(Source : Le Monde)
L'UE n'impose formellement aucune condition sur la façon dont sont exploitées les forêts, mais " dans la plupart des pays, la loi forestière exige des modes de gestion durables", souligne Philippe Mikos, de la Commission européenne. Une garantie loin d'être suffisante : sur place, ces lois se trouvent très largement contournées.
Pour garantir qu'ils ne détruisent pas la forêt, les exploitants forestiers qui opèrent sur le marché international se tournent progressivement vers la certification privée. Le bassin du Congo, avec 4,2 millions d'hectares certifiés "FSC" (Forest Stewardship Council), le label le plus reconnu dans le monde, affiche désormais la plus grande superficie de forêts naturelles, devant l'Amazonie. Mais cela ne concerne encore que 10 % des forêts exploitées dans la région.
Les accords de partenariat volontaire ne sont qu'une des pièces de la politique engagée par l'UE pour assainir le marché. " Cela va dans le bon sens, mais l'enjeu reste limité", rappelle Grégoire Lejonc, de Greenpeace. A supposer qu'elles aboutissent toutes, les négociations engagées ne permettraient de couvrir qu'un pourcentage limité des importations européennes.
La véritable bataille se mène ailleurs. L'UE discute actuellement d'un projet de règlement encadrant toutes les importations de bois, y compris celles provenant de Chine, sous forme de meubles le plus souvent, de Russie, du Brésil... Les eurodéputés ont sensiblement durci, en avril, le texte proposé par la Commission européenne, en imposant une obligation de traçabilité qui seule pourrait garantir l'origine du bois. Les ministres de l'Union devront se prononcer en juin sur cette proposition. Leur accord est loin d'être acquis.
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