Selon notre enquête BVA, une nette majorité de Français se dit favorable au droit de vote des étrangers non communautaires pour les municipales. Mais la droite est décidée à bloquer ce projet de la gauche.
A en juger par les résultats de notre sondage BVA, Martine Aubry avait raison de se précipiter, le soir même de la victoire de la gauche au Sénat, pour mettre en haut de la pile le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections municipales. Selon notre enquête, 61% des Français approuvent aujourd’hui cette proposition émise il y a plus de trente ans par les socialistes.
Elle est même plébiscitée à 75% dans l’électorat de gauche. Aubry aurait donc eu tort de se gêner.
Ils ne pourront devenir ni maire ni adjoint
Le texte rédigé par les sénateurs socialistes est d’ailleurs mesuré : il ne s’agit que d’offrir aux étrangers extracommunautaires (les Européens ayant déjà cette faculté) résidant depuis plus de cinq ans — en situation régulière — sur le territoire national le droit de vote et d’éligibilité au conseil municipal. Mais ils ne pourront en aucun cas devenir maire, ni adjoint mais au mieux de simples conseillers municipaux. Ils ne pourront pas non plus participer à l’élection du maire par le conseil municipal. Même avec ces restrictions, le texte risque cependant d’être à nouveau bloqué lorsqu’il reviendra, cette fois, sur le bureau de l’Assemblée. Car après avoir un moment tergiversé — à l’image de Nicolas Sarkozy — les responsables de la droite y sont résolument opposés. Le chef de l’Etat juge désormais cette proposition « hasardeuse » et François Fillon répète qu’il s’y opposera « de toutes ses forces ».
Pour justifier un tel refus, alors que près de la moitié de ses propres électeurs sont favorables à l’évolution proposée — laquelle a déjà cours, sous des formes diverses, dans plusieurs pays en Europe —, la droite agite le chiffon rouge du communautarisme. Le droit de vote serait le cheval de Troie des fondamentalistes musulmans pour s’introduire dans les mairies. Si l’argument peut être examiné, il cache mal un objectif plus prosaïque : tenter de récupérer les voix du Front national. Au risque de se fâcher avec l’aile la plus libérale des électeurs UMP et centristes. Visiblement, Sarkozy a fait ses comptes.
lundi 28 novembre 2011
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