Pages

vendredi 30 avril 2010

[DIASPORA] Réunionnite, maladie infantile des Congolais de France (Afrik.com)

Réunions, forums, colloques et autres rassemblements superfétatoires ponctuent la vie des Congolais de France, du moins de ceux qui se disent "hommes politiques". Pas un mois, pas un trimestre, ne passent sans un événement relatif à la politique congolaise. Mais pour quelles perspectives ? Quel contenu ?

A écouter ou à lire certains Congolais de France, voire d’Europe, les opposants au pouvoir de Denis Sassou Nguesso (opposants intra muros) s’engourdissent dans une torpeur empesée. Ce sont, somme toute, des feignants dépourvus de toute ambition digne de ce nom. Alors, eux, les Congolais de l’étranger (extra muros), apparaissent comme la véritable seule alternative. Aussi multiplient-ils les réunions à Paris, Lyon, Bordeaux, pour, disent-ils, « réveiller les consciences ». Hier « le Conclave », aujourd’hui le « Cercle et rupture » ; « Développer le Congo autrement » par-ci, « la place de la tribalité dans le processus du développement au Congo-Brazzaville » par-là, etc. Le point commun entre ces diverses réunions demeure le constat selon lequel l’opposition congolaise locale peine à se rassembler et à se faire entendre. Mais c’est Marcel Guitoukoulou, le président du Congrès du peuple, qui livre la bonne analyse : « L’opposition congolaise souffre de la guerre des egos, à l’image des oppositions en Afrique », estime-t-il. Et d’ajouter : « L’idée de la présidence tournante du Front des partis de l’opposition au Congo n’est pas bonne, car elle désoriente nos concitoyens. Or ils ont besoin de s’identifier à un homme, à une femme, à un projet. S’il faut propulser Dzon, faisons-le ; s’il faut désigner Mierassa comme leader de l’opposition, faisons-le ; s’il faut que Guitoukoulou émerge, faisons-le... Le reste relève de la littérature ou de l’agitation. » Oui, comme la majorité des oppositions africaines, celle du Congo est atteinte d’une manie de l’éparpillement compulsif. Incapable, en effet, de se ranger derrière un seul homme. Dans deux ans, nul doute que chaque parti défendra ses propres couleurs aux Législatives. Pour autant, les réunions de France constituent-elles la solution ? Les Congolais de l’étranger ne perdent-ils pas leur énergie ?

Le vide complet

Il y a eu « Le Conclave » en juin 2006 à Paris, Porte de Versailles. Sous la houlette de l’outrecuidant archevêque Samuel Badinga, les principaux cardinaux de la politique congolaise de France s’étaient enfermés pendant des jours, sans parvenir à désigner un Pape. Résultat des courses : il ne reste rien de ce huit-clos ennuyeux. Pas même la présence d’un cardinal venu de Brazzaville, le général à la retraite Ngouélondélé, ne changea la donne. A la question : « Comment entendaient-ils faire partir Denis Sassou Nguesso du pouvoir ? », le général répondit par un silence assourdissant. Du moins il réfuta l’argument d’un coup d’Etat militaire.

Il y a ceux qui veulent développer le Congo « autrement ». Bonne idée ! Mais l’adverbe « autrement » pose problème. Plus que le contenu, ces illuminés privilégient le contenant. La méthode. L’on se croirait alors dans un pays déjà développé et que, pour prévenir une éventuelle crise, il faille changer de méthode. Comment ? Là-aussi, c’est le silence-radio. En fait, ces braves gens pensent la société congolaise avec le prisme européen ; ils ne tiennent pas compte des réalités locales. Normal, ils vivent tous en Europe. Oui, le Congo est un pays pauvre très endetté, et le contenu doit primer sur le contenant.

Il y a « le Cercle de la rupture », composé uniquement de visionnaires. Ou plutôt de rêveurs. Le 27 février dernier, ils ont tenu une réunion dans un beau restaurant du dix-neuvième arrondissement de Paris (même si les participants à cette réunion n’ont pas eu droit aux amuse-gueules). Qu’en est-il sorti ? Rien ! Excellents diagnostiqueurs, mauvais analystes. Ce 21 mars à Paris, rebelote. Cette fois, le « Cercle de la rupture » le promet, exposera « sa vision politique du Congo, permettant de transformer en profondeur le pays en le guérissant des maux causés par la culture politique rétrograde ». Ils prescriront donc les bons médicaments contre les maux diagnostiqués. Pour information, ce coup-ci un buffet sera offert à la fin de la réunion. Il y aura, dans quelques jours, le débat sur « la place de la tribalité dans le processus du développement au Congo-Brazzaville ». Un sujet bizarre qui, dès à présent, sent le roussi. L’on se demande ce que cela signifie. Certes tribalité ne veut pas dire tribalisme ! Mais, dans un pays où l’on tente stupidement de dresser le Sud contre le Nord, ces vocables ne sont pas bienvenus. En quoi le fait d’appartenir à une tribu et de l’affirmer peut-il aider le Congo à se développer ? Est-ce un droit à la différence ? Etre Téké ou Bembé aiderait-il plus le Congo à se développer ? Loin de plonger dans une mare de préjugés, parler de la place de la tribalité renvoie aussitôt au jugement de valeur et à un flagrant délit de communautarisme. Non, le Congo n’est pas une juxtaposition de tribus au sens étroit du terme, c’est un projet, une philosophie du vivre-ensemble. Le sujet est délicat, voire dangereux. Pour le traiter, les avis des sociologues, des ethnologues, des journalistes... sont nécessaires. Le prendre à la légère serait une faute. Il faut espérer que les organisateurs de ce débat ne tombent pas dans le piège de l’approximation. Par ailleurs, nul ne peut s’arroger le monopole de la pureté d’intention. Il eût fallu tenir ce débat au Congo-Brazzaville, dans la mesure où il concerne au premier plan les Congolais. A défaut, l’argent débloqué pour ces réunions, comme lors de l’inutile Conférence pour la consolidation de la paix au Congo-Brazzaville, aurait pu servir à une noble cause. Des tables-bancs, par exemple.

En réalité, seuls les friands du Coupé-Décalé, de Wengé-Musica, d’Extra-Musica ou du Quartier Latin, courent ces réunions. Du vacarme aphone, donc. Rien de profond ne s’y dégage. Les admirateurs de la belle musique, celle des Luambo Makiadi, Youlou Mabiala, Langa Langa Stars et Papa Wemba des années 1980-1990, soutiennent la véritable opposition congolaise, laquelle vit à Brazzaville, du moins y survit. Cela s’appelle l’harmonie, la synchronisation entre la musique et l’environnement.


mercredi 28 avril 2010

[DIPLOMATIE] Roland Roux de Chavanes Consul honoraire de Côte d'Ivoire en Rhône Alpes

Consul honoraire de Côte d'Ivoire dans la région, Roland Roux de Chavanes est également président de l'Union des consuls honoraires de France, dont le siège est à Lyon. Une fonction méconnue. Interview.

Comment vous êtes devenu consul honoraire de Côte d'Ivoire ?
Roland Roux de Chavanes : J'ai travaillé pendant plus de douze ans en Côte d'Ivoire où j'ai dirigé la branche Afrique de l'entreprise américaine Union Carbide. Quand j’ai quitté ce pays, en 1986, le président ivoirien Félix-Houphouët Boigny, avec qui j'avais de très bonnes relations, m'a dit : “Mon fils, j'aimerais bien que tu continues à aider la Côte d'Ivoire là où tu seras”. Je lui ai répondu que ce serait avec grand plaisir mais que je ne voyais pas bien comment. Quelques années plus tard, en 1992, il m'a nommé consul honoraire de Côte d'Ivoire.
C’est une fonction purement honorifique ?
Non, j’ai les fonctions d’un consulat général car on délivre les documents administratifs comme les passeports, les visas, les certifications de décès... De plus dans ma circonscription, je dois m'occuper de plus de 5 000 ressortissants ivoiriens. Enfin, ma mission, c'est également de favoriser les échanges économiques, culturels et diplomatiques entre la Côte d’ Ivoire et la région.
Concrètement, qu’est-ce que vous faites pour développer cette coopération économique ?
Malgré la crise, ce pays enregistre une croissance de 3 % et il dispose de vrais atouts. D'ailleurs, l'année dernière, j'ai emmené 30 chefs d'entreprise de la région en Côte d'Ivoire pour leur faire rencontrer les dirigeants politiques et économiques.
Résultat de ce voyage ?
Des contacts intéressants qui ont permis par exemple à Boccard, une entreprise lyonnaise spécialisée dans l'ingénierie nucléaire et pétrolière, d’ouvrir une filiale à Abidjan.
Mais ce conflit n’inquiète pas les investisseurs ?
Depuis l'accord de paix signé en 2007, la situation en Côte d'Ivoire s'est nettement améliorée. D’ailleurs, le chef des rebelles du nord, Guillaume Soro, a été nommé premier ministre par le président Gbagbo. Un symbole très fort, car c'est Soro qui en 2002 avait tenté de faire un coup d'Etat. Ce qui avait coupé le pays en deux avec le Nord contrôlé par la rébellion et le Sud du pays par Gbagbo.
Le pays est vraiment stabilisé ?
La guerre est finie et de plus en plus de ressortissants français, qui ont dû quitter la Côte d'Ivoire au moment de la guerre, retournent dans ce pays aujourd’hui. D'ailleurs, il n'y a plus une villa à louer à Abidjan.
Vous soutenez le régime politique en Côte d'Ivoire?
J'ai de très bonnes relations avec les dirigeants ivoiriens mais aussi avec les principaux opposants. En revanche, je ne fais pas de politique mais du diplomatique. Ma mission, c’est de représenter la Côte d’Ivoire.
Vous êtes en relation avec le ministère français des Affaires étrangères ?
J’ai accès au ministère des Affaires étrangères. Mais ce sont des contacts informels car les interlocuteurs du Quai d'Orsay, ce sont d’abord les ambassadeurs et non pas les consuls. Ce que je regrette d’ailleurs car nous jouons un rôle essentiel.
Mais vous en référez au Quai d’Orsay !
Non, je règle mes affaires à l'africaine. Et je ne reçois des instructions que du ministre des Affaires étrangères ivoirien. D’ailleurs, en cas de besoin, je rencontre le Premier ministre et le Président de la république de Côte d'Ivoire
Et vous avez des contacts avec les renseignements ivoiriens ?
Ici dans la région, je suis leur meilleur agent de renseignements ! Par contre, si j'ai besoin d'une information sur un ressortissant qui a commis des méfaits dans la région et que les Ivoiriens sont en mesure de me la donner, ils me la délivreront.
Mais avouez que les consuls honoraires ont une mission essentiellement mondaine !
C’est vrai que les consuls honoraires sont souvent dans les cocktails, les galas... Et d’ailleurs, ça peut faire partie de leur mission qui est de représenter leur pays. Mais ça ne se limite pas à des mondanités.

Vous êtes bien payé ?
On n'est pas rémunéré pour cette fonction qui est bénévole. Notre véritable titre, c'est consul ad honorem, littéralement consul pour l'honneur. Mais on bénéficie d’une immunité diplomatique dans le cadre de notre fonction et non pas dans notre activité professionnelle.
Mais vous êtes mal vu par les diplomates de métier !
On a une vraie légitimité dans la région, mais c’est vrai que parfois à Paris, les consuls honoraires sont parfois critiqués par le ministère des Affaires étrangères qui ne s'intéresse pas vraiment à nous.
Mais certains consuls honoraires ont utilisé leur fonction pour faire du business personnel !
Il y a eu des brebis galeuses. Certains avaient même acheté leur titre. Mais c'est fini cette époque où certains devenaient consuls honoraires pour avoir un titre, un réseau... Et faire du business. Aujourd'hui, les consuls honoraires sont vraiment impliqués dans la diplomatie régionale.
Et vous, vous faites du business avec la Côte d’Ivoire ?
Ça m’arrive mais c’est loin d’être la principale source de mon activité. En tout cas, quand ça m’arrive, je sépare nettement les deux.
Mais aujourd'hui encore, certains consuls honoraires ne connaissent rien au pays qu’ils représentent ?
Non, c’est impossible aujourd’hui. Car un consul est toujours nommé parce qu’il a au contraire une bonne connaissance du pays qu’il va représenter et où il a souvent vécu plusieurs années. En revanche, certains consuls honoraires ont un vrai besoin de formation. D'ailleurs, en partenariat avec l'EM Lyon et le Centre d'études de diplomatie et de stratégie à Paris, l'Union des Consuls honoraires de France, a mis en place une formation spécifique.


“Excellence”
Patron de Taplow Consulting France, une entreprise de “chasseur de têtes”, Roland Roux de Chavanes, 62 ans, est issu d'une famille de soyeux lyonnais. Mais il est né en Espagne où son père était cadre dirigeant chez Saint-Gobain. Puis il va passer sa jeunesse en Belgique et aux Pays-Bas avant de rentrer en France, où il intègre l’Ecole de commerce de Lyon. Embauché à 25 ans par l'Oréal, cet expatrié de naissance fera l'essentiel de sa carrière à l'international. Il parle d’ailleurs anglais et espagnol et baragouine le Baoulé, la langue de la principale ethnie de Côte d'Ivoire. Dans son bureau, trône le portrait de son “ami” Félix Houphouët Boigny, premier président de la Côte d'Ivoire. “Il y avait celui de Laurent Gbagbo mais on me l'a piqué !”, précise-t-il de sa voix calme et rassurante. En Côte d'Ivoire, on l'appelle “Excellence”, comme les ambassadeurs. “C'est un peu gênant au début, mais on s'y fait. Ils sont très respectueux des codes.” Marié et père de trois enfants dont un travaille dans la finance à Dakar, cet homme d'affaires-diplomate est un grand amateur de voile. Et un amoureux de la Côte d'Ivoire, son «deuxième pays». D’ailleurs, c’est lui qui présidait la commission chargée d’organiser la présidentielle, avant que le président Gbagbo ne prononce en février la dissolution du gouvernement en repoussant cette élection, une fois de plus. Mais évidement, ce diplomate préfère ne pas commenter cette décision qui a provoqué de nombreuses protestations en Côte d’ Ivoire et une répression musclée.

mardi 20 avril 2010

[JUSTICE] . Renault condamné pour discrimination (Le Figaro)

Le constructeur Renault a été condamné par la cour d'appel de Versailles à verser 249.900 euros de dommages et intérêts à un ancien cadre pour discrimination raciale, a-t-on appris mardi de sources concordantes. La 17e chambre sociale de la cour d'appel de Versailles a infirmé une décision du conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt de 2005, reconnaissant ainsi la discrimination en raison de son origine subie par un ancien cadre, selon une source judiciaire.


Le constructeur devra également verser 3.000 euros de dommages et intérêts à la CGT-Métallurgie, à l'UG des ingénieurs, cadres et techniciens CGT, ainsi qu'au Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP), a ajouté la même source. Le MRAP a exprimé dans un communiqué sa "pleine satisfaction" après cette décision de justice.

Cet ancien salarié avait été engagé le 1er août 1970 par la Régie nationale des usines Renault comme cadre stagiaire avant d'être employé en contrat à durée indéterminée en janvier 1971, selon l'association. "A partir de la sixième année de son recrutement, il a subi une stagnation dans l'évolution de sa carrière et une politique de discrimination raciste directe et indirecte au sein de l'entreprise", poursuit-elle.

Une action devant le conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt avait été engagée en 2003 mais ce salarié avait été débouté en 2005 et avait fait appel.


lundi 19 avril 2010

[POLICE] Libération d'une Malienne sans papiers arrêtée à la préfecture (Nouvel Obs)

Arrêtée à la préfecture d'Evry alors qu'elle venait déposer une demande d'asile, la jeune femme a finalement été libérée.

Une Malienne de 51 ans en situation irrégulière a été libérée samedi 17 avril après son arrestation du jeudi 15 avril à la préfecture d'Evry, d'après la préfecture et une source syndicale. Arrêtée alors qu'elle était venue déposer une demande d'asile, la préfecture d'Essonne a annoncé qu'elle avait été "libérée" sans donner davantage de détails. D'après Etienne Deschamps, juriste au syndicat CNT du nettoyage, qui s'occupe du dossier, "la procédure a été annulée".
En situation irrégulière en France depuis 1991, elle s'était rendue avec un responsable des ressources humaines de l'entreprise de nettoyage qui l'emploie dans le but de régulariser son dossier. Sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, elle avait été placée au centre de rétention administrative de Plaisir (Yvelines).



dimanche 18 avril 2010

[CINEMA] Sotigui Kouyaté est décédé (Fasozine)


Sotigui Kouyaté est décédé ce samedi 17 avril 2010 en France, d’une maladie pulmonaire. Agé de 74 ans, il avait été récemment récompensé par l'Ours d’Argent pour son rôle dans "London River" de Rachid Bouchareb. Nous vous proposons une partie de sa riche biographie rédigée par www.africultures.com, en attendant de revenir sur ce décès.


Naissance

19 juillet 1936 à Bamako (Mali)

Liens familiaux

Il est le père du cinéaste Dani Kouyaté.

Formation

D'abord griot, Sotigui Kouyaté exerce toutes sortes de métiers : footballeur professionnel (capitaine de l'équipe nationale du Burkina Faso), chanteur, infirmier, menuisier ébéniste, dactylo à la Banque d'Afrique occidentale, puis directeur de sa propre compagnie de théâtre. C'est d'ailleurs sur les planches qu'il fait ses premiers pas hors des frontières maliennes : alors qu'il travaille comme fonctionnaire, le dramaturge Peter Brook le fait venir en France pour jouer dans son Mahabharata (1985).

Carrière au cinéma

Longue silhouette filiforme, Sotigui Kouyaté a l'allure du patriarche à qui l'on demande conseil, celui qui sait tout de la vie et qui a mille et une histoires à raconter. Sa carrière au cinéma débute en 1968 dans Protection des récoltes (Jean David). Jusqu'à la fin des années 1970, il joue dans de petites productions, puis se révèle au grand public en 1985 dans le Mahabharata, monté par Peter Brook. Le cinéma français lui ouvre alors ses portes, en lui offrant de petits rôles dans des films comme Black mic mac (Thomas Gilou, 1985), Y'a bon les Blancs (Marco Ferreri, 1987) ou encore Un thé au Sahara (Bernardo Bertolucci, 1989). En 1995, il joue dans Keita ! l'héritage du griot, un long métrage de son fils Dani. En 2000, il tient le rôle principal de Little Sénégal (Rachid Bouchareb), l'histoire d'un Dakarois qui s'embarque sur les traces de ses ancêtres américains.

Autres activités

Sotigui Kouyaté mène une carrière parallèle au théâtre et à la télévision. On le voit notamment dans Le Lyonnais, réalisé en 1990 par Cyril Collard.
Il a occupé le poste de directeur artistique des Ballets du Burkina Faso et de la compagnie théâtrale de la Volta. Avec Jean-Louis Sagot-Duvaroux et Habib Dembélé il créé la compagnie du Mandéka théâtre.


samedi 17 avril 2010

[JUSTICE] Les propos de Brice Hortefeux "relèvent de l'injure raciale" (Nouvel Obs)


Le procureur estime que le ministre de l'Intérieur est tombé "dans le cliché, les idées reçues" avec ses propos tenus lors de l'université d'été de l'UMP.
Le procureur de la République de Paris a considéré vendredi 16 avril qu'une partie des propos de Brice Hortefeux sur les jeunes Français d'origine étrangère, tenus lors de l'université d'été de l'UMP en août 2009, pouvaient s'apparenter à une injure raciale, tout en soulignant que la responsabilité pénale du ministre ne pouvait être retenue en raison du doute sur le caractère public du propos.

Le jugement a été mis en délibéré au 4 juin.

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) avait fait citer l'actuel ministre de l'Intérieur pour injures raciales à la suite de ses propos à l'université d'été du parti présidentiel à Seignosse (Landes) en septembre 2009. Aucun témoin des faits n'avait été cité et le ministre était représenté par son avocat.

Mis en ligne sur le site internet du Monde.fr, un film provenant de la chaîne Public Sénat montre le ministre et le patron des députés UMP Jean-François Copé poser pour une photo en compagnie d'un militant d'origine maghrébine, Amine Brouch-Benalia. Alors que Jean-François Copé taquine Brice Hortefeux sur ses origines auvergnates, des personnes non visibles sur les images discutent, disent notamment : "c'est l'intégration", "lui, il parle arabe" ou encore "il mange du cochon, il boit de la bière". Brice Hortefeux de dos remarque : "il ne correspond pas du tout au prototype alors". Tandis qu'une femme lui dit : "c'est notre petit Arabe", le ministre poursuit : "il en faut toujours un". "Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes", ajoute-t-il.



"Il y a là des propos outrageants, méprisants"

Venu requérir pour cette affaire, le procureur-adjoint, François Cordier, a rappelé en préambule que "la recherche de la vérité judiciaire est chose difficile". Le magistrat a estimé que la première partie des propos tombaient "dans le cliché, les idées reçues", voire une "certaine forme de paternalisme" mais ne tombait pas sous le coup de la loi. En revanche, la seconde, qui s'apparente au slogan 'un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts', relève de l'injure raciale. "Il y a là des propos outrageants, méprisants", a-t-il estimé parlant d'une forme de "généralisation. On englobe tous les Arabes dans le même moule pour les stigmatiser".

Mais, souligne le procureur-adjoint, il n'est pas certain que le tribunal puisse retenir la responsabilité pénale du ministre. En effet, cette université d'été de l'UMP était-elle ouverte au public, dans quelles conditions les journalistes étaient-ils admis ? "Nous sommes dans le cadre d'une discussion à bâtons rompus, dans un groupe à caractère privé", estime-t-il avant de s'interroger sur le caractère licite de cette captation par une caméra que ne regarde jamais Brice Hortefeux.

"Il n'est pas établi que l'intéressé ait su que ses propos allaient être enregistrés", a-t-il dit, rappelant que les propos de Brice Hortefeux n'étaient pas prononcés de manière distincte et avaient dû être sous-titrés sur la vidéo.

L'avocat du MRAP, Pierre Mairat a considéré que l'attitude du ministre, qui a toujours contesté avoir parlé des Arabes, s'apparente à celle "d'un petit délinquant pris la main dans le port de confiture qui continue à nier". Selon l'avocat, Brice Hortefeux s'est "enferré dans des dénégations qui accentuent la gravité de ses propos". Il a demandé au tribunal une "décision juste" qui place "des bornes à ne pas franchir" en matière de racisme.

vendredi 16 avril 2010

[POLITIQUE] Nicolas Sarkozy va clore le débat sur l'identité nationale (La Croix)

Le chef de l’État s’exprimera le 22 avril à Chambéry, à l’occasion des 150 ans du rattachement de la Savoie à la France

Le président de la République devrait clôturer en fin de semaine prochaine le débat sur l’identité nationale. Selon nos informations, Nicolas Sarkozy prononcera un grand discours sur ce thème lors d’un déplacement à Chambéry le 22 avril, à l’occasion du 150e anniversaire du rattachement de la Savoie à la nation.

Le chef de l’État est déjà intervenu à deux reprises dans ce débat ouvert à l’automne 2009 par Éric Besson, ministre de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire. Lors de son déplacement à La Chapelle-en-Vercors (Drôme), sur le thème de l’avenir des territoires ruraux, il avait centré son discours sur l’amour de la patrie.

« À force de cultiver la haine de soi, nous avons fermé les portes de l’avenir », avait-il déclaré. Puis le 9 décembre, quelques jours après un référendum suisse sur les minarets, le président publiait dans Le Monde une tribune sur la laïcité et la place de l’islam dans la société française.

Le débat sur l'identité nationale parasité

Mal engagé, parasité par les controverses sur la burqa et les dérapages verbaux de certains élus, le débat sur l’identité nationale a été vilipendé par la gauche et critiqué au sein même de la majorité. Nicolas Sarkozy n’a cependant jamais retiré son soutien à Éric Besson, qu’il engageait encore à « tenir bon » lors du premier conseil des ministres de janvier. Malgré la défaite de l’UMP aux récentes élections régionales, le chef de l’État ne pouvait pas laisser inachevé un chantier qui avait suscité tant d’énergies.

Clore cette séquence sur l’identité nationale permettrait également de dégager une issue honorable au problème délicat du voile intégral. Le ministère de l’Intérieur, en charge des cultes, prépare actuellement un projet de loi d’interdiction de cette tenue dans certains espaces.

Le vote d’une résolution parlementaire a d’ores et déjà été inscrit à l’ordre du jour de l’assemblée, le 11 mai. Or, à l’issue des travaux de la mission parlementaire sur la burqa, les élus de l’opposition avaient refusé d’en voter les conclusions. Le groupe socialiste pose, comme préalable à son ralliement à la résolution, la fin officielle du débat sur l’identité nationale.

Vers un consensus républicain sur la burqa ?

Le 22 avril à Chambéry, Nicolas Sarkozy pourrait redonner ses chances à un consensus républicain sur la question de la burqa, sans paraître reculer sur l’utilité du débat relatif à l’identité nationale. À l’issue d’un séminaire gouvernemental organisé le 8 février, le premier ministre François Fillon avait déjà validé quatorze propositions.

Il avait notamment annoncé la prochaine installation d’une commission de personnalités chargée de prolonger la réflexion sur le sujet. Il avait aussi retenu des mesures pédagogiques ou symboliques comme la présence des forces civiles (pompiers…) ou des jeunes engagés dans le service civil au défilé du 14 juillet.

jeudi 15 avril 2010

[BAVURE ?] Un Franco-Sénégalais venu porter plainte est dans le coma (Le Télégramme)


Paris. Homme grièvement blessé au commissariat : l'IGS enquête

Un homme de 35 ans venu porter plainte mardi dernier dans un commissariat du XVIIIème arrondissement de Paris est actuellement dans le coma. Il semblerait qu'il y ait une altercation à l'intérieur du poste de police. L'individu serait tombé dans les escaliers avec trois fonctionnaires qui tentaient de le maîtriser. L'inspection générale des services -la "police des polices"- a été saisie du dossier. Le maire socialiste, Daniel Vaillant, s'inquiète "du nombre d'accidents dans les commissariats du quartier". Des propos "choquants" pour le syndicat Alliance.

Philippe C., 35 ans, né à Dakar, s'est présenté mardi soir peu après 21 h dans un commissariat du XVIIIème arrondissement de Paris. L'homme serait venu porter plainte pour "usurpation d'identité", indique l'Inspection générale des services, chargée d'enquêter sur les faits qui sont déroulés dans les minutes suivantes.

Tombé dans un escalier après une bousculade
Selon les premiers éléments, le trentenaire était "visiblement ivre" et "en état de surexcitation" à son entrée dans le commissariat. Le ton serait rapidement monté avec le policier de faction qui aurait été frappé au visage par le plaignant. D'autres fonctionnaires seraient venus en renfort. Après une bousculade, Philippe C. serait tombé dans un escalier avec trois policiers qui tentaient de le maîtriser.

Hospitalisé dans un état "très sérieux"
Après la chute, il aurait été transféré au service d'investigation (Sarij) de l'arrondissement, indique l'IGS. Là, assis sur un banc, il aurait fait un malaise, avant d'être transporté à l'hôpital Henri Mondor de Créteil (Val-de-Marne) où il a été admis dans un état "très sérieux". Philippe C. est dans le coma depuis mercredi matin.

Le maire "s'inquiète" du nombre d'accidents dans les commissariats
Le maire du 18eme arrondissement, Daniel Vaillant, ancien ministre de l'Intérieur socialiste, s'est "abstenu de tout commentaire" attendant d'avoir des informations plus précises. "Les faits tels que relatés, et s'ils sont vérifiés par les services compétents, sont graves et nécessitent des sanctions disciplinaires", a-t-il tout de même déclaré en faisant part de son inquiétude sur le "nombre d'incidents constatés récemment dans des commissariats du XVIIIème".

Le syndicat Alliance "choqué" par les propos du maire
Ces déclarations ont "étonné" le syndicat des gardiens de la paix Alliance qui "ne perçoit aucun élément qui pourrait justifier une accusation pour violences illégitimes, faute professionnelle ou négligence des policiers intervenants". Et "trouve choquant que de tels propos soient tenus par un ancien ministre de l'Intérieur avant qu'une enquête de l'IGS ait rendu ses conclusions".

mercredi 14 avril 2010

[MUSIQUE] Fierté créole et maloya : les nouveaux sons de La Réunion (Rue 89)


En trente ans, les fleurs du maloya, style musical militant né sur l'Ile de la Réunion, mené par des aînés comme Firmin Viry, Granmoun Lélé ou Danyel Waro, ont donné des fruits. Depuis 2005, toute une génération d'artistes réunionnais mène en musique de nouveaux combats et renoue avec fierté avec la culture créole.

Tout commence au printemps 2006. Davy Sicard et son sublime « maloya kabossé » colle des frissons à toute la métropole… Il enchaîne les festivals, les interviews et défend une vision moderne et métissée du maloya, le blues de la canne à sucre réunionnais. Davy Sicard ouvre la voie à toute une jeune génération d'artistes, qui revisite à sa manière la culture musicale de l'île. (Voir la vidéo)


Le progrès en pleine gueule

mardi 13 avril 2010

[MARATHON] L'Ethiopie éblouit Paris (Le Figaro)


MARATHON - Tadesse Tola, chez les hommes, et Atsede Baysa, chez les dames, ont remporté la 34e édition du marathon de Paris ce dimanche matin. La Française Christelle Daunay s'est une nouvelle fois distinguée.

Déjà vainqueur du marathon de Paris l'année dernière, Atsede Baysa a récidivé ce dimanche avec un nouveau record de l'épreuve à la clé (2h22'04), effaçant des tablettes le chrono établi par la Belge Marlee Renders en 2002 (2h23'05). Cette fantastique performance lui permet d'empocher un chèque de 50 000 euros. Partie seule à moins de 10 kilomètres de l'arrivée, l'Ethiopienne, archi-favorite, n'a laissé aucune chance à la concurrence, y compris à Christelle Daunay. Devant son public, la Mancelle, qui avait battu le record de France à Paris en 2009 (2h25'42), a amélioré son temps de référence (2h24'22) en s'emparant au passage de la deuxième place suite à une belle remontée en fin de course.

Daunay a gagné en confiance
«Je suis vraiment heureuse. J'étais moins confiante que l'an passé, car j'ai eu une petite blessure cet hiver (contracture pied gauche). Mais intérieurement, je voulais battre ce record. Je suis partie sur des bases élevées. J'ai laissé les jambes tourner. Je ne me suis pas préoccupée de mes concurrentes. Mon conjoint (Ndlr : avec qui elle a couru) me donnait des indications (…) De chaque marathon, j'apprends quelque chose. A New York (Ndlr : où elle a fini 3e en novembre dernier), j'ai pris conscience que je faisais partie des meilleures», a expliqué Christelle Daunay au micro de France 3 après sa course. L'Ethiopienne Beyene Tsegaye Tirfi complète le podium.

Le show Tola
Chez les messieurs, Tadesse Tola a créé la surprise en prenant la mesure du contingent kenyan en 2h06'41. Agé de 22 ans, celui qui disputait seulement le deuxième marathon de sa jeune carrière a amélioré de plus de neuf minutes la marque qu'il avait établie à Chicago l'an dernier (2h15'48). L'Ethiopien a porté le coup de grâce à quatre kilomètres de l'arrivée, laissant sur place Alfred Kering (2h07'11), Wilson Kipsang (2h07'13), Benjamin Kiptoo (2h08'01) et Daniel Kiprugut (2h08'29).

Classement de la 34e édition :
Hommes :
1. Tola (Eth) 2h06'41
2. Kering (Ken) 2h07'11
3. Kipsang (Ken) 2h07'13
4. Kiptoo (Ken) 2h08'01
5. Kiprugut (Ken) 2h08'29

Dames :
1. Baysa (Eth) 2h22'04
2. Daunay (Fra) 2h24'22
3. Tirfi (Eth) 2h24'51
4. Woldeselasse (Eth) 2h25'34
5. Ayanu (Eth) 2h29'25

lundi 12 avril 2010

[RETOUR] le père angolais accueilli en héros à Lyon (20 minutes)


MMIGRATION - Un important comité de soutien attendait Guilherme à la gare de la Part-Dieu à Lyon... «Ce soutien fait chaud au cœur ». Guilherme Hauka Azanga, sans-papiers angolais arrêté sous les yeux de ses enfants le 25 mars puis relâché jeudi soir du centre de rétention de Bobigny après plusieurs tentatives d’expulsion, était de retour ce vendredi midi à Lyon, où il vit depuis huit ans.

La plupart des militants et soutiens avait apporté de quoi «faire du bruit» -tam-tams et sifflets- pour accueillir Guilherme à la gare de la Part-Dieu. Une femme avait apporté une rose. D’autres avaient amené les banderoles ayant servi à la mobilisation. Emu et accompagné de sa compagne, Guilherme a fendu la foule, serrer ses proches dans les bras en les remerciant. Fier, il a fait le V de la victoire avec sa main. «C’est un grand moment de bonheur», a glissé sa compagne Florence.

«Une belle victoire»

Jeudi soir, la préfecture du Rhône a reconnu «l’impossibilité matérielle» de faire procéder à la reconduite à la frontière de Guilherme. Cet homme a bénéficié d’une mobilisation sans précédent de l’école où sont scolarisés ses enfants.

Les parents d’élèves ont su frapper les esprits en occupant l’établissement jour et nuit, en manifestant, puis en interpellant les différents pilotes de ligne chargés de renvoyer Guilherme vers son pays d’origine. «Tout le monde s’est reconnu dans cette famille, note Céline Migliore, une maman de l’école Gilbert-Dru. C’est une belle victoire, mais on ne baisse pas la garde.»

Toujours en situation irrégulière

Dans la gare, où de nombreux voyageurs se pressaient pour partir en vacances, le slogan «des papiers, pour Guilherme» a longuement résonné.

Guilherme reste effectivement sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF). «Je ne pense pas que la préfecture va aller l’arrêter demain matin chez lui», relève Mireille Peloux, militante du Réseau éducation sans frontière qui dénonce «le coût d’un tel acharnement». «Pour la chasse aux sans-papiers, le gouvernement est prêt à tout et n’importe quoi», souligne-t-elle.

[JOURNEE SPECIALE] France Info en Haïti (France Info)


Toute la journée, reportages, directs, depuis Port-au-Prince ou Léogane. Le point sur la reconstruction urgente, la vie dans les camps et l’état sanitaire des sinistrés avec nos envoyés spéciaux sur place

jeudi 8 avril 2010

[TCHAD] Idriss Deby en visite privée en France (Le Figaro)


Le président tchadien Idriss Deby Itno était attendu aujourd'hui à Paris pour une visite de quelques jours en France, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, à des députés.

Le ministre, qui s'exprimait devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, n'a pas précisé l'objet de cette visite ni les responsables que le chef d'Etat tchadien pourrait rencontrer à l'occasion de son séjour.


L'Elysée a évoqué la "possibilité" d'une rencontre entre Idriss Deby et Nicolas Sarkozy pendant le séjour parisien du président tchadien. "Rien n'est fixé pour l'instant", a-t-on toutefois souligné.


Interrogé, le Quai d'Orsay a indiqué qu'il s'agissait d'une "visite privée", qualificatif retenu aussi par des sources tchadiennes à N'Djamena. Idriss Deby devrait retourner au Tchad "ce week-end", selon ces sources.

[PEDOPHILIE] "L'Eglise d'Afrique souffre des mêmes maux" (Nouvel Obs)


L'Eglise catholique n'est pas exempte de scandales pédophiles en Afrique, a déclaré le responsable de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe, Buti Tlhagale, selon le texte d'une homélie publié mercredi.

"Je sais que l'Eglise d'Afrique souffre des mêmes maux", a affirmé l'archévêque de Johannesburg en référence aux "scandales douloureux de l'Eglise d'Irlande ou d'Allemagne". "Le mauvais comportement des prêtres d'Afrique n'a simplement pas été exposé par les médias avec la même visibilité que dans le reste du monde", a-t-il poursuivi lors d'une homélie prononcée le 1er avril.

"L'image de l'Eglise catholique est en ruine"

L'Eglise catholique a été ternie ces dernières semaines par une série de scandales pédophiles qui ont éclaboussé le pape Benoît XVI, accusé d'avoir couvert ces abus quand il était chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

"Beaucoup de ceux qui considéraient les prêtres comme des modèles se sentent trahis, honteux et déçus", a estimé Mgr Tlhagale, en reconnaissant que ces scandales avaient été mal gérés par le clergé. "L'image de l'Eglise catholique est en ruine (...) En tant que leaders de l'Eglise, nous avons été incapables de critiquer le comportement immoral des membres de nos communautés respectives", a-t-il jugé, ajoutant: "nous sommes paralysés".

La Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (Afrique du Sud, Botswana et Swaziland) a établi en 1996 un "Protocole" qui définit une procédure en cas de plaintes d'abus sexuel sur mineur commis par un membre du clergé.

Sur son site internet (www.sacbc.org.za), elle précise avoir reçu 40 plaintes de cette nature depuis 1996, dont la majorité remontent à plusieurs années. "Des actions canoniques ont été prises dans un certain nombre de cas, dont le retrait de l'état canonique", c'est à dire de toute fonction ecclésiale, peut-on lire sur le site.

mercredi 7 avril 2010

[EXPULSION] Le père de famille angolais en rétention reste expulsable (Le Progès)

«  Soit ils ont la possibilité de le mettre dans un avion d'ici vendredi,  soit ils sont obligés  de le remettre en liberté », a déclaré à l'AFP  son avocat Me Sabatier / Photo SM

En prorogeant sa rétention administrative jusqu'à vendredi, l'expulsion est à nouveau possible dans ce délai. Sauf si la Préfecture change d'avis après la rencontre avec son comité de soutien

Trois jours. C'est le temps pendant lequel Guilherme Hauka Azanka peut être retenu administrativement au centre de Saint-Exupéry. Tel en a décidé la cour d'appel hier après-midi. Trois jours pendant lesquels l'Etat peut mettre à exécution l'expulsion de ce père de famille de nationalité angolaise, vers son pays d'origine. Dimanche, le juge des libertés et de la détention avait refusé de proroger sa rétention administrative en se basant sur le respect à « sa vie privée ».

Le parquet avait alors fait appel de cette décision qui contrecarrait les desiderata de l'administration.

Pendant ses huit années de vie en France, Guilherme Hauka Azanka a tenté tous les recours possibles, en vain, pour obtenir des papiers même s'il reste encore à attendre une ultime décision de la cour administrative d'appel. Il vit désormais dans la crainte d'un retour dans son pays de naissance. Le pays de son « centre familial », à en croire la Préfecture du Rhône. Sauf que selon son comité de soutien et son avocat, Me Laurent Sabatier, son épouse est décédée et ses trois enfants de 19, 17 et 13 ans, ne vivent pas en Angola, mais au Congo dans une institution religieuse. Leur papa leur enverrait des mandats postaux tous les deux mois, environ, là aussi, preuves à l'appui. Quant à ses deux enfants nés en France de sa nouvelle compagne, (un petit garçon de trois ans et une fille de 15 mois), la Préfecture laisse entendre qu'il n'en serait pas le père. « Faux », répond encore le comité de soutien. « Guilherme les a reconnus avant la naissance ».

Trois jours au cours desquels la mobilisation pour Guilherme Hauka Azanka ne devrait pas s'amoindrir. Si le matin, à la cour d'appel, ils étaient tous là, voisins, parents d'élèves, hommes politiques, artistes, venus soutenir « Guilherme », c'est Anabelle, maman d'un copain de classe, qui est allée remettre un courrier à Izieu, à Simone Veil. En fin d'après-midi, le directeur de cabinet du Préfet recevait Anabelle et deux autres proches du père de famille angolais « On a été écoutés. C'est la première fois depuis le début du dossier. On lui a expliqué que nous n'allions pas nous essouffler, et que nous étions capables de faire une grève de la faim ». La préfecture a promis une réponse pour « mercredi matin ».

Le vol direct de Paris pour l'Angola de 22 h 07, ce soir, les amis de Guilherme, l'ont tous en tête. En attendant, ils continuent, plus que jamais, d'occuper l'école Gilbert-Dru (Lyon, 7e) où ses enfants sont scolarisés. Et sa compagne, Florence ? « On ne la quitte pas ». Anabelle est déterminée, et ce n'est pas la seule.

[SENEGAL] Pétition pour l’abrogation portant création du Conseil Supérieur des Sénégalais de l’Extérieur (Sope)

Nous Sénégalais de France avons appris par voie officieuse que le ministre des Sénégalais de l’extérieur, M. Sada Ndiaye, organise une assemblée générale pour mettre en place un Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur (CSSE) les 2 et 3 avril prochains à Dakar.

Nous constatons que la création d’un tel outil aussi important pour les Sénégalais de l’extérieur se fait dans la totale opacité. En effet, ici en France, aucun segment tant bien significatif de la diaspora n’a été informé et associé au projet. Pas plus que nous n’avons été invités à une quelconque réunion d’information pour nous permettre de donner notre avis et de participer à ce qui se définit comme un « organe consultatif » qui « apporte sa contribution à l’action du gouvernement en matière de gestion, de protection et de promotion de nos compatriotes expatriés tout en servant de relais entre l’Etat et les Sénégalais de l’extérieur ».

Nous déclarons que le CSSE qui naîtra de l’assemblée générale de Dakar, le sera en dehors de la communauté sénégalaise de France. Contrairement à l’engagement qu’il avait pris, lors de son dernier passage à Paris, d’associer les Sénégalais de France au projet de création d’un CSSE, le ministre Sada Ndiaye a finalement décidé de faire cavalier seul. Ainsi tous les délégués désignés ici en France censés nous représenter sont issus de la mouvance du parti au pouvoir.

Nous dénonçons avec force la mise en place antidémocratique d’un tel CSSE et tenons aussi à informer les autorités gouvernementales, et au premier chef M. le président de la République, que rien de sérieux et de représentatif de notre diaspora en France ne naîtra de cette assemblée à laquelle il est convié. Ce fameux Conseil sera un instrument « politicien » de plus qui n’aura aucune légitimité et encore moins de la crédibilité au sein de notre communauté.

Au regard de notre contribution reconnue par tous à la communauté nationale, grâce notamment à nos apports au double niveau socio-économique et financier, nous pensions mériter plus de respect de la part de nos gouvernants. Si tel était le cas, ils nous auraient associés en toute transparence à la création démocratique d’un Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur digne de ce nom.

Nous Sénégalais de France, sommes convaincus que l’enjeu de la diaspora sénégalaise de l’extérieur n’est pas « politicien ». Il est plutôt social, économique et citoyen, du fait de l’énorme potentiel que celle-ci représente pour notre pays. Aussi, pensons-nous, que seule une institution conçue et créée dans le cadre d’une démocratie participative est à même de valoriser les multiples ressources (humaines et financières) que recèle la communauté des Sénégalais de l’extérieur au profit de notre pays.

Pour poursuivre notre démarche, nous initions, dès ce jour, une série d’actions. Un Collectif pour un CSSE démocratique et représentatif, signataire de la présente déclaration, a été mis sur pied. Nous invitons nos compatriotes de France à nous rejoindre dans ce cadre unitaire d’expressions de nos positions.

Paris, le 30 mars 2010

Premiers signataires : Assemblée des Sénégalais de l’Extérieur (ASE) – Mutuelle d’épargne et de crédit des Sénégalais de France (MECSEF) – Regroupement des Travailleurs Sénégalais de France (RETSEF) – La Coordination des Associations des Sénégalais de l’Extérieur (LA CASE) – Comité de rénovation de Diawara (COREDIA) – Association pour le développement des Foutas – Association d’aide aux transports sanitaires au Sénégal (AATS) – Le Comité de Suivi du Symposium sur les Sénégalais de l’Extérieur (CSSSE) – RECICO – GERMA – Fédé Amadou Hampaté Ba

Pour tout contact : collectifabrogationcsse@yahoo.fr

[TEMOIN] Léonce Lebrun était à Dakar pour l'inauguration du Monument de la Renaissance


J'étais à Dakar à l'invitation du Gouvernement de la République du Sénégal, pour être présent à ce grand rendez vous de l'Histoire du Monde Noir, et en attendant mes impressions en mon message sur cet évènement qui marquera pour longtemps les esprits, revivez ce 3 Avril 2010 sur....

vendredi 2 avril 2010

[CINQUANTENAIRE DES INDEPENDANCES] Toubon inaugure, aucun Africain n'était présent à la tribune (Nouvel Obs)

Le 1er avril a marqué le début des commémorations du "cinquantenaire des indépendances africaines", organisé par Jacques Toubon à l'initiative de Nicolas Sarkozy. Problème : aucun Africain n'était présent à la tribune. Le récit de Christophe Boltanski.

Jacques Toubon et Nicolas Sarkozy (AFP) Jacques Toubon et Nicolas Sarkozy (AFP)

Cherchez l’erreur. "Cinquantenaire des indépendances africaines", proclame le logo. Sur l’écran, s’étale une carte du continent noir constellée de petits points jaunes : une étoile pour chacune des quatorze anciennes colonies de la France. Assis aux côtés d’un collaborateur, d’un conseiller de l’Elysée et d’un diplomate du quai d’Orsay, l’ex-garde des Sceaux, Jacques Toubon, vient annoncer solennellement, en ce 1er avril, le début des "commémorations" marquant la fin de l’"empire" français au sud du Sahara. A son invitation, quelques ambassadeurs des pays concernés sont bien présents dans la salle. Mais à la tribune, point d’Africains. Aucune figure de la société civile ou de représentants officiels. Pourquoi faire ? "Je parle moi, en tant que secrétaire général du Cinquantenaire du point de vue qui est celui de notre gouvernement", se défend Jacques Toubon. Une absence qui traduit toute l’ambiguïté de cette initiative voulue par le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, mais diversement appréciée par les parties intéressés. "S’agit-il d’une réconciliation entre l’ancienne puissance coloniale et ses ex-pays colonisés ou l’occasion de célébrer l’empire colonial perdu ?", finira par demander un journaliste africain.

Des oubliés ?

Pendant les deux heures de sa conférence tenue, au centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE), à Paris, Jacques Toubon parle longuement de "l’hommage aux soldats qui combattaient dans les rangs de la France (…) appelés abusivement 'tirailleurs sénégalais'", de Savorgnan de Brazza et de son "exploration du (fleuve) Congo" qualifié d"événement considérable dans l’Histoire de l’humanité", du "manifeste de la France libre" proclamé à Brazzaville ou encore de la remontée triomphale de la "colonne Leclerc". Tous ça fleure bon l’exposition coloniale. Des Africains, ceux qui ne servaient pas "l’Empire", ceux qui peuplaient les rives du Congo, avant l’arrivée des "explorateurs", ceux qui n’ont jamais entendu parler de Savorgnan de Brazza et encore moins du "général Leclerc", il n’en est guère question.

Un lapsus embarrassant

Aux journalistes qui l’interrogent sur la "Françafrique", le "bilan mitigé" des accessions à l’indépendance ou les "griefs" des ex-colonisés envers la métropole, Jacques Toubon s’abrite derrière les travaux à venir des historiens. "C’est justement l’objectif de ce cinquantenaire, dit-il, qu’on n’ignore plus l’Afrique et son histoire". Et puis, il y a ce formidable lapsus. Evoquant la coopération militaire entre la France et ses anciennes possessions, Jacques Toubon cite les nombreux "accords de défiance, euh, de défense qui viennent déjà d’être profondément modifiés". Encore, sans doute, un passé qui passe mal.

jeudi 1 avril 2010

[POLITIQUE] L'immigration (et Drogba) s'invite dans la campagne anglaise (Rue 89)


(De Londres) Les conservateurs britanniques veulent plafonner le nombre annuel d'immigrés. Une telle mesure handicaperait l'économie, prévient un think tank, et pourrait priver le pays de ses footballeurs étrangers.

Dans moins de six semaines, les Britanniques vont décider s'ils reconduisent Gordon Brown ou s'ils ramènent la droite au pouvoir, pour la première fois depuis la fin de l'ère Thatcher. La campagne électorale s'annonce assez terne.

Il faut dire qu'on ne connaît toujours pas la date officielle des élections. C'est une étonnante tradition britannique : le Premier ministre attend le dernier moment pour dissoudre le Parlement. Mais ici, tous les commentateurs parient déjà sur le 6 mai.

Pour les conservateurs, ce devait être l'élection imperdable, une promenade de santé, face à des travaillistes à court d'idées, usés par 13 ans à Downing Street, dans un contexte de récession économique sans précédent.

Mais voilà que depuis quelques semaines, l'avance des Tories ne cesse de rétrécir dans les sondages. D'où une campagne de plus en plus agressive… et la tentation du coup de barre à droite. (Voir la vidéo en anglais)


Dans cette toute nouvelle campagne d'affichage, le parti conservateur s'en prend au bilan de Gordon Brown, au pouvoir depuis 1997, d'abord comme chancelier de l'Echiquier de Tony Blair (l'équivalent du ministre des Finances) puis, depuis deux ans, comme Premier ministre. Parmi les angles d'attaque contre le Labour, il y a aussi l'immigration.

Plafonner l'immigration légale

La grande idée du leader tory, David Cameron, consiste à plafonner le nombre d'immigrés hors Union européenne admis légalement chaque année sur le territoire britannique, comme il l'expliquait en janvier :

« Au cours de la décennie écoulée, l'immigration nette a atteint plus de 200 000 certaines années, ce qui signifie deux millions de personnes en plus sur une décennie. Je pense que c'est trop. Nous devrions avoir une immigration nette dans les dizaines de milliers plutôt que dans les centaines de milliers. »

Le programme du parti conservateur est encore plus explicite :

« Depuis 1997, la politique travailliste des portes ouvertes a donné lieu à l'augmentation de l'immigration la plus importante et la plus durable de notre histoire. En 1997, l'immigration nette était de 48 000. En 2008, elle était de 163 000. Un gouvernement conservateur ramènera l'immigration aux niveaux des années 1990. »

En clair, avec le retour de la droite au pouvoir, il faut s'attendre à voir l'immigration nette plafonnée aux alentours de 50 000 personnes par an, c'est-à-dire trois fois moins qu'aujourd'hui. « Irréalisable », estime l'Institute for public policy research, un think tank de centre gauche, dans un rapport publié dimanche. Pour celui-ci, c'est la compétitivité de l'économie britannique qui est en jeu.

Plusieurs flux d'immigration échappent au contrôle gouvernemental :

  • les ressortissants de pays de l'Union européenne, qui peuvent s'installer librement au Royaume-Uni (l'élargissement à 27 a d'ailleurs largement contribué à gonfler les chiffres britanniques depuis 2004) ;
  • les réfugiés et demandeurs d'asile, dont le statut est réglementé par des conventions internationales.

« Seuil impossible à respecter »

Cela signifie que pour respecter le plafond fixe annuel, la marge de manœuvre est étroite : il faudra soit revoir de fond en comble la pratique du regroupement familial, soit réduire considérablement la main d'œuvre étrangère qualifiée.

« Le gouvernement serait-il content d'annoncer à KPMG [une société d'audit, ndlr] qu'il ne peut pas faire venir à Londres un analyste de son bureau new-yorkais ? Ou de dire au club de football d'Arsenal qu'il ne peut pas “signer” un jeune joueur prometteur de Côte d'Ivoire ? »

L'allusion à Didier Drogba est transparente, mais les chercheurs de l'Institute for public policy research sont aussi nuls que moi en foot : Drogba joue à Chelsea, pas à Arnesal ! Leurs conclusions sont sans appel :

« Un seuil de 40 000 semble impossible à respecter dans les circonstances actuelles, sans menacer à la fois les performances économiques et le droit des citoyens britanniques ou des immigrés établis de vivre avec leur famille. »

La hantise des 70 millions

Pourquoi David Cameron s'entête-t-il à vouloir plafonner l'immigration légale, au lieu de se contenter d'un discours musclé contre l'immigration illégale ? L'idée d'un plafond est en fait une réponse directe à une hantise démographique : au rythme actuel, le Royaume-Uni va franchir la barre des 70 millions en 2029, selon le Bureau national des statistiques (contre 62 millions aujourd'hui). Pour certains sujets de Sa Majesté, cette perspective est terrifiante. D'autant que l'accroissement prévu est largement dû à l'immigration.

La poussée xénophobe va bien au-delà des ultras du British national party, qui a réuni près d'un million de voix aux européennes de 2009. « L'immigration menace l'ADN de notre nation » déclarait sans détour George Carey, ancien archevêque de Canterbury, en janvier, en réclamant un plafonnement de l'immigration à 40 000 personnes par an. Au-delà, aura-t-on franchi le « seuil de tolérance » ?