer, indique Alain Jakubowicz, car c’est le principal témoin des injures. Il pourra aussi raconter la réaction de Makam, le choc que provoquent ces comportements.» Le 25 février, John Mensah, footballeur pro de l’Olympique Lyonnais, également défendu par Alain Jakubowicz, avait demandé à être remplacé, pour ne plus entendre les cris de singe lancés par un supporteur du Havre.

Dans l’affaire de Makam Traoré, la commission de discipline du district de l’Ain a donné match perdu et quatre points de pénalité à Lagnieu pour les insultes racistes de son public. Pour le joueur mis en cause, en revanche, elle prendra sa décision en fonction de celle du tribunal correctionnel. Joueurs et dirigeants de Rossillon ne comprennent pas. Ils se sentent traités en coupables lorsqu’ils témoignent devant la commission de discipline. «On vous demande trois fois si vous êtes certain, si vous avez des preuves. On vous rappelle lourdement que cela peut être lourd de conséquence d’accuser quelqu’un», raconte Myriam Maraud, la présidente. Comme d’autres clubs comptant des joueurs noirs ou d’origine arabe, elle a le sentiment qu’il existe «deux poids, deux mesures». Que leurs joueurs sont plus sanctionnés. «Peut-être que dans ces clubs, ils ont le sang un peu plus chaud, répond sans rire Paul Michallet, président du district. Quand ça vient en récidive, ils sont plus lourdement sanctionnés.»

Certains clubs citent des exemples troublants. Contre Montmerle cette saison, Bourg-Sud a écopé de 9 cartons jaunes et 4 rouges en un seul match. L’arbitre avait aussi repris un joueur de Bourg-Sud parce qu’il appelait l’un de ses coéquipiers d’origine marocaine par son prénom. «Ici, on parle en français, pas en arabe», lui avait-il dit. «L’arbitre s’est mal comporté et il n’arbitrera plus à ce niveau, assure Paul Michallet. Mais il ne faut pas tout mélanger. Il n’y avait pas de racisme là-dedans.»

Nerveux. Les clubs assurent que le district ne veut surtout pas faire de vague. Après la plainte de Rossillon, son entraîneur a écopé de huit matchs de suspension, pour des insultes au délégué du match, dirigeant de Lagnieu. Le président du district récuse les accusations de laxisme et relativise le racisme. Pour lui, «le foot n’est ni plus ni moins que le reflet de la société» . Les élus du département, alertés par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), posent le problème autrement. Pour l’adjoint aux sports de Bourg-en-Bresse, «ces événements» proviennent «peut-être d’une culture spécifique diffuse» dans ce département de l’Ain où le Front national fait encore ses scores gras. «J’ai joué en région parisienne, dit Makam. Je n’ai jamais connu cela.» Ses coéquipiers deviendraient nerveux, et un match s’est terminé en bagarre le 19 avril. Lui s’efforce de rester calme. A un spectateur qui l’insultait, il a répondu : «En 1998, quand tu agitais ton drapeau, il y avait pas quelques négros dans ton équipe de France ?»

Olivier BERTRAND

jeudi 24 septembre 2009

[MEMOIRE] Traite négrière : Nantes se souvient, Bordeaux refoule (Afrik.com)

Mémoire fluctuante dans les anciens ports français du commerce triangulaire
L’association DiversCité dénonce la présence, dans de nombreux ports ayant pratiqué la traite négrière, de rues célébrant la mémoire d’armateurs esclavagistes. La mairie de Nantes affiche une politique mémorielle volontaire, qui n’est pas sans inspirer celle de La Rochelle. Les deux municipalités socialistes installeront bientôt des plaques explicatives pour aider à une meilleure connaissance de l’histoire de l’esclavage. La mairie UMP du Havre préfère ne pas répondre aux critiques ; et le maire UMP de Bordeaux, Alain Juppé, tente de concilier le virage mémoriel, entamé il y a dix ans, avec la résistance des notables de la ville.

(Source : Afrik.com)

Les anciens ports négriers de la côte atlantique française font-ils, par le nom de certaines de leurs rues, l’apologie d’un crime contre l’humanité ? C’est l’avis de Raoul Dosso, de l’association DiversCité. En 2001, la loi Taubira a reconnu le caractère de « crime contre l’humanité » que revêt l’esclavage. « La loi est en avance en France, comparé à la Grande-Bretagne, explique Raoul Dosso, mais l’Hexagone ne peut se vanter d’avoir obtenu autant de réalisations au plan concret ». D’où une campagne de pétition à partir du 23 août dernier, lors de la journée internationale du souvenir de l’esclavage, pour « lancer un véritable débat et réveiller les mémoires ». Une initiative que l’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau a choisi de soutenir en devenant une président d’honneur de l’association.

L’objectif immédiat est de faire prendre conscience du poids de l’esclavage, omniprésent dans les ports de Bordeaux, Nantes, Le Havre et La Rochelle. On y compte selon les chiffres de l’association respectivement 24, 11, 6 et 6 rues à la gloire de la traite négrière et des armateurs qui l’ont pratiquée avec grand profit. Mais il s’agit, plus avant, de s’inscrire dans un travail sur le futur mémorial de l’esclavage, prévu à Nantes pour 2011. « Un lieu qui sera vivant », s’empresse de préciser Raoul Dosso, où par exemple des chercheurs pourront travailler et se faire financer.

Bordeaux, une bouteille à la mer

Les réactions à la campagne de pétition ont été plutôt mitigées dans les mairies concernées. A Bordeaux, le maire Alain Juppé (UMP) ne mâche pas ses mots : « Tout cela est absurde. […] Quand s’arrêtera la repentance ? », déclare-t-il au journal Sud-Ouest. A La Rochelle, Maxime Bono (PS) n’aime pas l’idée de « remuer le passé ». Mais il se déclare prêt à apposer des plaques explicatives sous les noms de rue, à l’image de Jean-Marc Ayrault (PS) à Nantes. Quant au maire du Havre, Antoine Rufenacht (UMP), il préfère se faire discret et ne s’est pas exprimé pour l’instant.

« On constate que les réactions dépendent du bord politique, note le président de l’association Diallo Karfa, les maires de gauche sont beaucoup plus ouverts à nous écouter que ceux de droite ». Il salue d’ailleurs l’attitude de Jean-Marc Ayrault, qui défend depuis 1998 la création d’un mémorial à Nantes, dans le cadre duquel un parcours explicatif est prévu dans les rues qui gardent la mémoire de l’ancien premier port esclavagiste de France. « A droite, au moins à Bordeaux, la bourgeoisie descendante de l’époque de la traite pèse encore », explique Diallo Karfa. Et Raoul Dosso d’ajouter : « Il y a dix ans, à Bordeaux, personne ne parlait de l’esclavage ! ». Alain Juppé revendiquait justement en mai dernier dans La Croix être à l’origine il y a une décennie d’une politique bordelaise de « juste mémoire […], sans anachronisme culpabilisateur ». Il inaugurait alors une exposition permanente sur l’esclavage au musée d’Aquitaine.

Le sujet reste très sensible. En 1998, une statue inaugurée à Nantes, représentant un esclave libéré, avait été vandalisée quelques jours plus tard.

[IMMIGRATION] Rama Yade apprécie les regrets d'Hortefeux (L'Express)

Rama Yade a tenu à réagir après les propos tenus par Brice Hortefeux à l'université d'été de l'UMP. La secrétaire d'Etat aux sports a apprécié les "regrets" du ministre de l'intérieur.

La secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, a regretté mercredi que "personne n'ait appelé au rassemblement autour des valeurs républicaines" lors de la polémique suscitée par les propos controversés de Brice Hortefeux sur un militant UMP de père algérien.

(Source : L'Express)

"Je ne veux pas avoir une parole qui enflamme sur des sujets comme ça", a fait valoir lors Questions Info LCP/FranceInfo/AFP, Mme Yade, qui était interrogée sur cette polémique.

"J'ai trouvé cette polémique triste, a-t-elle ajouté. Je me suis dit, le monde nous regarde au moment où tout le monde se félicite de l'élection de Barak Obama. Nous devons être exemplaires également".

Estimant que dans cette affaire il était "question de concorde civile, d'unité nationale", elle a relevé pour le regretter que "pendant cette semaine de polémique, personne n'ait appelé au rassemblement autour des valeurs républicaines".

Mme Yade a jugé que c'était "bien" que le ministre de l'Intérieur "ait exprimé des regrets", car "à partir du moment où des gens se sont sentis blessés, il fallait répondre à cette blessure, apaiser cette blessure, cette vexation qu'ils ont pu ressentir".

Rama Yade avait déjà réagi sur le Bondy Blog. Voici la vidéo.

Jeudi, des propos de M. Hortefeux -"Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes"-, relayés sur internet avaient provoqué un tollé, la gauche dénonçant un dérapage raciste. Il avait prononcé cette phrase, alors qu'il posait avec un militant UMP de père algérien.

Lundi soir, devant les responsables du Conseil français du culte musulman, il a exprimé ses "regrets" face à une "polémique inutile et injuste".

[USA] L’Amérique raciste se réveille (Libération)

L’Amérique raciste se réveille

Au moment où la popularité de Barack Obama s’effrite, les attaques sur ses origines et sa couleur se font de plus en plus précises.

Par LORRAINE MILLOT correspondante à Washington

Le Président américain Barack Obama à la Maison Blanche à Washington, le 17 septembre 2009.

Le Président américain Barack Obama à la Maison Blanche à Washington, le 17 septembre 2009. (AFP Jim Watson)

Obama en sorcier africain, un os en travers du nez, Obama en fourrure de singe, mangeant une banane… Dans les manifestations de ces derniers mois contre le président américain et sa réforme de la santé, les attaques racistes ont fait un retour en force. Dans les talk-shows à la télévision ou la radio, les plus exaltés se moquent presque ouvertement de la couleur du président. Ainsi Rush Limbaugh, le plus célèbre des porte-voix de l’ultra-droite, montait en épingle la semaine dernière des images filmées dans un bus, montrant un enfant blanc rossé par un noir. Son commentaire : «Voilà l’Amérique d’Obama, des enfants blancs maintenant battus dans les bus scolaires.» Pour Limbaugh, Obama est «un Noir qui cherche la bagarre». Pour Glenn Beck, un autre de ces enragés, animateur sur la chaîne de télévision Fox, Obama est «un type qui a une haine profonde pour les Blancs ou pour la culture blanche». «Je pense que ce type est un raciste», a lancé Glenn Beck cet été.

(Source : Libération)

«Birthers». Même sur CNN, le conservateur de service Lou Dobbs s’est pris de passion cet été pour le certificat de naissance de Barack Obama, demandant que le président «montre le document» prouvant sa citoyenneté américaine. Cette question de la nationalité du Président inspire tout un mouvement, les «birthers», qui, envers et contre toute évidence, suggèrent qu’Obama ne serait pas vraiment américain, ni donc éligible comme président, car il serait né au Kenya (il est né à Hawaï, Etat américain).

La polémique a rebondi la semaine dernière quand Jimmy Carter a accusé de racisme les détracteurs d’Obama. « Je pense qu’une part écrasante de l’intense animosité qui s’est exprimée envers le président Obama tient au fait qu’il est noir, qu’il est afro-américain », a lancé l’ancien président démocrate. «Je vis dans le Sud, et j’ai vu le Sud faire beaucoup de chemin. Mais cette tendance raciste existe toujours et je pense qu’elle est remontée à la surface en raison d’un sentiment partagé par beaucoup de Blancs, pas seulement dans le Sud mais dans l’ensemble du pays, selon lequel les Afro-Américains ne sont pas qualifiés pour diriger ce grand pays.»

«Diversion pathétique». A l’heure où l’Amérique se veut «post-raciale», fière de son premier Président noir, la semonce de Carter a fait du bruit. Les Républicains crient à la manœuvre de diversion, soupçonnant les démocrates de vouloir ressouder les rangs derrière Obama, au moment où sa popularité s’effrite. Le président, noir lui aussi, du parti républicain, Michael Steele, dénonce «une diversion pathétique des démocrates pour détourner l’attention du très impopulaire projet gouvernemental de système de santé».

Fidèle à lui-même, et à son souci de rassembler au-delà des races, Barack Obama a fait mine de ne guère s’intéresser au sujet : «Je pense que les critiques ont plus à voir avec le fait que certains personnes veulent cyniquement me faire échouer dans ma politique», a assuré le Président dimanche, invitant les Américains à revenir à «plus de politesse et de courtoisie».

grand interdit. Même si Obama le nie -tout en en profitant pour remobiliser ses troupes-, il est clair qu’une partie de l’Amérique a encore un problème avec un Président noir. Le Southern Poverty Law Center (SPLC), qui traque les groupes extrémistes, observe un «retour des milices» qui s’étaient déjà manifestées dans les années 1990 sous le nom de mouvement «patriote». Avant même l’élection d’Obama, de 2000 à 2008, le SPLC a compté une augmentation de 54% du nombre de groupes racistes et extrémistes, passés de 602 à 926. L’installation d’Obama à la Maison blanche «a injecté un fort élément racial dans ces milieux d’extrême droite», souligne Larry Keller, du SPLC, qui a déjà recensé plusieurs meurtres et complots en partie inspirés par cette élection. En Floride, un homme rendu furieux par Obama a tué deux policiers. Près de Boston, un autre tourmenté par le «génocide» de la race blanche a tué deux Africains. Tous ces mouvements restent ultra-minoritaires bien sûr, le racisme fait même sans doute partie des grands interdits aux Etats-Unis. Mais «il ne manque qu’une étincelle, s’inquiète un policier cité par le SPLC. Ce n’est qu’une question de temps avant de voir des menaces et des violences.»

mercredi 23 septembre 2009

[RACISME] Moi, Mustapha Kessous, journaliste au "Monde" et victime du racisme (Le Monde)

"Ça fait bien longtemps que je ne prononce plus mon prénom quand je me présente au téléphone"
LE MONDE | 23.09.09 | 14h46 • Mis à jour le 23.09.09 | 15h22

rice Hortefeux a trop d'humour. Je le sais, il m'a fait une blague un jour. Jeudi 24 avril 2008. Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale doit me recevoir dans son majestueux bureau. Un rendez-vous pour parler des grèves de sans-papiers dans des entreprises. Je ne l'avais jamais rencontré. Je patiente avec ma collègue Laetitia Van Eeckhout dans cet hôtel particulier de la République. Brice Hortefeux arrive, me tend la main, sourit et lâche : "Vous avez vos papiers ?"

(Source : Le Monde)

Trois mois plus tard, lundi 7 juillet, jour de mes 29 ans. Je couvre le Tour de France. Je prépare un article sur ces gens qui peuplent le bord des routes. Sur le bitume mouillé près de Blain (Loire-Atlantique), je m'approche d'une famille surexcitée par le passage de la caravane, pour bavarder. "Je te parle pas, à toi", me jette un jeune homme, la vingtaine. A côté de moi, mon collègue Benoît Hopquin n'a aucun souci à discuter avec cette "France profonde". Il m'avouera plus tard que, lorsque nous nous sommes accrédités, une employée de l'organisation l'a appelé pour savoir si j'étais bien son... chauffeur.

Je pensais que ma "qualité" de journaliste au Monde allait enfin me préserver de mes principaux "défauts" : être un Arabe, avoir la peau trop basanée, être un musulman. Je croyais que ma carte de presse allait me protéger des "crochets" balancés par des gens obsédés par les origines et les apparences. Mais quels que soient le sujet, l'endroit, la population, les préjugés sont poisseux.

J'en parle souvent à mes collègues : ils peinent à me croire lorsque je leur décris cet "apartheid mental", lorsque je leur détaille les petites humiliations éprouvées quand je suis en reportage, ou dans la vie ordinaire. A quoi bon me présenter comme journaliste au Monde, on ne me croit pas. Certains n'hésitent pas à appeler le siège pour signaler qu'"un Mustapha se fait passer pour un journaliste du Monde !"

Ça fait bien longtemps que je ne prononce plus mon prénom lorsque je me présente au téléphone : c'est toujours "M. Kessous". Depuis 2001, depuis que je suis journaliste, à la rédaction de Lyon Capitale puis à celle du Monde, "M. Kessous", ça passe mieux : on n'imagine pas que le reporter est "rebeu". Le grand rabbin de Lyon, Richard Wertenschlag, m'avait avoué, en souriant : "Je croyais que vous étiez de notre communauté."

J'ai dû amputer une partie de mon identité, j'ai dû effacer ce prénom arabe de mes conversations. Dire Mustapha, c'est prendre le risque de voir votre interlocuteur refuser de vous parler. Je me dis parfois que je suis parano, que je me trompe. Mais ça s'est si souvent produit...

A mon arrivée au journal, en juillet 2004, je pars pour l'île de la Barthelasse, près d'Avignon, couvrir un fait divers. Un gamin a été assassiné à la hachette par un Marocain. Je me retrouve devant la maison où s'est déroulé le drame, je frappe à la porte, et le cousin, la cinquantaine, qui a tenté de réanimer l'enfant en sang, me regarde froidement en me lançant : "J'aime pas les Arabes." Finalement, il me reçoit chez lui.

On pensait que le meurtrier s'était enfui de l'hôpital psychiatrique de l'endroit : j'appelle la direction, j'ai en ligne la responsable : "Bonjour, je suis M. Kessous du journal Le Monde..." Elle me dit être contente de me recevoir. Une fois sur place, la secrétaire lui signale ma présence. Une femme avec des béquilles me passe devant, je lui ouvre la porte, elle me dévisage sans me dire bonjour ni merci. "Il est où le journaliste du Monde ?", lance-t-elle. Juste derrière vous, Madame : je me présente. J'ai alors cru que cette directrice allait s'évanouir. Toujours pas de bonjour. "Vous avez votre carte de presse ?, me demande-t-elle. Vous avez une carte d'identité ?" "La prochaine fois, Madame, demandez qu'on vous faxe l'état civil, on gagnera du temps", riposté-je. Je suis parti, évidemment énervé, forcément désarmé, avant de me faire arrêter plus loin par la police qui croyait avoir... trouvé le suspect.

Quand le journal me demande de couvrir la révolte des banlieues en 2005, un membre du club Averroès, censé promouvoir la diversité, accuse Le Monde d'embaucher des fixeurs, ces guides que les journalistes paient dans les zones de guerre. Je suis seulement l'alibi d'un titre "donneur de leçons". L'Arabe de service, comme je l'ai si souvent entendu dire. Sur la Toile, des sites d'extrême droite pestent contre "l'immonde" quotidien de référence qui a recruté un "bougnoule " pour parler des cités.

Et pourtant, s'ils savaient à quel point la banlieue m'était étrangère. J'ai grandi dans un vétuste appartement au coeur des beaux quartiers de Lyon. En 1977, débarquant d'Algérie, ma mère avait eu l'intuition qu'il fallait vivre au centre-ville et non pas à l'extérieur pour espérer s'en sortir : nous étions parmi les rares Maghrébins du quartier Ainay. Pour que la réussite soit de mon côté, j'ai demandé à être éduqué dans une école catholique : j'ai vécu l'enfer ! "Retourne dans ton pays", "T'es pas chez toi ici", étaient les phrases chéries de certains professeurs et élèves.

Le 21 décembre 2007, je termine une session de perfectionnement dans une école de journalisme. Lors de l'oral qui clôt cette formation, le jury, composé de professionnels, me pose de drôles de questions : "Etes-vous musulman ? Que pensez-vous de la nomination d'Harry Roselmack ? Si vous êtes au Monde, c'est parce qu'il leur fallait un Arabe ?"

A plusieurs reprises, arrivant pour suivre un procès pour le journal, je me suis vu demander : "Vous êtes le prévenu ?" par l'huissier ou le gendarme en faction devant la porte du tribunal.

Le quotidien du journaliste ressemble tant à celui du citoyen. Depuis plusieurs mois, je cherche un appartement. Ces jours derniers, je contacte un propriétaire et tombe sur une dame à la voix pétillante : "Je m'appelle Françoise et vous ?" "Je suis M. Kessous ", lui répondis-je en usant de mon esquive habituelle. "Et votre prénom ?", enchaîne-t-elle. Je crois qu'elle n'a pas dû faire attention à mon silence. Je n'ai pas osé le lui fournir. Je me suis dit que, si je le lui donnais, ça serait foutu, qu'elle me dirait que l'appartement avait déjà été pris. C'est arrivé si souvent. Je n'ai pas le choix. J'hésite, je bégaye : "Euhhhhh... Mus... Mustapha."

Au départ, je me rendais seul dans les agences immobilières. Et pour moi - comme par hasard - il n'y avait pas grand-chose de disponible. Quand des propriétaires me donnent un rendez-vous pour visiter leur appartement, quelle surprise en voyant "M. Kessous" ! Certains m'ont à peine fait visiter les lieux, arguant qu'ils étaient soudainement pressés. J'ai demandé de l'aide à une amie, une grande et belle blonde. Claire se présente comme ma compagne depuis cet été et fait les visites avec moi : nous racontons que nous allons prendre l'appartement à deux. Visiblement, ça rassure.

En tout cas plus que ces vigiles qui se sentent obligés de me suivre dès que je pose un pied dans une boutique ou que ce vendeur d'une grande marque qui ne m'a pas ouvert la porte du magasin. A Marseille, avec deux amis (un Blanc et un Arabe) - producteurs du groupe de rap IAM -, un employé d'un restaurant a refusé de nous servir...

La nuit, l'exclusion est encore plus humiliante et enrageante, surtout quand ce sont des Noirs et des Arabes qui vous refoulent à l'entrée d'une boîte ou d'un bar. Il y a quatre mois, j'ai voulu amener ma soeur fêter ses 40 ans dans un lieu parisien "tendance". Le videur nous a interdit l'entrée : "Je te connais pas !" Il aurait pourtant pu se souvenir de ma tête : j'étais déjà venu plusieurs fois ces dernières semaines, mais avec Dida Diafat, un acteur - dont je faisais le portrait pour Le Monde - et son ami, le chanteur Pascal Obispo.

Fin 2003, je porte plainte contre une discothèque lyonnaise pour discrimination. Je me présente avec une amie, une "Française". Le portier nous assène le rituel "Désolé, y a trop de monde." Deux minutes plus tard, un groupe de quinze personnes - que des Blancs - entre. Je veux des explications. "Dégage !", m'expédie le videur. La plainte sera classée sans suite. J'appellerai Xavier Richaud, le procureur de la République de Lyon, qui me racontera qu'il n'y avait pas assez d'"éléments suffisants".

Que dire des taxis qui après minuit passent sans s'arrêter ? Que dire de la police ? Combien de fois m'a-t-elle contrôlé - y compris avec ma mère, qui a plus de 60 ans -, plaqué contre le capot de la voiture en plein centre-ville, fouillé jusque dans les chaussettes, ceinturé lors d'une vente aux enchères, menotté à une manifestation ? Je ne compte plus les fois où des agents ont exigé mes papiers, mais pas ceux de la fille qui m'accompagnait : elle était blonde.

En 2004, une nuit à Lyon avec une amie, deux policiers nous croisent : "T'as vu le cul qu'elle a !", lance l'un d'eux. "C'est quoi votre problème ?" rétorqué-je. Un des agents sort sa matraque et me dit en la caressant : "Il veut quoi le garçon ?" Le lendemain, j'en ai parlé avec Yves Guillot, le préfet délégué à la police : il m'a demandé si j'avais noté la plaque de leur voiture. Non...

En 2007, la brigade anticriminalité, la BAC, m'arrête sur les quais du Rhône à Lyon : j'étais sur un Vélo'v. On me demande si j'ai le ticket, si je ne l'ai pas volé. L'autre jour, je me gare en scooter sur le trottoir devant Le Monde. Je vois débouler une voiture, phares allumés : des policiers, mains sur leurs armes, m'arrêtent. Je leur dis que je travaille là. Troublés, ils me demandent ma carte de presse, mais pas mon permis.

Des histoires comme celles-là, j'en aurais tant d'autres à raconter. On dit de moi que je suis d'origine étrangère, un beur, une racaille, un islamiste, un délinquant, un sauvageon, un "beurgeois", un enfant issu de l'immigration... Mais jamais un Français, Français tout court.


Mustapha Kessous

jeudi 17 septembre 2009

[FOOTBALL] Dassier ne sera "pas un président à l'africaine" (Le Nouvel Obs)

Pape Diouf s'indigne d'une déclaration de son successeur à la présidence de l'Olympique de Marseille qui a affirmé qu'il ne souhaitait pas être un président "ni à la libanaise, ni à l'africaine".

Jean-Claude Dassier, le nouveau président de l'Olympique de Marseille. (Reuters)

Jean-Claude Dassier, le nouveau président de l'Olympique de Marseille. (Reuters)

Des propos ambigües du président de l'Olympique de Marseille (L1) Jean-Claude Dassier affirmant qu'il ne souhaitait être un président "ni à la libanaise, ni à l'africaine" ont suscité l'étonnement et le trouble parmi des salariés du club, selon des sources internes, et la réaction de Pape Diouf, a-t-on appris mercredi 16 septembre. Le nouveau président marseillais s'exprimait le 9 septembre au siège du club en début d'après-midi devant une soixantaine de salariés, dont l'entraîneur Didier Deschamps, une partie du staff technique et des salariés de différents services.

(Source : Le Nouvel Obs)

"Je ne serai pas un président à la libanaise, ni à l'africaine", a-t-il déclaré lors de ce discours de rentrée, selon plusieurs témoins, où il a également rendu hommage à Didier Deschamps et au secteur sportif du club.

Pape Diouf visé ?


Plusieurs salariés, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, ont été interpellés par ces propos. "Marseille est une ville métisse, où vivent de nombreux Africains, et l'OM, dont l'équipe elle-même compte de nombreux joueurs africains est un symbole de ce métissage", dit l'un. "Ces propos nous ont choqués", dit un autre. "On ne peut imaginer qu'il ne visait pas Pape Diouf (l'ancien président débarqué en juin, d'orine sénégalaise, ndlr), qui était très respecté", dit encore un autre.

Des propos "maladroits"


Interrogé mercredi, Jean-Claude Dassier s'est expliqué sur le sens de ces propos: "j'ai évoqué des techniques de gouvernement, pour dire précisément que je ne souhaitais pas les appliquer. A la libanaise, cela signifie un mode de gouvernement où tout le monde est là, ou chacun s'arrange, et où il ne se décide rien, une sorte de ventre mou de la gouvernance. La technique de gouvernance à l'africaine s'appuie sur un seul homme, qui décide de tout, non démocratique".
"Je veux avoir une technique de présidence faisant en sorte que le sportif, le commercial et la communication travaillent ensemble. Je me situe comme animateur, chef d'orchestre, à l'opposé d'une pratique omnisciente, omnipotente, ou qui ne décide rien", a poursuivi Jean-Claude Dassier, reconnaissant que ces propos ont "peut-être été maladroits".
"J'ai parlé de méthode de gouvernement, et pas de couleur de peau, cela n'a rien à voir avec le racisme!", a-t-il insisté.

Diouf heurté


Il s'est aussi défendu d'avoir visé Pape Diouf, "que je n'ai jamais attaqué" et à qui "j'ai rendu hommage au moins une demi-douzaine de fois".
Diouf, lui, a réagi mercredi dans la soirée devant quelques journalistes, s'estimant visé : "j'avais choisi une retraite médiatique depuis trois mois, j'étais disposé à rester dans l'ombre (...) pour ne pas nuire à la succession. Seul devait prévaloir l'intérêt de l'équipe (..). Je me suis tenu à cette règle, mais certaines déclarations me conduisent à sortir prématurément de ma retraite".
"Lorsque j'ai été mis au courant des propos de Jean-Claude Dassier, a-t-il ajouté, j'ai d'abord été très surpris. Ils sont pour le moins ambigus et douteux et viennent après certaines piques lancées de manière discourtoise. Ses paroles n'avaient pas lieu d'être, je suis profondément heurté".

mercredi 16 septembre 2009

[USA] Pour Jimmy Carter, la colère exprimée contre Obama est liée au racisme (Le Monde)

e pense qu'une part écrasante de l'intense animosité qui s'est exprimée envers le président Barack Obama tient au fait qu'il est noir, qu'il est afro-américain", a déclaré Jimmy Carter, 84 ans, dans une interview diffusée mardi 15 sur la chaîne NBC.

(Source : Le Monde)

"Je vis dans le Sud" des Etats-Unis (dont l'histoire a été marquée par l'esclavage et une discrimination raciale longtemps institutionnalisée), "et j'ai vu le Sud faire beaucoup de chemin", a poursuivi M. Carter, qui vit en Géorgie (sud-est).

"Mais cette tendance raciste existe toujours, et je pense qu'elle est remontée à la surface en raison d'un sentiment partagé par beaucoup de Blancs, pas seulement dans le Sud mais dans l'ensemble du pays, pour qui les Afro-Américains ne sont pas qualifiés pour diriger ce grand pays. C'est quelque chose d'abominable, qui me chagrine et me préoccupe profondément."

La semaine dernière, le représentant de Caroline du Sud Joe Wilson a crié "vous mentez" pendant le discours solennel du président sur la réforme de la santé devant les deux chambres du Congrès, et des milliers de manifestants ont protesté dans les rues de Washington contre la politique du président Obama. Certains observateurs démocrates ont déjà relié cette opposition au premier président noir du pays à la couleur de sa peau.

La romancière chilienne Isabel Allende partage cette opinion. "L'élection d'Obama a été fascinante […] mais il y a beaucoup de racisme subliminal, caché, dans l'opposition à Obama, actuellement aux Etats-Unis", a-t-elle déclaré à Madrid lors de la présentation de son dernier livre La Isla Bajo el Mar.

"On sent [que] beaucoup de gens […], surtout des personnes âgées, de droite, élevées dans un monde où s'appliquait la ségrégation, très raciste, […] profondement irrités par l'idée de voir une famille comme celle d'Obama à la Maison Blanche."
Mme Allende, 67 ans, est la nièce de l'ancien président de gauche chilien Salvador Allende, renversé par un coup d'Etat militaire en 1973.

[IMMIGRATION] Pour Sarkozy, "les tests ADN ne servent à rien" (L'Express)

Le chef de l'Etat a voulu apaiser la polémique sur les tests ADN en soutenant son ministre de l'immigration. Dimanche 13 septembre, Eric Besson avait annoncé son intention de ne pas signer les décrets d'application instaurant les tests ADN pour les candidats au regroupement familial.

(Source : L'Express)

Nicolas Sarkozy a lancé que "tout le monde sait que les tests ADN ne servent à rien", lors d'une rencontre à l'Elysée mardi avec les députés UMP.

Nicolas Sarkozy a reconnu la maladresse de sa majorité sur les tests ADN.

REUTERS/Michel Euler/Pool

Nicolas Sarkozy a reconnu la maladresse de sa majorité sur les tests ADN.

"Cette affaire de tests ADN a été la première grosse polémique de mon quinquennat", à l'automne 2007, a déclaré le président de la République avant d'ajouter: "On a été très maladroits, les tests ADN sont venus sans préparation, on n'a rien expliqué et ça a explosé" à l'époque.

"Tout le monde sait que les tests ADN ne servent à rien. Du coup, ça a créé un trouble. Cette histoire est l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire", a-t-il dit selon ces témoins. Brice Hortefeux était ministre de l'Immigration au moment du vote de ce texte controversé.

Alors que l'actuel ministre de l'Immigration Eric Besson a provoqué la colère des responsables parlementaires UMP en annonçant sans les prévenir son refus de signer les décrets d'application sur les tests ADN, M. Sarkozy a commenté: "Besson n'a peut-être pas été très habile mais il a été de bonne foi".

Les députés critiquent Besson

Lors d'une réunion du groupe UMP à l'assemblée, Jean-François Copé a ouvert les débats en lançant au ministre d'ouverture: "ça pose un problème de principe et de procédure. Tu affaiblis le Parlement. Tu aurais dû en parler au président de la commission des Lois (Jean-Luc Warsmann -ndlr-) et, accessoirement, à moi".

Selon des témoins, Eric Besson a répondu: "j'ai l'impression que c'est comme au PS ici. Les soutiens sont privés et la critique est publique. J'ai reçu beaucoup de mails et de SMS de soutien." Des propos qui ont tendu un peu plus le climat déjà très électrique de la réunion.

"Je ne peux pas entendre ça", a répliqué le député de Paris, Jean-François Lamour, en quittant la salle Colbert.

Le vice-président du groupe, Jean Leonetti, a également interpellé M. Besson: "Tu ne peux pas dire des trucs pareils. Moi, j'étais très réservé sur les tests ADN mais on avait finalement trouvé un compromis" lors du vote du texte à l'automne 2007. "L'exécutif ne peut pas nous faire ça sans nous prévenir", a-t-il ajouté.

En refusant de signer le décret sur les tests ADN pour les candidats au regroupement familial, "tu apparais comme le gentil ministre et Hortefeux comme le méchant raciste", lui a-t-il encore reproché, dans une allusion à la polémique suscitée par la diffusion sur internet d'une vidéo tournée au campus de l'UMP.

mardi 15 septembre 2009

[IMMIGRATION] Cafouillages à l'UMP autour des tests ADN (Le Nouvel Obs)

François Fillon et Brice Hortefeux sont solidaires d'Eric Besson, qui refuse de signer le décret d'application de la loi, en désaccord avec Jean-François Copé. L'UMP plaide pour une concertation.

Eric Besson et François Fillon. (Sipa)

Eric Besson et François Fillon. (Sipa)

Le porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, a dit lundi 14 septembre que son parti voulait une nouvelle concertation entre le gouvernement et le Parlement sur les tests ADN en vue du regroupement familial. Le ministre de l'Immigration Eric Besson a annoncé dimanche qu'il ne signerait pas le décret d'application sur les tests ADN pour le regroupement familial, en affirmant qu'il n'était pas "en mesure" de "respecter l'esprit et la lettre de la loi".

(Source : Le Nouvel Obs)

"A l'UMP, nous souhaitons qu'il y ait une concertation à nouveau entre le gouvernement et le Parlement (sur les tests ADN, ndlr)". Ceci "pour que ce texte, qui nous apparaît important voire essentiel, puisse être appliqué dans d'excellentes conditions", a expliqué Dominique Paillé lors d'un point presse.
"Tout le monde souhaite la mise en oeuvre de cette loi, Tout le monde souhaite qu'elle soit efficace. Et, pour qu'elle soit efficace, il faut que le décret d'application à publier le soit aussi et aujourd'hui, il est en proie à des questions techniques qu'il va falloir résoudre", a fait valoir le porte-parole de l'UMP.

"Parcours chaotique" du texte


"Au coeur du sujet, il y a le parcours chaotique" de ce texte, a dit l'autre porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, en rappelant que l'Assemblée nationale en avait été à l'initiative et qu'il avait été recadré par le gouvernement, modifié par le Sénat et corrigé par le Conseil constitutionnel.
"On voit bien aujourd'hui que l'exécutif n'est pas en état d'appliquer la loi telle qu'elle a été votée, puis corrigée", a-t-il constaté, en saluant l'attitude du ministre de l'Immigration comme "un nouveau comportement politique".
"Je pense que cela doit être salué alors que la pratique gouvernementale depuis des décennies a souvent été de prendre des décrets d'application non-applicables", a-t-il expliqué.
"Cela fait partie d'un nouveau mode de gouvernance. Quand un décret n'est pas applicable, il faut le dire, en tirer les conséquences et se remettre autour de la table pour voir si on peut atteindre l'objectif qui a été fixé au départ", a-t-il ajouté.
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, a pour sa part affirmé que la loi sur le recours aux tests ADN avait été votée et devait donc être appliquée.

Défense de Fillon et d'Hortefeux


De son côté, François Fillon a défendu lundi la décision de son ministre. Il s'agit d'un "texte très équilibré, qui contient à la fois des dispositions visant à mettre en œuvre les tests ADN et des garanties pour les personnes", a souligné sur RTL le Premier ministre.
"Pour le moment, nous n'arrivons pas à mettre en œuvre ces garanties. Donc il n'est pas question d'appliquer seulement une partie du texte voté par le Parlement, donc ces garanties ne sont pas applicables. Nous ne mettrons pas en œuvre ce texte", a poursuivi le chef du gouvernement, en marge d'une visite à Moscou.
"On va rediscuter avec le Parlement des conditions de la mise en œuvre de ces tests ADN", a-t-il précisé.
Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux s'est lui aussi dit "solidaire" de la décision d'Eric Besson.
"Si le ministre de l'Immigration a pris cette décision, c'est qu'elle devait être bonne au regard des impératifs qui étaient les siens", a répondu Brice Hortefeux a une question sur les tests ADN en marge de la mise en place de la police d'agglomération à la Préfecture de Police de Paris.
"Eric Besson, qui a tous les éléments d'appréciation sur la mise en place de cette réforme, a indiqué la position qui était la sienne et par définition dans un gouvernement je suis totalement solidaire" a ajouté Brice Hortefeux.

lundi 14 septembre 2009

[MEMOIRE] "Débaptiser les rues de négriers" (Le Figaro)

Une association basée à Bordeaux (sud-ouest) a lancé une campagne nationale destinée à "débaptiser les rues portant des noms de négriers", un projet que le maire de la ville, l'ancien Premier ministre Alain Juppé juge "absurde".

L'association Diverscités, qui se présente comme une "Fondation européenne du mémorial de la Traite des Noirs" entend faire débaptiser des rues principalement à Bordeaux et à La Rochelle (sud-ouest), ainsi qu'à Nantes et au Havre (ouest).

(Source : Le Figaro)

"On ne peut pas accepter la reconnaissance publique attribuée à des gens coupables de crime contre l'humanité", a affirmé à l'AFP Karfa Diallo, président de l'association. "L'idée, c'est quand même de changer le nom de ces rues", dit-il même s'il invite aussi à réfléchir à une alternative qui consisterait à apposer une plaque explicative à côté du nom de la rue. Diverscités dont le texte de la pétition est consultable sur son site internet (www.diverscites.eu) dit s'inscrire "dans une démarche pédagogique".

"Je ne vais pas m'engager dans une telle procédure (...), c'est absurde", a réagi lundi Alain Juppé, maire UMP de Bordeaux, interrogé par l'AFP. "Ces rues ont été baptisées parfois bien des années après que le commerce triangulaire a été interrompu. (...) Surtout c'est une question de principe, on ne va pas se mettre à débaptiser toutes les rues. Les familles ne sont pas responsables de ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.

A Bordeaux, Diverscités aurait déjà recueilli, selon son président, 2.500 signatures depuis le lancement de la campagne le 23 août, journée internationale du souvenir de la traite des noirs. M. Diallo table sur 10.000 signatures par ville, qui seraient remises aux maires le 10 mai, date de la commémoration annuelle de l'abolition de l'esclavage.

[IMMIGRATION] Eric Besson enterre les tests ADN (Libération)

Le ministre de l'Immigration a annoncé dimanche qu'il n'était pas en mesure de «respecter l'esprit et la lettre de la loi».

Le ministre de l'Immigration Eric Besson s'exprime lors d'un point presse, le 12 mai 2009, à Paris

Le ministre de l'Immigration Eric Besson s'exprime lors d'un point presse, le 12 mai 2009, à Paris (AFP Lionel Bonaventure)

Le ministre de l'Immigration Eric Besson a annoncé dimanche sur Europe 1 qu'il ne signerait pas le décret d'application sur les tests ADN pour le regroupement familial, en affirmant qu'il n'était pas "en mesure" de "respecter l'esprit et la lettre de la loi".

(Source : Libération)

"Je ne signerai pas ce décret d'application pour une raison simple. Je ne suis pas en mesure dans les délais impartis par la loi, 31 décembre 2009, de respecter l'esprit et la lettre de la loi", a expliqué Eric Besson, ajoutant : "Le législateur a émis tellement de contraintes que le décret d'application n'est pas possible en l'état".

La France a adopté en 2007 l'expérimentation de tests ADN pour le regroupement familial dans la loi sur la maîtrise de l'immigration, avec des modalités restreintes par le Sénat par rapport à l'amendement initial, qui avait déclenché de nombreuses protestations.

"La loi a voulu encadrer très strictement cette expérimentation", a expliqué le ministre lors de l'émission "Le Grand rendez-vous Europe 1/Aujourd'hui en France".

"Seule la mère, sur une base volontaire, doit pouvoir demander ces tests d'empreinte génétique", mais la loi "a dit aussi qu'il fallait assurer la confidentialité absolue des données, ne pas créer de fichier et veiller à la sécurité absolue (...) de la chaîne logistique", a expliqué M. Besson.

"Et moi je ne peux pas, dans le délai imparti, respecter et l'esprit et la lettre de la loi", a conclu le ministre, expliquant par exemple : "Nos consulats ne sont pas équipés pour ces empreintes génétiques".

"Eric Besson s'est montré courageux. Je lui dis : Chapeau!. Faire une loi sur les tests ADN est inacceptable", a déclaré à l'AFP Patrick Gaubert, président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

Rappelant que la Licra était contre cette loi, M. Gaubert a ajouté : "Eric Besson m'avait dit qu'il ne signerait pas ce décret. Il a eu le courage d'aller jusqu'au bout malgré, certainement, des pressions venant de la droite et de la gauche. C'est très bien."

(AFP)

mercredi 9 septembre 2009

[RACISME] Tintin: le CRAN va saisir Mitterrand (Le Figaro)

Le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) demande au ministre de la Culture Frédéric Mitterrand de se prononcer sur l'éventuel ajout d'un avertissement en préambule à l'album "Tintin au Congo". L'ouvrage a été sévèrement critiqué pour ses relents racistes tant par les fans que par les critiques. Sortie en 1931, alors que la Belgique colonisait encore le Congo, la bande dessinée narre les péripéties du petit journaliste blanc dans cette terre africaine où une population noire présentée comme stupide finit par le vénérer comme un dieu, lui mais aussi son chien Milou.

(Source : Le Figaro)

Le CRAN se dit "favorable" dans un communiqué "à ce qu'un additif soit placé en préambule de l'ouvrage pour rappeler, notamment à l'intention du jeune public, que cet album est à lire avec la distance nécessaire à toute caricature". L'organisation, qui dit avoir "d'abord exploré la voie d'une discussion avec les éditions Casterman", demande au ministre de la Culture de se prononcer sur cet album. "Il appartient aussi à l'Etat de prendre ses responsabilités et de trancher cette question".

L'album est le deuxième d'une série de 23 qui retracent les aventures de Tintin, le reporter intrépide, et de son célèbre petit chien blanc Milou. Tous numéros confondus, il s'en est vendus 220 millions d'exemplaires dans le monde, traduits en 77 langues. Hergé lui-même avait confessé son embarras.

mardi 8 septembre 2009

[COMMUNAUTES] Un jeune d'origine cap-verdienne tué lors d'une rixe dans le Vacluse (Le Parisien)

Affrontements au Pontet : «Pas de place pour le communautarisme»

«Il n'y a pas de place sur le territoire français pour le communautarisme», a déclaré , le ministre de l'Intérieur qui s'est rendu lundi au Pontet () où un homme est et deux autres ont été blessés au cours de très violents affrontement entre communautés turques et maghrébine dimanche soir.

Quatre personnes, d'origine turque, âgées de 16, 21, 22 et 49 ans, ont été placées en garde à vue lundi.

(Source : Le Parisien)

Agée de 22 ans, l'homme d'origine cap-verdienne, a été mortellement blessé dimanche au Pontet (à 7km d'Avignon) d'un coup de couteau alors qu'il tentait de s'interposer dans la rixe, point culminant d'une forte tension entre les deux communautés ayant pour origine probable un vol d'autoradio.

«La République ne tolère pas les bandes et le communautarisme»

Le ministre de l'Intérieur a déclaré souhaiter «tout mettre en oeuvre pour que ce drame ne se reproduise pas». Il a salué la «réactivité» des forces de gendarmerie intervenues dimanche soir et le rôle joué, selon lui, par les responsables des associations turques et musulmanes pour apaiser la situation. La France doit également éviter «le risque des bandes», a-t-il ajouté, évoquant la mise en place «bientôt (d')une législation qui nous permettra d'être encore plus efficaces». «Lorsqu'il y aura constitution de bande avec volonté d'atteinte aux personnes comme aux biens, il y aura sanction, jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende», a-t-il précisé.

«La République ne tolère pas ces deux fléaux potentiels que sont les bandes et le communautarisme, car le risque existe», a-t-il insisté, assurant que «les responsables de ce décès comme des blessés seront identifiés, interpellés et sanctionnés durement».

Une centaine de jeunes s sont battus

Dimanche, une centaine de jeunes se sont battus à coups de couteau et de battes de baseball vers 18 h 40 dans la rue principale du centre-ville du Pontet. Trois hommes ont tenté de s'interposer pour mettre fin à la bagarre. Les deux premiers, des frères âgés de 16 et 18 ans, ont été hospitalisés. Le troisième du quartier Saint-Louis est décédé à l'hôpital d'Avignon. Il a reçu un coup de couteau au thorax, au dessous du coeur.

Pour éviter les représailles, la préfecture du Vaucluse a mobilisé un escadron de 60 gendarmes, et la nuit a été calme. Interrogé ce matin par nos confrères de France Info, le maire du Pontet, Alain Cortade, s'est montré très attristé par ces violences. «Je suis très déçu, nous faisons beaucoup de choses, associatives, sociales» dans la ville, a-t-il expliqué. «Je veux du calme dans ma ville».

L'élu a prévu de réunir ce lundi matin les présidents d'associations des communautés concernées, avec la police et la gendarmerie, pour rappeler tout le monde à l'ordre. Selon lui, les tensions ne sont pas récurrentes au Pontet. La dernière remonterait à trois ans, pour une rivalité amoureuse.

lundi 7 septembre 2009

[PARTAGE] Avec l'AMAF, La francophonie vibre place Bellecour à Lyon (Le Progrès)

« Aider les femmes d'Afrique francophone à lutter contre le repli identitaire et inviter leurs enfants à être fiers d'être Français, c'est le sens des actions que mène avec énergie depuis des années, Delphine Baya du Congo-Brazzaville (aujourd'hui République du Congo) », témoignait Thierry Simporé, président de l'association des Burkinabé de Lyon, hier, place Bellecour. Le rassemblement, organisé avec la société Afro-Market, a réuni des représentants de treize nations africaines francophones.

(Source : Le Progrès)

S'y sont joints le Rwanda, l'Arménie, le comité Miss Rhône-Alpes et de nombreux groupes de jeunes (MJC, lycées, collèges et mouvements associatifs). Musique, danses, chants et témoignages ont traduit une incitation à « vivre mieux ensemble », à « mieux comprendre les richesses françaises » et à « respecter les différences ». « De famille algérienne, je suis venu soutenir l'initiative de Delphine, car moi, je remercie chaque jour mon père et la France de ce qu'ils m'ont permis d'être », a témoigné Mamar Djeroro, élu de Grigny. « Partager une autre culture, c'est s'enrichir, j'essaie donc de vivre cette nouvelle richesse », disait une Malgache en croisant la députée honoraire Bernadette Isaac Sibille et le maire d'arrondissement, Denis Broliquier, venus soutenir cette manifestation pas comme les autres.

[IMMIGRATION] Un Camerounais échappe à l'expulsion à la suite d'un malaise (Le Nouvel Obs)

Un Camerounais échappe temporairement à l'expulsion, à la suite d'un malaise à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Il devait s'envoler vers Douala dans le cadre d'une reconduite à la frontière.

(Reuters)

(Reuters)

Un Camerounais de 30 ans, qui devait partir samedi 5 septembre de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle dans le cadre d'une reconduite à la frontière, n'a finalement pas été expulsé en raison d'un malaise, a-t-on appris de source aéroportuaire et auprès de sa compagne.
(Source : Le Nouvel Obs)

Séverin Yaho, qui devait s'envoler vers Douala à 13H50, a fait un malaise devant le commandant de bord et a été débarqué, avant d'être renvoyé au centre de rétention de Vincennes (Paris XIIe), a expliqué sa compagne à l'AFP. Une source aéroportuaire s'est contentée de confirmer que M. Yaho n'avait pas pris l'avion et restait en France.


Le père d'une petite fille de 21 mois


Avant le décollage de l'avion, des militants du Réseau éducation sans frontières (RESF) avaient distribué des tracts dans le hall d'embarquement, demandant aux passagers de s'opposer pacifiquement à son expulsion.
La veille, un rassemblement avait déjà eu lieu devant l'école Louis-Pergaud à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), où est scolarisée la fille de sa compagne, "dont il s'occupe comme s'il était son père", selon Catherine Carré, membre de RESF.
Séverin Yaho a par ailleurs eu une petite fille, âgée aujourd'hui de 21 mois, avec sa compagne, en situation régulière.
Placé au centre de rétention de Vincennes le 20 août après avoir été condamné à une peine de prison et à une interdiction du territoire d'un an pour séjour irrégulier, Séverin Yaho était arrivé en France en 2003.

(Nouvelobs.com)

samedi 5 septembre 2009

[RELIGION] Un prêtre centrafricain administrateur de la paroisse Saint Paul de Lyon (Le Progrès)

Le père Yokofélé a pris connaissance de Saint-Paul lors du départ de Gilles Vadon / Photo Janine Chalavon

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Le père Yokofélé a pris connaissance de Saint-Paul lors du départ de Gilles Vadon / Photo Janine Chalavon


Après le départ du père Gilles Vadon pour la Croix-Rousse, le père Léon Yokofélé est nommé administrateur des paroisses Saint-Paul-N.D. Saint-Vincent pour un an. Il a pris ses fonctions le 1er septembre.

(Source : Le Progrès)

Originaire de la République Centre Afrique, Léon Yokofélé, est prêtre Fideï Donum, c'est-à-dire « prêté à un diocèse français pour un temps déterminé ». En devenant administrateur des deux paroisses, il assume toutes les fonctions d'un curé, « On ne pouvait nommer un curé pour un an, explique Léon Yokofélé. Une réflexion sur le devenir, l'organisation des lieux de culte est en cours cette année. » Pendant un an, il travaillera avec les équipes paroissiales constituées et sera « présenté » aux fidèles le samedi 10 octobre, à la célébration de 18 heures. à Saint-Paul.

Pour le joindre : 04 78 28 67 93

ou yokofele@gmail.com

[GASPILLAGE] Les vacances grand luxe en France de Paul Biya font scandale (Afrik.com)

Le président camerounais peine à se défendre face aux accusations de dilapidation de fonds publics
Paul Biya est au centre d’un scandale au sujet du coût exorbitant de ses vacances à La Baule, en France. En trois semaines, le président camerounais et sa suite auront dépensé près d’un million d’euros, alors que la moitié de leurs concitoyens croupit dans la misère. Le ministre camerounais de la Communication évite la question du financement des vacances de son patron, préférant crier à la manipulation médiatique et à la tentative de déstabilisation du Cameroun.

Vendredi 4 septembre 2009, par René Dassié

« 1 million d’euros (…) pour dormir dans des chambres d’hôtel pendant un mois me semble hors de portée d’un pays pauvre très endetté qui n’arrive pas à mettre en place toutes les institutions prévues par la Constitution », a écrit mardi dans une lettre ouverte à Paul Biya, Chief Milla Assouté, l’ancien chef de file des modernistes du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir.

(Source : Afrik.com)

Aujourd’hui en exil en France, ce roi d’une importante chefferie camerounaise est passé dans l’opposition et anime désormais son propre parti, le Rassemblement Démocratique pour la Modernisation du Cameroun (RDMC). Comme lui, de nombreuses personnalités camerounaises se disent scandalisées par le coût exorbitant des vacances du président camerounais à La Baule, en France. Dans une autre lettre ouverte adressée cette fois-ci à Yves Métaireau le maire de La Baule et hôte de Paul Biya qu’il a décoré de la médaille d’honneur de sa ville, Dr Siméon KUISSU, chef de service au Centre hospitalier de Montreuil en banlieue parisienne et coordonnateur de l’association One Cameroun, lui rappelle que « c’est de La Baule qu’un président de la République française, François Mitterrand, honorant en cela la France, avait lancé le fameux appel à la bonne gouvernance, devant les chefs d’Etat africains réunis dans votre ville ». Des réactions de cette nature se multiplient sur Internet, depuis la révélation de la note salée de la virée estivale de Paul Biya en France.

Tout a commencé le 29 août dernier. Trois médias français, France Inter, Radio Fidélité Nantes et le quotidien régional Ouest France révèlent que le président camerounais suivi, par une délégation de plus de 40 personnes, a pris ses quartiers à l’Hermitage et au Royal, deux hôtels quatre et cinq étoiles de la Baule. Il a choisi cette commune de l’ouest de la France pour y passer trois semaines de vacances. Rien d’anormal à cela. Ce qui fait problème, par contre, c’est le coût de revient journalier de ces vacances : 42 000 euros pour les 43 chambres occupées. Une somme qui ne prend pas en compte les frais de restauration et de loisirs (casino, séances de thalasso, shopping etc.). La note à ce niveau est déjà salée : au bas mot 800 000 euros pour trois semaines. On est pourtant loin du compte. Il faut y ajouter aussi « les 340.000 euros par jour de location de votre avion qui attendrait au sol, (…) pendant 3 semaines ! », s’est exclamé Chief Milla Assouté, qui a conseillé au président d’interrompre ses vacances et de rentrer au Cameroun.

Panique à Yaoundé

La divulgation du coût de ses vacances a dû surprendre Paul Biya. En posant ses valises à Paris, début août, pour une visite privée qu’il a prolongée en vacances, celui-ci avait essayé d’assurer ses arrières. Il a en effet inondé une partie de la presse française dont Le Monde et l’Express, de publicités et de publi-reportages. Ce sont les médias épargnés par cette campagne de communication fort critiquée par la presse camerounaise qui ont levé le lièvre. Pris au dépourvu, Paul Biya se retourne vers La Baule +, un quotidien gratuit à faible tirage (40 000 exemplaire) vivant uniquement d’annonces publicitaires. Yannick Urrien, son Directeur de publication présenté comme un journaliste controversé et proche de nombreux élus de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), le parti du président français Nicolas Sarkozy, signe un éditorial fort critique à l’égard de ses confrères français, qu’il compare à des prostituées. « Certains s’étonnent encore de voir la profession du journaliste dévalorisée au point qu’un sondage récent indiquait que les Français plaçaient les journalistes et les prostituées à un même niveau de considération…C’est tout dire ! Les Baulois et les commerçants de La Baule viennent de vivre un bel exemple de manipulation médiatique », a-t-il écrit. Cet éditorial va permettre à l’Etat camerounais, fortement embarrassé par l’affaire, d’essayer de reprendre pied. Mardi, le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, ancien opposant passé dans le camp présidentiel, a convoqué la presse à Yaoundé pour s’expliquer. Dans la même journée, il a publié un communiqué officiel, dans lequel il cite, en les numérotant, de larges extraits de l’éditorial de Yannick Urrien. « Une fois de plus, le Chef de l’Etat camerounais est victime d’une agression de forces tapies dans l’ombre, qui manipulent les médias même hors des frontières nationales », a-t-il écrit. Pour lui, le Cameroun est tout simplement victime de manœuvres de déstabilisation. Son prédécesseur au ministère de la communication et aujourd’hui titulaire du portefeuille de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo que certains journaux camerounais qualifie souvent de Sakombi de Paul Biya [1] a fustigé de son côté « Ceux qui veulent aujourd’hui franchir le Rubicon (en couvrant d’opprobre l’apôtre de la démocratie apaisée) ». Cameroon Tribune, le quotidien gouvernemental camerounais, a également publié des articles reprenant la position gouvernementale.

Le gouvernement camerounais muet sur le coût réel des vacances de Paul Biya

Toutes ces réactions n’ont cependant pas convaincu grand monde. Pour de nombreux observateurs, les défenseurs de Paul Biya ont soigneusement évité les vraies questions : les chiffres publiés par la presse sont-ils vrais ? Qui de l’Etat camerounais ou de Paul Biya payera la note ? Silence radio du côté de Yaoundé. Interrogé par la BBC Issa Tchiroma Bakary s’est contenté de se demander si le président camerounais n’a pas le droit de faire ce qu’il veut de son argent. Ce à quoi de nombreuses personnes laissent observer que Paul Biya s’est toujours refusé à publier la liste de ses biens et à divulguer son salaire comme la Constitution camerounaise l’y oblige. Titus Edzoa, son ancien ministre et mentor, jeté en prison officiellement pour « détournement de fonds publics » après avoir divulgué son intention de briguer la magistrature suprême en 1997, avait dit de lui qu’il est l’homme le plus riche du Cameroun. Récemment, Paul Biya avait été épinglé par le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), dans sa liste des dirigeants ayant mal acquis leurs biens. Selon le quotidien en ligne français Rue 89, ses vacances ont été plus chères que celles de Barack Obama le président américain, qui pour avoir loué une villa pour un montant compris entre 24 000 et 35 000 euros a provoqué une polémique en août dernier aux Etats-Unis.

Le Cameroun est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec 48% de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Il doit compter sur l’aide étrangère pour assurer sa survie. La France s’est d’ailleurs engagée à verser 537 millions d’euros sur cinq ans à ce pays d’Afrique centrale, pour son désendettement et son développement. Paul Biya, qui quitte La Baule samedi, a déclaré au quotidien Ouest France que « face à la crise, il est nécessaire que les pays industrialisés renforcent la solidarité internationale ».