Contrairement à ses proclamations de promouvoir des candidats issus de l’immigration, le PS rechigne à leur confier des circonscriptions gagnables.
Ça ne s’arrange pas au PS côté diversité. Le sujet revient ce soir sur le tapis, au bureau national, à propos des investitures aux législatives de juin 2012. Et la grogne monte parmi les candidats qui ont cru aux promesses de leur parti d’avoir une Assemblée nationale plus représentative de la population française. « En termes de qualité des circonscriptions proposées, on est en dessous de ce qu’avait fait François Hollande en 2007.
Si on prend la fourchette haute, il y aura au maximum cinq élus issus de la diversité », juge un expert. Soit moins de 1% de la représentation nationale au Palais Bourbon!
Contrairement à 2007 où, pour la première fois, des circonscriptions « diversité » avaient été réservées, ce dispositif n’est pas reconduit. « Ce sera l’un des enjeux de la discussion de ce soir et il n’est pas impossible que l’on décide de geler des circonscriptions », précise toutefois Christophe Borgel, chargé des élections au PS.
Pour l’heure, même les figures socialistes les plus connues de la diversité ont bien du mal à s’imposer. Faouzi Lamdaoui, un très proche de Hollande qui n’avait été battu que de 300 voix en 2007 à Argenteuil (Val-d’Oise), a dû migrer vers la 9e circonscription des Français de l’étranger (Maghreb et une partie de l’Afrique). A Lyon, Najat Belkacem, l’ancienne porte-parole de Ségolène Royal, serait, pour l’instant, à nouveau en lice dans la difficile circonscription de l’ancien ministre UMP Dominique Perben. Malek Boutih devait atterrir dans l’Essonne… jusqu’à ce que Julien Dray, qui avait annoncé qu’il ne se représenterait pas, se ravise.
De bien minces espoirs
Membre de la direction du PS, Razzy Hammadi va rencontrer à Montreuil un contexte local compliqué. Safia Otokoré et Kader Arif, respectivement en lice dans la 3e de Côte-d’Or et la 10e de Haute-Garonne, semblent mieux partis, même s’ils devront encore passer le filtre du vote des militants. A Sarcelles, dans un contexte délétère, l’ancienne tête de liste aux régionales dans le Val-d’Oise Ali Soumaré fait l’objet d’un sévère tir de barrage du maire de la ville, François Pupponi. A Paris, tous les sortants veulent être reconduits. Enfin, quelques candidats comme Yacine Djaziri (Nanterre) ou Zina Damani (Tourcoing) sont annoncés sur des circonscriptions jugées « gagnables en cas de vague rose ».
Les espoirs sont donc bien minces. « La direction actuelle n’est pas responsable de ce qui n’a pas été fait par celle d’avant », lâche, exaspéré par ces critiques, Borgel. Ce qui ne calme en rien les intéressés. « L’enjeu n’est pas tant de faire émerger de la diversité pour en faire des responsables, mais de favoriser l’émergence de personnalités pour ce qu’elles apportent en diversité », rappelle Razzi Hammadi. « Le vrai problème n’est pas technique, il est politique : le PS veut-il, oui ou non, une Assemblée aux vraies couleurs de la France? s’enflamme Boutih. Cette fois c’est la dernière chance, après on en tirera les conséquences politiques. » Avocate et adjointe au maire de Paris, la très pondérée Seybah Dagoma approuve : « Dans tous les congrès, on fait applaudir la diversité, il est temps de passer aux actes. » Le débat ne fait que commencer.
mardi 15 novembre 2011
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