Thème : "Élections de 2012, enjeux et perspectives".
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(Article publié dans le Nouvel Observateur du 16 juin 2011)
Lorsque Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, a déclaré l'autre semaine que les deux tiers des échecs scolaires étaient le fait des enfants d'immigrés, nombre de chercheurs et de journalistes se sont insurgés et ont démenti la réalité de ces chiffres. Vous-même avez beaucoup travaillé sur la réussite scolaire des enfants d'immigrés. Qu'en est-il exactement ?
- Ce chiffre est en effet totalement inexact. Sur 100 enfants qui quittent l'école sans diplôme ni qualification, 25 ont un ou deux parents immigrés. On est loin de la proportion des deux tiers. C'est ce qui ressort de l'analyse de l'EDP, l'échantillon démographique permanent de l'Insee, qui permet de suivre dans la durée un échantillon de 1% de la population résidant en France. La chercheuse Yaël Brinbaum, qui, elle, a étudié les données du Céreq (Centre d'Etudes et de Recherches sur les Qualifications), arrive même au chiffre légèrement inférieur de 22%.
Les enfants d'immigrés réussissent-ils moins bien à l'école ?
- Oui, mais en fonction de leur origine sociale plus que nationale : 10% des enfants d'immigrés quittent l'école sans qualification ni diplôme, contre 6% des enfants de Français de naissance. Or la majorité des enfants d'immigrés appartiennent à des familles ouvrières ce qui est, on le sait, pénalisant pour la réussite scolaire.
Lorsque l'on analyse les résultats en fonction du diplôme du père ou de la mère, tout change. Ainsi, selon les données de 1999, 20% des garçons obtenaient le bac quand le père immigré n'avait aucun diplôme. On passait à 78% si le père étranger avait un diplôme supérieur, ce qui, bien sûr, ne concernait qu'une petite minorité des élèves. Ces performances étaient voisines de celles des enfants français de même milieu sans origine immigrée, qui avaient un taux de réussite respectivement de 20% et de 65% (donc inférieur) lorsque le père était diplômé du supérieur.
Est-ce à dire qu'à diplôme égal des parents, les enfants d'immigrés s'en sortiraient scolairement mieux que les enfants de Français de naissance ?
- Oui, en tout cas dans cette génération-là. Pour les promotions actuelles, les dernières enquêtes tendent à prouver qu'à origine sociale égale, les réussites sont les mêmes. Une autre statistique intéressante peut être tirée de l'échantillon Insee, qui analyse la population d'enfants d'immigrés non français qui quittent la France : ce sont d'une part les moins diplômés, et d'autre part les plus brillants, c'est-à-dire ceux qui sont en grave échec ou au contraire ceux qui trouvent des postes intéressants dans leur pays d'origine. Mais, entre les deux, les jeunes d'origine étrangère vont grossir sans bruit, en France, les rangs des classes moyennes.
Fête, rythme, bonne humeur, chaleur, couleur… Ce sont les mots que l’on pouvait entendre à la fin de cette première édition de la Nuit africaine, hier soir à la sortie du Stade de France à Saint-Denis.
Quelques 25.000 spectateurs ont assisté au concert. Mais les organisateurs en espéraient plus du double. Du coup, les 17 artistes présents, venus du Sénégal, du Congo, du Mali, de Côte d’Ivoire, ou encore du Gabon et qui se sont produits durant près de 05H30, ont mis deux bonnes heures à faire monter la température.
Le fait qu’il soit disséminé dans un lieu qui peut accueillir jusqu’à 80.000 personnes explique, en partie, ce démarrage un peu poussif, de même que la température automnale. Le spectacle aurait sans doute produit un tout autre résultat dans un lieu à taille plus humaine.
Faustine Calmel a assisté hier soir au concert. Son reportage (2'04") | |
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Alpha Blondy, Manu Dibango et Oumou Sangaré entre autres ont pourtant produit un spectacle de qualité. Le point d’orgue aura été marqué par le passage de l’Ivoirien Meiway, suivi par ses compatriotes du Magic System, accueillis triomphalement par un public à forte représentation ivoirienne et malienne.
Plusieurs centaines de mouchoirs blancs se sont élevés dans le ciel pour accompagner Meiway et son zoblazo, un style musical de son invention.
Dans des styles différents, la ballade pénétrante du Sénégalais Baaba Maal, la voix enjôleuse du Congolais Fally Ipupa ou le timbre d’or de la Sénégalaise Coumba Gawlo ont assuré la diversité du plateau.
Outre Mory Kanté, la fin du programme a été assurée par les poids lourds Alpha Blondy et Manu Dibango. Le reggae puissant de l’Ivoirien Alpha Blondy et son "Jerusalem" ont une dernière fois agité la foule. Dans une soirée à la tonalité résolument festive, il aura été le seul à afficher sa conscience politique, avec le "cha-cha-cha du CFA" ou sa "course au pouvoir", qui évoque "le sang sur la route qui mène à la tour du pouvoir".