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mardi 16 juin 2009

[Immigration] Une mamie camerounaise placée en rétention (Le Progrès)

Julienne Awono, 56 ans, a été arrêtée hier à Bourg où elle vivait avec sa fille et quatre petits-enfants. Sans titre de séjour valide, elle a été placée en rétention. Sa famille est bouleversée

« Veuillez vous rendre au commissariat de police. Votre mère et vos enfants s'y trouvent. » Le mot était accroché sur la porte de son appartement quand Rose Awono l'a trouvé hier vers midi, en rentrant de son travail de femme de ménage. « J'ai cru que mon cœur allait exploser… » La jeune femme, camerounaise, vit à Bourg avec ses quatre enfants et sa mère, Julienne, 56 ans. Julienne Awono a été arrêtée hier en fin de matinée au pied de l'immeuble où réside la famille. Des policiers l'attendaient. Elle revenait de l'école Louis-Parant avec deux petits-fils, 9 mois et deux ans et demi, qui l'ont donc accompagnée au commissariat. Là où Rose s'est précipitée. Peu après, Julienne Awano a été conduite au centre de rétention administrative de Lyon. « Vous avez le droit d'aller voir votre maman là-bas. On vous emmènera demain, on se débrouillera… Votre maman doit y rester au moins trois jours » expliquait hier à Rose un membre du Réseau éducation sans frontières (RESF).

(Source : Le Progrès)

« On m'a expliqué que ma mère ne pouvait plus venir avec nous parce qu'elle n'avait plus de papiers. On était en recours au tribunal. On n'a pas reçu de courrier. Juste un coup de téléphone de l'avocate la semaine dernière » relatait la jeune femme, bouleversée. Julienne Awono est arrivée fin 2006 avec un visa touristique en France où vivent ses deux filles. Rose à Bourg et l'aînée, Maxence Ansel, à Paris. Mariée à un Français, de nationalité française, Maxence Ansel est correspondante pour une chaîne de TV camerounaise. A Bourg, Julienne Awono avait demandé un titre de séjour en avril 2008, en tant qu'ascendant à charge, indiquait hier soir le cabinet du préfet dans un communiqué. Mme Awono n'a pas pu « produire la pièce indispensable exigée par la loi (...) : un visa dit de long séjour pour un séjour supérieur à trois mois. Elle n'apportait pas non plus la preuve d'être démunie de ressources personnelles justifiant qu'elle soit à la charge de sa fille ». La préfecture précise que, « conformément aux dispositions légales, sa demande a donc été rejetée par arrêté préfectoral en date du 26 août 2008, avec obligation de quitter le territoire français sous délai d'un mois. Mme Awono a contesté cet arrêté devant le tribunal administratif de Lyon qui a confirmé le 5 mai 2009 la décision du préfet de l'Ain ». Mesure appliquée hier. Vu de la préfecture : « La loi est donc strictement respectée et ceci avec tous les ménagements humains qui s'imposaient ». RESF demande d'autres ménagements humains : pour « que cette dame puisse continuer de rendre à sa fille et à ses petits- enfants son aide précieuse de grand-mère attentionnée et qu'après l'enfermement au centre de rétention, le traumatisme d'une expulsion lui soit épargné. Ses papiers ne sont peut-être pas en règle, mais sa vie l'est ».

« Est-ce que l'on peut s'attendre à cela ? On a demandé des papiers et on ne se cachait pas. Ma mère est là pour ses petits-enfants, elle est irréprochable. A l'église Pierres Vivantes, tout le monde la connaît. C'est une vieille femme ; elle est malade, veuve. Elle dérange qui ? Grâce à elle, je peux travailler. Et elle n'a plus personne à Yaoundé ».

Fabienne Python

1 commentaire:

  1. Je suis française et j'ai honte de mon pays, ce qui est inhabituel pour moi.
    En ces périodes de commémoration, sur la Résistance, etc..., on s'aperçoit que l'Etat agit de la même façon avec de pauvres personnes âgées,certes sans papier, mais qui ne sont des menaces pour personne, que le Gouvernement de Vichy pendant la guerre.
    Le Préfet de l'Ain a sans aucun doute un cœur de pierre, si tant est qu'il en ait un.

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