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samedi 31 juillet 2010

[DIASPORA] Les Burkinabé de France organisent un voyage au pays pour le Cinquantenaire

A la demande de plusieurs d'entre vous (Lyonnais,Marseillais, Parisiens) , je vous informe que nous comptons organiser un voyage pour la célébration du Cinquantenaire de l'indépendance du Burkina-Faso qui aura lieu le 11 Décembre 2010 à Bobo-Dioulasso.

Nous entreprendrons les discussions avec les agences de voyage et les chaines hôtelière afin de vous faire une proposition attrayante à partir du 25 septembre date limite d'inscription.

Inscription par mail : abllyon@yahoo.fr

Thierry Simporé
Président Association des Burkinabé de Lyon (www.abl.asso.fr)
Délégué au Conseil Supérieur des Burkinabé de l'Etranger France (Rhone-Alpes)

[DIASPORA] Le Président des Béninois de Lyon était au défilé du 14 juillet à Paris

A l'occasion du traditionnel défilé du 14 juillet et pour fêter les cinquante ans de l'indépendance des pays Africains, l'armée Béninoise est composée exclusivement de militaires féminins provenant de l'Etat-Major général ,des trois armées et de la gendarmerie les "Amazones " du Bénin ,sous l'autorité du colonel Aminata QUENUM lors de ce défilé du 14 juillet 2010 sur les Champs -Elysées à PARIS.

Wassi ZOUNON en compagnie de Mr DOSSOU Robert , Président de la cour constitutionnelle du BENIN,lors de la fête nationale du 14 juillet 2010 aux Champs-Elysées à PARIS

Wassi ZOUNON en compagnie de Mr Jean-Charles AHOMADEGBE , Président du Conseil des Béninois de France (CBF),lors de la fête nationale du 14 juillet 2010 aux Champs-Elysées à PARIS

LES "AMAZONES " DU BENIN SUR LES CHAMPS-ELYSEES LE 14 JUILLET 2010 A L'OCCASION DE LA FETE NATIONALE DE LA FRANCE A PARIS

Wassi , en compagnie de la délégation du collectif Africa'50 lyon à la tribune Présidence de la République aux Champs Elysées le 14 juillet 2010


Wassi , en compagnie de la délégation du collectif Africa'50 lyon à la tribune Présidence de la République aux Champs Elysées le 14 juillet 2010



[DIASPORA] Les Burkinabè de France reçus à Paris par le Président Compaoré (Burkinabé de Lyon)

Le Président COMPAORE a accordé une audience aux délégués du Conseil supérieur de Burkinabè de l’étranger (CSBE), section de France le 14 Juillet 2010 à Paris. Le coordonateur, Ambroise BASSOLET, a déclaré avoir évoqué avec le Chef de l’Etat des questions sur l’éducation et l’intégration des jeunes de la diaspora. «Nous avons fait le tour des problèmes que toute la diaspora burkinabè rencontre en France. Le Président du Faso s’est félicité de tout ce que nous entreprenons et nous a assurés qu’il mettra tout en œuvre pour que le CSBE devienne une réalité», a ajouté Monsieur BASSOLET.

[POLITIQUE] Le Cercle de la Diversité fait étape au Havre (CDR)

Présent dans 33 départements, le jeune mouvement politique de Centre droit poursuit sa tournée d'été, à la rencontre des populations des quartiers et des couches populaires, des "minorités visibles" et des classes moyennes Comme en 2009 lors de la première édition qui avait permis l'organisation de 40 opérations de distribution de tracts et des rencontres avec les populations (en Ile-de-France et dans une quinzaine de départements), le Cercle de la diversité a redémarré ses "CDR d'été" par une première étape le 9 juillet dernier à Vernon (27) avec une quinzaine de participants venus de tous les quartiers de la deuxième ville de l'Eure.


Organisée pour présenter le projet politique du CDR, cette première réunion locale du mouvement servira également de rampe de lancement officiel à la délégation locale du CDR Le Havre. Elle se tiendra en présence de Dogad Dogoui, Président du Cercle de la Diversité et de délégués (Ile-de-France, Seine Maritime, Eure).

Durant deux mois, les délégués du CDR réuniront ainsi des cafés politiques et réunions d'appartement dans les villes et villages de France. Après trois autres trimestres consacrés aux "CDR d'Automne" et autres "Cercles de Printemps" : au cours de ces opérations, les dirigeants, délégués et membres du mouvement vont à la rencontre des populations des quartiers populaires, des couches moyennes et des "minorités visibles" afin d'échanger avec eux autour des thèmes comme la diversité, la justice et la promotion sociales, l'engagement, la répartition des efforts.

Fondé en septembre 2006 comme think-tank, le Cercle de la Diversité est devenu le 20 décembre 2008 une association autonome de Centre Droit au sein de la Majorité présidentielle.

Aujourd'hui, ce mouvement est présent dans 33 départements (hexagone et Outre-mer) à travers 90 délégués locaux (départements et villes) et 3500 membres et sympathisants qui partagent la même vision : construire un projet politique en faveur de l'inclusion sociale, de la diversité (sociale, culturelle, générationnelle, territoriale ou de genre) et de la mixité dans la société française.

Comment faire en sorte que toute décision conduite par l'Etat assure l'inclusion de tous les oubliés de l'égalité, qu'ils soient des villes, de la banlieue, des quartiers populaires ou des zones rurales, jeunes ou adultes, hommes ou femmes, actifs ou retraités, Blancs ou appartenant aux "minorités", valides ou en situation de handicap ?

Le Cercle de la Diversité souhaite trouver les voies et moyens pour faire entendre la voix de l'égalité et du rassemblement populaire. Le CDR pense que les citoyens français attendent des solutions à leurs problèmes de vie quotidienne, et adhéreront à un projet rassembleur et non clivant. En prévision des rendez-vous électoraux de 2012 et 2014, le Cercle de la Diversité remobilise son réseau et part à la rencontre des populations.

Le projet du CDR : faire adhérer au Cercle pour faire changer la France autour des valeurs de la République : liberté, justice sociale, égalité, diversité

Le CDR accueille de nouveaux adhérents autour d'un projet partagé : assurer "une place pour tous", et servir de socle à de futurs élus autour de ses valeurs. Un bilan des rencontres "CDR d'été" sera présenté lors de la 3ème Université d'été du Cercle de la Diversité, les 18 et 19 septembre 2010. Au cours de cette rencontre publique, les délégués du mouvement adopteront les grandes lignes du Projet CDR 2012-2014, à faire porter par ses candidats aux prochaines élections.

mercredi 28 juillet 2010

[TESTING] SOS Racisme épingle des campings et des discothèques de la Côte d'Azur pour discrimination raciale (Libération)

TESTING. Lors d'une campagne de testing réalisé samedi 23 juin, deux campings sur dix testés en région Paca, ainsi que trois discothèques sur dix « se sont rendues coupables d’un acte discriminatoire », selon l'association, qui entend porter plainte. Lire la suite

Les deux campings concernés sont situés à Antibes Juan-les-Pins et à Cagnes-sur-mer.

Les discothèques se trouvent à Saint-Laurent-du-Var et Antibes.

Dans un communiqué publié lundi, SOS Racisme dénonce « l'inégal accès aux loisirs » et demande aux pouvoirs publics « de prendre des mesures pour faire cesser ces pratiques » .

Elle rappelle que les maires et les préfets « ont la possibilité de prendre des sanctions à l’égard des établissements de loisirs qui appliquent une politique discriminatoire, notamment en ordonnant leur fermeture administrative ou à la dérogation de fermeture et d’ouverture ».

[DRAME] Un Lyonnais d'origine sierraléonaise se noie dans la Saône après un défi (Le Progrès)

Très certainement sous l'effet de l'alcool, un Lyonnais de 28 ans voulait prouver à ses copains qu'il parviendrait à traverser la Saône et rejoindre la rive opposée à la nage. Il en est mort. C'est le deuxième accident de noyade en trois jours

Il voulait prouver à ses copains qu'il était un bon nageur et qu'il saurait rejoindre l'autre rive de la Saône. Mais il n'y est pas parvenu. Jimmy H. est mort noyé hier après-midi, à l'âge de 28 ans. Le drame s'est produit vers 16 h 30, à hauteur de la passerelle Saint-Georges, quai Fulchiron à Lyon 5e.

Le jeune homme, domicilié dans le 1er arrondissement, avait passé une partie de l'après-midi avec cinq copains, sur le bas port de la Saône. Très probablement à boire. Si les tests d'alcoolémie n'étaient pas encore connus hier, l'état d'ébriété dans lequel se trouvaient ses amis laisse supposer que la victime l'était aussi. La consommation d'alcool annihilant la perception du danger, Jimmy G., aurait lancé à la cantonade qu'il pouvait traverser le fleuve en nageant et rejoindre l'autre rive, qui donne sur le quai Tilsitt (Lyon 2e). Aussitôt le défi proclamé, le jeune homme, originaire du Sierra Leone, s'est déshabillé et a sauté dans la Saône. Mais, arrivé au trois-quarts de sa course, il a coulé. Dépêchés sur les lieux, les sapeurs-pompiers, et plus précisément les plongeurs sauveteurs, ont mis au moins 45 minutes avant de retrouver le corps. L'opacité de l'eau de la Saône a compliqué les recherches. La victime sans vie a été ensuite déposée quai Tilsitt, en attendant d'être conduite à l'Institut médico-légal, où une autopsie devrait être pratiquée. Des échantillons d'eau de la Saône ont été prélevés. Une procédure habituelle qui permettra de comparer l'eau retenue dans les poumons de la victime avec celle du fleuve.

Les cinq connaissances étaient ensuite conduites à l'hôtel de police, rue Marius-Berliet, à Lyon 8e, pour être auditionnées sur les circonstances de l'accident. Deux d'entre elles ont d'abord dû être placées en dégrisement avant de pouvoir être entendues. Les autres témoins ont donné la même version des faits.

Cet accident de noyade survient trois jours après qu'un adolescent de 15 ans a trouvé la mort, canal de la Feyssine, mercredi dernier à Villeurbanne. Dans un contexte tout autre, Abdulkarim voulait se rafraîchir jusqu'à la taille dans les eaux du Rhône. Perdant l'équilibre, le jeune homme s'est retrouvé emporté par le courant. Ne sachant pas nager, l'adolescent s'est noyé. Un de ses amis avait tenté de la sauver mais avait été lui-même emporté par le courant. Il a dû son salut à une branche.

mardi 27 juillet 2010

[FESTIVAL] Sautes d'humour : le rire africain s'empare de la Villette (Le Figaro)

Cinquante bougies pour l'indépendance des colonies africaines ! Le Tarmac de la Villette fête cet anniversaire avec le festival Sautes d'humour : trois spectacles bourrés d'humour et de réflexion du 20 juillet au 28 août.

Il n'y a pas que le défilé du 14 juillet qui célèbre le cinquantième anniversaire de l'indépendance des colonies africaines. Le Tarmac de la Villette aussi. Avec le festival Sautes d'humour, du 20 juillet au 28 août, trois artistes africains montent sur scène pour trois spectacles emprunt d'humour et de prise de conscience.

Trois histoires africaines

Dieudonné Kabongo Bashila, originaire de la République démocratique du Congo, sera sur les planches du Tarmac du 20 au 24 juillet et du 24 au 28 août pour son spectacle « Bas les masques ». Il y propose une histoire peu commune, celle d'un petit peuple, oublié du colonialisme qui ne rêve que d'une chose être enfin découvert. « Même à la météo, à la télé, jamais moyen de savoir le temps qu'il fera chez nous », s'insurge avec ironie l'auteur dans son spectacle. Il s'interroge finalement sur le point de départ de l'existence d'un peuple.


Le deuxième artiste, le togolais Gustave Akakpo, présente «Chiche l'Afrique »du 27 juillet au 7 août. L'idée de son spectacle était de présenter une revue de presse des cinquante dernières années. Au final, c'est une sorte d'émission télé dans laquelle l'animateur se retrouve face au public, quelque minutes avant le passage en direct. La parole revient à Bouteflika, Kadhafi ou encore Mobutu ! Mimiques et imitations ponctuent son spectacle.


Le troisième artiste participant au festival connait bien la salle du Tarmac puisqu'il était déjà présent l'été dernier. Valéry Ndongo, Camerounais, prend la suite de son spectacle sur le cinéma. Dans celui là : « Bienvenue o Kwatt » (comprendre « au quartier»), la satire n'est jamais très loin. Explorant la relation Noirs/ Blancs, Nord / Sud, il plante le décor d'un Cameroun urbain d'aujourd'hui, le quotidien dans la ville de Yaoundé. Humour noir garanti !

lundi 26 juillet 2010

[FOOTBALL] TV5MONDE diffuse le Trophée des Champions 2010 depuis la Tunisie (Tv5 Monde)

TV5MONDE retransmet à l'international le Trophée des Champions 2010, qui opposera l’OM (champion de France) au PSG (vainqueur de la Coupe de France) le 28 juillet prochain, en direct du stade du 7 novembre à Radès en Tunisie. Après le Canada l’an dernier, c’est la deuxième édition du Trophée des Champions organisée à l’étranger.

dimanche 25 juillet 2010

[INSOILITE] Une Congolaise arrêtée à Oslo avec 20.000 euros dans le vagin (Le Point)

Une Congolaise de 19 ans a été condamnée vendredi à 45 jours de prison ferme après avoir été interpellée à l'aéroport d'Oslo avec 20.000 euros en grosses coupures dissimulées dans le vagin, a-t-on appris auprès de la police norvégienne.

La jeune femme, dont l'identité n'a pas été fournie, a été condamnée pour "complicité involontaire" dans ce que les policiers norvégiens estiment être un trafic de devises.

"Elle a été repérée par les douaniers de Gardermoen (l'aéroport international d'Oslo, ndlr) qui lui ont demandé si elle transportait des devises", a expliqué à l'AFP Marianne Klausen, une responsable de la police locale.

"Au départ, elle n'a montré que 325 euros mais elle a fini par avouer qu'elle transportait 20.000 euros" dans le vagin, a-t-elle ajouté.

Originaire de la République démocratique du Congo, la jeune femme, qui devait prendre un vol pour Amsterdam, a indiqué à la police qu'elle avait accepté de transporter l'argent à la demande d'un homme rencontré sur Facebook.

La somme saisie se décomposait en deux "paquets" contenant chacun 20 billets de 500 euros, a précisé Marianne Klausen.

Selon le journal local Romerikes Blad, un Nigérian résidant aux Pays-Bas avait déjà été interpellé en mai avec 20.000 euros cachés dans le rectum.

samedi 24 juillet 2010

[NUITS LYONNAISES] Les bars ouverts jusqu'à 4h ! (Lyon Capitale)

Un arrêté préfectoral remet en marche la nuit lyonnaise, après que plusieurs responsables d'établissements de nuit aient tiré la sonnette d'alarme. Désormais, s'ils obtiennent une dérogation, les bars pourront tous prolonger leur ouverture jusqu'à 4 heures du matin.

"Lyon n'est plus une ville endormie, bien au contraire" , affirme Jean-Louis Touraine, adjoint à la tranquillité à la Ville de Lyon. Si la ville des Lumières n'atteint encore pas la cheville de Barcelone, capitale européenne branchée, c'est un souhait collectif que ce soit de la part des élus ou des acteurs de la nuit lyonnaise qu'elle rayonne à l'international pour "sa nuit" . Et ce sont leurs revendications qui ont été entendues par le préfet du Rhône, Jacques Gérault. Ce dernier a décidé de prendre un arrêté le 6 juillet pour redonner un peu d'air au milieu de la nuit, plutôt mal en point dans la capitale des Gaules.

A Lyon, une majorité de débits de boisson fonctionnent aujourd'hui avec des dérogations préfectorales qui les autorisent à fermer plus tard que l'horaire prévu. En effet, la loi française, si elle autorise l'ouverture dès 5 heures du matin, oblige les débits de boisson qui ont la licence IV (vente d'alcool) à fermer à 1 heure du matin tous les jours de la semaine. Exception faite des boîtes de nuit qui ont le droit d'ouvrir jusqu'à 7 heures le matin et de vendre des boissons alcoolisées jusqu'à 5h30.

La Préfecture se chargeait jusqu'alors de délivrer des dérogations aux bars à musique ou bars de nuit sur dossier avec un certain nombre de critères à remplir. Mais ces dérogations étaient gérées au cas par cas, avec des horaires de fermeture qui pouvaient être prolongés d'une à trois heures.

Fermeture à 4h pour les bars, ouverture à 12h pour les boîtes

Rendu public ce vendredi 23 juillet, l'arrêté préfectoral contient une nouvelle réglementation horaire pour les débits de boisson et les restaurants. La nuit lyonnaise, réputée très calme, voire trop calme, devrait donc s'animer un peu plus. Désormais, certains établissements lyonnais, comme les cabarets, les cafés-théâtres, les établissements de nuit hors discothèques, les bowlings ou billards, les restaurants ou brasseries titulaires d'une licence, pourront obtenir une dérogation qui autorisera une ouverture tardive jusqu'à 4 heures du matin.

"Cet arrêté n'a pas de date de fin, ni de durée déterminée. Cette mesure a été prise suite à plusieurs entretiens du préfet avec des responsables de bars lyonnais. Après ils devront jouer le jeu, c'est-à-dire gérer les sorties et les entrées, éviter les nuisances sonores, lutter contre l'alcoolisme, respecter la tranquillité des riverains. On fera le bilan au bout de quelques mois et s'il y a trop de plaintes, on arrêtera tout," a indiqué la Préfecture. D'ailleurs, afin de prévenir les débordements et les nuisances pour le voisinage, la vente de boissons alcoolisées ne sera plus autorisée dans les établissements concernés par la mesure à partir de 3h30.

Certains patrons de boîtes de nuit qui n'étaient pas ravis que les bars de nuit ferment plus tard et viennent leur faire de la concurrence (lire dernier numéro de Lyon Capitale ), ne sont pas délaissés par le préfet. En effet, l'arrêté leur donne l'avantage de pouvoir ouvrir dès midi et tous les jours de la semaine.

mercredi 21 juillet 2010

[PROSTITUTION] Un réseau nigérian démantelé à Lyon (Le Progrès)

Elles vivaient à quatre dans un appartement niché sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon 1er. Mais la plupart du temps, ces jeunes Nigérianes étaient dans la rue, aux abords de Perrache, à se prostituer. Elles « exerçaient » sous la coupe de Tina...

Elles vivaient à quatre dans un appartement niché sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon 1er. Mais la plupart du temps, ces jeunes Nigérianes étaient dans la rue, aux abords de Perrache, à se prostituer. Elles « exerçaient » sous la coupe de Tina, serveuse de profession et ancienne prostituée. Agée de 26 ans, cette « mama », comme on les appelle dans le milieu, vient d'être mise en examen pour proxénétisme aggravé au cours de l'année 2008.

A l'origine de l'enquête menée par la brigade des mœurs de la Sûreté départementale, une plainte déposée fin 2009 par l'une des prostituées. Un fait rare. S'affranchissant des croyances nigérianes fondées, entre autres, autour des malédictions, Oke avait fui sa « mama » en août 2008. Soit sept mois après son arrivée.

La jeune femme, aujourd'hui âgée de 24 ans, avait débarqué en France, après un périple qui l'avait conduit en Côte-d'Ivoire, en Tunisie, puis probablement en Italie ou directement en France. Un itinéraire que l'on retrouve dans d'autres affaires de la filière de prostitution nigériane.

A Lyon, Oke est « placée » chez Tina. Elle qui pensait venir en France exercer comme garde d'enfant se retrouve dans le milieu de la prostitution. Elle doit rembourser sa « mama » pour les frais de voyages, ses faux papiers, son installation.

La dette est fixée à 60 000 euros. A quoi s'ajoutait une participation financière à la vie de tous les jours. La quasi-totalité de ses gains passaient ainsi entre les mains de Tina. Lassée, elle s'enfuit mais ne porte plainte qu'un an et demi plus tard.

Si les trois autres « colocataires » ont reconnu avoir « une mama », elles ont refusé de dévoiler son nom et démenti lui reverser de l'argent. Les enquêteurs ont constaté qu'entre janvier et août 2008, Tina avait envoyé par mandats quelque 10 000 euros au Nigeria. Son salaire annuel de serveuse s'élevant à 12 000 euros. Elle passera devant le tribunal en novembre 2010.

[ECONOMIE] Le Congo bénéficie d’une annulation de dette envers la France (Afriscoop.net)

Le principal créancier du Congo, la France, a annulée lundi la totalité de la dette congolaise, soit 424 milliards de FCFA (645,7 millions d’euros), due auprès de la Banque de France et à la Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur (COFACE), a constaté Xinhua.

L’engagement de la France porte sur deux remises de dettes dont la première due à la Banque de France pour le compte de l’Etat, à hauteur de 372,7 millions d’euros, et à la Coface à hauteur de 273 millions, au titre de garanties de paiements accordées à des entreprises privées engagées dans des opérations au Congo.

Cette annulation a fait l’objet de la signature d’un accord entre l’ambassadeur de France au Congo, Jean François Valette et le ministre congolais des finances et du budget, Gilbert Ondongo.

L’annulation de la France intervient après celle de l’Italie (120 millions de dollars) et des Etats-Unis (33,439 millions de dollars) conclu respectivement le 2 et le 15 juillet à Brazzaville. Elle fait suite à l’engagement pris en mars dernier par les 20 Etats membres du Club de Paris d’annuler, à la suite de l’accession du Congo au point d’achèvement de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE), le gros de la dette congolaise.

Selon un communiqué de presse de l’ambassade de France au Congo, un effort complémentaire d’annulation de dettes par la France, portant sur 331 millions d’euros, sera réalisés dans le cadre de contrats de désendettement et de développement, dont le premier est actuellement en cours de négociation.

"Ce nouvel accord d’annulation de dettes permettra de financer des projets liés aux infrastructures d’eau, d’assainissement et de transport, de l’éducation et de la formation professionnelle, de la protection de l’environnement et de la santé", précise l’ambassadeur de France au Congo, Jean François Valette.

Depuis 2004, la France a annulé près de 2,5 milliards d’euros de dettes congolaises, soit près des deux tiers du montant dû par le Congo aux 20 pays du Club de Paris. Ces annulations successives correspondent à plus du tiers du budget 2009 de la République du Congo.

Pour les cinq années à venir, la France entend appuyer les efforts entrepris par le gouvernement congolais, à travers l’ouverture des négociations pour un nouveau cadre de coopération avec le Congo.

Ce nouveau cadre sous la forme d’un contrat de désendettement et de développement permettra aux deux Etats de financer de nombreux projets d’infrastructures et de développement sanitaire et social. (Xinhua)

mardi 20 juillet 2010

[EMPLOI] Offre de Service Civique Volontaire, pour Afrikassoly et Starting-Block (Asso Burkinabé LYON)

Vous voulez vous engager dans l’associatif en étant indemnisé ?

Ces mission sont peut être pour vous ...
Les associations Afrikassoly et Starting-Block proposent 2 postes de chargé de développement, en service civique volontaire, à Lyon pour 9 mois à partir de septembre (candidature à envoyer avant le 4 aout 2010).

Nadège Rembeault
Coordinatrice générale Afrikassoly - LADS
Contact: nadege@lyonadoublesens.com

[JUSTICE] Basile Boli cité à comparaître à Nanterre pour des malversations présumées (Libération)


L'ancien footballeur international Basile Boli, visé par une enquête pour abus de confiance et recel dans le cadre d'activités associatives, a été cité à comparaître par le parquet de Nanterre devant le tribunal correctionnel, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

La date exacte de son renvoi devant le tribunal n'a pas encore été décidée, a précisé cette source, indiquant que le dossier était toujours «à l'audiencement».

Président de l'association «Entreprendre et réussir en Afrique» (ERA), Basile Boli avait été placé en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) en novembre 2009 dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 21 février 2009 sur les comptes de son association.

Au terme de sa garde à vue, l'ancien défenseur central de l'Olympique de Marseille et de l'équipe de France, âgé de 43 ans, avait été remis en liberté. Les investigations du parquet s'étaient alors poursuivies.
«Injustement soupçonné»

L'association «Entreprendre et réussir en Afrique» (ERA), présidée par l'ancien footballeur, a été fondée pour aider les migrants africains à se réinstaller dans leur pays et à y monter des projets économiques.

Selon une source judiciaire, il est apparu lors de l'examen des comptes de cette structure que les postes budgétaires des salaires et frais de déplacement étaient «tout à fait conséquents» par rapport aux recettes de l'association.

L'enquête a démarré après un signalement du commissaire aux comptes au parquet de Nanterre. Dans une déclaration transmise à l'AFP, en novembre 2009, l'ancien joueur s'était dit «injustement soupçonné».

«Je tiens à rappeler mon attachement et mon dévouement au continent africain», avait affirmé Basile Boli, se disant «plus que jamais convaincu de la mission d'ERA: rapprocher la France et l'Afrique en vue d'un co-développement de ces deux cultures».

dimanche 18 juillet 2010

[14 juillet] Claude Imbert - Changer d'Afrique (Le Point)

En ce demi-siècle qui a chamboulé le monde, aucun continent ne fut plus chamboulé que l'Afrique. On y célèbre, ces temps-ci, le cinquantenaire d'une mue décisive : l'extinction du système colonial. Célébration sans joie excessive dans le continent noir. Célébration gauche et mitigée pour la France. Avec l'Angleterre, la colonisation fit le gros de cette marée européenne qui, en quatre à cinq siècles, déferla sur tous les continents. Son courant britannique y aura fondé, sur l'écrasement des autochtones, l'Amérique et l'Australie. Partout ailleurs, elle a reflué, laissant l'héritage ambigu de toutes les dominations de l'histoire : la mémoire des épreuves infligées et l'empreinte de la culture dominante. En l'occurrence, une confiance dans le progrès scientifique et marchand qui a converti la planète.

Pour les Africains, pour l'homme noir lui-même, domine le sentiment bouleversant de quitter une caverne de l'histoire : celle où auront été confinées, dans l'esclavage puis la domination coloniale, les conquêtes du monde blanc. Triomphe la délivrance d'une tragédie de l'aliénation dont nous sous-estimons la blessure : ce malheur de l'homme noir d'avoir éprouvé, sous le regard des maîtres, comme la honte de ses propres malheurs.

Que reste-t-il de cette délivrance ? Une espérance idéaliste et idéalisée autour du culte de quelques figures légendifiées, Kwame Nkrumah, Patrice Lumumba en pionniers, Mandela, Obama aujourd'hui. Un rêve devenu rêve de pierre avec cette statue gigantesque de Dakar qui, face à l'immensité océane, proclame la renaissance de l'homme noir. On y remue la mémoire d'un passé vindicatif, celui de l'esclavage et de l'écrasement de l'histoire africaine. Celui indélébile de nations cadastrées par l'Europe au mépris de la géographie humaine, des ethnies et des langues. Avec ce ressentiment fatal contre l'oppresseur colonial où l'on rappelle le racisme et le mépris du négrier et où s'oublient la stabilité de l'ordre colonial, les bienfaits durables de l'instituteur et du dispensaire. Flotte encore sur la brousse et les villes-champignons de l'immensité francophone une certaine "dimension française".

L'Afrique fête sans joie une indépendance dont les promesses illusoires furent saccagées. "Il y a peu à fêter " (1) lorsque, en cinquante ans, les conflits ethniques ont fait plus de deux millions de morts. Conflits entre Nord et Sud, tout au long du Sahel, de la Mauritanie à la Somalie, et qui menacent à nouveau de fracturer le Soudan. Guerre civile de l'ectoplasme étatique congolais après cet autre million de victimes du génocide rwandais. Il y a peu à fêter en effet lorsque tant d'Africains ne rêvent que d'embarquer sur des radeaux de misère vers nos rivages, vers leurs mirages...

Voici pourtant que la bonne nouvelle arrive ! L'Afrique, " mal partie ", part enfin. Elle pourrait fêter, plus que son cinquantenaire passé, celui qui s'annonce. Car la croissance décolle, la grande pauvreté recule. Le pactole minier et pétrolier attire les nouveaux grands seigneurs de la planète. Et d'abord le géant chinois, qui aura expédié en Afrique un million des siens et bâti, en échange de contrats léonins, routes, ponts et palais. Mais une Afrique nouvelle apparaît aussi, mieux scolarisée, entreprenante, inventive, d'où émerge ici ou là un capitalisme autochtone. Et, pour un milliard d'Africains, déjà pourvus de 300 millions de portables, les filons du sous-sol, mais aussi l'immense réserve d'énergies hydraulique et solaire, l'immense réserve de terres désormais cultivables. Bref, l'Afrique bouge. Elle titube encore au sortir de sa caverne. Elle ira moins vite que l'Asie, mais elle avance.

La France ne titube pas moins pour aborder l'Afrique nouvelle. Elle peine à chasser les brumes de sa nostalgie postcoloniale. Ce défilé incongru, pour notre 14 juillet 2010, de détachements africains sonne comme une pavane pour l'Union française défunte. Comme un requiem de vaines repentances. Là où il faudrait un oeil neuf et l'audace d'un réalisme laconique, on nourrit de jactances un emphatique débat entre " rupture " et " Françafrique ", entre le Bien et le Mal et autres envolées éditoriales.

La rupture est insensée lorsqu'elle suggère de rompre des liens existants avec des chefs d'État qui sont à la fois des sages, des initiés, des chefs de clan ou des despotes et, en tout cas, parrains incontournables de l'Afrique naissante, laquelle s'accouche, avec et contre nous, dans la douleur. Quant à la " Françafrique ", ses vices corrupteurs, plus français d'ailleurs qu'africains, disparaissent peu à peu d'eux-mêmes. Nous disposons dans dix-huit États de l'atout fondamental de la langue, d'intérêts économiques et stratégiques encore consistants et de 200 000 ressortissants qui font leur chemin dans le grand chantier d'Afrique. Il ne faut ni saccager nos atouts ni les gonfler de prétentions verbeuses, flonflons et homélies ! L'Afrique tourne une page. Nous devons tourner la nôtre. L'histoire poursuivra la lecture.

[SOCIETE] Nouvelle provocation de Kémi Seba : un centre de loisirs réservé aux enfants noirs (Le Parisien)

Kémi Seba, le représentant en France du mouvement New Black Panther Party (NBPP) et ancien leader du groupe Tribu Ka, nous a confirmé ce mardi qu'il compte ouvrir à Plaisir (Yvelines) à partir du 14 juillet, un centre de loisirs destinés aux enfants noirs.

«Un mercredi par semaine, entre 10 heures et 17 h 30, ces enfants de 4 à 14 ans suivront des activités, feront des sorties comme dans un centre aéré, explique Kémi Seba.
Mais les éducateurs et les parents sympathisants qui les encadreront mettront l'accent sur l'histoire du peuple noir et feront référence aux valeurs de la négritude ou aborderont le problème du racisme.»

Pour l'heure, ce centre de loisirs n'a pas de statut officiel ni de siège et aucune demande n'a été formulée auprès des autorités pour une activité d'accueil des enfants. «Ça ressemble plus à des rendez-vous entre amis qu'à un centre de loisirs, réagit le maire de Plaisir, Joël Regnault (UMP). De toute façon, si jamais cela devait se faire sur la place publique, je bloquerai tout. Je ne supporte pas ces associations qui surfent sur le racisme.»

Kémi Seba a déjà été condamné plusieurs fois et la Tribu Ka puis l'association Jeunesse Kemi Seba ont été dissoutes.

jeudi 15 juillet 2010

[14 juillet] "Honneur" ou "triste jour" : le défilé du 14 juillet vu d'Afrique (Nouvel Obs)

Si la presse africaine est partagée, elle tombe d'accord sur un point : la France connaît mal l'Afrique.
"Quatre cent militaires du continent prêts à s’aligner sur le pas des soldats français (…) l'idée ne manque pas d'audace." Le site Afrik.com donne le ton : l'édition 2010 du défilé militaire du 14 juillet sous les couleurs de l'Afrique est l'objet de nombreuses critiques de la part de la presse africaine.
Le quotidien, journal sénégalais, rappelle la controverse et les critiques soulevées par les ONG. Le journal cite l'association Survie, qui a organisé un "bal anti-colonial" le 13 juillet : "L’association écrit sur son trac : 'D’autres dictateurs et putschistes, responsables pour certains du massacre d’une partie de leur population et du maintien de celle-ci dans la pauvreté, viendront s’assurer du soutien politique, économique et militaire et de leur enrichissement personnel auprès de leur ancienne puissance coloniale'"


"Un triste jour" que ce 14 juillet 2010

Certains journaux préfèrent voir dans la présence des dirigeants des anciennes colonies françaises un signe de la force des liens entre la France et l'Afrique. Ainsi, Gabon-Matin, édité par l'Agence gabonaise de presse (officielle), titre à sa Une "Le Gabon et l'Afrique honorés à Paris". Le quotidien estime que l'Afrique "n'a pas intérêt à se cabrer contre ses "maîtres" d'hier. Elle n'a pas non plus intérêt à s'isoler ou à se renfermer sur elle-même à l'ère de la mondialisation".

Mais les critiques dominent, comme du côté du bimensuel privé Misamu. Ce journal gabonais présente comme "un triste jour" ce "14 juillet 2010 qui ravive le souvenir de tant d'années de colonisation, de domination, de spoliation, d'humiliation, de chosification".

Au Burkina Faso, Fasozine va plus loin en affirmant que "Nicolas Sarkozy prouve son incapacité à tourner la page de la France-Afrique dans laquelle il a fini par s’engluer lui aussi".

Plus que l'invitation de Nicolas Sarkozy, ce sont les commentaires des Français qui font l'unanimité. Jeune Afrique estime qu'ils sont révélateurs d'une méconnaissance de l'Afrique. "Le journaliste TF1 Jean-Claude Narcy, qui commentait le défilé, s’est montré très hésitant au moment de présenter les chefs d’État présents, confondant plusieurs d’entre eux" souligne le site. Il raconte aussi le salut de Nicolas Sarkozy aux anciens combattants africains, devant les caméras de TF1: "'Ce ne sont pas les chefs d’État que nous voyons-là', a cru bon de préciser un commentateur de la chaîne".

[14 juillet] Le défilé du 14 juillet, un grand moment de télé (Libération)

Un grand moment de télévision. Ce défilé du 14 juillet, marqué par la présence de contingents des anciennes colonies d'Afrique, s'est déroulé en présence de 12 chefs d'Etat africains, dont les noms ont été écorchés par les présentateurs des deux chaînes françaises qui retransmettaient en direct l'évènement. «Monsieur Amadi Timani Touré»... Ainsi apostrophé par une journaliste de France 2, qui lui a ensuite donné du «Monsieur le président du Mali», plus prudemment, Amadou Toumani Touré a été baptisé «AT» par TF1, alors que son surnom comporte en fait ses trois initiales, «ATT».

Il a beaucoup été question, dans les commentaires et les questions posées aux experts militaires français, de la contribution des contingents africains dans les forces de maintien de la paix des Nations unies. Pas question de parler des répressions sanglantes menées par les armées du Togo ou du Cameroun, en 2005 et en 2008, contre les populations qu'elles sont censées défendre, ou de la guerre, encore récente, en Côte d'Ivoire. Aucune question, non plus, sur la traque aux militants d'Al-Qaeda, dans le désert malien... De l'Unité des méharistes du Ménaka, venue du Mali, on retiendra surtout, sur TF1, qu'elle est venue «sans ses chameaux, à notre grand regret».

Laurent Gbagbo, le chef d'Etat ivoirien, n'a pas voulu venir ? «On met ça entre parenthèses, c'est un jour de fête», assène France 2. Et puis, il a quand même envoyé son ministre de la Défense : voyez, l'officiel là-bas, tout au bout de la rangée, avec des lunettes dorées. Les chefs d'Etats africains, eux, se sont assis de part et d'autre du président français. Pour résoudre le casse-tête protocolaire, on a décidé de les aligner par ordre d'ancienneté au pouvoir. Edifiant résultat : les plus indéboulonnables, Paul Biya (Cameroun) et Blaise Compaoré (Burkina Faso) ont eu l'honneur de siéger à droite et à gauche de Nicolas Sarkozy, tandis qu'Idriss Déby (Tchad) et Denis Sassou Nguesso (Congo Brazzaville) ont occupé les secondes places, des deux côtés.

Alors qu'Idriss Déby était présenté comme un "vrai chef de guerre" et Abdoulaye Wade (Sénégal) comme un "sage en Afrique, un faiseur de paix", personne n'a cru bon de rappeler qu'Amadou Toumani Touré, qui réussit l'exploit (à l'échelle de l'Afrique) de vouloir s'en aller à la fin de son mandat, en 2012, est aussi un ancien militaire, l'un des rares à avoir jadis rendu le pouvoir aux civils, après un coup d'Etat «démocratique». Interrogé en même temps qu'Abdoulaye Wade, ATT a quand même pu glisser un mot, pour souligner «le courage politique indéniable» de Nicolas Sarkozy, en tant que puissance invitante des «troupes africaines, héritières des troupes noires d'hier». Moins reconnaissant, Ali Bongo, le chef d'Etat gabonais, a trouvé que «l'hommage était mérité et attendu».

Toutes ces premières dames, sur lesquelles les caméras ne se sont guère attardées, et dont on a manqué les atours chamarrés, étaient parquées sur le côté. Chantal Biya, sous sa lourde perruque rousse et longue robe bleue, ne cachait pas sa joie d'être postée aux côtés de Carla Bruni, plus sobre en petite robe noire. La femme du président français a plus volontiers prêté son oreille à son autre voisine : Madame Compaoré lui a en effet raconté que la pluie diluvienne, tombée pendant le défilé, était «signe de chance en Afrique».

Enfin, clou du spectacle : le défilé des contingents africains s'est déroulé par ordre alphabétique, pour ne pas faire de jaloux. Ont donc ouvert la marche les amazones du Bénin, des femmes soldats aux nuques rases, avant le Burkina Faso en grande tenue rouge et bleue, le Cameroun en treilllis, puis la Centrafrique avec «une tenue spécialement fabriquée par une usine française pour le défilé». Après le Congo Brazzaville en beige, le Gabon en treillis, tout est allé très vite et on a perdu le fil. Les caméras sont restées longtemps sur le contingent du Tchad, tout en blanc et Kalachnikovs en main, les commentateurs continuant de regretter l'absence de chameaux maliens. Tant pis pour le Sénégal et le Togo, à peine aperçus.

[INJUSTICE] En situation régulière, une Ivoirienne passe deux nuits en rétention (Lyon Capitale)

Une femme d’origine ivoirienne a été conduite au Centre de rétention administrative de Saint-Exupéry le mardi 6 juillet alors qu’elle était titulaire d’un titre de séjour. Un retropédalage de la préfecture vient de mettre fin à une semaine ubuesque.

Esther (nom d’emprunt), se souviendra de ce séjour en France. Titulaire d’un titre de séjour britannique, elle a été arrêtée au domicile de sa cousine à laquelle elle rendait visite. Placée en garde à vue, elle a ensuite été retenue deux nuits au centre de rétention. Retour sur un emballement policier et administratif qui aurait pu mener à l’expulsion d’une personne en règle.

De nationalité ivoirienne, Esther est mariée à un français installé en Grande-Bretagne. Bénéficiant du statut « membre de famille de l’Union européenne », elle est en possession d’un titre de séjour qui figure dans son passeport. Sur conseil de son mari, Esther, qui est aujourd’hui enceinte de 3 mois et demi, se rend en France pour des rendez-vous médicaux. Elle est hébergée chez une cousine résidant à Bron. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle lui rend visite à cette cousine et n’a jamais rencontré le moindre problème.

Ce 5 juillet, le séjour français tourne au cauchemar. Esther débarque à l’aéroport de Saint-Exupéry, se plie aux contrôles de la police de l’air et des frontières (PAF), comme il est d’usage. Tout se passe normalement et pour cause, étant titulaire d’une carte de séjour britannique, elle est tout à fait en droit de circuler librement au sein des 27 Etats de l’Union européenne.

Considérée comme sans-papiers

Le 6 juillet, à 8 heures, la police sonne à la porte. L’enfant de la cousine d’Esther ouvre et la police entre dans l’appartement. Esther est emmenée par la police qui lui passe les menottes et la place en garde-à-vue, faisant fi de la régularité de ses papiers. Après huit heures de détention, Esther est placée au Centre de rétention administrative de Saint Exupéry. Huit heures pendant lesquelles, Esther, enceinte, n’a reçu, dit-elle, ni eau ni nourriture en ce jour d’alerte orange à la canicule. L’enfant est placé auprès de l’Institut départemental de l’enfance et de la famille, sa mère ne le récupérera que le lendemain.

Esther, elle, restera au CRA deux nuits et une journée avant d’être assignée à résidence par le juge des libertés dans l’attente d’une remise aux autorités britanniques décidée par la préfecture. Motif invoqué : Esther n’a pas de visa, donc pas de papiers en règle. Mais quoi de plus normal pour une personne qui est considérée par le droit communautaire comme ressortissante de l’Union européenne*. Martin (nom d’emprunt), le mari d’Esther, se précipite dans le premier avion en direction de Lyon pour soutenir sa femme.

La préfecture fait machine-arrière

« Une histoire rocambolesque » résume à la barre Marie-Noëlle Fréry , l’avocate d’Esther, qui est pourtant coutumière de ce genre d’affaire. « C’est la première fois que je vois tant d’acharnement sur une personne ».

Le marathon judiciaire a duré toute la journée du vendredi 9 juillet. Le matin, lors de l’audience du tribunal administratif, la préfecture insistait sur la situation irrégulière d’Esther sans plus d’explication. Suite à une première audience au tribunal administratif, Marie-Noëlle Fréry demande immédiatement un référé liberté, ce qui suspend le jugement. L’après-midi, juste avant l’audience du référé liberté, la préfecture annule l’arrêté de remise aux autorités britanniques. Se rendant compte de sa bévue, elle semble vouloir éviter le camouflet. Or, outre les privations de liberté infligée à Esther, c’est le fait que la police détienne toujours le passeport de l’intéressée qui préoccupe désormais l’avocate. La préfecture doit le restituer d’elle-même. Interpellé par Maître Fréry, puis par le juge, l’émissaire de la préfecture s’engage lors de l’audience à restituer son passeport à Esther. Le juge n’a donc pas statué sur le référé liberté. L’affaire est enfin bouclée, le couple soulagé.

La préfecture a capitulé mais n’a pas voulu l’avouer " analyse Catherine Tourier, militante de RESF. “La préfecture a conclu par une petite mesquinerie. Elle a demandé à Esther d’aller chercher son passeport au CRA, là où elle a été enfermée sans raison ”. RESF rapporte qu’en allant récupérer son passeport au CRA, Esther a croisé deux autres personnes qui venaient juste d’être relâchés. Elles étaient titulaires de titres de séjour mais italiens cette fois-ci. Des rétentions au CRA qui, comme celui d’Esther, semblent tout aussi injustifiées.

[14 juillet] Défilé : la communauté africaine entre fierté et impatience (France-info)

Treize dirigeants des quatorze anciennes colonies africaines de la France étaient les invités de l’Elysée, afin de marquer le cinquantième anniversaire de l’indépendance de leurs pays. A l’occasion du défilé de la fête nationale du 14 juillet, des troupes africaines ont descendu l’avenue des Champs-Elysées. Et parmi la foule, des membres de la communauté africaine ont partagé leur point de vue sur cet événement qui a suscité une vive polémique.

Invitation exceptionnelle. Ce choix de Nicolas Sarkozy a suscité de nombreuses critiques, bien avant que les troupes ne descendent à pied l’avenue la plus célèbre du monde. Certains y ont vu "l’expression d’une nostalgie coloniale". La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) est montée au créneau : "Ce ne serait pas le moindre des paradoxes qu’à l’occasion de la célébration des valeurs de la République, celles-ci soient bafouées par la présence de tortionnaires, dictateurs et autres prédateurs des droits de l’Homme"
Parmi les spectateurs Africains ou d’origine africaine, les avis étaient comme le ciel : partagés, voire orageux

Pour beaucoup, c’était leur premier défilé. A l’image de Moussa. Il espérait croiser son cousin venu de la République Centrafricaine pour descendre les Champs-Elysées. Il arrivera trop tard. Parmi la petite bande d’étudiants gabonais qui ont fait le déplacement depuis Toulon, cette première est un peu teintée d’amertume. Les mots sont choisis et le ton vibre d’une colère rentrée. A l’image du ciel parisien, dans lequel retentit le tonnerre.


Moussa Sinclair rêve de retourner en République Centrafricaine pour y travailler. Mais il reproche aux dirigeants africains de ne pas faire ce qu’il faut pour attirer les entrepreneurs originaires du pays (0'42")



Entre les gouttes, Ghislain Moudsinga confie ne pas être de ceux "qui applaudissent de voir les troupes africaines venir défiler en France. La France continue à avoir les velléités de son passé glorieux, à conserver la mainmise sur ces pays ex colonisés. Il faut tourner la page et traiter d’égal à égal et ne plus avoir des relations de paternalisme comme au bon vieux temps", réclame cet étudiant en droit originaire du Gabon.


Pour Ghislain Moudsinga, le coup d’Etat au Niger est un exemple récent de l’influence de la France (1'17")



Moins d’interventionnisme politique et militaire, une meilleure aide au développement. Sans parler de l’enterrement de la "Françafrique". Ces Africains ou français d’origine africaine rêvent de voire leurs pays s’émanciper vraiment. En 1960, la "zone franc" absorbait 40% des exportations de la France ; ses échanges avec la même zone représentent moins de 2,0% de son commerce extérieur maintenant, souligne l’Elysée. Il y avait 25.000 soldats français en Afrique francophone en 1960. Il y en a maintenant moins de 5.000, dans une poignée de pays - Djibouti, Gabon, Sénégal, Tchad, Côte d’Ivoire. Signe qu’une nouvelle dynamique est en marche ? Le scepticisme domine encore parmi le public...

[14 juillet] La présence de soldats africains choque certaines ONG (Le Progrès)


Décidément, plus rien de ce que décide le Président ne se fait sans polémique. Le défilé militaire du 14-Juillet n'y a pas échappé hier. Les troupes des anciennes colonies françaises de l'Afrique sud-saharienne y tenaient la vedette mais aussi le feu des critiques : des ONG ont dénoncé la possible présence de « criminels » dans les contingents africains du défilé. Des faits aussitôt démentis par le ministre la défense Hervé Morin qui a affirmé qu'il n'avait « aucune indication de la sorte ». « Est-ce qu'on imaginerait que le Royaume-Uni demande au président américain de venir commémorer à Londres l'indépendance des Etats-Unis » (obtenue en 1776) ? », interroge Francis Kpatindé, ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire Jeune Afrique, né il y a 54 ans au Dahomey, actuel Bénin.

Ce porte-parole d'un organisme international à Dakar, s'exprimant à titre strictement personnel, n'a pas non plus apprécié de voir des chefs d'Etat africains au pouvoir depuis 23 ou 28 ans entourer le président français, à la tribune. « La plupart des dirigeants africains convoqués à Paris n'incarnent pas l'Afrique de l'espoir, l'Afrique des Lumières, l'Afrique de la démocratie », selon lui.

La veille, en recevant ses hôtes africains, Nicols Sarkozy avait déjà justifié l'invitation faite à ses homologues et le défilé de leurs troupes, face aux multiples critiques. Il s'était défendu de toute « nostalgie coloniale », soulignant au contraire « l'injustice et les erreurs » de cette période. « C'est le lien du sang que nous célébrons », a-t-il écrit dans un message aux participants du défilé.

Treize pays africains francophones, invités d'honneur à l'occasion du 50e anniversaire de leur indépendance, étaient néanmoins invités pour suivre le défilé, arrosé par moments d'une pluie battante.

4 400 hommes ont défilé au total ainsi que 269 véhicules, 241 chevaux et cavaliers, 82 motos, 79 avions et 38 hélicoptères. Les militaires engagés sur les théâtres d'opérations extérieures, à commencer par l'Afghanistan, étaient notamment présents. Les familles des soldats morts ou blessés au combat étaient conviées et Carla Bruni-Sarkozy est allée les saluer. Le président a salué les soldats blessés en service au Liban, en Afghanistan et à Djibouti.

Nicolas Sarkozy a pris un bain de foule avant de regagner l'Elysée, où il a reçu à déjeuner, avec son épouse, douze Français « méritants » - cinq femmes et sept hommes - ainsi que leurs conjoints, venus d'horizons très divers, professionnels et géographiques. Pour la première fois, ce défilé n'a pas été suivi par la traditionnelle garden-party à l'Elysée, annulée cette année par mesure d'économies. C'est toujours une polémique en moins à gérer pour le Président.

[GABON] Tenue correcte exigée dans les administrations (Courrier International)



Un récent décret oblige les fonctionnaires et les usagers des services publics à porter une tenue vestimentaire décente. Reste à savoir si tout le monde peut se l’offrir et si les priorités ne sont pas ailleurs.

n Conseil des ministres, les autorités gabonaises viennent de s’engager par décret sur la voie d’une mini-révolution. L’accès aux services publics est désormais subordonné à une “tenue correcte”, qui commence par le port de chaussures de ville. Les autorités s’attaquent ainsi aux mœurs des fonctionnaires et des usagers de l’administration publique, en instaurant un code vestimentaire : port du costume, de l’ensemble tailleur, de la veste, du boubou cérémonieux ou de la saharienne pour les hommes. Robe, ensemble pagne, tailleur-jupe, tailleur-pantalon, boubou cérémonieux ou simple jupe chez les femmes. Si le chemisier de ces dames est toujours toléré, il ne doit en revanche plus être décolleté.

On ne verra donc plus, dans les services publics, ces décolletés à vous couper le souffle dont on se demandait s’ils étaient portés pour séduire le patron ou un collègue ! Une chose est sûre, cette forme d’exhibitionnisme n’améliorait en rien la qualité de service attendue par les usagers… On peut considérer que la gent féminine est davantage visée par cette mesure. Ces dernières années, le continent africain vit comme une épidémie la recrudescence du port de tenues courtes, voire très courtes, adopté par les femmes – une mode importée par le biais des séries télévisées latino-américaines.

La décision du Conseil des ministres concernant l’habillement est plutôt courageuse. Mais le fait qu’elle frappe indifféremment fonctionnaires et citoyen ordinaires risque de créer quelques problèmes, notamment dans les provinces. Il ne faudrait pas que l’application stricte de cette disposition prive certains citoyens, notamment les paysans, de leur droit d’accès aux services publics. Chez les hommes, seuls les amateurs de jeans et baskets devront refaire leur garde-robe s’ils ne veulent pas être mis à l’index. C’est la seconde fois que le nouveau pouvoir de Libreville prend une décision touchant directement aux mœurs et aux habitudes des Gabonais.

La première fois, il s’agissait d’interdire l’ouverture des maquis [bars] et autres débits de boissons au-delà de 22 heures. Cette fois encore, il y aura quelques grincements de dents, mais la pilule passera. La stratégie du pouvoir, si c’en est une, relèverait cependant du divertissement et de la diversion si d’autres mesures plus profondes n’étaient pas prises. N’y a-t-il pas des problèmes plus urgents à résoudre au sein de l’administration nationale que cette question presque futile de l’habillement ? Et les conditions du travail, le matériel, la corruption ? Au-delà de l’emballage, donc, il y a la question de la qualité des services, celle du rendement et la moralité des agents. Pour être crédible, le président Ali Bongo doit apporter des réponses claires à ces questions dont la résolution aurait autrement plus d’incidences sur le développement du pays.

dimanche 4 juillet 2010

[SOCIETE] La révolte des Chinois de Belleville (Le Figaro)


C'était le 20 juin dernier. Une grande première : près de 10 000 immigrés asiatiques défilent dans les rues de Belleville. Les jeunes, qui portent des tee-shirts proclamant leur attachement à ce quartier de la capitale, demandent à la France de les protéger. (Fanny Tondre)
Chinatown-sur-Seine est en ébullition. De nombreuses associations d'immigrés de ce quartier multiethnique de la capitale sont mobilisées contre des bandes qui les détroussent et les terrorisent. Reportage dans une communauté qui ne veut plus être discrète et qui réclame justice.

Longtemps, ils ont préféré le silence. Puis, tout à basculé. Les Chinois de Belleville sont descendus dans la rue. Pour la première fois, la communauté étrangère la plus discrète de la capitale a choisi la pleine lumière. Le 20 juin 2010, plus de 10 000 personnes, majoritairement d'origine asiatique, se sont rassemblées pour protester contre l'insécurité qui gangrène le quartier. Sur les banderoles déployées et les tee-shirts édités spécialement pour l'occasion, de nombreux slogans consensuels imprimés sur fond bleu-blanc-rouge:«Sécurité pour tous», «Belleville quartier tranquille», «Halte à la violence » ou encore « J'aime Belleville».Pacifique mais tendu, le cortège, dont l'ampleur sur le boulevard de la Villette a autant surpris ses organisateurs que les pouvoirs publics, a finalement dégénéré en affrontements avec les gendarmes mobiles, alors que les manifestants commençaient à se disperser. Comment en est-on arrivé là?

En fait, cela fait plusieurs années que les Chinois, de leurs propres aveux, subissent la loi des bandes ultraviolentes qui écument les quatre arrondissements de Belleville (Xe, XIe, XIXe et XXe). Mais le point de non-retour a été franchi dans la nuit du 1er au 2 juin 2010, à l'occasion d'un mariage au restaurant Le Nouveau Palais de Belleville, un des lieux emblématiques des grandes fêtes de la communauté chinoise de Paris et de sa banlieue. Alors que les invités commençaient à partir, vers minuit, cinq personnes ont été agressées coup sur coup par des jeunes des cités voisines qui les attendaient à la sortie. L'enjeu? Voler les enveloppes rouges qui, traditionnellement, contiennent les sommes d'argent en espèces offertes aux invitants.


Au moment de la dispersion de la manifestation du 20 juin 2010, des affrontements ont opposé les forces de l'ordre à de jeunes Chinois qui tentaient d'empêcher le vol à l'arraché d'un sac à main. (Fanny Tondre)
Au moment de la dispersion de la manifestation du 20 juin 2010, des affrontements ont opposé les forces de l'ordre à de jeunes Chinois qui tentaient d'empêcher le vol à l'arraché d'un sac à main. (Fanny Tondre)

Devant la violence des attaquants, le garde du corps chinois d'un commerçant, qui portait une arme à feu, aurait poursuivi l'un des agresseurs présumés, le blessant de deux balles dans les jambes, avant d'être arrêté par la police, puis écroué. De son côté, le jeune voleur blessé a été hospitalisé, puis, selon la rumeur, relâché. Un geste qui a provoqué un véritable électrochoc à Belleville. «Je suis vraiment triste et je ne comprends pas comment tout cela a pu arriver, assure, très émue, la soeur du tireur présumé.Mon frère est quelqu'un de très calme. Jamais il n'aurait fait cela s'il n'avait pas cru sa propre vie ou celle d'un proche vraiment menacée.» Héros qui s'est enfin dressé contre la violence, pour certains, victime d'un système injuste, pour d'autres, ou tête brûlée, le garde du corps est devenu le symbole d'une communauté à bout de nerfs.

«C'est l'agression de trop dans une atmosphère de plus en plus délétère entre communautés, explique un policier de Belleville, spécialiste de l'immigration chinoise. Cela fait des mois que plusieurs associations asiatiques tirent la sonnette d'alarme auprès des services de police et des représentants de la Ville et de l'Etat. En vain. Dans ce contexte, des jeunes issus de la diaspora chinoise ont diffusé via internet des propos hostiles à l'encontre des populations maghrébines et afro-antillaises, assimilées de façon générale aux agresseurs qui s'en prennent aux Chinois. Il est plus que temps de trouver des solutions. Belleville est en ébullition.»

Derrière les néons des restaurants, les petites boutiques bruyantes et les tables accueillantes des cafés de la rue de Belleville, où les bobos s'efforcent de retrouver le Paris rêvé de Mistinguett et de Ménilmuche, l'image d'Epinal du quartier multiculturel et ouvert commence à se fissurer. Pourtant, dans la chaleur suffocante de ce début d'été, chacun s'efforce de tenir le même discours et joue la carte de l'apaisement. La consigne semble être la même:«Ne pas dresser une communauté contre une autre ni stigmatiser qui que ce soit. Il faut vivre ensemble, Français et immigrés», comme le martèle Zhao Yunang, porte-parole de la puissante Association des Chinois résidant en France, à l'origine de la manifestation du 20 juin. Mais, quand la nuit tombe sur le Belleville des ruelles et des places désertes, la tension remonte brusquement.

«En France, il n'y a pas de justice pour les victimes»

«Nous n'en pouvons plus, tout simplement. Il faut que la police fasse son travail, explique Weiming, un commerçant qui vient d'ouvrir une nouvelle enseigne dans l'une des nombreuses rues traversantes du quartier. Cela fait des années que les Chinois, mais aussi les autres habitants, sont victimes d'agressions de plus en plus violentes. Nous vivons dans la peur. Il faut que cela s'arrête. La manifestation du 20 juin a été exemplaire. Mais, à la fin du cortège, un jeune a essayé de voler un sac à main. Alors, certains se sont défendus et l'ont livré aux forces de l'ordre qui, sans réfléchir à la situation, ont utilisé des gaz contre les Chinois tout en laissant partir le voleur. Ce n'est pas normal que ceux qui pourrissent la vie du quartier s'en tirent en toute impunité. Il n'y a pas de justice en France.»

Une impression partagée par de nombreux Chinois. Au point que des rumeurs de création d'une milice d'autodéfense circulent actuellement dans le quartier. Un peu comme en 2001, quand, après l'agression mortelle d'un Chinois de Belleville par des bandes venues des cités de l'Orillon (XIe) et de Rébeval (XIXe), la presse communautaire avait spéculé sur la mise en place de groupes de protection.

«Il faut vraiment garder la tête froide, assure Donatien Schramm, à l'origine de l'association culturelle Chinois de France, Français de Chine. Ces histoires de milices ne sont que des rumeurs. A mon avis, l'explication de la situation par des critères ethniques ne tient pas du tout. Ce qui est vrai, en revanche, c'est que les Chinois constituent une proie idéale pour des bandes de jeunes désoeuvrés, de plus en plus mobiles et organisés. Les voleurs cherchent d'abord de l'argent facile, c'est tout. Ils ne ciblent pas les Chinois parce qu'ils sont Chinois. Il ne faut pas tout confondre. Il n'y a pas de guerre ethnique à Belleville.»

Reste que les bandes ont bien étudié le profil de leurs victimes. Pourquoi, en effet, s'en prendre plus particulièrement aux Chinois? Ils comptent tout simplement sur le fait que, certains étant en situation administrative irrégulière, ils n'ont pas de compte en banque et reçoivent leur salaire en espèces. Sans papiers, ils ne vont pas non plus prendre le risque de porter plainte auprès de la police... Si l'on ajoute la barrière de la langue, la méconnaissance des lois françaises et les cadeaux en argent liquide offerts traditionnellement pour les fêtes, les voilà placés au rang de victimes idéales que l'on peut dépouiller presque sans risque. Ainsi, à quelques heures d'intervalle le même jour de la semaine dernière, entre 4 h 45 et 7 heures du matin, pratiquement en face du bar Le Vieux Saumur, rue de Belleville, un couple, puis une jeune femme, tous d'origine chinoise, ont été agressés à coups de boules de pétanque, puis détroussés par la même bande.

Face à la violence, les maires s'avouent démunis


«Il n'existe pas de statistiques fiables du nombre d'agressions », constate Frédérique Calandra, maire (PS) du XXe arrondissement, qui a participé à la manifestation du 20 juin et lancé, avec les trois autres maires des arrondissements de Belleville, un comité de pilotage avec la communauté chinoise. Elle explique:«Mais il est clair que les Chinois sont victimes d'une délinquance opportuniste. Je ne crois pas au caractère raciste des agressions. Le plus important désormais, c'est de résoudre la question de l'accès au droit et de favoriser la compréhension du système de l'administration et de la justice en France. Dans le cas du phénomène de bande, il est évident que nous manquons d'outils judiciaires adaptés. Il faudrait imaginer des peines de substitution à la prison pour les délinquants, comme des travaux d'intérêt général ou un éloignement du quartier. Mais, pour l'heure, nous sommes démunis.»

Un sentiment d'impunité qui contribue à envenimer la situation. D'autant plus que la communauté chinoise de Belleville ne parle pas d'une seule voix. Plus d'une quarantaine d'associations de commerçants ou rassemblant des acteurs de la vie culturelle tentent d'établir un dialogue. Et les pouvoirs publics ont parfois du mal à identifier le bon interlocuteur. «Mais tout va changer, promet Weiming. Nous avons l'intention de porter plainte systématiquement après chaque agression. Et nous allons créer une fondation pour les victimes. Maintenant, plus personne ne pourra nier le problème.» Le temps du mutisme est révolu.

[COTE D'IVOIRE] Présidentielle, une Arlésienne (Libération)


La population comme la communauté internationale se lassent du report récurrent du scrutin par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, dont le mandat a pris fin en 2005. Par THOMAS HOFNUNG


La scène s’est déroulée récemment à Abidjan, au siège de la mission des Nations unies en Côte- d’Ivoire, l’Onuci. L’un des membres annonce à son chef sa décision de quitter le pays, après plusieurs années de bons et loyaux services. «Je vous comprends, réagit le Sud-Coréen Young-Jin Choi. De toute façon, il n’y aura jamais d’élection ici.» Boutade ou véritable découragement d’un haut fonctionnaire qui serait lui-même sur le départ, pour la Somalie dit-on ?

Plus de trois ans après la signature des accords de Ouagadougou (Burkina Faso) entre le président ivoirien, Laurent Gbagbo, et le chef des ex-rebelles, Guillaume Soro, l’échec est patent. L’ex-colonie française est dirigée par un chef de l’Etat dont le mandat a officiellement expiré en octobre 2005 et par un Premier ministre dont la seule légitimité repose sur les armes. L’Onuci, dont la mission consiste à «accompagner» le pays vers les élections, «fait du surplace», déplore l’un de ses agents. Et le «facilitateur», le président burkinabé, Blaise Compaoré, évoque ouvertement la fin de sa mission…

Mercredi, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit «profondément préoccupé par les retards que continue de subir le processus électoral», appelant les parties ivoiriennes «sans plus de retard» à publier la liste électorale et à annoncer la date de l’élection présidentielle. En février, Gbagbo avait dissous la Commission électorale indépendante (CEI), l’accusant de fraudes. Depuis, une nouvelle commission a été formée, mais le processus traîne. Et les partisans du chef de l’Etat évoquent avec insistance le désarmement des combattants et la réunification administrative du pays comme préalables aux élections. Au risque de retarder un peu plus la tenue du scrutin.

Ubuesque. La Côte-d’Ivoire est victime d’un curieux phénomène : plus les protagonistes de la crise appellent à des élections «le plus rapidement possible», moins celles-ci se rapprochent - une situation ubuesque qui entretient une atmosphère délétère à Abidjan, où l’on évoque la circulation d’armes dans les quartiers. Depuis des mois, le pays vit au rythme du processus d’identification de la population, suivi de l’inscription des électeurs et, aujourd’hui, d’interminables vérifications de la «liste électorale provisoire», liées à des accusations de manipulations.

Qui a le droit de voter ? C’est la question la plus sensible en Côte-d’Ivoire, un pays régi par le droit du sang, où au moins le quart des habitants est d’origine immigrée. Le camp présidentiel soupçonne l’opposition, en particulier le leader du Nord, Alassane Ouattara, de fraudes. Mercredi, le Premier ministre, Soro, a assuré qu’une nouvelle date pour les élections tant attendues serait annoncée «dans quelques semaines». «Gbagbo sent bien qu’il lui sera difficile d’évoluer sur la scène internationale au-delà d’octobre», veut croire un diplomate sur place. Celui que les rebelles avaient tenté de déposer, en septembre 2002, aura alors achevé son «mandat cadeau», comme on dit à Abidjan. «Après la Coupe du monde de football qui a occupé les esprits en Côte-d’Ivoire, on va entrer dans la saison des pluies. En août, on fêtera le cinquantenaire de l’indépendance… Octobre est vite arrivé», prophétise un observateur étranger.

«Deal». En apparence résignés, les Ivoiriens montrent des signes d’impatience. Ces derniers mois, plusieurs mouvements sociaux ont éclaté. Depuis le début de la crise, l’Etat est toujours parvenu à payer les salaires des fonctionnaires et le port tourne à plein régime, notamment pour exporter les fèves de cacao, dont le pays reste le premier producteur mondial. Mais les investisseurs, tout comme les touristes, se font rares. La pauvreté augmente à vue d’œil. Les routes se dégradent, et nombreux sont ceux qui cherchent à quitter le pays. C’est le cas de ces étudiants de l’université de Cocody, à Abidjan, qui ne disposent d’aucun débouché professionnel. «A force de reculer, un pays finit par rencontrer son passé», écrivait récemment l’éditorialiste Venance Konan, stigmatisant le grand bond économique en arrière de son pays.

L’opposition non armée hésite sur la conduite à tenir. En mai, les jeunes «houphouétistes» (du nom du «père de la Nation», président de 1960 à 1993) - les militants du PDCI (Parti démocratique de Côte-d’Ivoire) et du RDR (Rassemblement des républicains) - avaient prévu une grande marche à travers le pays pour demander des élections. Mais, quelques jours avant la manifestation, leurs dirigeants ont tout annulé, suite à des entretiens bilatéraux confidentiels avec le chef de l’Etat. Un «deal» a-t-il été passé au sein de la «bande des trois» : Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ? Ce revirement de dernière minute entretient la suspicion à Abidjan, et décrédibilise un peu plus l’opposition.

Les jeunes militants de ces partis ont très mal réagi à cette annulation. Mais ils se sont soumis. «Les partis sont verrouillés par les leaders, analyse un bon connaisseur de la scène locale. Ce sont eux qui ont l’argent, les jeunes ne peuvent rien faire sans eux.» C’est l’un des principaux problèmes auxquels doit faire face le pays : l’absence de relève politique. Déposé par un coup d’Etat, en 1999, Bédié désire ardemment réparer cette injustice de l’Histoire. Exclu des élections pour «défaut d’ivoirité», Ouattara veut enfin pouvoir se mesurer aux électeurs. Quant à Gbagbo, il affirme souhaiter, en cas de victoire, mettre en œuvre le programme pour lequel il avait été élu en 2000. Chacun a une revanche à prendre, et le pays marche à reculons.

samedi 3 juillet 2010

[JUSTICE] Escroquerie et magie sénégalaise à Strasbourg: six mois ferme pour l'avocat (France 24)


Un avocat strasbourgeois d'origine sénégalaise a été condamné vendredi à 18 mois de prison dont 12 avec sursis pour sa participation à une arnaque à la "multiplication magique" de billets de banque, pour un préjudice proche de 190.000 euros.

Me Cheickh Dabo, 43 ans, devra également s'acquitter d'une amende de 30.000 euros, et de 4.000 euros de dommages et intérêts à sa victime. La peine prononcée étant inférieure à 24 mois, elle fera l'objet d'un aménagement, ce qui devrait éviter la prison à l'avocat. Celui-ci, qui a toujours protesté de son innocence, a immédiatement annoncé son intention de faire appel.

Le juriste, inscrit au barreau de Strasbourg, était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour "escroquerie" et "tentative d'escroquerie" au détriment d'un de ses clients.

La victime, un entrepreneur d'origine turque, musulman très pieux, aurait perdu près de 190.000 euros dans cette arnaque, organisée autour de séances de magie et d'incantations religieuses réalisées en 2008, au domicile de l'avocat, par un "marabout" sénégalais.

Ce dernier, Djiby Diop Thiam, 39 ans, que Me Dabo hébergeait chez lui au moment des faits, était également poursuivi. Il a été condamné à 24 mois de prison, dont 14 avec sursis, et également à 30.000 euros d'amende.

Les deux hommes devront en outre rembourser solidairement près de 190.000 euros à la victime.

L'argent, mêlé à du riz, était déposé dans un carton sur lequel étaient inscrits des versets du Coran. Grâce à divers rites et incantations, les billets étaient censés se multiplier. Mais de séance en séance, la victime ne revoyait pas sa mise mais devait au contraire verser de nouvelles sommes pour "libérer" l'argent déjà confié.

"Dans ce dossier, l'argent n'a pas été multiplié, il a disparu", a raillé le représentant du parquet, Brice Raymondeau-Castanet, lors de l'audience mardi dernier. "On peut être avocat et escroc, des brebis galeuses il y en a partout", a-t-il martelé.

De son côté Me Dabo a vivement clamé son innocence et affirmé qu'il avait lui-même été victime de cette escroquerie, ayant selon lui misé ses propres deniers dans la tentative de multiplication miraculeuse des billets.

L'avocat a dit avoir cru lui-même au fameux processus magique. "Je suis un Africain teinté de mes croyances religieuses et culturelles", a-t-il souligné.

Le procès s'est déroulé dans une ambiance tendue et haute en couleurs, marqué par plusieurs incidents de séance. Me Dabo a dénonçé "l'acharnement" de la justice à son encontre: "La parole d'un Nègre ne vaut rien ici".

"Il faut arrêter avec cette paranoïa de complot", lui a répliqué le vice-procureur.

[GUINEE] Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé au second tour de l’élection présidentielle (Rfi)

Les résultats ont été annoncés tard dans la nuit de vendredi à samedi. L’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo et l’opposant historique Alpha Condé seront tous les deux au second tour de l’élection présidentielle guinéenne. Selon des résultats officiels mais provisoires, Ils ont remporté, respectivement, 39,72% et 20,67% des suffrages lors du premier tour de l’élection le 27 juin 2010. Des résultats riches en enseignements qui doivent être encore confirmés par la Cour suprême du pays.
Incontestablement, il y a eu un vote communautaire en Guinée. Les Peuls ont massivement voté pour Cellou Dalein Diallo, les Malinkés pour Alpha Condé et les Forestiers pour Papa Koly kourouma.

Mais il y a eu aussi un vote utile. Seuls 4 des 24 candidats dépassent les 5%. Les autres ne recueillent que des miettes. Les favoris sont au rendez-vous. En revanche les barons du PUP, le parti du président défunt, Lansana Conté ou les proches de ce dernier ont été inexistants.

Autre enseignement, Alpha Condé a su contenir les nombreux challengers comme L.Kouyaté, M.Diawara et F.Fall qui venaient chasser dans son bassin électoral. Par contre, Sidya Touré issu d’une ethnie minoritaire n’a pas su convaincre qu’il pouvait transcender le vote communautaire. Mais il a récupéré le vote sousou et se retrouve en troisième position c'est-à-dire en bonne place pour négocier ses 15,5% de voix.

Au final, les Guinéens ont placé en première position un homme qui avait été publiquement décrié par le chef de la junte en 2009 Moussa Dadis Camara. Et en deuxième position, l’opposant de toujours, celui qui a refusé de pactiser durant 24 ans avec le président Lansana Conté, décédé fin 2008.

Quasiment 20 points d’écart séparent Cellou Dalein Diallo arrivé en tête du premier tour de son challenger Alpha Condé. Vendredi soir chez le premier l’ambiance était à la fête, les militants chantaient et dansaient. Leur optimisme tranchait avec le sérieux et la pondération qui régnait au domicile d’Alpha Condé. Celui que l’on appelle le professeur est resté invisible, il n’a pas souhaité s’exprimer devant les médias tandis que Cellou Dalein Diallo profitait de héro du jour pour entrer de plein pied dans le second tour et lancer un appel au rassemblement. Un appel qui s’adresse en priorité aux deux hommes qui font désormais figure de rois en vu du second tour : Sidya Touré avec ses 15,5% et dans une moindre mesure l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté avec près de 8% des voix.