Le Lips Café, repaire noctambule de Michel Neyret
Un café de la Cité Internationale de Lyon, le Lips, était le repaire de Michel Neyret. Le lieu était également fréquenté par des grossistes en cocaïne et par de jeunes et jolies filles.
Ces derniers mois, c’est au Lips Café que l’on pouvait à coup sûr croiser Michel Neyret. Ouvert en mars, le lieu était devenu le spot à la mode des nuits lyonnaises. De ses dérives aussi. "Le Lips, c’est love, sexe et American Express", raconte une habituée de l’établissement installé à la Cité Internationale (Lyon 6e) à deux pas de l’hôtel Hilton. "Flic à l’ancienne", l’expression désigne les policiers qui connaissent les voyous, les fréquentent, s’en font des amis et vont dans les mêmes lieux qu’eux : bars, clubs privés, boîtes de nuit. Michel Neyret était de cette trempe-là. Mais le Lips, ça n’était pas une histoire de "flic à l’ancienne" où Neyret pouvait y croiser des indics.
Repaire de flics
Le lieu était devenu un repaire de flics où l’on pouvait également tomber sur Madame Neyret, elle aussi mise en examen dans l’affaire de stupéfiants et de corruption qui vise son mari. Outre Neyret et quelques-uns de ses hommes de la PJ, on y croisait également d’autres hauts responsables de la police lyonnaise. Mais pas seulement. Des trafiquants de drogue et de jeunes et jolies filles y avaient également leurs entrées. Le tout sur fond de voitures de luxe : Porsche, Ferrari ou Maserati. "Il y a des policiers qui conduisent des voitures qui ont le prix d’un bien immobilier. C’est délirant !", s’étonne une jeune fille qui fréquente l’endroit.
"Je ne vais pas vous mentir. Si au Lips, il y a des prostituées, c’est oui. S’il y a de la came, c’est oui aussi", explique ce policer habitué des lieux et ami de Michel Neyret. "Disons qu’il y a des filles qui sont là pour draguer", avance, pudique, ce haut responsable de la police lyonnaise. Signe particulier du Lips, c’est que ces jeunes filles sont "blacks" pour la plupart, originaires du Sénégal, du Cameroun ou du Congo. Du côté des responsables du bar, les explications varient.
Si certains nient farouchement l’existence de prostituées et de cocaïne au sein du Lips, d’autres sont plus nuancés. "Comment je sais moi qu’une fille qui se présente à l’entrée est une prostituée. C’est pas écrit sur son front. Quant à la came, on ne peut pas mettre de caméras dans les toilettes. On a été victime de notre succès. Du coup, maintenant, on fait appel à une société de sécurité privée", explique l’un des propriétaires du Lips qui est également un proche de Michel Neyret avant d'ajouter : "Ces dérives ont eu lieu sur une ou deux soirées, et depuis on nous en parle comme si c'était tous les soirs".
Surveillance
De plus, selon nos informations, le Lips Café aurait été placé sous surveillance par l’antigang parisien dans le cadre d’une enquête dont les ramifications envoient vers une piste au Sénégal. Cette enquête a-t-elle une quelconque relation avec "l’affaire Neyret"? Difficile à dire. Ce qui semble acquis, c’est que la BRI de Paris opère des filatures et une surveillance à Lyon depuis plusieurs semaines dans le sillage de relations qui paraissent proches de Michel Neyret.
Par ailleurs, une autre enquête serait également en cours pour un important trafic de stupéfiants. Deux grossistes en cocaïne sont, semble-t-il, visés. Tous deux fréquentaient le Lips. D’après des informations que nous tenons de source policière, l’un serait d’origine italienne et l’autre d’origine sénégalaise. Il est à noter que cette enquête n’est pas conduite par la police judiciaire de Lyon mais par un autre service.
Depuis quelques semaines déjà et surtout depuis l’arrestation de Michel Neyret, le Lips s’est assagi. Un vigile imposant filtre les entrées et les policiers qui le fréquentaient ont désormais déserté le bar de nuit de la Cité Internationale. Le Lips est redevenu un simple bar de nuit.
mardi 11 octobre 2011
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