Le critère de l'origine représente 26% des réclamations dans le domaine de l'emploi, selon le rapport annuel de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) publié ce mercredi. Ce chiffre vous étonne-t-il?
(Source : L'Express)
Non, il existe encore de très forts préjugés, basés sur l'origine ethnique, géographique, la couleur de la peau ou encore le patronyme. D'importants efforts restent à faire sur la question des discriminations ethniques. Il suffit de voir parmi les équipes dirigeantes des entreprises, notamment dans les ressources humaines, où on trouve très peu de personnes issues de la diversité.
Mais l'origine ethnique ne doit pas rester la préoccupation principale, il existe d'autres discriminations, comme celles liées à l'âge, au sexe ou au handicap. Les inégalités salariales hommes-femmes, par exemple, restent criantes, mais on en parle beaucoup moins. Il faut traiter avec une même détermination toutes ces formes de discrimination si on veut éviter une division et une fragmentation de la société.
Et comment lutter contre ces discriminations?
Il faut commencer par les directions des ressources humaines, pierres angulaires de l'administration, des entreprises et des institutions. Leurs personnels doivent être représentatifs de la société.
Plus largement, il faut positionner dans les entreprises des personnes représentatives de la société à des postes clés, comme le sont les RH, car on ne peut parler de diversité sans l'incarner. Cela passe notamment par des actions de formation dans les entreprises pour des postes de dirigeants, par un effort d'intégration dans les programmes collectifs, des droits individuels de formation... Je suis un fervent partisan de l'expérimentation et, à ce titre, je pense que le CV anonyme est une bonne chose.
Bref, il faut valoriser les actions positives sur le terrain et je regrette que la Halde ne le fasse pas assez.
Elle n'est pas assez active?
La Halde est un bon outil, mais elle ne met pas assez en exergue les actions des entreprises en matière de diversité. La Haute autorité ne doit pas seulement montrer le négatif, elle doit aussi récompenser, labelliser et promouvoir les bonnes initiatives. Mais elle manque de proximité avec les acteurs du terrain pour le faire, ce qui constitue sa deuxième faiblesse à mes yeux. Elle souffre d'une absence à l'échelle locale, qui permettrait d'être beaucoup plus efficace. Il faut investir le terrain de l'action positive plutôt que de la discrimination positive.
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