Pages

mercredi 31 mars 2010

[POLITIQUE] Pas de droit de vote pour les étrangers hors UE aux municipales (France Info)


Sans surprise, les députés ont repoussé la proposition de loi visant à donner le droit de vote et d’éligibilité aux étrangers non-communautaires aux élections municipales. Cette proposition de loi était déposée par le Parti socialiste.

C’est un projet porté de longue date par les socialistes. Offrir à tous les étrangers le droit de voter et de se faire élire lors des élections municipales. Une possibilité qui n’est réservée pour l’instant qu’aux seuls ressortissants de l’Union européenne.
En 2000 déjà, sous le gouvernement Jospin, la gauche majoritaire alors à l’Assemblée nationale avait adopté un tel texte. Il avait finalement été barré par le Sénat détenu par la droite.

Cette fois-ci le texte n’aura pas franchi la barrière des députés. Ils l’ont rejeté par 313 contre 212. Une proposition qui a néanmoins permis un débat sur le sujet dans l’hémicycle. " On vit ensemble, on vote ensemble : c’est cela que pense une majorité de nos concitoyens" a souligné la socialiste Sandrine Mazetier.

Jean-Christophe Lagarde du nouveau centre a lui expliqué son opposition au texte en faisant valoir que " le droit de vote ne se saucissonne pas (…)On est citoyen ou on ne l’est pas".
Le député UMP Jean-Paul Garraud a justifié son opposition au texte par le fait que "nationalité et citoyenneté sont étroitement liées (…)Pour que les étrangers puissent voter en France, il faut qu’ils acquièrent la nationalité française ".

[SOCIETE] La moitié des descendants d'immigrés ont moins de 30 ans (Libération)


En 2008, on comptait 3,1 millions de personnes nées en France entre 1958 et 1990 de parent(s) immigré(s).

Qui sont les enfants d'immigrés ? Une vaste enquête «Trajectoires et origines» menée en 2008 - la première du genre ­- a été en partie publiée ce mardi. En deux axes. La question des discriminations d'abord, où l'on apprend que 40% des personnes qui se disent discriminées sont immigrées ou enfants d'immigrés (la suite ici).

Des données chiffrées ensuite, traitées par l'Insee, brossant le portrait des enfants d'immigrés âgés de 18 à 50 ans (lire l'intégralité de l'étude).

Surtout des jeunes

Premier constat, les descendants d'immigrés sont jeunes. En 2008, on comptait 3,1 millions de personnes nées en France entre 1958 et 1990 de parent(s) immigré(s). Et la moitié d'entre eux ont moins de 30 ans. 17% des 18-20 ans ont un parent immigré contre 8% des plus de 40 ans.

D'où viennent-ils ?

Les statistiques reflètent sans surprise les vagues d'immigration. Ainsi, les trois quarts des descendants de 46 à 50 ans ont des parents d'origine européenne, contre trois sur dix parmi les 18-20 ans.

25% des enfants d'immigrés de 18-50 ans ont un parent venu d'Italie ou d'Espagne. 9% ont un parent venu d'un autre pays de l'actuelle Union européenne, principalement la Pologne ou l'Allemagne.

20% ont un père ou une mère originaire d'Algérie, 15% du Maroc ou de Tunisie et, plus récemment, 4% d'Afrique subsaharienne.

Un seul parent immigré?

La moitié des descendants ont un seul parent immigré. Parmi les descendants issus de migrations plus récentes, la part des ascendances mixtes est souvent plus faible: 30% des enfants d'immigrés d'Afrique (y compris du Maghreb) ont un parent non immigré, et seulement 10% de ceux d'un parent né en Turquie.

Double nationalité?

5% des descendants de deux parents immigrés n'ont pas la nationalité française. 25% d'entre eux ont fait une demande de nationalité (en cours pour 22%, refusée pour 3%) et 35% n'en ont pas fait, mais ont l'intention de la faire.

Rappelons au passage que la loi accorde la nationalité française à la naissance par filiation lorsqu'un des deux parents est français au moment de la naissance. En revanche, un enfant né de deux parents immigrés dont aucun n'a la nationalité française à sa naissance ne naît pas Français. La nationalité française est alors obtenue de plein droit à la majorité de l'enfant, si celui-ci a résidé au moins cinq ans en France depuis l'âge de 11 ans.

Un tiers des descendants de deux parents immigrés ont une double nationalité. Rare chez les plus âgés (6%), la binationalité devient plus fréquente parmi les plus jeunes (30%).

L'apprentissage de la langue

Pour 90 % des descendants directs d'immigrés, la langue française leur a été transmise dans leur enfance par au moins un de leurs parents. «Lorsqu'un des deux parents n'est pas immigré, la transmission du français à l'enfance est quasi-systématique. Et c'est même la seule langue transmise dans 65 % des cas», conclut l'étude.

mardi 30 mars 2010

[SPORT] Un Guadeloupéen Champion du Monde de cyclisme sur piste (Le Figaro)

Grégory Baugé est champion du monde de la vitesse pour la deuxième  année de suite
Grégory Baugé est champion du monde de la vitesse pour la deuxième année de suite Crédits photo : DPPI
En clôture des Championnats du Monde de cyclisme sur piste, Grégory Baugé a conservé son titre de la vitesse individuelle. Kévin Sireau ramène également du bronze.

Quand il a cet œil-là, Grégory Baugé est intouchable. Le Guadeloupéen a remporté dimanche à Ballerup son deuxième maillot arc-en-ciel consécutif de la vitesse individuelle. Ils ne sont pas nombreux dans l'ère moderne à avoir réussi à conserver leur titre mondial dans la discipline reine de la piste. Ces 20 dernières années, on ne dénombre que deux hommes à avoir accompli telle performance : Theo Bos (2006, 2007) et Florian Rousseau (1996, 1997, 1998). Baugé est un digne descendant de son glorieux aîné. A 25 ans, il apparaît dans la force de l'âge, dégageant tout au long de ce tournoi de vitesse une sérénité impressionnante.

Frayeur en demies
Dès samedi, le Cristolien avait frappé un grand coup en signant le meilleur temps des qualifications mais surtout en se payant le roi Chris Hoy en quarts de finale, malgré la perte de la première manche. L'influx laissé dans ce duel homérique ne pouvait se départir de quelques doutes sur la capacité à enchaîner de celui qui s'en était voulu de son démarrage raté lors de la vitesse par équipes. Son opposition en demi-finales contre Kévin Sireau, comme l'année dernière, confirmait cette impression. Menant le sprint, le Castelroussin prenait le premier avantage. Mais comme face à Hoy en quarts, Baugé faisait fi de la pression et remettait les choses en place. Le couteau entre les dents, le Guadeloupéen survolait les deux manches suivantes pour s'ouvrir les portes de la finale face à l'Australien Shane Perkins, novice à ce niveau.

La démonstration en finale
Là, le sentiment d'invulnérabilité portait le Français vers son second titre mondial. Sur son premier sprint, Baugé remontait son adversaire avec une grande facilité. Le Cristolien renouvelait sa tactique sur le second, se permettant même de se relever sur la ligne d'arrivée. Immense ! Comme l'an passé, Grégory Baugé clôt donc ces Championnats du Monde avec une médaille d'or. Comme l'an passé, Kévin Sireau se pare de bronze, dominant très facilement l'Allemand Robert Förstemann en deux manches pour la troisième place. Seule Clara Sanchez, 6e de la finale du keirin tandis qu'elle avait rapporté l'argent en 2009, n'a pu rééditer sa performance. La France quitte le Danemark bardée de sept médailles (2 or, 3 argent, 2 bronze). Une de plus qu'à Pruszkow. Un excellent bilan à deux ans des JO de Londres.

[POLEMIQUE] Éric Zemmour : "Je ne regrette rien, il n'y a eu aucun dérapage"(Le Point)


Le polémiste Éric Zemmour a affirmé dimanche à l'AFP qu'il ne regrettait rien et qu'il n'y avait pas eu de "dérapage", en revenant sur ses propos controversés sur les "trafiquants noirs et arabes" tenus lors d'une récente émission télévisée, à l'origine d'une vive polémique. "Je n'ai rien dit du tout, je ne regrette rien et il n'y a pas de dérapage. La phrase que j'ai dite est claire. Lisez-moi et arrêtez de vous fier à ce que dit (le quotidien) Le Parisien ", a-t-il répondu à l'AFP, qui l'interrogeait, au Salon du livre de Paris, sur la polémique née de ses propos dans l'émission de télévision de Thierry Ardisson Salut les Terriens sur Canal+.

Il avait alors dit : "les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C'est un fait". "Cette semaine a été dure, fatigante", a-t-il ajouté, après avoir été accueilli aux cris de "Éric, Éric !" par ses fans venus faire dédicacer au Salon son dernier livre Mélancolie française (Fayard/Denoël). "J'ai écrit une lettre de 4 pages pour m'expliquer, vous y verrez exactement à quoi correspond l'expression de mes regrets, ça ne sert à rien de me le faire répéter", a renchéri Éric Zemmour.

File d'attente pour une dédicace au Salon du livre

Éric Zemmour avait, dans une longue lettre adressée au président de La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), regretté que ses propos aient pu "heurter". "Si cette phrase, sortie de tout contexte, a pu heurter, je le regrette", écrivait-il, tout en présentant des arguments à l'appui de sa prise de position. "Et vous voyez, tous ces gens qui viennent faire dédicacer mon livre, c'est émouvant", a-t-il confié dimanche au Salon du livre. "On l'aime, on l'aime, même si on n'est pas d'accord avec tout ce qu'il dit", assurent plusieurs personnes dans la file d'attente, livres à la main.

Après avoir obtenu sa dédicace, Jean-Paul, qui ne tient pas à donner son nom de famille et se présente comme un militant du Front national, estime que le polémiste "dit tout haut des vérités que tout le monde pense". "C'est un homme de parole", affirme-t-il à l'AFP. De même, Jean-Pierre Maisonobe, préretraité, trouve cette polémique "excessive". "En fait, dit-il, cela relance Éric Zemmour, cela lui donne une aura de guide. Quant à ses propos, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. (...) Ce que je déplore, c'est la meute de journalistes qui lui est tombée dessus." Pour Chloé Cerroni, 23 ans, étudiante en théâtre au Cours Florent à Paris, "la liberté d'expression existe. Cette censure, cet accablement des médias, c'est regrettable. Il a dit ce qu'il avait à dire, comme toujours", poursuit la jeune femme, venue faire dédicacer un précédent livre d'Éric Zemmour Premier Sexe (Denoël, 2006).

lundi 29 mars 2010

[PEOPLE] Des produits blanchissants retrouvés chez Michael Jackson (Nouvel Obs)

Les enquêteurs ont retrouvé des dizaines de tubes de crème servant à éclaircir la peau dans la maison du "roi de la pop" après sa mort.

Michael  Jackson (Sipa)

Michael Jackson (Sipa)

De grandes quantités d'anesthésique et des dizaines de tubes de crème servant à éclaircir la peau ont été découverts par les enquêteurs dans la maison de Michael Jackson après la mort du "roi de la pop" en juin dernier, selon des documents rendus publics vendredi 26 mars. Les enquêteurs se sont rendus le 29 juin dans la propriété que louait la star après avoir longuement interrogé son médecin personnel, le Docteur Conrad Murray, qui leur a indiqué qu'il avait déposé un sac médical dans un placard. Sur place, ils ont trouvé 11 récipients contenant du propofol, dont certains étaient vides, ainsi que des sédatifs et divers articles médicaux, selon des mandats de perquisition.


Traitement du vitiligo ?


Les autorités ont établi que la mort de Michael Jackson le 25 juin relevait d'un homicide provoqué par une surdose de propofol, un puissant anesthésique habituellement utilisé en chirurgie, et de sédatifs. Mis en cause, Conrad Murray, médecin personnel du roi de la pop, a plaidé non coupable d'homicide involontaire. Le médecin a expliqué à la police qu'il avait donné du propofol à l'artiste pour l'aider à dormir. Au cours de leur perquisition, les enquêteurs ont découvert 19 tubes d'hydroquinone et 18 tubes de Benoquin, deux produits fréquemment utilisés dans le traitement du vitiligo, une maladie de l'épiderme caractérisée par l'apparition de taches blanches sur la peau. Des crèmes peuvent être utilisées pour éclaircir la peau qui a conservé sa pigmentation afin qu'elle présente un aspect plus uniforme.


Pour que "le monde" n'en sache rien

Selon des documents de police obtenus par l'Associated Press, l'assistant personnel de MJ, Michael Amir Williams, avait expliqué aux policiers, à l'hôpital où le décès de Michael Jackson a été prononcé, que le docteur Murray lui avait déclaré qu'il souhaitait retourner au domicile de la star. D'après lui, il voulait "prendre des crèmes" que possédait l'artiste pour que "le monde" n'en sache rien. Alberto Alvarez, directeur de la logistique de Michael Jackson, qui avait été appelé aux côtés du chanteur alors que ce dernier était mourant, a pour sa part indiqué à la police que le docteur Murray avait arrêté de pratiquer la réanimation cardio-respiratoire sur la star afin de pouvoir prendre des fioles de médicaments et lui avait demandé de les mettre dans des sacs similaires à ceux découverts ultérieurement dans le placard. Les mandats de perquisition montrent également que Conrad Murray a apporté du propofol et d'autres médicaments au domicile de son amie Nicole Alvarez à Santa Monica.

[SANS PAPIERS] Manifestation à Lyon contre l'expulsion d'un sans-papiers angolais (20 minutes)


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Lyon, à l'appel du Réseau éducation sans frontière (RESF), pour protester contre l'expulsion d'un sans-papiers angolais. Elles ont demandé la &la...

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Lyon, à l'appel du Réseau éducation sans frontière (RESF), pour protester contre l'expulsion d'un sans-papiers angolais. Elles ont demandé la « remise en liberté de Guilherme Hauka Azanga », un père de famille de 37 ans vivant en France depuis 8 ans. Il avait été arrêté par la police jeudi à Lyon, en présence de ses enfants, ce qui avait suscité beaucoup d'émoi dans leur école. Il avait déjà purgé deux mois de prison, pour refus d'embarquer, et avait été conduit directement à l'aéroport à sa sortie de prison, le 18 mars. Mais grâce au refus d'un pilote de partir, lors d'une escale, le sans-papier avait été libéré.

[ECONOMIE] Colorii, entreprise pionnière dans le monde de la cosmétique ethnique (Francce Info)


Dieynaba Bakiri, éloge de la couleurRassembler dans un même lieu tous les produits de beauté et les soins dont une femme noire ou métissée peut rêver. Mettre de la couleur au rayon parfumerie, c’est l’idée de Dieynaba Bakiri, co-fondatrice de Colorii, entreprise pionnière dans le monde de la cosmétique ethnique.

D’origine sénégalaise, Dieynaba Bakiri nous raconte que son shopping beauté ressemblait plus à un parcours du combattant qu’à une partie de plaisir. Impossible de trouver dans une parfumerie classique les produits dont elle avait besoin. D’où l’idée de créer « Colorii » : une chaîne de parfumerie dédiée aux beautés noires et métissées. A l’époque, Dieynaba a 34 ans et travaille dans une grande entreprise industrielle. C’est avec sa collègue, Cécile Abric qu’elle se lance dans l’aventure.


La chronique de Hind Meddeb (2'13")



Dans ses boutiques, Dieynaba distribue une multitude de produits que vous ne trouvez nulle part ailleurs en France. Chaque point de vente a aussi son institut de beauté et son salon de coiffure où les femmes noires, maghrébines et métissées trouvent des soins adaptés à leur peau et à leurs cheveux, sans parler du maquillage qui nécessite une vraie expertise… Saviez-vous que pour les peaux noires, il existe 36 teintes différentes au lieu des dix teintes proposées pour les peaux blanches ?

En créant Colorii, Dieynaba met fin à une forme de discrimination. Ses clientes lui sont extrêmement reconnaissantes.

Depuis le lancement de leur entreprise en 2007, Dieynaba Bakiri et Cécile Abric ont été récompensées par le prix de l’innovation commerciale, le coup de cœur du prix de la micro entreprise et le deuxième prix des jeunes créateurs de commerce. Malgré la crise, Colorii continue d’afficher une croissance à deux chiffres.

samedi 27 mars 2010

[LITTERATURE] Dominique Blanc lit dimanche le roman de Marie N'Diaye, Prix Goncourt 2009 (Europe 1)

Elles s'appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible. Ce sont les Trois femmes puissantes de Marie N'Diaye.

Pour ce roman, Marie N'Diaye a reçu le Prix Goncourt l'an dernier. Elle était la première femme à l'obtenir depuis 1998. Paru en août, Trois femmes puissantes est l'un des trois livres francophones les plus lus en 2009.

Ecoutez un extrait de Trois femmes puissantes, lu par Dominique Blanc :

Ecoutez Dominique Blanc dans la nuit de dimanche à lundi entre 1 heure et 4h30. Et réécoutez l'intégralité de l'émission Un livre pour la nuit dès le lundi 29 mars sur europe1.fr

vendredi 26 mars 2010

[POLITIQUE] Pas de vice-présidence pour Ali Soumaré en Ile-de-France (Le Parisien)

18h10. Malek Boutih () s'énerve. Malek Boutih, membre du Bureau national du PS, a qualifié vendredi de «faute politique et morale» la «décision» de la majorité de gauche en Ile-de- de ne pas confier de vice-présidence à Ali Soumaré, qui avait été accusé à tort par l' d'être un «délinquant multi-récidiviste».
«La gauche s'expose ainsi à être suspectée de double langage sur la nouvelle génération des banlieues, utile pour les campagnes électorales, mais considérée comme incapable d'assumer de réelles responsabilités».

[POLEMIQUE] Pétition de soutien à Eric Zemmour (UNI)

Déjà plus de 10 200 signataires

L’UNI apprend avec stupeur et consternation qu’Eric Zemmour a été convoqué par le Figaro pour un entretien préalable à son licenciement. On se demande quelle valeur on peut accorder à la devise de ce journal : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ».

En soutenant Eric Zemmour, au moyen de la présente pétition, l’UNI entend d’abord défendre le principe de la liberté d’expression, de plus en plus étouffée au nom d’un conformisme intellectuel omniprésent et toujours pesant.

Sur le point particulier qui fait l’objet de la polémique actuelle, l’UNI constate qu’Eric Zemmour a fait état d’un fait qui, jusqu’à présent, ne semble pas avoir été sérieusement contesté. Si certains veulent exprimer leur désaccord, la seule façon honnête de le faire est de réfuter ce fait au moyen d’arguments solidement établis. Au lieu de quoi on a, une fois de plus, affaire au procédé éculé, malhonnête et cher au terrorisme intellectuel qui consiste à lancer, sans l’ombre d’une justification, l’accusation de racisme, brandie comme l’arme absolue qui coupe court à tout débat.

Il est dans la vocation de l’UNI de participer aux combats pour la liberté d’expression et, en particulier, contre l’oppression des sujets tabous. C’est dans cet esprit que l’UNI vient de publier un opuscule de Jacques Rougeot intitulé « Ah ! Laissez-nous respirer ! Contre la censure des bien-pensants. »

Je déclare soutenir Eric Zemmour dans son combat pour la liberté d’expression et condamne les campagnes, pressions et menaces dont il est l’objet.

[ECONOMIE]Travailleurs sans-papiers: "Il faut que les grosses entreprises cessent d’être hypocrites" (Libération)


En grève depuis octobre, une soixantaine de travailleurs sans-papiers ont envahi jeudi un chantier Bouygues des anciens entrepôts des Galeries Lafayette, à Paris.

Rue Blanche, dans le 9e à Paris: un commando d’une vingtaine de gros bras de la CGT remonte la rue à vive allure. «On y va!», ordonne soudain un des responsables.

Les types courent, s’arrêtent devant le numéro 32, un immeuble en réfection, dont la grille de chantier cède rapidement sous leurs mains. La voie est ouverte. La soixantaine de sans-papiers qui suivent vingt mètres derrière s’engouffrent dans la brèche, sous les yeux ahuris des ouvriers.

Treize heures, le chantier Bouygues des anciens entrepôts des Galeries Lafayette est occupé, pour une durée indéterminée. But de l’opération: faire pression sur le géant du BTP et son sous-traitant Adec, «pour qu’ils arrêtent de se cacher derrière les boites d’intérim, et qu’ils entament les démarches visant à leur régularisation», explique Raymond Chauveau, de la CGT.

Car les 63 sans-papiers qui participent à l’opération, en grève depuis la mi-octobre, ont tous travaillé sur des chantiers Bouygues/Adec, et certains pendant plusieurs années. Moussa, 36 ans, fait partie des expulsés du chantier de l’hôtel Mejestic, rue Lapérouse, dans le 16e arrondissement à Paris, évacué mi janvier par la police.

Pour lui, «Bouygues et Adec savent que l’on travaille avec des faux papiers, et quand il y des remous, ils nous demandent de venir avec les papiers d’un frère ou d’un cousin qui est en règle». Moussa a même travaillé, en 2006, sur un chantier au sein de l’Assemblée nationale… «Il faut que les grosses entreprises cessent d’être hypocrites, insiste la CGT. Elles doivent peser, avec les syndicats, pour la régularisation de tous les sans-papiers en grève depuis la mi-octobre, soit près plus de 6000 personnes».

Certains, explique Raymond Chauveau, ont également œuvré pour l’OCDE ou le secrétariat d’Etat à la coopération. «On bosse ici, on reste ici!», crient derrière lui les occupants qui déambulent parmi les machines. La police arrive, suivie du chef de chantier. On relève quelques identités.

Le responsable Bouygues dénonce un vol d’ordinateur, assez improbable au milieu des fers à béton. «Le coup du vol, on connaît», répond un cégétiste. Une demi-heure plus tard, la tension retombe. Les occupants s’organisent pour investir les vestiaires afin d’y passer leur première nuit. Le chantier est durablement arrêté.

jeudi 25 mars 2010

[OUTRE MER] Violente passe d'armes entre Jégo et Penchard (Le Figaro)


Battue aux régionales, la ministre de l'Outre-mer estime avoir «payé pour Jégo et sa gestion de la crise en février 2009». Son prédécesseur rétorque qu'il n'a «pas l'intention d'endosser l'échec d'une ex-collaboratrice».

Yves Jégo ne réclame pas la tête de la ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, mais il n'en est pas loin. «Si la jurisprudence Darcos-Juppé s'appliquait de manière égalitaire, Mme Penchard ne serait sans doute plus au gouvernement», lance l'ancien secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, en référence aux évictions de ministres sévèrement battus dans les urnes.

Tête de liste UMP en Guadeloupe, Marie-Luce Penchard, originaire de l'île, a subi la plus lourde défaite de tous les ministres-candidats aux régionales, offrant une victoire dès le 1er tour au président de région sortant, le socialiste Victorin Lurel.

Dans une interview accordée à France Antilles, la ministre a estimé qu'elle avait payé «pour Jégo et sa gestion de la crise en février 2009», quand les grèves avaient paralysé la Guadeloupe et la Martinique. «Les Guadeloupéens ont eu l'impression d'être abandonnés lors de la gestion de cette crise. Ça a laissé des traces», a ajouté Marie-Luce Penchard.

Yves Jégo n'a pas digéré ces propos. «Je n'ai pas vocation à être le bouc-émissaire d'une ex-collaboratrice de cabinet qui a manifestement bien des difficultés à endosser l'habit de ministre», a-t-il rétorqué ce mercredi dans une interview au Parisien.

Karam au secours de Jégo

Patrick Karam, délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, originaire de Guadeloupe comme la ministre, s'est lui aussi dit «stupéfait par les propos de Mme Penchard», avant de souligner la «popularité» d'Yves Jégo en Guadeloupe.

Le nouvel élu UMP du conseil régional d'Ile-de-France a recommandé à la ministre «de se concentrer sur ses dossiers au profit de l'ensemble des outre-mer plutôt que de perdre son temps à tirer contre son propre camp».

Pendant la campagne, la ministre de l'Outre-mer avait déjà créé la polémique en lançant qu'elle n'avait «envie de servir qu'une population, c'est la population guadeloupéenne». Lundi, elle a été confirmée à son poste à la faveur du récent remaniement gouvernemental.

mardi 23 mars 2010

[ASSASSINAT] Un policier guyanais à Damaries-les-Lys tué par l'ETA (France Antilles)


Jean-Serge Nérin, « Nano » l'enfant des Manguiers, est mort en service, mardi soir, près de Paris. L'hommage est national.
Le brigadier-chef Jean-Serge Nérin espérait revenir en Guyane pour sa retraite prévue dans deux ans. Il a été tué en intervention, mardi, à Dammarie-les-Lys. Sa mère, son frère et sa fille évoquent sa mémoire.
« Nano, c'était l'enfant des Manguiers. ll jouait au foot avec ses copains de la cité comme demi. Il était très apprécié » . Avec émotion, Paul Nérin, ancien maire adjoint de Cayenne, conseiller régional sortant et directeur de l'agence BNP de Cayenne, évoque la mémoire de son frère, le brigadier-chef Jean-Serge Nérin, tombé sous les balles de l'ETA . Dans la maison familiale de la cité des Manguiers à Cayenne, la famille s'est réunie, encore sous le choc de la nouvelle du décès de celui que tout le monde appelait ici par son surnom, Nano. Paul Nérin a appris la nouvelle par sa soeur qui vit à Lyon, mardi vers 15 h 30, et dû en informer sa nièce Prisca, la fille aînée du policier qui vit et travaille en Guyane. « La dernière fois que Nano est venu, c'était en juin 2008. Il pensait profiter de sa retraite pour revenir en Guyane. Il devait la prendre dans deux ans » , note Paul Nérin.
Jeune, son frère ne comptait pas quitter sa Guyane natale mais, comme se souvient sa mère, Josette Pran-Kime, « lorsqu'il est allé en vacances chez sa soeur à Sedan, elle lui a dit de rester poursuivre ses études... L'armée l'a ensuite appelé. » Après son service militaire en Allemagne, il a passé les concours de Police et des Douanes : « Il a été reçu aux deux concours mais le résultat de la Police est arrivé en premier. Moi je trouvais le métier de policier trop dangereux, je lui avais dit, mais il m'avait répondu que c'était pareil pour les douaniers » , souligne sa mère.
Père de quatre enfants : Prisca, les jumelles Anaïs et Melissa et Florian, Jean-Serge Nérin aimait son métier et sa Guyane : « Il venait tous les trois ans. Il souhaitait finir ses jours en Guyane. Mais Il avait pris une assurance rapatriement en cas de malheur pour être enterré ici » . Aussi après un hommage national qui sera rendu à Dammarie-les-Lys, en présence du ministre de l'Intérieur et peut-être du président de la République, sa dépouille rejoindra par avion la Guyane pour un hommage plus familial. Les policiers de Guyane s'associeront à cet hommage avec la population lors des obsèques qui se dérouleront à Cayenne.

Un policier hors pair victime du devoir
Plus de 300 policiers se sont rassemblés hier soir au commissariat de Dammarie-Les-Lys pour exprimer leur « soutien » à la famille de Jean-Serge Nérin. « Un policier dynamique, expérimenté et très apprécié de ses plus jeunes confrères. Le plus ancien du commissariat, il les avait tous formés. Un excellent policier très attachant » . C'est en ces termes que l'officier de communication de la Police de Seine-et-Marne évoque la mémoire du brigadier-chef Jean-Serge Nérin. Ce Cayennais âgé de 52 ans était entré le 1er octobre 1979 à l'École nationale de police à Vannes. Stagiaire, il fut affecté le 1er mars 1980 au commissariat de Dammarie-les-Lys où il fit toute sa carrière gravissant les échelons pour devenir brigadier-chef. Il avait reçu la médaille de la Police nationale et la gestion rigoureuse de sa brigade fut à plusieurs reprises soulignée par ses supérieurs. Hier soir, plus de 300 personnes se sont réunies devant le commissariat de Dammarie-les-Lys pour témoigner leur soutien à la famille. L'Union Unité-police/SGP a appelé à une journée « police en deuil » le jour de ses obsèques. Elle demande aux policiers en service, de porter un crêpe de deuil toute la journée » , et à « une heure donnée, de marquer un temps de recueillement de trois minutes qu'ils concluront en activant leurs deux tons des gyrophares » .

Repères
Les faits
Tout commence mardi par un vol à main armée de six véhicules dans un dépôt-vente automobile, au cours duquel un employé a été ligoté à Dammarie-les-Lys en Seine-et-Marne. Vers 19 heures, sur un chemin de terre sur la commune limitrophe de Villiers-en-Bière, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Paris, une patrouille de police remarque un véhicule BMW qui correspond à l'une des voitures dérobées. Les policiers s'approchent et voient quatre personnes remplissant les réservoirs de quatre véhicules. Ils interviennent, les désarment et commencent à les menotter alors qu'un cinquième véhicule suivi d'un sixième arrivent. S'ensuit une fusillade au cours de laquelle le brigadier-chef Jean-Serge Nérin est mortellement touché au thorax malgré son gilet pare-balles. Les tireurs s'enfuient avec les personnes qui avaient été désarmées par les policiers, un seul est interpellé et présenté comme un membre de l'ETA, l'organisation séparatiste basque.
Le parquet antiterroriste de Paris est saisi des faits et a confié l'enquête à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) et à la police judiciaire de Versailles.
Les réactions
Les personnalités politiques ont été nombreuses à réagir après ce drame. En Guyane, la députée Christiane Taubira et le maire de Cayenne Rodolphe Alexandre ont rendu hommage au policier s'associant à la tristesse de sa famille. Dans un communiqué le Premier ministre François Fillon a présenté, « au nom du gouvernement, ses sincères condoléances à l'épouse et aux quatre enfants du brigadier-chef de police Jean-Serge Nérin froidement assassiné par un groupe terroriste » . Il rend hommage « aux policiers qui, par leur courage dans des circonstances d'extrême danger, ont permis d'arrêter un membre du commando » .
Le député UMP de Seine et Marne, Yves Jégo a proposé de respecter « une minute de silence » à l'ouverture des bureaux de vote dimanche : « Pour symboliser l'hommage du pays à nos forces de l'ordre, à la mémoire du brigadier assassiné » . Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero a condamné « l'action criminelle de la bande terroriste ETA » , confiant qu'il avait « ressenti cet assassinat comme s'il s'agissait de celui d'un membre des forces de sécurité espagnoles » .
Seize policiers tués en mission depuis 2002
Depuis 2002, seize fonctionnaires de police ont perdu la vie dans l'exercice de leurs fonctions.
16 mars 2010. Le brigadier de police Jean-Serge Nérin est tué lors d'un contrôle en limite de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).
27 décembre 2009. Un policier est mortellement blessé à Montévrain (Seine-et-Marne) renversé par un 4x4 volé. 7 octobre 2009. Deux policiers de la BAC du commissariat de Cannes (Alpes-Maritimes) sont tués dans l'accident de leur voiture.
26 février 2008. À Istres (Bouches-du-Rhône), un policier est percuté par un véhicule alors qu'il effectue un contrôle de vitesse. Il décède le lendemain à l'hôpital.
9 avril 2007. Un policier est tué par le bras de la nacelle d'un manège à la Foire du Trône à Paris (XIIe) après avoir été poussé par un adolescent de 15 ans.
17 avril 2006. Jean-Richard Robinson est mortellement blessé par balle lors d'une intervention dans un squat à Cayenne.
28 octobre 2004. Un policier est mortellement blessé dans un accident après un refus de contrôle par un automobiliste à Troyes.
7 juin 2003. Deux CRS sont tués sur l'autoroute A40 en Haute-Savoie.
17 mars 2003. Trois policiers périssent dans un accident provoqué par deux mineurs sur un cyclomoteur volé à Clichy (Hauts-de-Seine).
15 décembre 2002. Un policier est fauché par un automobiliste ivre sur l'autoroute près de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).
5 mai 2002. Un policier est fauché sur l'autoroute A31 près de Nancy par un automobiliste sous l'emprise de drogue.
9 avril 2002. Un gardien de la paix est tué dans un commissariat de Vannes par un agriculteur en état d'ébriété.

dimanche 21 mars 2010

[CULTURE] Deux femmes engagées dans la promotion de la culture africaine (RTL)


Deux femmes engagées dans la promotion de la culture africaine
« Leur sourire communicatif témoigne de leur appétit, écrit notre Témoin RTL. L'envie d'aller loin. De tirer vers le haut une initiative nommée Afriqua Paris. A la tête de cet ambitieux projet, Astou Arnould et Penda Traoré, deux quadras unies pour bouleverser les codes. Depuis près d'un an et demi, elles promeuvent, à la manière de deux médiatrices, des formes d'expressions culturelles touchant à l'Afrique, de la littérature au théâtre en passant par le cinéma. Elles tentent de rapprocher le public de démarches artistiques ambitieuses et accessibles, mais méconnues faute de visibilité. "Il ne faut pas s'arrêter aux apparences et la base de notre travail, ce sont les rencontres, confie Astou, ancienne institutrice en Côte d'Ivoire. Pourquoi certaines choses se vivent dans Paris et ne se partagent pas ? Pourquoi ? Alors qu'il suffit simplement d'un ticket de métro. Il n'y a pas de langue ni de barrière pour vivre une émotion". »

« Nous sommes tous capables de percevoir et d'entendre »

Pour lutter contre le manque d'information et de sensibilisation, les deux complices mènent des campagnes de communication via leur blog en soutenant entre autres le Théâtre des Amandiers à Nanterre, la Tempête à la Cartoucherie de Vincennes et Athénée Louis Jouvet à Paris. Après avoir accompagné pendant quatre mois le spectacle « Tismée » écrit par Bruno Fougnies et mis en scène par Rubia Matignon, Afriqua Paris défend actuellement « Vénus » de Suzan-Lori Parks mis en scène par Cristèle Alves Meira : une pièce basée sur l'histoire vraie de Saartjie Baartman, exilée en Europe et montrée comme une bête de foire. « Nous avons vu beaucoup de pièces qui ne trouvaient pas leur public, assure Astou. C'est désolant. A un moment donné, il faut agir. Les gens ne sont pas forcément au courant de ce qu'il se passe. Nous avons toutes les deux des origines variées et un réseau. On s'en sert pour venir en renfort, pour déblayer le terrain. » Ensemble, elles ouvrent des portes. « Nous sommes tous capables de percevoir et d'entendre, et parfois ça donne la possibilité qu'un coup de foudre ait lieu, explique Penda, qui travaille en parallèle dans les médias. C’est dans ce sens que l’on travaille, sans être professoral ni pompeux car la culture est avant tout un plaisir. »

« Créer une proximité entre l'œuvre et le public »

Une fois par mois, les Jeudis d'Afriqua Paris permettent ainsi de décrypter l'offre culturel. Metteurs en scène, écrivains, historiens, comédiens se réunissent dans un restaurant. La chaleur du lieu permet à tous d’échanger librement, d’ouvrir le débat et de faire émerger des projets complémentaires. Philippe Adrien, directeur de la Tempête, est notamment venu évoquer ses collaborations avec des compagnies autres que celles de l’Hexagone. Sans oublier le metteur en scène Hugues Serge Limbvani, le cinéaste Euzan Palcy ou encore Léonora Miano, nouvelliste et romancière. « Nous créons une proximité entre l'œuvre et le public. Les artistes sont présents, échangent, jouent un extrait. Ils donnent envie aux gens de revenir. Ensuite, on les amène au théâtre, on négocie même des tarifs préférentiels. »

« Le théâtre peut être populaire »

Désireuses de changer les mentalités, elles restent conscientes du chemin à parcourir dans un pays en quête d'identité. « Vivre différentes cultures ne fait pas perdre une culture, pourvoit Astou. Je vis dans cette richesse là, celle de la France, et il faut œuvrer pour ça. » Pour Penda, "la France a 20 ans et non 85. Et quand la diversité culturelle a 20 ans, elle est forte et elle le sera. »
Pour l'heure, l'écho fonctionne et certaines créations sortent de l'ombre. « Au départ, le théâtre était populaire, c'était pour tout le monde, alors pourquoi pas maintenant. Oui le théâtre peut être populaire. Si chacun y met du sien. » Un discours optimiste qui dépeint l’état d'esprit d’une structure qui espère peu à peu devenir la plate-forme de référence sur laquelle le public de la région parisienne pourra compter.

Florian Dacheux

Retrouvez Afriqua Paris sur :
www.afriquaparis.blogspot.com
Restaurant Albarino, 4 rue Lekain 75016 Paris

«Vénus » de Suzan-Lori Parks mis en scène par Cristèle Alves Meira :
http://www.athenee-theatre.com/programmation/fiche_spectacle.cfm/76928_venus.html

vendredi 19 mars 2010

[SANTE] Le paludisme bientôt vaincu ? (France Info)


C’est une bonne nouvelle : la lutte mondiale contre le paludisme serait sur le point d’être gagnée...
En septembre 2000, les Etats membres de l’ONU s’étaient donné quinze ans pour diminuer de 50 % le nombre de cas de paludisme dans le monde. Dix ans après, cela semble plutôt bien parti...

Aux deux tiers du chemin, le bilan est très positif : l’objectif des 50% de réduction pourrait être atteint avant l’échéance de 2015.
Un rapport de l’OMS et de l’UNICEF révèle que depuis 2000, la vie de 400.000 enfants a été sauvée dans douze pays africains, grâce à la distribution de moustiquaires et de médicaments.

Un succès indéniable, selon le professeur Michel Kazatchkine, directeur du Fonds Mondial contre le sida, le paludisme et la tuberculose : "en Afrique et en Asie, la réduction de la mortalité des enfants de moins de cinq ans va de 40 à 60%, voire 90% ces deux-trois dernières années.
Mais ces progrès sont fragiles : les moustiquaires imprégnées ont une durée de vie limitée, il faut les renouveler tous les cinq ans. Il y a aussi toujours un risque que le parasite du paludisme devienne résistant aux médicaments. Et il faudrait être certain que la communauté internationale poursuive cet effort, qui a permis des progrès sans précédent dans l’histoire de la santé publique."

Le paludisme pèse particulièrement lourd, en Afrique, sur l’économie des pays touchés : le continent perdrait plus de 12 milliards de dollars par an, à cause du paludisme.
La semaine prochaine à La Haye, le Fonds Mondial soumettra trois scénarios possibles aux pays donateurs :
- avec 13 milliards de dollars, on peut "seulement" poursuivre les actions engagées.
- avec 17 milliards, de nouveaux programmes peuvent être mis en place.
- avec 20 milliards de dollars, le Fonds se fait fort d’accélérer la lutte contre le paludisme.
Le paludisme en passe d’être vaincu : reportage, version audio (1'56")

jeudi 18 mars 2010

[POLEMIQUE] Colère du Cran après des propos d'Eric Zemmour (Le Nouvel Obs)

Le Conseil représentatif des associations noires annonce avoir écrit aux présidents du CSA et de France Télévisions pour protester contre des propos tenus par le journaliste.

Patrick Lozes,  président du Cran (AFP)

Patrick Lozes, président du Cran (AFP)

Le Cran (Conseil représentatif des associations noires) annonce, mercredi 17 mars, avoir écrit aux présidents du CSA et de France Télévisions pour protester contre des propos tenus par le journaliste Eric Zemmour qui, dans une émission diffusée sur France O, a considéré la discrimination à l'embauche comme un "droit".
Dans cette lettre ouverte, diffusée mercredi à la presse, le Cran demande "que dans toutes les émissions du public ou du privé, on ne puisse plus inviter des personnes qui affirment qu'on a le droit de violer la loi française, qu'on ne puisse plus recevoir des personnes qui encouragent et valorisent la délinquance".

"la discrimination, c'est la vie"


Le Cran fait référence à l'émission-débat "l'Hebdo", diffusée le 6 mars dernier sur France O, au cours de laquelle Eric Zemmour a dit "la discrimination, c'est la vie". Puis dans la même émission que les entreprises avaient "le droit" de demander aux agences d'interim des candidats qui ne soient ni noirs ni arabes.
"Non seulement M. Zemmour, (...) légitime la délinquance mais même, il y encourage (puisque selon lui, 'la discrimination, c'est la vie, c'est le choix, et c'est la sélection'", écrit le Cran.
"Pour celles et ceux qui font l'expérience quotidienne de la discrimination, ces formules constituent une violence insoutenable. Mais au-delà, à nos yeux, les citoyens de ce pays sont en droit d'attendre que la télévision en général, et le service public en particulier, ne financent pas des émissions où un chroniqueur régulier (qui n'est donc pas un invité ponctuel) peut tranquillement inciter à la délinquance, émission après émission".

Plusieurs poursuites


Déjà la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) a annoncé mardi qu'elle avait décidé de poursuivre en justice Eric Zemmour pour ses propos concernant les Noirs et les Arabes tenus sur Canal+. Dans l'émission "Salut les terriens" diffusée en clair le 6 mars, il avait déclaré : "les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C'est un fait".
La Licra a dit également son intention de saisir le CSA concernant les propos d'Eric Zemmour, ce qu'ont déjà fait le Mrap (le 9 mars) et le Club Averroes (le 11 mars).

vendredi 12 mars 2010

[ESCROQUERIE] Villiers-le-Bel : le calvaire de Charlie, dépossédé de son identité (Le Parisien)


Depuis dix-huit mois, un habitant de Villiers-le-Bel, victime d’une usurpation d’identité, est sous le coup d’un mandat d’arrêt européen pour une escroquerie qu’il n’a pas commise.

Ce devait être le jour le plus heureux de sa vie, ce fut en fait le début d’une galère qui le poursuit encore. En juillet 2008, Charlie Koissi, un habitant de Villiers-le-Bel, s’apprête à partir pour la première fois de sa vie découvrir la terre natale de ses parents, la Côte d’Ivoire. Mais au moment de passer le contrôle des passeports à Roissy, il est arrêté.


Multimédia
Video : Audio. Charlie raconte son cauchemar

Les douaniers lui apprennent qu’il est visé par un mandat d’arrêt européen pour fraude et escroquerie commises en Allemagne. Après une nuit de garde à vue, il est conduit devant le parquet de

, qui lui demande ce qu’il faisait le 13 juin 2008, le jour où « il » aurait commis une escroquerie de 25000 €. Son employeur fournit à la

un justificatif de présence de cet assistant de laboratoire à l’Institut Pasteur, après quoi il est libéré. Charlie dépose alors plainte pour usurpation d’identité et effectue une déclaration de perte de carte d’identité. Il a en effet égaré ce document en 2006 et c’est vraisemblablement la cause de ses ennuis actuels.

Il part finalement en vacances puis, quelques jours après son retour, alors qu’il est en voiture avec un ami dans les rues de Sarcelles, ce dernier ne portant pas sa ceinture, ils sont arrêtés par la police. Lorsqu’ils contrôlent son identité, Charlie est de nouveau conduit au poste, où il passe une autre nuit en garde à vue malgré ses explications. Cette fois-ci, c’est devant la cour d’appel de Versailles, compétente en cas de mandat d’arrêt international, qu’il comparait. Le 17 mars 2009, cette dernière annule son mandat d’arrêt.

Des factures de téléphone et des amendes de la SNCF

Charlie pense alors l’affaire définitivement réglée, il n’attend plus que son usurpateur se fasse pincer. Au cours de l’année, il reçoit des factures de téléphone astronomiques ainsi qu’une dizaine d’amendes de la pour voyage sans billet, notamment entre Paris et Strasbourg. Il envoie des courriers pour expliquer sa situation. Les créanciers cessent alors leurs relances, dans l’attente que l’affaire soit résolue.

Ce qui pose problème à Charlie, c’est qu’il ne peut pas sortir du pays, au risque d’être arrêté de nouveau au passage de la frontière. « En parallèle de mon activité professionnelle, je réalise des chorégraphies de combat. Cet été, j’aurais dû partir en tournée à Los Angeles mais à cause de cette histoire, j’ai dû annuler », se désole-t-il.

Jeudi dernier, la police est venue le tirer du lit. Le tribunal allemand à l’origine de la poursuite a en effet émis une nouvelle citation à comparaître, encore une fois au nom de Charlie Koissi. Une énième fois, il a expliqué son histoire et est revenu le lendemain pour rapporter toutes les pièces justificatives. Une chance cette fois-ci, il n’a pas été placé en garde à vue. Aujourd’hui, Charlie, qui a « peur de croiser la police dans la rue », s’avoue « exaspéré » par cette affaire.


[TOGO] K Yamgnane "Ils ont brûlé les documents qui prouvaient la fraude"

La situation reste tendue au Togo, six jours après la présidentielle. Le président sortant Faure Gnassingbé s’est déclaré vainqueur mais son principal opposant l’accuse de fraude.

Hier, les locaux du parti de Jean-Pierre Fabre ont été investis par la gendarmerie qui a notamment emporté les ordinateurs et les PV électoraux sur lesquels comptait l’opposition pour prouver qu’il y a bien eu, selon elle, une fraude du pouvoir. Le Franco-Togolais Kofi Yamgnane, ancien ministre de Mitterrand, qui avait été empêché in extremis de se présenter à cette élection présidentielle togolaise, s’est rangé derrière Fabre durant la campagne et est devenu son porte-parole.



La à laquelle avaient appelé les opposants hier à Lomé a peu mobilisé…
KOFI YAMGNANE.
Mais parce que le régime réprime toute manifestation ! Les jeunes veulent en découdre car ils savent que ce qu’ils ont voté ne correspond pas aux résultats annoncés. Beaucoup de monde avait commencé à se masser mais la place où devait avoir lieu le rassemblement a été bouclée et il y a eu des tirs de grenades lacrymogènes.

Comment réagissez-vous à la perquisition des locaux de l’opposition ?
Ils ont brûlé les 6 300 PV électoraux que nos militants nous avaient apportés. Cela démontre qu’ils n’ont pas la conscience tranquille et que c’est bien nous qui avons gagné ces . Ces documents étaient le seul moyen pour nous de faire un recours et de prouver la fraude…

Qu’attendez-vous de la communauté internationale ?
Si elle est objective et n’est pas pieds et poings liés à ce régime autoritaire, elle doit demander à ce que ces élections soient annulées. L’Union européenne, qui avait envoyé des observateurs, a remis il y a quelques jours un rapport très critique sur la collecte des résultats électoraux. J’apprécie pour l’instant l’attitude de la qui a dit qu’elle attendait de se prononcer sur les résultats. Ces élections ont quand même coûté la bagatelle de 17 millions d’euros : les Etats-Unis ont donné 1 million et l’Union européenne 16 millions pour que cela se déroule dans de bonnes conditions, et cela n’a pas été le cas. Les citoyens européens sont en droit de dire que c’est amoral de donner autant d’argent pour qu’il soit détourné par le régime de Faure Gnassingbé. Il est temps que cela s’arrête.

Que peut-il se passer désormais ?
Ce régime doit reconnaître qu’il n’a pas gagné. Nous, nous sommes en capacité de faire bouger ce pays et sommes même prêts pour cela à gouverner avec les éléments les plus progressistes du RPT (NDLR : le Rassemblement du peuple togolais, parti au pouvoir). La communauté internationale doit aider à trouver un compromis pour que le Togo ne passe pas cinq ans de plus avec le même président, le même gouvernement, les mêmes violences et le même autisme. Faure Gnassingbé ne peut plus espérer présider. J’espère qu’il en a pris conscience.

La situation est tendue, craignez-vous pour votre personne ?
Les arrestations d’opposants se multiplient en effet. Hier une dizaine de personnes notamment ont été embarquées lors de la perquisition des locaux de l’UFC. Moi, j’ai la chance d’être médiatisé et cela me protège. Sinon je serais au gnouf depuis longtemps !

jeudi 11 mars 2010

[DISCRIMINATION] Longuet veut un "Français traditionnel" à la tête de la Halde (Rue 89)

Les propos du sénateur UMP, hostile à la désignation de Malek Boutih, suscitent l'indignation du PS et de SOS Racisme.

Gérard Longuet lors d'un débat sur l'identité nationale en novembre à Paris (Jacky Naegelen/Reuters)

Le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, estime que Malek Boutih n'a pas le profil idéal pour diriger la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité.

Lors de l'émission « Questions d'info » sur LCP et France Info, il a jugé que Boutih, qui est pressenti pour succéder à Louis Schweitzer, n'était pas « le bon personnage ». Il estime qu'il faut à ce poste un « symbole du corps français traditionnel ». Par exemple, « Schweitzer c'est parfait, un vieux protestant, parfait » :

« Malek Boutih est un homme de grande qualité mais ce n'est pas le bon personnage parce que la Halde, cela veut dire que c'est la France qui s'ouvre aux populations nouvelles.

Schweitzer, c'est parfait ! Un vieux protestant, parfait ! La vieille bourgeoisie protestante, parfait ! […] parce que il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes.

C'est à dire, si vous voulez, les vieux Bretons et les vieux Lorrains -qui sont d'ailleurs en général italiens ou marocains- doivent faire l'effort sur eux-mêmes de s'ouvrir à l'extérieur. Si vous mettez quelqu'un de symbolique, extérieur, vous risquez de rater l'opération. La symbolique, c'est que c'est la France qui doit s'ouvrir à l'extérieur. » (Ecouter le son)

Le PS a dénoncé aussitôt un « scandale », par la voix d'Harlem Désir, numéro deux du parti.

Sarkozy voulait en finir avec la droite « gros rouge qui tache »

A quelques jours des régionales, la majorité n'avait pas besoin d'une nouvelle polémique. Depuis que Nicolas Sarkozy et François Fillon ont clos le débat sur l'identité nationale, le nombre de dérapages dans la majorité a considérablement décru. Le mot d'ordre élyséen du « gros rouge qui tache » n'est plus de mise.

Le PS a aussitôt condamné les propos de Gérard Longuet, Harlem Désir se déclarant « scandalisé » :

« Ces propos sont, bien plus qu'un dérapage, une véritable théorie raciale totalement contraire à l'idée de la Nation républicaine et à l'égalité des droits entre les citoyens de toutes origines. »

Malek Boutih est l'ancien président de SOS racisme. L'association dénonce avec virulence les propos de Longuet dans un communiqué, en faisant allusion dans le titre de ce dernier (« M. Longuet retrouve sa jeunesse ») sur les origines idéologiques de ce dernier : Longuet est en effet un ancien militant du mouvement d'extrême droite Occident.

« M. Longuet a tenu des propos indignes d'un élu de la République. La vision véhiculée par M. Longuet qui qualifie M. Boutih “d'extérieur” à la France montre la conception ethnique qu'il s'en fait et qui rappelle la France de Maurras, en contradiction avec la France républicaine qu'il est sensé incarner. »

« Un point de vue contestable, mais un vrai raisonnement »

Chercheur à l'Iris et blogueur sur Rue89, le spécialiste de l'extrême droite Jean-Yves Camus commente :

« Son point de vue est éminemment contestable, mais c'est une vision des choses qui n'est pas si négative que ça, puisqu'il rappelle qu'il n'y a pas de Français de souche »

Selon lui, la sortie de Longuet n'a rien d'un accident :

« C'est un vrai raisonnement. Il semble considérer que la lutte contre les discriminations, c'est aux Français représentatifs de la majorité sociologique de la représenter, pas ceux qui subissent ces discriminations.

Or, c'est impossible de définir la majorité : sociale, religieuse, ethnique ? En droit français, ça ne tient pas. Lorsqu'on nomme quelqu'un à la tête d'une institution, c'est en fonction de ses compétences, pas de ses origines.

C'est clivant de dire qu'il y a une majorité et une minorité. rien ne justifie cette sortie. D'autant que les protestants sont une hyper minorité, davantage que les musulmans.

Ça démontre le malaise à droite sur la question de l'identité et l'inanité de vouloir définir une identité nationale. C'est un épisode de plus dans la guerre des définitions identitaires… »

Face aux protestations, Longuet précise sa pensée

Faut-il voir dans cette déclaration une réminiscence du passé de Longuet à Occident ? Jean-Yves Camus estime cette piste hasardeuse :

« A Occident et à Ordre nouveau, il y avait des Français d'origine étrangère. A commencer par Devedjian et Novelli. Occident tenait surtout à l'assimilation des français d'origine étrangère. »

De nombreuses voix s'étant élevées contre ses propos, Gérard Longuet a cru bon publier un communiqué pour préciser qu'il souhaite que « le futur président de la Halde ne soit pas d'abord un militant politique, mais bien une personnalité exemplaire de mesure et de sérénité au regard des changements de la société française enregistrés depuis plusieurs générations déjà ».

[ECONOMIE] Régularisation des sans papiers : des patrons soutiennent les syndicats (Le Point)

Pour la première fois, des représentants du patronat unissent leurs voix à celles des syndicats pour réclamer la régularisation des travailleurs sans papiers. Le mouvement patronal Ethic, le Syndicat national des activités du déchet et même la CGPME (petites et moyennes entreprises) ont paraphé lundi une "approche commune" avec les représentants de salariés réclamant la reconnaissance des "besoins de certains secteurs d'activité", comme le BTP, les services à la personne, la sous-traitance ou encore le travail temporaire. Pour cela, le texte établit des "critères objectifs de délivrance d'autorisation de travail et de séjour pour les étrangers" qui "s'acquittent [...] de leurs cotisations et impôts, de même que leurs employeurs".

Une pierre dans le jardin du gouvernement à quelques jours des régionales. En novembre dernier, Éric Besson avait pris une circulaire censée définir des critères objectifs de régularisation, ce qui n'empêche pas 6.000 travailleurs irréguliers de faire la grève depuis mi-octobre pour dénoncer le côté arbitraire des décisions. Les signataires retiennent donc leurs propres paramètres. Parmi ceux-ci, la nécessité d'apporter "la preuve d'une activité salariée, chez un ou plusieurs employeurs, d'au moins douze mois, au jour de la demande", ou encore l'engagement du salarié à suivre des cours de langue française en cas de compréhension insuffisante de la langue. L'objectif est de faire reconnaître "la réalité économique" de "l'emploi d'étrangers sans titre de séjour" et de rétablir "l'égalité de traitement entre les salariés", tout en luttant contre "les distorsions de concurrence" entre les entreprises.

Éviter les sanctions rétroactives contre les employeurs

Mais la proposition est encore loin de faire l'unanimité au sein du patronat. Contacté, le Medef ne souhaite pas s'exprimer sur le sujet. Et pour cause : le soutien à la régularisation de travailleurs sans papiers pourrait écorner l'image des grandes entreprises, censées être irréprochables lors de l'embauche. Pour l'heure, seule Veolia Propreté a apposé son paraphe. "Nous n'avons pas encore reçu de soutien formel d'autres entreprises, reconnaît-on chez Ethic, qui préfère souligner le poids de l'engagement de la CGPME.

De fait, beaucoup de PME emploient - souvent sans le savoir, soutiennent-elles - des travailleurs sans papiers. La proposition commune n'hésite donc pas à se faire leur porte-voix. Elle demande que l'employeur qui régularise ne subisse "en aucun cas une sanction rétroactive" s'il a payé les cotisations patronales afférentes aux salariés concernés. Le ministre du Travail, Xavier Darcos, veut, au contraire, permettre aux préfets de "procéder à la fermeture administrative des établissements qui emploient des travailleurs illégaux". Un projet de loi en ce sens est d'ailleurs en cours d'examen au conseil d'État.

C'est donc à Xavier Darcos que les signataires s'adressent, et non au ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Éric Besson. La proposition "n'a pas vocation à prendre position sur la question de la régulation des flux migratoires en France", expliquent-ils. La réponse est tout de même venue d'Éric Besson, mardi matin, sur LCI : "Il ne suffit pas que patronat et syndicats disent comment il faut faire pour que l'État entérine instantanément, mais on va regarder ça avec la plus grande bienveillance." Les employeurs ont mis un pied dans la porte.

mercredi 10 mars 2010

[JUSTICE] Les wagons lits condamnés pour discrimination raciale (20 minutes)


Le plaignant devrait recevoir 56 000 € de dommages et intérêts.Le plaignant devrait recevoir 56 000 € de dommages et intérêts./ L. cerino/ 20 minutes

La compagnie des wagons lits épinglée pour discrimination raciale à l'évolution de carrière. Cette filiale d'Accor, spécialisée dans la restauration à bord des trains, a été condam...

La compagnie des wagons lits épinglée pour discrimination raciale à l'évolution de carrière. Cette filiale d'Accor, spécialisée dans la restauration à bord des trains, a été condamnée hier par le conseil des prud'hommes de Lyon à verser 50 000 € de rattrapage de salaires et 6 000 € de dommages et intérêts à l'un de ses anciens salariés. Ce dernier, d'origine togolaise, avait porté plainte après avoir stagné au même poste pendant quatorze ans. Malgré l'obtention de cinq diplômes de comptabilité et finances, ce salarié, entré en 1990 dans la boîte comme manutentionnaire, était passé puis resté agent d'accueil.
Dans le même temps, d'autres employés moins diplômés avaient été promus au statut de cadre. Le plaignant avait alors demandé devant les prud'hommes 155 000 € de dommages et intérêts, équivalant, selon lui, au rattrapage sur huit ans des 1 500 € de différence entre son salaire et celui d'un de ses collègues promus. « Ce procès rappelle l'urgence de mettre en place un cadre légal contraignant afin d'assurer la transparence et l'objectivité de la gestion des ressources humaines des entreprises, en y intégrant des mesures de lutte contre les discriminations », a estimé hier SOS Racisme. L'association, partie civile dans ce dossier, a obtenu 1 000 € de dommages et intérêts.

[REGIONALES] Ali Soumaré : casier judiciaire vierge (Le Figaro)

Nouveau rebondissement dans l’affaire Ali Soumaré. Aujourd’hui, c’est Le Canard Enchaîné qui révèle que le jeune candidat socialiste, accusé par des élus UMP du Val-d’Oise d’être un «délinquant multirécidiviste», a en réalité un casier judiciaire vierge. Son bulletin n°2 - «celui que le ministère de la Justice délivre aux administrations lorsqu’un quidam convoite un emploi public», précise l’hebdomadaire - ne comporte aucune condamnation.

«Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, avait bien raison de réclamer qu’avant chaque élection les candidats rendent dorénavant public leur casier judiciaire…», ironise l’hebdomadaire satirique.

Suite à une demande de la Commission informatique et libertés (Cnil), la direction générale de la police nationale (DGPN) a ouvert la semaine dernière «une enquête interne» après la divulgation d’informations, dont plusieurs fausses, sur Ali Soumaré.

[NIGERIA] Conflits ethniques et fonciers, principales causes des violences (L'Express)

La tuerie de Jos au Nigeria est la dernière d'une série qui a fait au moins 2000 morts dans la région ces dix dernières années. En jeu, la propriété des terres entre le Nord et le Sud du pays.

Rivalités ethniques séculaires, conflits liés à la terre et frustrations politiques sont les principales causes de la violence qui ravage régulièrement la région de Jos, dans le centre du Nigeria, estiment des spécialistes. Pour eux, le facteur religieux est souvent secondaire.

Au moins 500 chrétiens de l'ethnie berom, des cultivateurs sédentaires, ont été massacrés dans la nuit de samedi à dimanche par des éleveurs musulmans nomades de l'ethnie fulani (peule). Cette tuerie est la dernière d'une série qui ont fait au moins 2000 morts dans la région au cours de la dernière décennie.

Elle survient moins de deux mois après une flambée de violences où plus de 300 musulmans avaient été tués par des chrétiens à Jos et dans ses environs.

Qui sont les Berom et les Fulani?

Les Berom constituent l'un des principaux groupes ethniques de l'Etat du Plateau, mais ces éleveurs chrétiens du Nord à la recherche de pâturages ont migré au cours des années dans cette région, située entre le Nord du pays à majorité musulmane et le Sud à majorité chrétienne.

Ces migrations ont entraîné des conflits liés à la terre, particulièrement fertile dans cette région. "C'est un conflit entre locaux et nomades, qui a une coloration religieuse", résume Tajudeen Akanji, directeur du Centre pour la paix et la résolution des conflits à l'université d'Ibadan (ouest). "Il y a un sentiment d'injustice" chez les Berom, qui craignent d'être dominés par les Hausa et Fulani musulmans, selon Akanji, de l'université d'Ibadan.

Dans une interview lundi à Radio Vatican, Mgr John Onaiyekan, archevêque catholique d'Abuja, a abondé dans ce sens. "On ne se tue pas à cause de la religion, mais pour des revendications sociales, économiques, tribales, culturelles", a-t-il précisé.

Un conflit "classique" entre bergers et agriculteurs

"C'est ethnique et politique, cela n'a rien à voir avec la religion", analyse pour sa part Sulaiman Nyang, spécialiste de l'Afrique et de l'islam à Howard University à Washington. "Certains au Nigeria ne veulent pas la stabilité, et jouent toutes sortes de jeux", a-t-il estimé.

Un député de l'Etat du Plateau a aussi mis en avant des raisons politiques, évoquant notamment les frustrations de la communauté chrétiennne. "A chaque fois qu'il y a une élection, ce sont les Hausa (ethnie musulmane) qui gagnent, c'est beaucoup plus difficile pour les natifs de la région", a indiqué cet élu sous couvert de l'anonymat. Aucun des administrateurs régionaux n'est berom, a-t-il relevé.

Les lignes de partage ethnique épousant les différences confessionnelles, les violences prennent souvent une coloration religieuse. "Il s'agit du conflit classique entre bergers et agriculteurs, mais les Fulani (les agresseurs) sont tous musulmans et les Beroms (les victimes) sont tous chrétiens", a expliqué l'archevêque d'Abuja.

Crainte des représailles

Dans la région de Jos, "les gens ne se battent pas pour le droit ou les lieux de prière", a rappelé l'un des porte-parole de la communauté musulmane au Nigeria.

Responsables communautaires, religieux et politiques craignent maintenant le cycle infernal des représailles. Le principal parti d'opposition Action Congress a mis en garde mardi contre "l'impunité" dans la région, qui alimente les violences.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) estime que plus de 13 500 personnes ont été tuées dans des violences ethniques et/ou religieuses au Nigeria depuis la fin du régime militaire en 1999.

mardi 9 mars 2010

[RESEAUX SOCIAUX] Un Afro Caribéen lance Kweeper, l'art de partager les perles du web (20 minutes)

INTERNET - Un Lyonnais développe une nouvelle application à mi-chemin entre Facebook et Twitter...

C'est un drôle de truc, à la fois micro-blog et réseau social, à mi-chemin entre Facebook et Twitter. Et tout aussi addictif. La chose s'appelle Kweeper et elle a été inventée par un Lyonnais, Charles Elé, informaticien, branché mais modérément geek, et amateur de sciences cognitives.

Brièvement dit, il s'agit, via une petite application, de stocker (keep = garder) et partager des extraits de textes, des photos, des vidéos, qu'elles soient glanées sur la Toile ou envoyées par mail. Le tout s'affiche sous la forme d'une page que chacun nourrit et rend public comme il le souhaite.

Inventer les usages

L'intention de départ était tout autre et la suite fut «deux ans d'obsession et de nuits blanches». Charles Elé cherchait un moyen de collecter des phrases édifiantes du Net, dans le projet de les imprimer sur des tee-shirts. Avec, dans un coin de la tête, une curiosité tenace sur ce qui retient l'attention de nos contemporains dans l'océan du Web. Suit une rencontre décisive avec un fondu d'informatique, aujourd'hui son associé, qui permet de concrétiser l'idée.

«Nous voulions un outil ultra-simple que tout le monde puisse s'approprier et en inventer les usages.» A la manière d'un blog, les internautes partagent ce qui les étonnent, les font rire, les énervent, glissent parfois une photo personnelle.

Le maire de Lyon, nouvelle recrue

Des médias lyonnais s'en servent comme d'un site supplémentaire, alimenté par leurs infos. Toute fraîche «recrue» de Kweeper, le maire de Lyon Gérard Collomb (PS), communique de temps à autre des bribes de son agenda.

Enfin, après le salon de la mode «Who's Next», à Paris, en janvier, le festival de hip-hop l'Original s'exposera «en temps réel» sur Kweeper, aux côtés de Facebook et Twitter. Charles Elé a commencé l'année en quittant son job d'informaticien à plein temps afin de se consacrer au développement de l'application (vitrine d'un événement, intranet simplifié pour les entreprises). Et trouver son modèle économique.

lundi 8 mars 2010

[REGIONALES] Un Afro Caribéen tête de liste Modem en Ile de France (Le Point)

À l'approche du premier tour des régionales organisé le 14 mars, lepoint.fr emboîte le pas à des novices de la politique. Aujourd'hui, Alain Dolium, tête de liste du MoDem en Ile-de-France, nous raconte sa première campagne.

En visite à La Courneuve lundi, Alain Dolium rencontre une pharmacienne de la cité des 4.000. Elle lui explique qu'elle ne croit plus aux politiques, qu'ils ne cessent de mentir. Et lui lâche : "Mais quand je vous vois, vous, ça me donne envie de voter." Ce souvenir restera dans la mémoire de la tête de liste du MoDem pour les régionales en Ile-de-France comme "une tranche de vie incroyable". "Quand j'arrive, on voit l'homme, pas le politique. Je ne suis pas langue de bois, je ne le serai jamais. Quand on veut être concret, on peut", assure Alain Dolium pour expliquer l'engouement de la pharmacienne. D'ailleurs, lorsqu'il évoque ses projets pour la région, il demande sans cesse à son interlocuteur : "Vous voulez un exemple concret ?" Ainsi parle Alain Dolium, 43 ans, "afro-français, ultramarin, noir tout simplement", comme il se décrivait lui-même en décembre, élevé en banlieue parisienne, en campagne pour la première fois. La bataille semble perdue d'avance, le MoDem étant crédité de 5 % dans les sondages . Mais ces pronostics - qu'il juge de toute façon "mensongers" - n'entament pas son enthousiasme.

François Bayrou et Alain Dolium font connaissance en septembre 2009. "Une rencontre d'hommes avec un grand H . Sans round d'observation. On a parlé d'éducation, d'Europe, de développement agricole... Bref, de tout, sauf des régionales", raconte ce chef d'une petite entreprise spécialisée dans les technologies de la téléphonie. Toujours est-il que le leader du MoDem le choisit dans la foulée comme candidat pour cette échéance. Aussitôt décrit comme "le nouvel Obama français" (par son propre staff !), parfaite "nouvelle icône de la diversité", Alain Dolium tranche : "C'est des conneries, tout ça. Me désigner était un choix basé sur mes compétences." Et c'est pour cela qu'il a accepté.

Le MoDem, un "parti démocratique"

Un jour, son fils de 7 ans et demi s'exclame en voyant François Bayrou à la télé : "Papa, c'est lui ton nouveau patron ?" Alain Dolium en rit encore, lui qui se sent à l'aise au sein de ce parti tant critiqué , justement parce que François Bayrou y règnerait en maître. Bien sûr, le Béarnais est un patron, juge le manager, "et il est normal que la stratégie d'un parti soit décidée par un exécutif".

Ses piques, il les réserve donc aux mécontents du bayrousime. "Je ne comprends pas ceux qui vont à la soupe avant de cracher dedans. Quand on voit cette nouvelle génération que promeut le MoDem, je trouve cela très positif. Quant à nos méthodes, nous sommes plus démocratiques que les autres partis." Il en veut pour preuve de n'avoir reçu "aucune consigne de parole". "Pour un novice, c'est très rare. Quand François me présente en réunion publique, il assure ne pas vouloir me formater". Un minimum, diront les mauvaises langues...

"Centriste dans l'âme"

Autre luxe que lui offre la politique : pouvoir véhiculer ses idées dans des conditions idéales. "Faire de la politique me permet d'avoir des moyens, plus que dans le milieu associatif par exemple. De sillonner tous les départements, un jour au pied des tours, un autre dans un quartier résidentiel. De parler avec tout le monde : précaires, membres de la classe moyenne ou plus nantis. De prendre conscience de la vulnérabilité de l'ensemble de la population francilienne." Le diagnostic de ce "centriste dans l'âme" au soir de la campagne ? "Il faut se battre pour que l'État propose la même ligne de départ pour tout le monde, le même accès au service public, un accès à l'éducation non discriminatoire, la même offre de santé pour tout le monde", récite-t-il, impeccable.

Dès lors, quelle stratégie d'alliances adopter pour arriver à ces fins, lui demande-t-on ? Celui qui se définit comme "centriste dans l'âme", a voté François Bayrou au premier tour en 2007 et Ségolène Royal au second (tout en rêvant que Bayrou accepte le poste de Premier ministre proposé par Royal...) ,répond : "En Ile-de-France, nous étions au départ la seule formation à évoquer sérieusement la question de l'emploi. Aujourd'hui, tout le monde en parle. Je ne peux envisager l'alliance avec un parti que si nous avons des engagements sur cette question. Je veux comprendre quelles sont les propositions concrètes faites par les uns et les autres sur ce thème et je vais donc demander un débat pour cela. Chaque chose en son temps. Pour l'heure, nous sommes dans une campagne de premier tour." S'il n'est pas langue de bois, Alain Dolium a en tout cas vite appris les codes.

[DISCRIMINATION] Halde : un bilan mitigé après cinq ans d'action (Le Figaro)

Son président, Louis Schweitzer, assure que l'institution a trouvé sa place et doit rester indépendante.

La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et les inégalités (Halde), créée en 2004 pourrait se fondre dans le futur «défenseur des droits», une institution prévue par la révision constitutionnelle de 2008. Aujourd'hui, seules les fonctions du médiateur de la République, du défenseur des enfants et de la commission nationale de déontologie de la sécurité sont censées y être rattachés. Une réflexion est en cours au gouvernement, pour y ajouter la Halde, autorité administrative aujourd'hui très soucieuse de son indépendance. Son président, Louis Schweitzer, juge pour sa part que la lutte contre les discriminations est une «occupation à plein temps». «Le défenseur des droits, qui aura de nombreuses attributions, risque d'être moins focalisé sur ce sujet important», affirme-t-il.

Cette idée de rattachement a notamment été soutenue par le comité Balladur sur la réforme constitutionnelle. Pas forcément uniquement pour des raisons juridiques, car la Halde agace. Elle a souvent fait les frais des critiques de la majorité depuis sa création. Plusieurs députés UMP se sont inquiétés du poids croissant de cette institution qui n'hésite pas à faire condamner l'État pour des discriminations. Nicolas Sarkozy a par ailleurs critiqué à plusieurs reprises Louis Schweitzer, ancien directeur de cabinet de Laurent Fabius, pour son rôle dans les délocalisations de Renault lorsqu'il était à la tête de l'entreprise. Pourtant en cinq ans à peine, ce dernier a su installer un taux de notoriété de 54% chez les Français. Grâce à cette notoriété, la Halde a reçu plus de 10 000 recours en 2009. Mais il lui est reproché de faire du chiffre pour faire du chiffre : la proportion de dossiers donnant lieu à une décision (rappel à la loi, médiation ou poursuite devant les tribunaux) est en effet inférieure à 20%. De quoi provoquer pas mal de frustrations chez les requérants…


Taux de rejet de 64 %

Ce taux de rejet élevé s'explique en partie par la difficulté à monter un dossier complet sur ce genre de sujet, défend Louis Schweitzer, selon qui le taux de rejet, 64%, est comparable à celui de la police pour les dépôts de plainte.

La rentabilité de l'institution a aussi été attaquée. Selon le député UMP Richard Mallié, la Halde «affiche un train de vie choquant». Louis Schweitzer est critiqué pour ses «somptueux locaux» du IXe arrondissement de Paris au loyer annuel de 2 millions d'euros. Le loyer est trop cher, mais c'est un bail de neuf ans, non révocable signé avant la création de la Halde, répond-il. Il affirme par ailleurs que son budget total de 12 millions d'euros annuel est inférieur à celui d'institutions comparables de l'Union européenne.

Un argument peu convaincant pour Richard Mallié, à l'origine d'un amendement qui a réduit en décembre dernier la hausse du budget de la Halde. Pour lui, ce type d'institutions est sujet aux dérapages. Sur le fond, certaines actions de la Halde focalisent aussi les critiques à l'Assemblée comme l'étude menée sur l'image des femmes dans les manuels scolaires ou encore un testing sur les entreprises du CAC 40 visant à prouver des discriminations.

De fait, l'irruption de la Halde dans leurs affaires internes a fait grincer des dents les entreprises. Certaines lui ont reproché de ne pas respecter le principe du contradictoire. Louis Schweitzer estime que la critique était légitime au début. «Maintenant quand la Halde est saisie, une demande d'informations est adressée au mis en cause, et s'il y a discrimination, un courrier lui est envoyé pour lui donner tous les éléments.» Les critiques ne troublent pas le patron de la Halde, aujourd'hui sur le départ, pour qui cette institution n'a pas vocation à être «consensuelle» : «On s'appelle autorité de lutte, et nous luttons», dit-il.

dimanche 7 mars 2010

[TOGO] La réelection de Faure contestée (Le Parisien)

Le chef de l'Etat sortant Faure Gnassingbé a été déclaré vainqueur de la présidentielle au Togo. Les résultats du scrutin sont contestés, le pays est sous tension. Officiellement Faure Gnassingbé a remporté l'élection avec 60,92% des voix, contre 33,94% des suffrages à son principal adversaire, l'opposant Jean-Pierre Fabre, a annoncé samedi soir la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Très loin derrière, le troisième candidat (sur 7 au ), l'ex-Premier ministre Yawovi Agboyibo, a obtenu 2,96% des voix.

Faure Gnassingbé, fils du général Gnassingbé Eyadéma qui a régné sur le Togo d'une main de fer pendant 38 ans (1967-2005), avait été élu en 2005, lors d'une élection contestée, et, en quête de légitimité, briguait un second quinquennat. «Le président est porté par une dynamique populaire, nous l'annoncions, nous en avons la preuve», s'est félicité Solitoki , secrétaire général du Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti au pouvoir.

Immédiatement après l'annonce des résultats, l'ambiance était calme devant le siège du RPT. Seuls de jeunes hommes juchés sur des deux-roues criaient «Faure ou rien». L'annonce de la victoire de M. Gnassingbé est intervenue deux jours après le scrutin, pendant lesquels la tension est peu à peu montée à Lomé, où la présence des forces de l'ordre a été considérablement renforcée.

Grenades lacrymogènes

Juste avant que la Commission électorale publie les résultats, le porte-parole du gouvernement togolais, Pascal Bodjona, a mis en garde contre toute manifestation de violence. «Si les jeunes sortent pour manifester de façon pacifique, il n'y aura pas de problème, mais s'ils sortent pour détruire, nous n'allons pas faiblir», a déclaré à quelques journalistes M. Bodjona.«Les auteurs subiront les rigueurs de la loi», a-t-il ajouté.

Samedi après-midi à Lomé, une manifestation de l'Union des forces de changement (UFC), à laquelle participait M. Fabre, a été dispersée à coups de grenades lacrymogènes par la police. M. Fabre, qui a crié victoire dès vendredi, n'a cessé de mettre en garde contre des fraudes électorales, et certains de ses jeunes partisans ont plusieurs fois menacé de manifester violemment contre une éventuelle reconduction du président sortant.

Toutefois, samedi en fin de soirée, le calme régnait aux abords du siège de l'UFC, où une dizaine de personnes attendaient, l'air abattu. «Ce sont de faux résultats qu'ils ont donné», s'est indigné Jean Adikossi, un chauffeur de 27 ans.

3,2 millions de Togolais étaient appelés jeudi aux urnes. Cette élection était perçue comme un test dans un pays traumatisé par les violences électorales, notamment lors de la présidentielle de 2005, où 400 à 500 personnes avaient été tuées selon l'ONU.