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lundi 30 août 2010

[MADAGASCAR] L'ancien président malgache condamné aux travaux forcés (Libération)


L’ancien président malgache Marc Ravalomanana a été condamné samedi par contumace aux travaux

forcés à perpétuité dans le procès des auteurs d’une tuerie où la garde présidentielle avait

tiré sur la foule en 2009.

«M. Ravalomanana a été condamné par défaut aux travaux forcés à perpétuité pour meurtre et

complicité de meurtre,» a déclaré par téléphone Me Hanitra Razafimanantsoa, l’une des avocats

du président évincé, exilé en Afrique du Sud depuis mars 2009.

Le 7 février 2009, la garde présidentielle, dissimulée, avait tiré sans sommation sur une

foule qui se dirigeait vers le palais abritant les bureaux du président, dans le centre-ville

de la capitale, faisant au moins une trentaine de morts et plus d’une centaine de blessés.

Parmi les dix-huit autres co-accusés dans le procès, qui s’est déroulé cette semaine devant la

Cour criminelle ordinaire d’Antananarivo, quatorze ont écopé d’une peine de travaux forcés à

perpétuité.

Les accusés ont été seulement défendus par deux assesseurs, leurs avocats ayant choisi de

quitter les débats dès le début, considérant qu’il y avait «violation flagrante des droits de

la défense», selon Me Razafimanantsoa. «Les voies de recours désormais sont l’opposition et le

pourvoi en cassation, on verra ce qu’on va faire,» a annoncé l’avocate.

«Pour lui, ce n’est pas une décision sérieuse car la justice actuelle est trop

instrumentalisée par le régime en place,» a-t-elle indiquée, jugeant que «le but est de le

condamner pour qu’il ne puisse pas rentrer (à Madagascar) et se présenter aux élections

futures».

Le procès a suscité beaucoup de remous, les partisans des deux camps assistant en nombre aux

audiences.

Le 7 février 2009, Andry Rajoelina, alors maire d’Antananarivo et opposant à Marc

Ravalomanana, s’était déclaré «en charge des affaires du pays» après des semaines de

confrontation et de manifestations publiques. Il avait nommé un «Premier ministre» que des

milliers de partisans avaient voulu installer au Palais présidentiel, lieu de la fusillade.

Madagascar est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à

l’éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal

opposant Rajoelina, alors soutenu par l’armée.

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