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lundi 30 août 2010

[BURKINA FASO] Canard enchaîné made in Ouaga (Le Monde)


Le Journal du Jeudi, célèbre hebdomadaire satirique burkinabé, fête ses vingt ans. Ce disciple du Canard enchaîné a rapidement imposé son style décalé, ses bandes dessinées, ses caricatures d'hommes politiques, ses éditos au vitriol et ses jeux de mots en “français d'Afrique”.

Le JJ se vend à plus de 10 000 exemplaires par semaine. Un très bon résultat pour l'Afrique francophone, où les populations n'ont pas toujours les moyens d'acheter la presse. Ce titre a vu le jour au moment où un vent de liberté a commencé à souffler sur l'Afrique. Au lendemain de la chute du mur de Berlin et du discours de La Baule, prononcé par François Mitterrand. Ces titres frondeurs se sont épanouis avec la démocratisation d'une grande partie du continent.

La presse satirique a des émules dans d'autres pays d'Afrique francophone. Le Lynx s'est imposé en Guinée Conakry. Tout comme Le Canard du golfe à Cotonou, au Bénin. Gbich s'est vendu à des centaines de milliers d'exemplaires en Côte d'Ivoire. Il a toujours beaucoup de succès, dans les “librairies par terre ” (de rue) tout comme sur le net (www.gbich.com).

À Dakar, au Sénégal, Le Cafard libéré a longtemps fait florès. Allant jusqu'à imiter la maquette du Canard enchaîné. “Le succès de cette presse est l'expression de l'amour de l'Afrique pour la satire et les bons mots”, souligne l'écrivain béninois, Marcus Boni Teiga. Elle a un bel avenir devant elle. Le Journal du Jeudi et les autres auront l'occasion de fêter encore bien des anniversaires.

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