mardi 30 août 2011
[INJUSTICE]Les vieux migrants vivent dans la tourmente (Le Monde)
Aujourd'hui, cette traque ciblée et méthodique a atteint des sommets d'indignité. Une situation qui a conduit, un peu partout en France, des collectifs, des associations et des militants des droits de l'Homme à se mobiliser pour dénoncer cette chasse aveugle et exiger respect et dignité pour ces anciens travailleurs immigrés devenus des boucs émissaires.
Pourtant, cette génération d'hommes et de femmes a contribué à reconstruire la France d'après-guerre. Beaucoup se sont épuisés et se sont usés la santé sur des postes de travail pénibles, dangereux et mal rémunérés. Aujourd'hui, ils vieillissent seuls, dans la précarité.
Pour bon nombre d'entre eux, la faiblesse du montant de la retraite perçue en France leur assigne un statut de pauvre. Car avec moins de 700 euros mensuels, survivre et faire vivre la famille - qui reste encore à charge au pays - est un exercice de renoncement : il leur faut se passer des soins élémentaires, se priver et se serrer la ceinture, se terrer, se murer dans un silence résigné et "s'invisibiliser".
Décider de couper brutalement l'ASPA ou l'APL - souvent les deux en même temps -, à la faveur d'un contrôle de résidence - 6 mois et un jour de présence sur le territoire national - et exiger le remboursement des sommes prétendument indues - jusqu'à 23 000 euros pour certains - c'est une reconduite à la frontière forcée. Une mise à mort sociale garantie.
Privés de ces aides indispensables, "diminués", les vieux migrants n'ont d'autre choix que de devoir rentrer au pays. Serait-ce le rappel d'une invitation déjà lancée de longue date de faire la valise ? Dans ces conditions, c'est pour eux, un rendez-vous avec la honte et le sentiment d'échec. Qu'ont-ils finalement gagné de l'immigration après des années à goudronner les routes, élever des immeubles, assembler des voitures, ramasser les ordures… ?
Les vieux migrants seraient-ils des fraudeurs ? Que dire alors des droits à jamais perdus à cause d'employeurs peu scrupuleux, qui n'ont pas déclaré des années de cotisation ? Que dire de la mise en danger de leur santé par une exposition à l'amiante, aux vapeurs chimiques de milliers de personnes qui se sont ensuite éteintes discrètement, sans demander de compte à personne.
Pour ces vieux migrants aujourd'hui retraités, pouvoir repartir au pays afin de renouer avec la famille, s'offrir un peu de répit et s'entourer de l'affection des leurs est un droit. Pouvoir revenir ensuite pour retrouver leurs soignants et leurs repères est aussi l'expression d'un droit inaliénable. Une liberté non-négociable, car la seule qui leur reste.
Vulnérables parmi les vulnérables, pauvres et précaires, des milliers de vieux migrants ont "le corps ici et la tête là-bas". Il y a une carence dans leur prise en charge par les dispositifs de droit commun (logement, santé, prestations, loisirs…). Ils ont été oubliés par les schémas gérontologiques (peu de schémas s'y sont intéressés). Ce sont des oubliés de l'intégration.
D'ailleurs, les jeunes que l'on dit "issus de l'immigration", néanmoins des citoyens français, ne manqueront probablement pas de demander des comptes un jour. Il y a en effet matière à s'interroger : qu'a-t-on fait de leurs anciens ? Et à s'en indigner.
par Moncef Labidi, fondateur du Café Social, lieu pour aider et accompagner les migrants âgés dans la vieillesse
lundi 29 août 2011
[BÉNIN] Jean-Marc Ayrault (Député-maire de Nantes) au Bénin du 29 août au 2 septembre
Le maire de Nantes va notamment signer un accord cadre de coopération entre Nantes et Cotonou portant sur les questions de culture, d’éducation, d’assainissement, et d’aménagement du territoire. Pour Jean-Marc Ayrault « C’est une réelle fierté d’accompagner la Ville de Cotonou, poumon économique du Bénin, dans les défis considérables qui sont les siens. Le Bénin reste à ce jour un des modèles démocratiques pour toute l’Afrique de l’Ouest ».
De la route des esclaves à Ouidah
au mémorial de l’Abolition de l’esclavage de Nantes
L’une des étapes les plus chargées émotionnellement sera, le 1er septembre, la découverte de la Route des esclaves à Ouidah.
Le Bénin fut une des plaques tournantes majeures de la traite atlantique et a accueilli une part importante des expéditions négrières nantaises. Depuis 1993, le mémorial de la « Porte du non Retour » à Ouidah et le programme d’éducation, d’action culturelle, et de mémoire de l’Unesco « la route de l’esclavage » sont des références internationales concernant la mémoire de la traite.
En France, Nantes est aussi pionnière pour la reconnaissance de son passé de 1er port négrier de l’Hexagone. Le 1er décembre prochain, Jean-Marc Ayrault inaugurera le Mémorial de l’Abolition de l’esclavage, qui sera l’ouvrage le plus important de ce type en Europe.
dimanche 28 août 2011
[COTE D'IVOIRE] Départ d'un container de Lyon vers Abidjan en novembre
mercredi 24 août 2011
[POLITIQUE] Guéant souhaite un niveau de français de fin de collège pour les immigrés (Libération)
«Je veux que les connaissances exigées se situent au niveau de celles d’un élève en fin de scolarité obligatoire», soit un niveau de fin de collège, affirme-t-il dans l’hebdomadaire.
La scolarité en France est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans.
Concernant les naturalisations, «Je viens de signer une circulaire destinée aux préfets pour les guider dans l’instruction des demandes», annonce-t-il, en soulignant que «les conditions de l’assimilation -- c’est le mot utilisé par le Code Civil - doivent être étroitement vérifiées».
«Un étranger qui souhaite s’installer durablement en France doit épouser notre communauté de destin et donc en accepter les principes les plus élémentaires, comme l’égalité hommes-femmes et la laïcité», poursuit-il.
Evoquant le taux d’élucidation des affaires, le ministre admet que le pourcentage a reculé depuis l’entrée en vigueur le 1er juin de la loi renforçant la présence de l’avocat en garde à vue.
«Depuis deux mois nous constatons en effet une baisse limitée mais bien réelle du taux d’élucidation. Une évaluation est en cours», dit-il. «Tous les officiers de police judiciaire se plaignent du surcroît de formalisme», ajoute M Guéant.
«Avec le garde des Sceaux, nous ferons des propositions pour améliorer un certain nombre de disposition législatives, clarifiant notamment le rôle de l’avocat», dit-il encore.
La garde à vue nouvelle formule permet à l’avocat, en plus de l’entretien d’une demi-heure, d’assister à tous les interrogatoires (auditions et confrontations) menés par les enquêteurs, les déclarations hors de cette présence ne pouvant être utilisées en justice. Une réforme critiquée par les syndicats de police.
vendredi 19 août 2011
[RACISTE ?] Quand Nivea propose aux hommes noirs de se "reciviliser" (Nouvel Obs)
Il y a deux ans Angelina Jolie défrayait la chronique. Les faits étaient graves. Elle avait laissé sortir sa fille Zahara les cheveux non peignés. Entendez au naturel.
Les Afro-Américains dépensent chaque année des milliards de dollars en produits divers et variés pour leurs cheveux. La relation des noirs avec leurs cheveux est compliquée. Pendant la période esclavagiste, on coupait les cheveux des noirs. C'est aussi à cette période qu'ils ont commencé à se défriser les cheveux.
Pour revenir à la fille d'Angelina Jolie, la pression est donc forte comme le montre cet article : "Any self-respecting black mother knows that she must comb, oil, and brush her daughter’s hair every night (...) Photos of Zahara show the 4-year-old girl sporting hair that is wild" ["Toute mère noire qui se respecte sait qu'elle doit peigner, huiler, et brosser les cheveux de sa fille tous les soirs (...) Photos de Zahara montrant les cheveux sauvages de sa petite fille de 4 ans]".
"Wild" : le mot est lâché. Une enfant noire de 4 ans qui a ses cheveux simplement attachés par une queue de cheval, comme n'importe quel enfant au monde, qu'il soit noir ou blanc, est "sauvage".
Le modèle des beautés - y compris dans les pays africains - n'est pas noir et crépu ; il est un être hybride aux cheveux soigneusement lissés.
Publicité à Dakar
C'est dans ce contexte que Nivea sort une publicité pour des produits de rasage pour homme. Pour homme noir. Afin qu'ils se "recivilisent".
Alors, est-ce que cette publicité est raciste ? D'évidence oui, puisqu'elle joue sur l'image du noir sauvage qui se débarrasse de son état de nature grâce à Nivea pour enfin devenir un être normal. Civilisé.
Est-ce qu'elle est surprenante ? Pas vraiment. Si la question des cheveux a été un enjeu de la lutte et de la fierté noire dans les années 70, on en est bien loin aujourd'hui. Beaucoup d'Afro-américains - et j'ai envie de dire pas qu'eux - ont intégré qu'il fallait tresser, qu'il fallait tondre, qu'il fallait mettre des extensions mais surtout, ne surtout pas conserver ses cheveux naturels.
On constate en revanche un retour en grâce des cheveux naturels crépus et frisés. La ligne Mizani, gamme de produits capillaires L'Oréal a d'ailleurs choisi comme égérie Inna Modja à l'évidente coiffure afro.
Devant le tonnerre de protestations, la réaction de Niveau ne s'est pas fait attendre. La marque a présenté ses excuses. Un peu tard me semble-t-il. Il faut avoir intégré de sacrés stéréotypes pour ne pas avoir vu le problème qu'elle représentait dès qu'elle leur a été soumise.
jeudi 18 août 2011
[COTE D'IVOIRE] Le Président Ouattara était aux obsèques de Dominique Pin dans le Jura (Le Progrès)
Alassane Ouattara a tenu à assister aux funérailles de son ami Dominique Pin. Diplomate français basé en Côte d'Ivoire pendant l'année 2002, il avait apporté son soutien à Alassane Ouattara alors que lui et sa femme étaient menacés de mort.
A 14h45, le président ivoirien est arrivé pour l'enterrement, il a prononcé un discours chargé d'émotion, attristé par la perte de cet "homme de coeur" qu'était Dominique Pin. Il a déclaré qu'il ne pourrait jamais oublier l'homme qui l'a accueilli dans sa maison en 2002 pour le mettre hors de danger.
C'est sur ordre de Jacques Chirac que le diplomate avait abrité Alassane Ouattara en septembre 2002 jusqu'en novembre 2002, mais le président ivoirien se souvient encore de la générosité et de l'homme et de sa femme.
L'église était comble pour rendre hommage au diplomate disparu.
Alassane Ouattara a demandé à ce qu'une messe soit célébrée en Côte d'Ivoire le dimanche 21 août.
[AMBIANCE] Tournoi de foot et de pétanque avec l'Ancien Cercle de Man (CIV) samedi 27 août à Lyon
date : samedi 27 août 2011
heure : de 10h à 20h
lieu : parc de bron Parilly, Boulevard Emile Bollaert 69500 Bron
Infoline : Tass : 06.99.64.28.43
Plus en cliquant sur l'image
mercredi 17 août 2011
[EMPLOI] Le CV anonyme ne sera pas généralisé (Le Figaro)
Le CV anonyme restera «une faculté parmi d'autres», et ne sera finalement pas généralisé à toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Inscrite dans la loi sur l'égalité des chances de 2006, cette mesure de lutte contre les discriminations n'est désormais plus plébiscitée. «Je ne crois pas que le CV anonyme doive être une obligation», a déclaré pour la première fois aux Echos le commissaire à l'Egalité des chances Yazid Sabeg.
Avant de publier les décrets d'application du dispositif, le gouvernement en avait demandé un bilan d'étape. Réalisée par le Centre de recherche en économie et statistique (Crest) conjointement avec Pôle emploi, cette évaluation s'est avérée très critique.
Dans une note parue au mois de juillet et reprenant les conclusions du Crest, Pôle emploi souligne que le CV anonyme ne permet pas d'améliorer les chances d'accès à l'entretien d'embauche des candidats issus de l'immigration ou des zones urbaines sensibles. Il tendrait même à les réduire : avec le CV anonyme, leurs chances diminuent ainsi de 9,6% à 4,6%.
Expérimentation biaisée
L'organisme fournit deux explications à ce résultat paradoxal. Selon la première, le CV anonyme ne permettrait pas au recruteur de relativiser certains éléments négatifs du CV, par exemple une formation moins prestigieuse ou une moindre expérience, en fonction du milieu social ou encore de l'âge du candidat. Chose que feraient naturellement certains recruteurs.
La deuxième raison contribue davantage à remettre en cause les conclusions du rapport. L'expérimentation menée entre novembre 2009 et novembre 2010 serait biaisée car portée par des entreprises sensibles aux questions de discrimination, qui mèneraient habituellement des pratiques volontaristes en matière de recrutement des minorités. Le CV anonyme les priverait alors d'un moyen de diversifier les profils de leurs candidats.
Un outil parmi d'autres
Pôle emploi souligne cependant qu'un CV anonyme est d'une manière générale moins attractif pour un recruteur qu'un CV nominatif. D'où sa crainte que les candidats postulant via un CV anonyme ne fassent par ailleurs à leur tour l'objet d'une discrimination par rapport à ceux qui postulent via d'autres canaux. Autant d'observations qui conduisent l'institution à douter de la nécessité de généraliser ce dispositif. Une option qu'elle juge en conclusion «peu envisageable».
Yazid Sabeg rappelle de son côté que «le gouvernement doit se prononcer» sur cette question. Mais jadis fervent partisan de cette mesure, il plaide aujourd'hui pour qu'elle demeure un outil de recrutement parmi d'autres, «que certaines entreprises utilisent d'ailleurs avec succès», rappelle-t-il. Pour favoriser l'accès à l'emploi de parcours diversifiés, Pôle emploi souligne quant à lui que d'autres voies existent. Le recrutement sans CV ou encore les questionnaires de compétences en sont quelques unes.
Le CV anonyme efficace pour les femmes
Si le CV anonyme est d'après le Crest peu efficace pour les candisats issus de l'immigration et de Zus, il l'est en revanche pour les discriminations liées au sexe. Il présente en effet l'avantage de contrer les comportements «hémophiles» des recruteurs. Derrière cette expression se cache leur tendance spontanée à privilégier des candidats du même sexe qu'eux. «Quand le recruteur est un homme, la probabilité pour une femme d'accéder à l'entretien avec un CV nominatif est inférieure de 16,6 points à celle d'un homme», relève Pôle emploi. Les recruteurs femmes privilégient aussi les femmes, mais dans une moindre mesure. Le CV anonyme permet de réduire cette inégalité de façon significative, assure l'étude.
mardi 16 août 2011
[RAMADAN] Après midi de prières et de réflexion avec SOPE samedi 20 août
La Dahira Moutahabinna Fillah de Lyon vous invite le Samedi 20 Aout 2011 à partir de 16h30 à la conférence religieuse animée par Moustapha Mboup sur le thème "RAPPEL SUR LES PRATIQUES QUOTIDIENNES DE LA RELIGION".
La conférence se tiendra au 302 Avenue Jean Jaurès 69007 Lyon.
Ndogou et Diner sont offerts par la Dahira.
Contacts:
Alioune Dramé: 0618320808
Moustapha Mboup: 0638573614
La présence de tous est vivement souhaitée
[OFFRE D'EMPLOI] On recherche responsable logistique transport pour l’Afrique de l'Ouest
dimanche 14 août 2011
samedi 13 août 2011
[MUSIQUE] Concert gratuit de rumba congolaise jeudi 25 août à Lyon
Jardin des Chartreux
36 cours Général Giraud
69001 Lyon
http://www.tlmd.lyon.fr/tlmd/sections/fr/event_view?id=1097
vendredi 12 août 2011
mercredi 10 août 2011
[ÉMEUTES ANGLETERRE] "Nous sommes des Nègres" clament les émeutiers (Libération)
La société multiculturelle britannique montre ainsi ses limites et son incapacité à construire un «vivre ensemble». Pour le moment, le gouvernement conservateur n’a apporté qu’une réponse policière massive à ces très graves désordres, qui sont d’ailleurs condamnés par les représentants des communautés noires britanniques. Mais, le Premier ministre, David Cameron, va devoir faire beaucoup plus s’il entend donner un sentiment d’appartenance aux exclus de Tottenham et de Brixton.
lundi 8 août 2011
[RAMADAN] Après midi de prières et de réflexion avec SOPE samedi 13 août
16-18h30 : Lecture du Coran et déclamation de khadsaides
18h30-20h45 : Conférence sur le theme : "Les règles de la fréquentation et du compagnonnage en Islam" Par Serigne Ndiouga.
20h53 : Ndogou offert par SOPE
Merci de votre participation.
Abdou SONKO.
[ASSOCIATION] Les Ivoiriens de Lyon organisent un barbecue dimanche 14 août
Ce sera le dimanche 14 août 2011 de 13h à 19h30
Le lieu de rendez-vous est le parc de Miribel Jonage (69).
Afin de faciliter l'organisation, il est demander de confirmer sa présence.
Infoline :
M. Koné : 06.98.66.88.37
M.Siha : 06.07.04.75.67
samedi 6 août 2011
vendredi 5 août 2011
jeudi 4 août 2011
[POLITIQUE] Les Tunisiens de France vers leur "première vraie élection" (Libération)
Des centaines de milliers d'entre eux sont appelés à participer au premier scrutin depuis la révolution, fin octobre. Ambiance kermesse au consulat, mais les Tunisiens ne s'inscrivent pas en masse.
Leur reçu d'inscription à la main, Souad et Khalifa ressortent du consulat de Tunisie, à Pantin (Seine-Saint-Denis), avec le sentiment du devoir accompli. Ce samedi matin, le couple franco-tunisien a fait le déplacement depuis Sarcelles pour s'inscrire sur les listes électorales. Assidus aux urnes en France, ils participeront «pour la première fois» à un scrutin tunisien : tout comme leurs compatriotes du «bled», le million de Tunisiens qui résident à l'étranger – dont 600.000 en France – sont appelés à se choisir des représentants à l'assemblée constituante, fin octobre. Ce sera la première instance élue depuis la révolution qui a chassé Ben Ali, le 14 janvier.
«Touché» par ce nouvel exercice citoyen, Khalifa reste toutefois sur ses gardes, tout comme son épouse Souad : «On espère que l'élection se déroulera correctement.» Avant la révolution, plusieurs Tunisiens décrivaient un vote avec des enveloppes peu opaques et des bulletins «Ben Ali»... en rouge ! En 2009, 95% des 300.000 Tunisiens de l'étranger avaient ainsi «élu» le Président pour un quatrième mandat. Encore mieux qu'au pays, où le raïs n'avait obtenu «que» 89%.
La révolution a-t-elle redonné du crédit aux urnes ? Primo-votante, Jamila, Yvelinoise de 46 ans, a «l'espoir» que «ça change vraiment». «Confiant et optimiste», Ahmed Sassi, 30 ans, se réjouit: «C'est la première fois qu'on va faire une vraie élection. Il faut en profiter pour mettre en place de bonnes bases démocratiques.»
«Normalement, ce sera un moment important. Du moins, on l'espère», relativise Boutheina, son fiston au bout du bras. Cette quadragénaire dynamique doute même que les élections aient lieu. D'abord fixé au 24 juillet, le scrutin a été reporté au 23 octobre (en France, le vote se déroulera les 20, 21 et 22 octobre), ce qui a suscité la méfiance. «Vraiment motivée au début», elle se dit aujourd'hui «déçue par le gouvernement provisoire» et «inquiète de toutes les secousses politiques». Mais elle a fini par faire le déplacement, entraînant son mari récalcitrant : «Je suis là pour défier ceux qui veulent revenir en arrière et faire échouer la révolution», lance-t-elle.
Kermesse citoyenne
Youssef n'est même «pas sûr de voter». Pourtant «fier d'avoir acquis ce droit», le jeune ingénieur informatique, en France depuis 2008, aurait préféré «un référendum pour modifier la Constitution actuelle».
A la maison, Souad et Khalifa tentent de mobiliser leurs quatre enfants, binationaux eux aussi. «Ils ont suivi la révolution avec nous», raconte Souad. Mais les élections, «ils n'y croient pas beaucoup.»
A l'intérieur, le consulat a pris des airs de kermesse citoyenne. Des fanions aux couleurs du pays sont accrochés aux plafonds, des banderoles sonnant «l'heure de s'inscrire» ont été envoyées de Tunis pour orner les murs. Des affiches rappellent où se rendre pour voter ; à Trappes pour les habitants des Yvelines, Sarcelles ou Argenteuil pour ceux du Val-d'Oise, etc.
Dans les couloirs, dans les bureaux, aux guichets d'accueil, bref partout où il y a une table, une dizaine de personnes enregistrent les inscriptions. Accusé d'avoir pris part au flicage des Tunisiens de France sous Ben Ali, le consulat ne fait que fournir locaux et matériel. Le personnel consulaire a été écarté du processus. L'Instance supérieure indépendante pour les élections leur a préféré des bénévoles. Parmi eux, se mêlent des militants de longue date, des frais engagés portés par l'élan révolutionnaire ou même des gens «recrutés sur le tas, qui sont venus s'inscrire et qui reviennent donner un coup de main», raconte Aïmad Ben Yakhlef, d'Uni'T, l'une de ces nombreuses associations post-14 janvier.
Les futurs électeurs posent beaucoup de questions et n'hésitent pas même à demander «pour qui ils doivent voter», rapporte le jeune enseignant. Les bénévoles, qui se doivent d'être neutres, ne savent parfois pas à qui ira leur propre bulletin. «Il y a tellement de partis!», souligne Nawel Ghaim, 26 ans, militante dans une association féministe si jeune qu'elle n'a pas encore de nom.
Les Tunisiens devront choisir entre les 100 partis autorisés depuis le 14 janvier. «Ce sera un gros travail», soupire Souad. «Ça nous pose un problème», reconnaît Samia, 46 ans, qui compte sur sa famille en Tunisie, et tout spécialement son «cousin journaliste», pour lui conseiller «pour qui voter». La profusion des formations, «ça bloque, dit-elle. Mes frères ne se sont même pas déplacés pour s'inscrire. Ils attendent de voir». Ahmed et Naoual Sassi n'ont pas «un parti bien déterminé, mais ça se restreint de plus en plus». «D'ici au 23 janvier, on saura», tranche l'époux. Pour se décider, il s'aidera des «discussions avec les amis», notamment «ceux qui sont en Tunisie, sur le terrain».
Délai d'inscription reporté
Pour les partis, la France est un enjeu de taille. Au total, les Tunisiens de France, répartis entre deux circonscriptions, enverront dix représentants à la constituante, sur un total de 218. Toutes les principales formations ont donc déjà commencé à battre campagne: Ennahdha, le parti islamiste, a organisé une fête aux allures de meeting, à Bobigny, pour ses 30 ans. Nejib Chebbi (PDP), l'un des principaux leaders de l'ex-opposition légale, s'est payé le Trianon, début juillet. Le rythme des réunions publiques, tractages et débats ralentit cet été. Il reprendra de plus belle dès la rentrée.
Mais l'élection ne suscite pas un emballement démesuré. Certes, à Pantin, ce sont quasiment 1000 personnes qui ont fait le déplacement chaque jour, ces derniers temps. Pour favoriser les inscriptions, les émigrés, nombreux à passer les vacances en Tunisie, ont accès à un bureau dans chaque gouvernorat. Mais, en Tunisie, seuls 16% des électeurs potentiels s'étaient inscrits, vendredi. La date limite a été reportée au 14 août.
«On a eu beaucoup de mal au démarrage, à cause des services consulaires qui ont traîné des pieds, en particulier à Pantin», dénonce Tarek Ben Hiba, le président de la Fédération tunisienne pour une citoyenneté des deux rives, très impliquée dans le déroulement des inscriptions. La FTCR, explique-t-il, a milité en vain pour des bureaux d'inscriptions itinérants, qui aillent aux devants des citoyens: stands sur les marchés fréquentés par les communautés tunisiennes, bureaux à bord des ferries Marseille-Tunis, bus pour les habitants de Nantes, Angers, Lille ou encore de Corse, censés faire des centaines de kilomètres pour s'inscrire au consulat dont ils dépendent, etc.
Mais Tarek Ben Hiba doit aussi reconnaître: «Ce qui est sûr, c'est que tout le monde n'a pas fait la révolution».
mardi 2 août 2011
[POLEMIQUE] Réponse de Claude Ribbe à ceux qui l'accusent de racisme dans l'affaire DSK
Ce qui revient le plus souvent, c’est que soutenir Nafissatou, ce serait susciter un conflit entre les « blancs » et les « noirs ».
Notons tout d’abord qu’en suivant cette logique on pourrait en dire tout autant de ceux qui soutiennent Strauss-Kahn et surtout de Strauss-Kahn lui même qui, en tentant de violer une jeune Africaine, si l’on en croit les accusations de cette dernière, aurait pris le risque d’allumer un tel conflit.
On apprend de cette manière qu’il y aurait d’un côté les « blancs», de l’autre les «noirs». Strauss-Kahn serait un « blanc», Nafissatou ferait partie des « noirs ». Les « noirs » qui défendent Nafissatou seraient taxés de « communautarisme ». Mais les « blancs » qui défendent Strauss-Kahn n’encourraient pas cet anathème. Une réunion de dix personnes « noires » serait « communautariste ». Mais l’assemblée nationale française, majoritairement « blanche» et masculine, et nullement représentative des électeurs quant au genre et au phénotype, ne le serait pas. J’encourage ceux qui soutiennent ce genre d’absurdités à réfléchir un instant, s’ils en sont capables, puisqu’on dit que le bon sens serait la chose du monde la mieux partagée. En tout cas, j'ignore totalement la couleur de peau de celles et de ceux - ils sont plus de deux mille - qui ont rejoint le comité de soutien à Nafissatou, ouvert à tout le monde.
http://www.claude-ribbe.com/index.php?option=com_petitions&view=petition&id=51&Itemid=78&limitstart=2100
J’ai reçu quelques messages d’insultes me reprochant d’être un « raciste anti-blanc » parce que je serais «noir». Bien entendu, un « blanc » n’est jamais raciste « anti-noir » (ni raciste « anti-blanc », ce qui va de soi dans l’esprit des racistes). Seuls les « noirs » seraient racistes « anti-blancs » ou même, à la rigueur « anti-noirs ». Or mes parents sont de couleur de peau différente, ce qui devrait me mettre au-dessus de ce genre de soupçon, car je ne vois pas quelle raison je pourrais avoir de reprocher sa couleur à ma mère plutôt qu’à mon père. Mais j’observe que certains ont décidé sans me consulter que je suis « noir » et même que je suis un « raciste anti-blanc ». Je rappelle que tout le monde est, comme moi "métissé", à un degré ou un autre de son arbre généalogique. Implicitement, Strauss-Kahn, lui, est désigné comme « blanc ». Est-il vraiment « blanc » ? Peut-être pas plus que je ne suis «noir». Est-il raciste ? Pour tenter de trouver une réponse à cette question, je renvoie aux excellents écrits de Yann Le Bihan. En tout cas, dans son interview à "L'illustré", Marie-Victorine Mbissa, qui se dit son ex-maîtresse, ne nie pas formellement avoir avorté, même si elle refuse d'en parler, ce qui peut se comprendre. Si une relation avec une femme "noire" était excitante, un enfant "métis" n'était peut-être pas acceptable. C'est le sujet des recherches de Yann Le Bihan (un "blanc" raciste "anti-blanc" ?).
Que conclure de tout cela ? Ceux qui accusent les autres d’être des racistes « anti-blancs » du fait qu’ils seraient « noirs » sont sûrement des racistes tout court et de ce fait s’exposent à la sanction des lois qui punissent le racisme, dont je rappelle qu’elles existent en France – y compris quand il s’agit de correspondance privée (courriels) - et qu’il ne faut pas hésiter à s’en servir.
On me reproche aussi de n’être pas originaire de France, ce qui est assez curieux, dans la mesure où je suis français né en France, fils, petit-fils, arrière petit-fils, arrière-arrière petit-fils de Français, ce dont je ne tire aucune gloire - notamment par rapport à Strauss-Kahn - mais aucun complexe non plus. Ce qui démontre bien qu’il y a des Français de toutes couleurs. Je comprends que ce soit insupportable pour certains, mais c’est ainsi.
J’observe que ceux qui portent ce genre d’attaques, évidemment racistes, se disent parfois fils ou petits-fils d’immigrés.
J’ai même reçu des messages m’accusant d’antisémitisme, parce que je défendais Nafissatou Diallo.
J’ignore tout des croyances religieuses ou philosophiques de l’agresseur présumé, comme il ignore les miennes, mais je ne connais aucune religion qui encourage le viol. Sûrement pas la religion juive. Je serais même porté à conclure que si Strauss-Kahn était croyant, il aurait agi tout autrement avec les femmes. Quant à faire de la « judéité » une « race », je laisse ce genre de croyances aux racistes et je les plains. J’ajoute que crier à l’antisémitisme pour défendre un violeur présumé et un dépravé reconnu n’est certainement pas la meilleure manière de combattre les préjugés.
Je me crois obligé de préciser que mon oncle est mort pour la France dans un camp allemand après avoir combattu, les armes à la main (ce qui n’est pas le cas de tout le monde), le nazisme, le racisme et l’antisémitisme.
Par Claude Ribbe (http://www.claude-ribbe.com)