(Source : http://www.liberation.fr/societe/0101319314-sarkozy-met-en-place-un-conseil-interministeriel-de-l-outre-mer)
Source AFP
Nicolas Sarkozy, vendredi 13 février. (REUTERS)
Alors que la grève contre la vie chère se poursuit aux Antilles, Nicolas Sarkozy a pris l’initiative d’un Conseil interministériel de l’Outre-Mer.
«Cette crise sociale aux Antilles doit nous interpeller collectivement (…) c’est pour cette raison que je souhaite que l’on mette en place, comme je m’y étais engagé pendant la campagne présidentielle, un conseil interministériel de l’Outre-mer, sans délai», a déclaré Nicolas Sarkozy devant le gouvernement.
«Ce conseil se réunira, dans les prochains mois, pour faire des propositions sur la rénovation de la politique menée par l’Etat en Outre-mer», a poursuivi le chef de l’Etat.
«Plus que jamais, l’Etat doit être juste, il n’est au service d’aucun groupe, d’aucune catégorie sociale (…) la société antillaise a le sentiment aujourd’hui qu’elle n’est pas entendue. Nous devons continuer à nous battre, tous les jours, pour que la République fasse une plus grande place à tous ceux qui incarnent la diversité de la France», a insisté Nicolas Sarkozy.
«On est reparti pour au moins une semaine»
En Guadeloupe paralysée depuis 24 jours, les négociations sont rompues, la grève se durcit en gagnant l’aéroport, et le collectif LKP à l’origine de la grève organise une manifestation samedi.
Le LKP ne reprendra la discussion avec les médiateurs envoyés de Paris qu’à condition que l’Etat signe le pré-accord élaboré dimanche avec le patronat. Ce dernier demande que l’Etat finance la hausse prévue de 200 euros des bas salaires, le Premier ministre François Fillon opposant un refus d’allègement des charges salariales.
«On est reparti pour au moins une semaine» de grève, a regretté sur France-Inter Victorin Lurel, président PS de la région Guadeloupe.
La situation n’est guère meilleure en Martinique après neuf jours de grève. En visite éclair à Fort-de-France, le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer Yves Jégo avait soumis 39 propositions au collectif dit «du 5 février». Le ministre a notamment annoncé la baisse «immédiate» du carburant de 8 centimes d’euros pour l’essence et de 10 centimes pour le gazole. Il a confirmé la baisse de 20% sur 100 biens de première nécessité, que les syndicats avaient obtenue mardi de la grande distribution.
Le collectif martiniquais n’avait pas réagi jeudi soir aux propositions du gouvernement, les négociations devant reprendre vendredi matin. Avant d’avoir en main les «réponses de l’Etat», son président Michel Monrose avait affirmé «ne se faire guère d’illusions».
La grève se propage à la Réunion
L’éventualité d’une contagion du conflit s’est précisée jeudi soir. A la Réunion, le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives a appelé mercredi soir à une journée de grève générale et de manifestation le 5 mars, avec des revendications très semblables à celles entendues aux Antilles.
Le syndicat Force Ouvrière a mentionné de son côté un risque en Guyane, dans un communiqué demandant à l’Etat de trouver des solutions «avant que ne s’embrase la totalité de l’Outre-mer».
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