La mobilisation de la communauté noire new-yorkaise autour de Nafissatou Diallo reste faible.
Sur l’estrade, un grand panneau bleu a été accroché. C’est celui de la «coalition des leaders de la communauté et des élus inquiets» qui avait décidé hier d’organiser à Harlem une manifestation de soutien à Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn d’agression sexuelle. «Ce que nous voulons, nous le répétons encore une fois, c’est que justice soit faite et que cette affaire aille devant un tribunal», lance Bill Perkins, l’un des sénateurs locaux de New York. Autour de lui, une quinzaine de membres de la communauté noire et de diverses organisations féministes.
Force est de reconnaître toutefois que la manifestation annoncée sur la place Adam Clayton, sur la 125e Rue, a tourné un peu court. Une petite cinquantaine de personnes seulement s’étaient déplacées, pour répondre à l’appel du sénateur Perkins. Et malgré les tambours, l’événement s’est vite dispersé. Entamée il y a une dizaine de jours, la mobilisation de la communauté noire new-yorkaise autour de l’affaire Strauss-Kahn ne sera donc peut-être pas aussi évidente que cela à inscrire dans la durée. A la suite de la libération sur parole de l’ex-patron du FMI le 1er juillet, et des interrogations qui ont surgi sur la crédibilité de Nafissatou Diallo, son avocat, Kenneth Thompson, était entré en contact avec plusieurs leaders noirs. L’objectif était alors de faire pression sur le procureur Cyrus Vance Jr afin qu’il n’abandonne pas le dossier et continue l’enquête pour aboutir à un procès. «C’est toujours notre but», assène Noel Leader, l’un des leaders de «100 Blacks in law enforcement who care», une organisation d’anciens policiers noirs. «Il y a suffisamment de preuves qu’un viol a bien eu lieu. Si M. Strauss-Kahn pense que l’on va croire une seconde que cette jeune femme était à ce point fascinée par lui qu’elle a eu une relation consentie, il se trompe. C’est scandaleux.»
Plus tard, sur une tribune de fortune qui était installée là pour un festival d’été, Eric Stevenson, un élu du Bronx, a affirmé «qu’il fallait s’assurer que les hommes riches et puissants ne gagnent pas toujours face aux femmes noires et sans défense». « Pour nous, le message qu’envoie le bureau du procureur s’il arrête la procédure est que si l’on est une pauvre immigrée et qu’on se fait violer, alors il vaut mieux se taire, sinon vous allez devenir une victime et c’est vous qui serez poursuivie», a relancé Souleymane Diallo, l’un des représentants de la communauté guinéenne du Bronx. Sur la place Adam Clayton, au sein de la petite foule qui s’était rassemblée, Ella, native de Harlem, disait «que cette histoire est une triste histoire». A la question de savoir si elle pensait que le procureur allait abandonner les charges elle répondait : «Sans aucun doute, quoi qu’elle a fait depuis le début et qu’elle que soit la vérité, cette fille n’a aucune chance…».
lundi 18 juillet 2011
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