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jeudi 30 avril 2009

[Justice] Le rappeur Kery James arrêté pour violences avec arme (Le Parisien)

EXCLUSIF. Lundi, le rappeur Kery James a fêté la sortie de son nouvel album au commissariat du XIXe arrondissement de Paris. De son vrai nom Alix Mathurin, le chanteur âgé de 31 ans a interpellé dans les locaux de la station de radio Génération FM après une bagarre avec un autre rappeur surnommé Black V.NR qui a été sérieusement blessé.

(Source : Le Parisien)


Les faits se sont déroulés en début de soirée pour des raisons qui restent encore floues. Il semblerait néanmoins que les deux hommes avaient un différend au sujet d'un contrat et que Black V.NR s'était manifesté à plusieurs reprises, notamment sur internet, pour réclamer un «tête à tête» avec Kery James. En guise de tête à tête, la bagarre a impliqué plusieurs personnes dans les locaux de la station, dont sept au total ont été mises en garde à vue.


Hier, quatre d'entre elles ont été relâchés. Mais Kery James et deux de ses amis présentés comme ses «gardes du corps» ont été déférés au parquet de Paris pour «violences avec arme». Black V.NR, la victime, ayant été frappé à l'aide d'un poing américain.
Figure du rap français, Kery James vient de sortir un nouvel album intitulé «Réel». Né en Guadeloupe, il a grandi à Orly (Val-de-Marne). L'an dernier, il avait chanté en duo avec Charles Aznavour sur son album «A l'ombre du show buziness».

[Justice] Arthur condamné en appel pour "injure publique" envers Dieudonné (Le Monde)

La cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) a condamné, jeudi 30 avril, l'animateur Arthur à 3 000 euros d'amende avec sursis pour "injure publique" envers l'humoriste Dieudonné et à lui verser un euro de dommages et intérêts. Cet arrêt confirme le jugement rendu par le tribunal correctionnel d'Aurillac, mais revoit à la baisse le montant de l'amende et des dommages et intérêts. Le 3 juillet 2008, Jacques Essebag, alias Arthur, avait été condamné en première instance à payer 4 000 euros d'amende et 1 500 euros de dommages et intérêts à Dieudonné M'Bala M'Bala. Il avait fait appel de cette décision.

(Source : Le Monde)

Interviewé sur Europe 1, Arthur avait déclaré le 29 novembre 2006 : "même les mecs du Front national ont honte que Dieudonné soit venu les voir, c'est-à-dire que même le Front national n'en veut pas, (...) c'est bien la preuve que c'est la dernière des pourritures". L'humoriste avait alors déposé plainte avec constitution de partie civile. La cour d'appel a par ailleurs rejeté "les autres demandes des parties civiles".

Dieudonné avait été condamné pour incitation à la haine raciale à 3 000 euros d'amende, en 2006 à Paris, pour avoir notamment déclaré qu'Arthur finançait l'armée israélienne "qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens".

mardi 28 avril 2009

[Société] Exclusif : les Français favorables aux statistiques ethniques (France Info)


De l’extrême-gauche à la droite, les Français sont très majoritairement favorables à la mise en place de statistiques ethniques. Résultat d’une enquête CSA pour le Conseil représentatif des associations noires (CRAN), dont France Info s’est procuré les chiffres les plus marquants…

(Source : France Info)

Alors que le débat fait rage et que la classe politique n’arrive pas à se positionner, près des deux tiers des Français (63%) approuveraient la mise en place de statistiques ethniques. Et le "oui" est majoritaire de l’extrême-gauche à l’UMP, souligne le CRAN qui publiera dans la journée l’intégralité de cette enquête réalisée par l’institut CSA. Le CRAN qui, par la voix de son président Patrick Lozès, soutient la mise en place de ces statistiques ethniques, ou plus exactement "statistiques de la diversité".


Patrick Lozès, président du CRAN (0'51")

samedi 25 avril 2009

[Mémoire] Un timbre Aimé Césaire (20 minutes)

Aimé Césaire, 94 ans, chantre de la "Négritude", est décédé jeudi matin au CHU de Fort-de-France. Durée 20s

HOMMAGE - Deux millions seront mis en vente à partir du 21 avril...

(Source : 20 minutes)

Deux millions de timbres à l'effigie du poète et homme politique martiniquais Aimé Césaire (1913-2008) seront édités à l'occasion du premier anniversaire de sa mort, le 17 avril 2008. Ces timbres seront disponibles dès le 21 avril en France, dont 150.000 en Martinique, a annoncé vendredi Françoise Eslinger, directrice de Philaposte.

Vendredi, 5.000 timbres Césaire ont été vendus en avant-première au secrétariat d'Etat à l'outre-mer à Paris, selon la direction de la poste outre-mer, qui s'attend à ce que les deux millions de vignettes soient vendues en un mois.

Parmi les personnalités politiques françaises décédées, seuls Charles de Gaulle et François Mitterrand avaient fait l'objet d'un hommage similaire, un an après leur mort, selon la Poste.

Des timbres avaient également été édités en 2002 et 2004 pour Louis Delgrès (1766-1802), défenseur de l'abolition de l'esclavage, et Félix Eboué, administrateur des colonies, (1884-1944), et premier résistant de la France d'Outre-mer entré au Panthéon, mais bien après leurs décès.

D'autres vignettes ont célébré la culture antillaise, représentant les coiffes en madras en 2004, la canne à sucre en 2005 et le carnaval en 2006.

[Mémoire] Marcel Dorigny, historien "L'esclavage, une histoire qui concerne la nation entière" (Le Monde)

Marcel Dorigny est enseignant-chercheur en histoire à l'université Paris-VIII. Il est directeur de la revue Dix-Huitième Siècle et président de l'Association pour l'étude de la colonisation européenne, 1750-1850.

(Source : Le Monde)

La Journée nationale de la mémoire de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions, qu'on va célébrer pour la quatrième fois le 10 mai, ne fait toujours pas l'unanimité. Pourquoi n'avoir pas choisi la date du décret d'abolition, le 27 avril ?

Le 27 avril 1848 est la date de la signature, par Victor Schoelcher, du décret d'abolition de l'esclavage. La loi Taubira de 2001, qui prévoit une journée nationale de la mémoire de l'esclavage, a institué un comité, dont je faisais partie, nommé pour cinq ans et mis en place en 2004, qui devait faire des propositions, notamment sur le choix d'une date métropolitaine - car, dans chaque département d'outre-mer, il y a déjà, depuis 1983, un jour férié. Les débats pour parvenir à une date de commémoration ont duré dix-huit mois. Le 27 avril a été l'une des premières propositions. Je suis de ceux qui ont émis des réserves. Car, depuis quelques années, il y a dans les mouvements associatifs antillais - à tort ou à raison, la réalité historique étant très complexe - un rejet de l'idée que l'abolition a été octroyée depuis Paris par un "grand Blanc". On estime désormais que la liberté a été imposée à la métropole par les esclaves, alors que pendant longtemps, il y a eu, au contraire, un véritable culte de la personnalité de Schoelcher, qui a produit ce retour de bâton. Quoi qu'il en soit, la date du 27 avril aurait suscité des réactions négatives.

Personnellement, j'étais favorable au 4 février, date de la première abolition, en 1794. C'était la convergence entre la lutte des victimes et la légalité républicaine. On m'a opposé qu'elle n'avait duré que huit ans puisque Napoléon a rétabli l'esclavage en 1802. On s'est finalement arrêté sur le 10 mai, jour où, en 2001, le Sénat a voté, après l'Assemblée nationale, la loi Taubira à l'unanimité.

Qu'avez-vous pensé du rapport d'André Kaspi déplorant la multiplication des dates commémoratives ?

Comment un historien peut-il penser qu'il est possible d'arrêter le temps ? André Kaspi préconisait de ne garder que trois dates commémoratives, le 8 Mai, le 14 Juillet et le 11 Novembre. Et, surtout, il estimait que les autres dates étaient locales ou communautaires, ce qui est choquant, appliqué à l'esclavage, car cette longue histoire concerne la nation entière.

En 2004, dans son livre "Les Traites négrières, essai d'histoire globale", qui a suscité la polémique, Olivier Pétré-Grenouilleau disait qu'il voulait libérer la mémoire des ravages des "on dit" et des "je crois". Y est-on parvenu ?

J'ai commencé à travailler sur cette question il y a plus de vingt ans. Mais ce fut le bicentenaire de la Révolution, en 1989, qui l'a mise pour moi au premier plan. Les précédentes célébrations de la Révolution (1889 et 1939) avaient écarté la question coloniale. En 1989, tout cela est remonté à la surface : la Révolution française a proclamé les Droits de l'homme dès août 1789, mais n'a pas aboli immédiatement l'esclavage. Il fallait expliquer la contradiction. C'est le livre d'Yves Benot, en 1987, La Révolution française et la fin des colonies, qui a marqué un tournant.

Pour ce qui concerne Pétré-Grenouilleau, j'ai avec lui certaines divergences qui n'ont rien à voir avec la procédure judiciaire pour négation de crime contre l'humanité, lancée principalement par Patrick Karam, alors président d'un "collectif ultramarin" et aujourd'hui délégué du premier ministre pour l'outre-mer. Cette accusation portait sur un plan qui n'est pas historique. Mes divergences relèvent de la légitime controverse historique, notamment sur la manière dont la synthèse proposée revient à mettre les trois traites négrières -intra-africaine, orientale et coloniale européenne- sur le même plan alors que leurs durées et leurs conséquences ne sont pas de même nature. Des divergences portent également sur "l'argent de la traite", dont le rôle me semble sous-estimé.

Beaucoup affirment que cette question de l'esclavage ne parvient toujours pas à être un objet d'histoire comme les autres.

Je ne sais si l'on peut utiliser l'expression "un objet d'histoire comme les autres", car, pour cela, il faudrait admettre qu'il y a des objets historiques froids, ce qui n'est pas fréquent... Que l'on songe à la collaboration sous Vichy, à l'affaire Dreyfus, au massacre de la Saint-Barthélemy... Mais il est vrai qu'il est assez rare qu'une question d'histoire dégénère au point de susciter une action en justice. Il faut préciser qu'on était en 2005, une année où la politique a beaucoup secoué le milieu des historiens en raison de la polémique sur la loi préconisant de reconnaître "les aspects positifs de la colonisation française".

Vous dites vous-même que l'histoire de l'esclavage est peu connue, en quelque sorte un angle mort de l'histoire...

Il y a un paradoxe. Elle est peu connue du grand public et a été longtemps peu enseignée. Toutefois, la recherche savante est très importante. Si on se limite à la traite, un colloque qui a fait date s'est tenu en France, à Nantes, dès 1985. Ensuite, il y eut les commémorations de la première abolition de l'esclavage, en 1994, dans le sillage du bicentenaire de 1789 ; surtout, il y eut le grand mouvement qui a marqué l'année 1998, cent cinquantième anniversaire de l'abolition définitive décrétée en 1848. Un constat s'impose aujourd'hui : la transmission entre recherche et "grand public" se fait de mieux en mieux. On note des changements dans les manuels scolaires et dans les directives de l'Education nationale. Le comité institué par la loi Taubira avait fait valoir dans son rapport au premier ministre d'avril 2005 les retards de l'enseignement et, surtout, de la recherche institutionnelle. Par exemple, en 2002, lorsque nous avions organisé, notamment avec Yves Benot, un colloque sur le rétablissement de l'esclavage par Napoléon et la naissance d'Haïti, le CNRS, auquel nous demandions une aide, nous avait répondu que ce sujet n'était pas une priorité. Les choses ont beaucoup évolué.

Que pensez-vous de cette phrase de la romancière américaine Toni Morrison, Prix Nobel 1993 : "L'esclavage a coupé le monde en deux. Il a transformé les Européens, il les a fait des maîtres d'esclaves. Il les a rendus fous" ?

C'est une vision d'aujourd'hui. Il faut rappeler que l'esclavage a été une pratique universelle, qui n'a pas été inventée par les Européens en 1492. Il y a eu des esclaves bien avant et il y en a encore aujourd'hui. Mais de quand date la mauvaise conscience de posséder des esclaves ? Je ne cherche pas à sauver l'Europe à tout prix, mais force est de constater qu'elle date de la Renaissance et de l'humanisme européen, dans la seconde moitié du XVIe siècle, chez Montaigne par exemple. La phase d'intensité maximale de la traite négrière, entre 1730 et 1830, vit l'essor de l'anti-esclavagisme, construit sur une solide argumentation à la fois théologique, morale, philosophique et économique. Dès lors, le seul argument en défense utilisé peut se résumer ainsi : certes, c'est barbare, mais on en a besoin si l'on veut du sucre, du café, des colonies riches, une balance commerciale excédentaire... Au début du XIXe siècle, la traite fut mise hors la loi, mais l'esclavage résista encore plusieurs décennies, jusqu'en 1865 aux Etats-Unis, et même 1888 au Brésil. Toutefois, la marche vers l'abolition était lancée.


Photos Richard Dumas/Vu

pour "Le Monde"

"Les Traites négrières coloniales.

Histoire d'un crime",

sous la direction de Marcel Dorigny et Max-Jean Zins, présentation de Daniel Voguet. Ed. Cercle d'art, avec l'Association des descendants d'esclaves noirs et de leurs amis et la Caisse centrale des activités sociales du personnel des industries électrique et gazière, 256 p., 130 documents en couleurs, 35 € jusqu'au 30 septembre, 50 € ensuite (en librairies le 30 avril).

A lire :


Propos recueillis par Josyane Savigneau

vendredi 24 avril 2009

[Economie] Air Sénégal International cloué au sol (Le Monde)

La compagnie aérienne Air Sénégal International a arrêté tous ses vols, vendredi 24 avril. La compagnie détenue à 51 % par Royal Air Maroc et à 49 % par l'Etat sénégalais a dû "cesser d'opérer", indique Royal Air Maroc (RAM). Cet arrêt est dû à un contentieux entre les deux actionnaires de la compagnie.
(Source : Le Monde)

"Depuis plusieurs semaines, Royal Air Maroc n'a cessé d'alerter ses co-actionnaires sénégalais sur les risques d'arrêt des activités d'Air Sénégal International", indique le communiqué de la RAM. La partie marocaine accuse le Sénégal de mauvaise gestion : "Cette fin d'exploitation est la conséquence inévitable de la situation créée par la partie sénégalaise qui a pris, malgré les multiples mises en garde de Royal Air Maroc, des décisions qui ont nui à l'existence même de sa compagnie nationale." Tous les vols de la compagnie sont annulés.

Royal Air Maroc et l'Etat du Sénégal sont en conflit ouvert depuis près de deux ans sur la gestion de leur filiale commune Air Sénégal International, qui a été créée à la fin de l'année 2000. La crise s'est aggravée début avril à la suite d'une décision d'un tribunal sénégalais interdisant à Royal Air Maroc de se retirer de la gestion d'Air Sénégal. La RAM avait fait appel. Air Sénégal était la plus importante compagnie aérienne d'Afrique de l'Ouest.

jeudi 23 avril 2009

[Société] Toni Morrison: "En France, on ne m'aurait jamais donné un job" (L'Express)

Toni Morrison, prix Nobel de littérature en 1993 et lauréate du Pulitzer, sort Un Don, son nouveau romain sur l'Amérique du XVIIe siècle. Femme noire de 78 ans, elle est aujourd'hui considéré comme un modèle de société. Rencontre.

(Source : L'Express)

Il y a bien le portier stylé et la voûte de cathédrale à l'entrée de son immeuble new-yorkais, mais Toni Morrison vous accueille simplement dans un petit appartement chaleureux, un nid d'écrivain sous une verrière, dans les combles de sa réussité. Le Prix Nobel de littérature 1993, la lauréate du Pulitzer traduite en 50 langues, la prof révérée de l'université de Princeton, la femme noire érigée en matriarche de l'écriture américaine besogne toujours, à 78 ans, sur son établi de romancière: une bonne grosse table de salon où, dès 4 heures, l'artisane cisèle sa prose lyrique dans la mémoire noire, et la morale universelle. Un don, son dernier et neuvième roman, publié chez Bourgois, nous plonge dans l'Amérique oubliée du xviie siècle, encore dénuée de dogmes racistes. Son prochain roman traitera des années 1950, année de tous les dangers. Rencontre, au son de sa voix suave et de ses rires espiègles.

Nous entrons peut-être, depuis l'élection de Barack Obama, dans l'ère postraciale. Est-ce pour cette raison que vous campez votre dernier livre au xviie siècle, une époque où les distinctions de races importaient moins que celles des classes sociales?

Non, j'ai commencé à écrire ce livre bien avant l'élection d'Obama. Je cherchais à dissocier racisme et esclavage et à revenir vers un temps où la servitude, sur ce continent, était semblable à celle qui existait, ou avait existé, ailleurs, à Rome, Athènes ou en Egypte - je ne connais aucun royaume, aucun empire, qui n'ait été fondé sur les esclaves, quels que fussent leurs noms - serfs, peones, serviteurs des colonies, peu importe. D'où le choix de cette Amérique du xviie siècle, qui est en outre une terre vierge du point de vue romanesque, une véritable épopée pionnière qui n'a été abordée que par les historiens ou dans les récits romantiques de Fenimore Cooper et Nathaniel Hawthorne. Cette Amérique, donc, comptait des quantités d'esclaves blancs, les indentured servants, au statut temporaire, dont ils pouvaient en principe se libérer après avoir payé une dette. En fait, cette libération était souvent repoussée, et leur captivité s'éternisait.

Florens, votre héroïne, est, en quelque sorte, une esclave sans race...

Oui, j'ai imaginé le cheminement de cette jeune fille innocente, vulnérable, incertaine sur sa propre valeur, non pas à cause de son statut d'esclave, mais parce que sa mère l'a donnée à un inconnu dans l'espoir de lui garantir une vie meilleure. Longtemps, elle ne s'interroge pas sur son rang social de captive. Elle ne découvre la haine de soi et le fardeau de sa couleur de peau que lorsque les puritains la rejettent, pour des raisons non raciales, d'ailleurs, mais théologiques, car elle leur évoque "Satan, l'homme noir".

Comment le racisme est-il né?

On a institutionnalisé la race pour des raisons de profit et de pouvoir, au point d'en faire un élément de la loi, et non plus de la coutume, afin de rompre tous liens entre les Blancs pauvres et les Noirs pauvres. On a divisé pour régner. Les pires ennemis des propriétaires terriens sont alors les "sans-terre", de toutes couleurs. Serviteurs blancs, Blancs libres, Indiens et Noirs travaillent côte à côte dans les plantations et se soulèvent ensemble contre l'élite, en renversant, par exemple, le gouverneur de Virginie. Tous ont été vaincus puis pendus. C'est à cette époque que sont apparues les premières lois autorisant les Blancs à tuer ou à mutiler les Noirs, sans même avoir à le justifier. Pour ramener l'ordre, on a ainsi offert aux petits Blancs une parcelle de pouvoir, l'illusion d'une supériorité. La nouveauté, le fait singulier, dans l'histoire de notre pays, est bien là, dans ce racisme, cette hiérarchie entre les races. Qui n'ont rien de naturel, ne reflètent aucun lien culturel. C'est une construction intellectuelle qui s'enseigne et s'acquiert. Si peu instinctive qu'un enfant ne peut la comprendre d'emblée.

L'écrivain Toni Morrison en 2007.

REUTERS/Lucas Jackson

L'écrivain Toni Morrison en 2007.

Vous vous situez au-dessus des considérations raciales, mais vous avez été élevée par un père très hostile aux Blancs.

C'est vrai. Pendant la guerre, faute de main-d'oeuvre blanche, les Noirs, les femmes, toutes les minorités ont accédé à de bons jobs syndiqués. Mon père travaillait donc avec des Blancs dans les aciéries, puis comme soudeur dans les chantiers navals, mais il ne les laissait pas entrer chez lui.

Pourquoi?

Parce qu'il les haïssait, pardi! Il avait des réactions viscérales. Avant de quitter la Géorgie, à l'âge de 14 ans, mon père avait déjà vu deux hommes se faire lyncher dans sa rue. Tout simplement parce que des Blancs voulaient leurs terrains. Beaucoup de lynchages n'étaient que des prétextes à des transferts de propriété. Dans l'Ohio, nous ne vivions pas dans un quartier noir, car il n'en existait pas: à l'époque, dans la région de Cleveland, il devait y avoir 12% de Noirs et, d'une certaine manière, notre monde ressemblait à celui que je décris dans mon roman, un monde d'immigrants, polonais, italiens, grecs, mexicains, tous pauvres, où les relations de voisinage étaient conviviales. Je revois encore ma mère apprendre des recettes de cuisine auprès de femmes hongroises... Elle me disait qu'elle jugeait les gens un par un, et ne raisonnait pas en termes de groupes.

Votre mère, elle, n'avait pas connu ces violences?

Ma mère n'était qu'une petite fille quand elle vivait dans le Sud. Mais elle a quitté l'Alabama, avec toute sa famille, le jour où sa propre mère s'est rendu compte que sa fille avait atteint l'âge... critique, et que les garçons blancs commençaient à tourner autour de la maison. Elle a fait les valises et embarqué sept enfants dans le train, après avoir envoyé une lettre à son mari, qui gagnait sa vie en jouant du violon dans la rue à Birmingham, pour lui dire de les rejoindre. Reste que les Noirs vivaient quotidiennement dans la crainte. Pour mon père, c'était la peur permanente d'être lynché. Pour les femmes, c'était cette familiarité presque intime avec l'idée du viol. Je vous rappelle qu'ils n'avaient pas droit à la parole devant la justice, qu'il leur était impossible de dénoncer leur agresseur. Au vu de tout cela, de ces peurs, de ces violences, de ces dépossessions, quoi qu'on puisse penser sur l'attitude de mon père, je peux vous assurer que les Noirs américains pardonnent plutôt facilement...

Avez-vous été impliquée dans le mouvement des droits civiques des années 1950-1960?

J'ai assisté aux débuts de la lutte, quand j'ai commencé à enseigner. Et j'ai vu, l'été 1964, nombre de mes élèves, comme le célèbre militant Stokely Carmichael, partir dans le Sud pour inscrire les Noirs sur les listes électorales. C'est cette même année 1964 que je suis entrée dans l'édition, avec l'idée qu'il fallait préserver une mémoire écrite de l'événement, aller chercher des témoins que les agents littéraires auraient négligés. D'où les livres d'Angela Davis, puis de Mohammed Ali, que j'ai publiés. Pour la fiction, j'ai souhaité donner la parole à des auteurs noirs, comme Huey Newton ou le formidable poète Henry Dumas. Mon but était d'offrir à la littérature noire le même cheminement que celui du jazz : une musique conçue à l'usage d'un public noir exigeant, qui a franchi les limites d'une culture pour se répandre dans le plus large monde. C'est le cas de mes propres ouvrages. Ils traitent de la culture noire, mais n'ont jamais été destinés aux seuls Afro-Américains. Il faut savoir dépasser le "A bas les Blancs!"... Même le « Black is beautiful » me semble barbant...

Vous avez pourtant écrit, en 1970, un beau livre sur l'identité noire,The Bluest Eye (L'OEil le plus bleu)...

En effet, le personnage de ce roman est une petite fille noire qui veut des yeux bleus et en vient à douter de l'existence de Dieu parce qu'il n'a pas exaucé cette prière. Je me suis inspirée d'une camarade de classe de mon enfance. Mon dessein était de rappeler qu'avant la grande et récente affirmation identitaire du "Black is beautiful", nous avions nourri pendant des générations des complexes sur notre aspect physique. Le livre a été mal reçu par beaucoup de critiques noirs. D'autres m'ont confié que j'avais vu juste, tout en me reprochant d'avoir exhibé une vulnérabilité secrète aux yeux des Blancs.

C'est un peu ce qui s'est produit dans les années 1990, quand les femmes noires ont commencé à parler du machisme des hommes noirs...

La même chose! Du genre : "Les Blancs n'ont pas à le savoir!" Mais devais-je, pour cela, m'interdire d'écrire? Tous les auteurs noirs, Ralph Ellison, Richard Wright, James Baldwin, savaient bien, lorsqu'ils évoquaient leur communauté, que l'homme blanc, aussi, lisait par-dessus leur épaule. Voilà pourquoi leur écriture semble parfois expurgée, autocensurée. Le drame de l'homme noir, c'est qu'il n'a jamais été en mesure de défendre sa femme, sous peine de lynchage ou de répression. D'où cette férocité, d'où aussi, parfois, ce mépris pour la femme elle-même.

Toni Morrison: "En France, on ne m'aurait jamais donné un job"

N.Pool/Reuters

Que pensez-vous de l'adulation pour Michelle Obama, la mère noire exemplaire, issue d'un foyer noir exemplaire...

Elle provient en partie des clichés blancs sur les familles noires, réputées dysfonctionnelles. Malgré son éducation exceptionnelle, Michelle Obama est une femme noire normale. J'insiste : normale. Le parcours de sa famille, montée de Caroline du Nord vers Chicago en quête de travail et de promotion, l'emploi de son père dans une chaufferie, sa vie de quartier, leur façon de vivre ensemble... Tout cela tient du foyer noir typique. D'ailleurs, Barack Obama, élevé dans un monde si différent, a été vite subjugué par l'univers de Michelle.

A l'homme noir Barack Obama vous préfériez, au début, la femme blanche Hillary.

Quel dilemme, quelle culpabilité ont suscité ces élections primaires! J'ai une admiration sans bornes pour Hillary Clinton, pour son intelligence, mais j'ai lu le livre d'Obama, Les Rêves de mon père, et là... C'est un ouvrage incroyable venant d'un homme politique. Cette capacité d'introspection, ce talent pour les scènes et les dialogues sont proprement exceptionnels. Un jour, il m'a appelée, pour me demander de le soutenir publiquement pendant sa campagne des primaires. Au téléphone, il m'a d'abord dit tout le bien qu'il pensait de mon livre Song of Salomon(Le Chant de Salomon), ce qui n'était pas une mauvaise entrée en matière, puis nous avons parlé de son ouvrage. Mais j'ai tout de même refusé de m'engager officiellement. Bientôt, j'ai reçu des coups de fil de gens influents, souvent blancs et riches, insistant pour que je revienne sur ma décision. J'ai continué à suivre sa campagne, je le trouvais élégant, calme, "cool" - mais il y a aussi de l'acier dans cet homme. Sa parole avait du sens quand il évoquait la corruption, le terrible drame de l'assurance santé et les défis à relever dans un pays en péril. Alors, j'ai fini par lui adresser une lettre publique de soutien, où j'assurais que j'attachais de l'importance non à sa couleur, mais à son intelligence, à sa sagesse.

Etes-vous d'accord lorsqu'il affirme : "Mon histoire n'aurait été possible dans aucun autre pays"?

Oui. C'est vrai. Nulle part ailleurs un homme ne pourrait ainsi sortir du néant pour accéder aux plus hautes fonctions. Je ne dis pas que le racisme est mort, dans ce pays. Loin de là. Il est toujours le mot d'ordre d'une minorité vivace, mais nous avons indéniablement passé un cap. Et je suis persuadé que chez vous, en France, tout Prix Nobel et professeur titulaire à Princeton que je suis, on ne m'aurait jamais donné un job. Si, si! J'en suis convaincue... Un citoyen issu d'une minorité européenne peut peut-être être élu au Parlement de votre pays, mais pas en devenir le président.

Vous voyez-vous comme un modèle pour la société?

L'important est d'abord d'offrir aux lecteurs quelque chose qui mérite d'être lu. Si j'ai reçu un très grand prix, c'est parce que j'écris bien. Depuis lors, des écrivains hispaniques, asiatiques, noirs écrivent "furieusement", jour et nuit. J'ai ouvert une porte qui ne se refermera pas, et j'en suis très fière.

[Politique] Les états généraux de l'outre-mer vont-ils vraiment servir à quelque chose? (20 minutes)

DOM - Le gouvernement a officiellement lancé l'événement, qui connaît déjà des ratés et part dans le brouillard...

(Source : 20 minutes)

Décrétés mi-février par Nicolas Sarkozy en pleine crise antillaise, les états généraux de l'outre-mer ont été officiellement lancés ce mercredi par le gouvernement. Un événement qui «n'a jamais eu lieu», selon Michèle Alliot-Marie. Et qui pourrait même ne pas vraiment avoir lieu, puisque les collectifs ultramarins ayant mené les grèves générales les boycottent. Yves Jego (G) et le délégué général à l'Outre-Mer Richard Samuel (C), le 24 mars 2009, à Fort-de-France
Yves Jego (G) et le délégué général à l'Outre-Mer Richard Samuel (C), le 24 mars 2009, à Fort-de-France/Patrice Coppee AFP

Un démarrage poussif

Une absence dont s'est émue la ministre. «Je ne peux que m'étonner de voir certains prétendre qu'il y aurait déjà des décisions terminales prises. C'est une preuve de mauvaise foi», a-t-elle lancé à l'adresse d'Elie Domota. «Tout est déjà décidé», avait réaffirmé la veille le leader du LKP, jugeant que «les états généraux sont une stratégie de Sarkozy pour mettre en selle l'UMP en vue des élections régionales».

Conséquence directe de ce refus: les premiers ateliers locaux débutés le 14 avril en Guadeloupe ont connu une participation très limitée. Le calendrier a par ailleurs été plusieurs fois modifié, entraînant un retard qui a fait admettre à Yves Jégo que les états généraux démarraient «avec un moteur diesel».

Le flou du calendrier

Le secrétaire d'Etat à l'outre-mer s'est repris ce mercredi, en déclarant à l'issue du Conseil des ministres: «Il y a plus de 300 personnes qui sont déjà dans les ateliers, il y aura des centaines de réunions, on attend des milliers de contributions, il ne faut pas résumer les Etats généraux à une seule personne.»

Le flou persiste en revanche quant à la visite de Nicolas Sarkozy outre-mer. «La date n'est pas précisée», a éludé Luc Chatel. Seul indice, concédé par le porte-parole du gouvernement: le déplacement s'effectuera dans le calendrier «qui démarre maintenant et qui s'étale jusqu'à la fin du mois de juillet». Une chose est sûre: il n'était pas sur place pour le lancement de l'événement, comme prévu initialement.
J.M. avec agence

mercredi 22 avril 2009

[Média] Hersant va céder le "Journal de l'île de La Réunion" à un entrepreneur local (Le Monde)


Le Groupe Hersant Média s'apprête à céder le Journal de l'île de La Réunion (JIR), deuxième quotidien du département d'outre-mer. Des discussions engagées depuis plusieurs mois devraient aboutir à la vente d'au moins 50 % des parts sociales à un entrepreneur local, Abdul Cadjee.

(Source : Le Monde)

Cet ex-chauffeur de taxi devenu millionnaire a bâti sa fortune dans les concessions automobiles, avant de se diversifier dans divers secteurs, dont l'immobilier. Il appartient à la communauté des Réunionnais musulmans d'origine indienne, qu'on surnomme familièrement en créole les "zarabes" bien qu'ils ne soient pas originaires du monde arabe. Cet autodidacte s'est rendu célèbre dans l'île par un certain nombre de coups, comme l'invitation de Zinédine Zidane à La Réunion en 2004 pour inaugurer son hôtel Le Concorde.

FAITS DIVERS SORDIDES

Pour M. Cadjee, "il s'agit d'un projet intelligent et cohérent, qui pourrait se traduire progressivement par un rachat total du capital". "Je suis un chef d'entreprise local, j'aime les défis et j'ai un fils qui s'intéresse à la presse", explique-t-il pour justifier l'opération.

La Réunion compte trois quotidiens, ce qui constitue un record pour un département français. Le JIR ne vient qu'en deuxième position derrière Le Quotidien, journal de gauche créé en 1976, dont les ventes se situent entre 30 000 et 40 000 exemplaires. L'île compte aussi le quotidien Témoignages, l'organe officiel du Parti communiste réunionnais de Paul Vergès, le président du conseil régional.

Le JIR, qui se situe à droite de l'échiquier politique local, a longtemps été dirigé par un ex-journaliste de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, Jacques Tillier. Celui-ci a été nommé en 2008 PDG de L'Union à Reims, autre propriété du Groupe Hersant. Le JIR s'est fait une spécialité des faits divers sordides et des "unes" racoleuses. En 2007, il avait publié sous le titre "le palais du sexe" les confessions d'un juge au tribunal de grande instance de Saint-Pierre, qui racontait ses frasques sexuelles au bureau avec des mères de prévenus...

Pour Hersant, la vente du JIR marque un recentrage sur la métropole. L'ex-groupe France-Antilles est traditionnellement très présent en outre-mer. Cependant, La Réunion est la seule collectivité d'outre-mer dans laquelle son titre n'est pas en position de leader. Des tentatives de pourparlers entre le JIR et Le Quotidien n'ont semble-t-il pas abouti. Groupe Hersant Média doit aussi digérer des acquisitions récentes : celle du groupe de presse gratuite Comareg en 2003 et celle, plus récente, de La Provence et de Nice-Matin.


Xavier Ternisien

mardi 21 avril 2009

[Justice] Eric Zemmour porte plainte contre le rappeur Youssoupha pour menace (Le Monde)

Eric Zemmour contre-attaque. Le journaliste a porté plainte contre le rappeur Youssoupha, qui appelait dans une de ses chansons, "A force de le dire", diffusée sur Internet, à le faire "taire". Eric Zemmour a déposé une plainte le 25 mars pour "menaces de crimes et injure publique" contre le rappeur. Mais, selon une source judiciaire, aucune enquête n'a encore été ouverte mardi

(Source : Le Monde)


Dans sa chanson A force de le dire, mise en ligne en mars, le rappeur chantait : "A force de juger nos gueules, les gens le savent, qu'à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit qu'c'est nous, j'mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d'Eric Zemmour".
Dans une tribune parue dans Le Monde, le rappeur s'est défendu d'avoir menacé le journaliste, dénonçant une nouvelle fois, le "fantasme d'un rappeur-gangster-tueur". "'Le faire taire' il faut l'entendre dans le sens le plus élémentaire : le remettre à sa place, le mettre face à ses contradictions", a-t-il écrit à propos du journaliste. L'avocat d'Eric Zemmour, Me Olivier Pardo, n'était pas joignable dans l'immédiat.

[Société] La justice sénégalaise annule la condamnation de neuf homosexuels (La Croix / Afp)


La cour d'appel de Dakar a annulé lundi 20 avril la condamnation de neuf Sénégalais à huit ans de prison ferme pour homosexualité, et a ordonné leur remise en liberté

Ils avaient été condamnés le 7 janvier pour "acte impudique et contre nature et association de malfaiteurs" après avoir été arrêtés en décembre, dans un logement privé à Mbao, à la périphérie de Dakar.
(Source : La Croix / Afp)

La cour d'appel annule "le procès verbal d'enquête et la procédure subséquente, ordonne la main levée des mandats de dépôt", a déclaré son président, Bara Niang, en audience publique. Les neuf jeunes hommes, tous âgés de moins de 30 ans, devaient être remis en liberté dans la journée.

Décriminaliser l'homosexualité

Au Sénégal, l'homosexualité est interdite et passible d'une peine d'un à cinq ans d'emprisonnement. Déniée, elle est réduite à la clandestinité, dans ce pays ouest-africain essentiellement musulman. La peine avait été alourdie en raison de la condamnation pour association de malfaiteurs.

Des organisations de défense des droits humains et de lutte contre le sida, dont Amnesty, Aides et la FIDH, avaient "exhorté" les autorités sénégalaises à décriminaliser l'homosexualité. Le président français Nicolas Sarkozy avait notamment exprimé, après la condamnation des neuf hommes, son "émotion" et sa "préoccupation".

L'avocat général avait souligné le 6 avril qu'il ne s'opposait pas à l'annulation des actes juridiques pour vices de procédure. Le pool d'avocats de la défense avait soulevé de nombreuses exceptions de nullité. Ils avaient vivement contesté le procès-verbal établi par les policiers et notamment fait valoir qu'il n'y avait pas flagrant délit.

"L'affaire était partie d'une dénonciation anonyme par téléphone. La police avait alors fait une descente en pleine nuit dans un appartement privé, et le principal accusé, dirigeant d'une association de lutte contre le sida, était allé ouvrir", a relaté l'un des avocats, Me Issa Diop.

"Il a été avancé que ces hommes avaient été trouvés en pleins ébats, mais c'est faux. La police a saisi des objets et des téléphones portables avec des photos, et s'est basée sur cela pour monter un dossier", a ajouté l'avocat. Selon la défense, certains hommes ont cependant assumé, au cours du procès, être homosexuels.

Insultés et menacés

D'abord écroués à la maison centrale de Rebeuss à Dakar, les neuf condamnés y avaient été "constamment insultés et menacés" selon la défense, avant d'être transférés "pour raisons de sécurité" à la prison dite du camp central.

En première instance, le parquet avait requis cinq ans d'emprisonnement à leur encontre, mais les prévenus avaient écopé d'une peine bien plus lourde : huit ans de prison ferme et 500 000 francs CFA (760 euros) d'amende chacun.
AFP

lundi 20 avril 2009

Kouchner : Rama Yade doit «faire attention»

Le ministre des Affaires étrangères a mis sa secrétaire d'Etat en garde contre les risques d'une popularité qui «attire plus d'inimitiés que de succès».

(Source : Le Figaro)

Bernard Kouchner.
Bernard Kouchner. Crédits photo : Le Figaro

Invité à commenter les sondages de popularité, Bernard Kouchner a constaté dimanche sur Canal + qu'il était «de nouveau en tête» avec Rama Yade, secrétaire d'État aux Droits de l'homme. «Très bien pour Rama, bravo pour Rama, mais franchement cela nous attire plus d'inimitiés et de dégâts que de succès, a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Tout le monde est jaloux,il faut qu'elle fasse attention.» Bernard Kouchner a affirmé que Rama Yade l'«émeut» par ses convictions, mais l'hôte du Quai d'Orsay a maintenu sa position sur l'erreur que représente, selon lui, l'existence d'un secrétariat aux Droits de l'homme. «L'erreur c'était de ne pas savoir qu'elle était en querelle avec le président de la République» au moment où il avait émis ce commentaire, a ajouté Bernard Kouchner. «Il faut avoir à cœur les droits de l'homme en permanence, les appliquer en permanence mais il ne faut pas les représenter, sinon on démissionne tous les jours», a-t-il poursuivi.

[Société] Délinquance dans les DOM: "Une culture de la transgression" (L'Express)

Le Figaro publie ce vendredi une carte de la délinquance pour l'année 2008. Parmi les dix départements les plus touchés figurent la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique. LEXPRESS.fr a demandé à Victorin Lurel, président du conseil régional de Guadeloupe, de commenter ces chiffres.

(Source : L'Express)

A quoi attribuez-vous ce mauvais classement de la Guadeloupe en termes de délinquance?

Il y a plusieurs raisons. La première c'est la question essentielle et primordiale du maintien de l'ordre. Depuis la colonisation, nous n'avons jamais réussi à installer une "normalité". Il y a un déficit d'encadrement policier en Guadeloupe, qui ne compte que 140 policiers.

Ce problème du maintien de l'ordre s'explique aussi sociologiquement. Au sein des familles, le père a longtemps été absent, cantonné au rôle de géniteur incapable de se marier ou d'entretenir une famille. Cette absence a provoqué une déficience de l'autorité paternelle. Aujourd'hui, même si le standard de la famille nucléaire est installé, on reste dans une vision de la famille matri-focale, voire matri-linéaire.

Enfin la question des drogues est également à prendre en compte, c'est un lieu de trafic et donc un lieu d'addictions. Cependant, ces caractéristiques ne doivent pas valoir excuse.

Les chiffres sont particulièrement frappants en ce qui concerne les menaces et les violences sexuelles. Comment l'expliquez-vous?

Tout d'abord, il n'y a pas assez de communication publique ni de réelle politique familiale. Ensuite, on constate une faiblesse du lien social: on ne dialogue pas, on conquiert, et ce souvent par la violence. Cette conquête touche aussi bien la loi que les femmes. La drogue aussi plonge certains jeunes dans un état de déshérence qui aggrave les choses.

Il y a une culture de la transgression qui remonte à la société esclavagiste. La loi est toujours perçue comme répressive ou comme obstacle à la liberté. L'affranchissement passe donc par la transgression de la loi et ça, l'Etat n'en a pas pris conscience. Le fait que tout le monde se connaisse pousse également les gens à croire qu'on peut contourner la loi. La norme a du mal à rentrer dans toutes les têtes. Je le répète, ce fond culturel explique mais ne justifie pas.

Ces données de 2008 annonçaient-elles les violences qui ont eu lieu en février dernier?

Il y a un terreau favorable à la violence, le taux de chômage est élevé mais on ne peut pas dire que ce soit directement lié. Il faut prendre aussi en considération un patronat archaïque qui n'a pas changé non plus.

Cela explique peut-être l'intensité des violences qui ont eu lieues à partir de la 3 ou 4e semaine du mouvement.

Comment enrayer ce phénomène de violences?

L'Etat doit être moins distant, il faut plus de moyens pour la justice et la police, de façon à améliorer le maintien de l'ordre et à stopper la circulation de la drogue. Une vraie politique familiale doit s'accompagner de campagnes de prévention et d'information sur les drogues et les violences sexuelles. Il faut mettre en place un véritable travail de thérapie sociale pour réconcilier la population avec la loi et avec l'Etat.

Je vais personnellement l'évoquer lors des Etats généraux de l'Outre-Mer. Ces chiffres sont une mauvaise publicité mais ce n'est malheureusement pas une surprise.

dimanche 19 avril 2009

[Société] Trop d'emplois fermés aux étrangers selon la Halde (Libération)

La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité recommande au gouvernement de supprimer les conditions de nationalité pour accéder à un emploi tant dans la fonction publique que dans le secteur privé.

(Source : Libération)

Mercredi 4 mars, devant le ministère de la Santé, une vingtaine de médecins étrangers en

Mercredi 4 mars, devant le ministère de la Santé, une vingtaine de médecins étrangers en colère.
(DR)

Notaire, géomètre, sage-femme, débitant de tabac ou de boisson… En France, près de 30 % des emplois, secteur public et privés confondus, sont fermés aux ressortissants étrangers, hors Union européenne.

Si la condition de nationalité peut se justifier dans certains domaines sensibles, comme la défense ou le nucléaire, dans d’autres en revanche, les restrictions à l’emploi sont perçues comme des discriminations et un frein à l’intégration.

La Halde (la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) s’est saisie du problème. Dans un avis rendu mercredi, elle recommande au gouvernement de recenser l’ensemble des emplois fermés. Car aujourd’hui, c'est le grand flou, dispositions légales et dérogations variant secteur par secteur, profession par profession.

Le dernier état des lieux remonte à mars 2000. A l’époque, le Groupe d’étude sur les discriminations (GED) avait estimé à 7 million -dont 5,2 millions dans le public- le nombre d’emplois interdits totalement ou partiellement à des étrangers.

Même boulot mais pas le même statut

Les différences de traitement sont criantes dans la fonction publique. Par principe, un étranger hors UE ne peut pas devenir fonctionnaire titulaire, à l’exception de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Sauf qu’en pratique, ils se retrouvent souvent à effectuer les mêmes tâches que leurs collègues français (notamment les médecins dans les hôpitaux publics) mais sous des statuts précaires «qui ne leur permettent pas d'espérer une évolution de carrière».

Dans le secteur privé, une quinzaine de professions sont soumises à une stricte condition de nationalité française (huissiers de justice, notaires, personnel navigants professionnels, directeurs de publications de presse, concessionnaires de services publics, etc.) Et 35 autres à une condition de nationalité communautaire (vétérinaires, directeurs de salles de spectacles, débits de tabac, dirigeants de régie, etc).

Enfin, les professions libérales relevant pour la plupart d'un ordre professionnel (médecins, avocats, chirurgiens-dentistes, etc.) sont également soumises à une condition de nationalité comunautaire, sauf conventions bilatérales.

Le PS veut déposer une proposition de loi

Une fois ce recensement actualisé, la Halde examinera dans un deuxième temps, au cas par cas les justifications apportées pour le maintien des conditions de nationalité.

De manière générale, la Haute autorité recommande la suppression des restrictions à l’emploi, en application de la législation européenne qui prévoit le droit à l'égalité dans l'accès à l'emploi aux résidents hors UE de longue durée (résidant légalement depuis 5 ans et de manière ininterrompue sur le territoire d'un Etat membre). A ce jour, la France n'a pas encore transposé ce principe en droit interne.

Saluant l'avis de la Halde, le groupe socialiste au Sénat envisage de «mettre en place un groupe de travail sur la question de l’accès à l’administration publique», qui «aboutira sur une proposition de loi». «Les parlementaires ne peuvent plus laisser une telle discrimination qui distingue de manière scandaleuse un ressortissant étranger européen, d’un ressortissant étranger non-communautaire!», a expliqué la sénatrice Bariza Khiari souhaitant présenter un texte «le plus consensuel possible, car sur cette question des discriminations, toutes les sensibilités politiques peuvent se retrouver».

samedi 18 avril 2009

[Politique] Le président du Bénin en France lundi (Le Figaro / Afp)


Le président béninois Boni Yayi est attendu lundi à Paris pour une visite de travail de cinq jours.

Selon un membre du cabinet de M. Yayi, ce dernier doit se rendre à l’Unesco et aura également un entretien avec le président Nicoals Sarkozy.

(Source : Le Figaro / Afp)

"Les deux hommes d’Etat s’entretiendront de la crise financière actuelle, de la question de la représentativité des pays africains dans les instances du G20 et des échanges commerciaux" bilatéraux, a ajouté la même source.

En prélude au somment du G20 de Londres début avril, Boni Yayi avait adressé à Nicolas Sarkozy un courrier dans lequel il plaidait pour une meilleure implication de l’Afrique dans les discussions pour l’aide au développement.

Le président béninois avait également souhaité un renforcement de la réglementation et de la surveillance du système financier international et une amélioration de la gouvernance des institutions financières internationales.

vendredi 17 avril 2009

[Littérature] L’ancien président de la République des Comores, AZALI ASSOUMANI, se confie au journaliste d’investigation Charles Onana

« QUAND J’ETAIS PRESIDENT »

L’ancien président de la République des Comores, AZALI ASSOUMANI,se confie au journaliste d’investigation Charles Onana

Editions Duboiris, 2009, 200 pages, 15€, www.editionsduboiris.com

Sortie le 25 avril 2009

Dans un livre d’entretiens avec le journaliste d’investigation Charles Onana, l’ancien président de la République des Comores, le colonel AZALI Assoumani, raconte ce qu’est vraiment la vie d’un chef d’Etat en Afrique.

Quitter la présidence de la République, de son plein gré, après un seul mandat, est rare en Afrique. Refuser de conserver le pouvoir après l'avoir obtenu à la suite d un coup d’Etat est tout aussi exceptionnel. C'est pourtant ce qu'a fait sans hésitation ni regret l'ancien président des Comores, Assoumani Azali, aujourd'hui âgé de 49 ans.

Comment cet ancien militaire s’est-il opposé au mercenaire français Bob Denard ? Dans quelles circonstances s’est-il ensuite emparé du pouvoir ? Quels furent ses rapports avec l’Union Africaine, le FMI et la Banque Mondiale ? En quoi sa conception du travail et du rôle d’un chef d'Etat est-elle tout à fait originale par rapport à la façon dont le pouvoir présidentiel s’exerce généralement sur le continent africain ?

Outre les coulisses du pouvoir et des relations internationales décrites par cet homme de conviction, on découvre le parcours atypique d’un chef d'Etat qui pouvait se promener sans garde du corps dans les rues de Paris. Celui qui a su résister à la fascination des tapis rouges et des honneurs, de l’argent facile et du luxe, dévoile sans tabou ni dissimulation ce que fut vraiment sa vie de président de la République.

www.editionsduboiris.com

[Musique] Salif Keita et Youssou N'Dour à Pleyel (Le Figaro)

Youssou N'Dour, le Sénégalais (à g.) et Salif Keita, le Malien : deux monstres sacrés de la musique africaine (DR).
Youssou N'Dour, le Sénégalais (à g.) et Salif Keita, le Malien : deux monstres sacrés de la musique africaine (DR).

(Source : Le Figaro)

MUSIQUES DU MONDE - On ne saurait croire à une simple coïncidence ni même à un hasard heureux du calendrier : deux des plus grands artistes du continent africain seront à l'affiche à Paris la même semaine. Voici quelques saisons que la Salle Pleyel a amorcé son ouverture en direction des musiques populaires. Temple de la musique classique, l'institution permet à des expressions différentes de s'épanouir en son sein depuis qu'elle est dans le giron de la Cité de la musique. On a pu y entendre du rock et de la chanson (Alain Bashung ou Étienne Daho s'y sont produits), et les musiques du monde y ont également droit de cité.

Pape de la musique sénégalaise, Youssou N'Dour a accédé au public européen grâce à l'activisme de Peter Gabriel, qui lui offrit la première partie de ses tournées mondiales dès les années 1980. Superstar en son pays depuis fort longtemps, Youssou N'Dour est devenu une référence mondiale. On se souvient de la chanson Seven Seconds, immense succès partagé avec la chanteuse Neneh Cherry en 1994. Sur son dernier album en date, Give and Take, il revisitait le patrimoine du nord du Sénégal, afin de signaler que le pays ne se résume pas au m'balax qui l'a fait connaître dans le monde entier. Il sera entouré pour l'occasion par le Super Étoile de Dakar et ses choristes.

Le lendemain, Salif Keita, prodigieux chanteur malien, foulera la même scène. Issu d'une grande famille, il aura dû s'opposer à sa famille afin de pouvoir poursuivre une carrière musicale d'une exigence et d'une pertinence jamais démenties. Après plusieurs disques très produits dans les années 1980-1990, Salif Keita a opéré voici quelques années un retour vers un son acoustique et dépouillé du meilleur effet.

Après des années d'exil et de productions étrangères, Keita a réalisé un vieux rêve en ouvrant à la fois un studio et en réactivant son label (Wanda Records) à Bamako. Lui aussi bénéficie d'une audience mondiale, effectuant régulièrement des périples aux quatre coins du monde. Son objectif aujourd'hui est de permettre à la musique traditionnelle de son pays de connaître une destinée prospère à l'étranger. À ce titre, Salif Keita fait office de « passeur » entre plusieurs cultures. Même s'il a mâtiné son style de sonorités électriques et contemporaines, Salif Keita n'a perdu de vue ni ses racines ni la provenance de sa musique en digne émanation de la tradition des griots mandingues.

Faut-il y aller ? Youssou N'Dour et Salif Keita sont deux monstres sacrés de la musique africaine qu'il serait insolent de manquer, surtout dans le cadre prestigieux de la Salle Pleyel.

Youssou N'Dour et le Super Étoile de Dakar le 17 avril, Salif Keita le 18, à 20 heures.

Salle Pleyel, 252 rue du Faubourg Saint-Honoré (VIIIe).

Places : de 30 € à 45 €.

jeudi 16 avril 2009

[Association] L'AMAF a aidé des élèves en difficultés du quartier Soeur Janin Lyon 5° (Amaf)

Je remercie Nassira et Blandine Professeurs au lycée St Marc qui ont consacré leur après midi pour aider quelques élèves du quartier Soeur Janin dans le 5earrondissement . Les enfants ont souhaité que de tels cours puissent se faire régulièrement.
Nassira et Blandine ont accepté de venir une fois par mois. les élèves étaient motivés et ont apprécié les méthodes de travail mises à leur disposition. Nassira leur a donné des cours en français, Blandine en maths et moi même en histoire.
Nous avons informé Mme le Maire du 5e de l'organisation d'une telle activité dans son arrondissement. A cause de la pluie , Marion du Centre social a accepté que nous puissions nous installer dans le centre social car la pelouse était mouillée.. Merci à Marion et aux animatrices qui étaient présentes cet après midi au centre.
Mes excuses à Cécile Bodin du lycée St Marc qui aurait souhaité être là pour aider les élèves. la prochaine fois nous n'hésiterons pas de faire appel à elle.
Toutes notre profonde reconnaissance à Nassira , Blandine à Marion et aux femmes de l'AMAF qui ont préparé le goûtter pour les élèves. Nous n'avons pas eu le temps matéiel d'informer certains parents que nous étions au centre social.
Le 17avril trois filles de l'AMAF( Miss Valdocco Grand Lyon 2009, Miss AMAF le Progrès -Lyongratuit.com 2009 et la 1ère Dauphine de Miss AMAF vont jouer le rôle de Miss hôtesses et vont défiler au Casino le Lyon Vert de Charbonnières lors de l'élection de Miss Lyon Montchat.. Un grand merci à M. Pascale Armata qui a pensé à nos Miss.
Si vous souhaitez assister à cette élection il y a encore des places disponibles. Entrée 20euros.ContacterM. Armata.
Nous tenons à témoigner toute notre reconnaissance à M. le Député Michel Havard qui nous a aidé pour le visa de M. Mohamed AYARI Président de l'Association Tunisienne d'Information Géographique et Numérique qui va participer le 30avril à la rencontre organisée par Linda Belaïdi sur France- Maghreb.L'AMAF est partenaire de cette rencontre, ainsi que la Mairie de Villerbanne, Lina Mariage Lyon Gratuit.com...
A très bientôt.
Delphine BAYA
site : www.amaf-web.fr

[Politique] Etats généraux de l'outre mer : un démarrage "lent" (Nouvel Obs)

Après s'être entretenu avec Laurence Parisot, Yves Jégo a déclaré que la première réunion locale des Etats généraux avait démarré comme un moteur diesel mais il s'est dit "optimiste".

(Source : Nouvel Obs)

Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer est "optimiste" pour les Etats généraux malgré un démarrage "lent"

Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer est "optimiste" pour les Etats généraux malgré un démarrage "lent" (c) Sipa

Yves Jégo, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer a reconnu mercredi 15 avril que les Etats généraux de l'outre-mer qui seront lancés "officiellement" mercredi 22 avril, après avoir débuté par un atelier local mardi en Guadeloupe, ont "démarré avec un moteur diesel". "Il faut que l'on sorte de cette période d'entre deux où il y a peut-être un manque de lisibilité sur ce que sont ces Etats généraux. Le démarrage c'est un démarrage d'un moteur diesel, c'est un peu lent, mais vous allez voir quand on va prendre de l'élan!", a déclaré Yves Jégo, après avoir reçu la présidente du Medef, Laurence Parisot. Cette dernière a d'ailleurs appelé à l'issue de cet entretien tous les chefs d'entreprise d'outre-mer à se mobiliser "pour inventer de nouveaux modèles économiques".

"Prospérité de tous"


"Ce qui nous intéresse, c'est que tous les chefs d'entreprise de là-bas se mobilisent pour apporter des idées, faire des propositions, avoir une ambition pour inventer de nouveaux modèles économiques pour la prospérité de tous", a déclaré Laurence Parisot à l'issue de cet entretien.
"Ce qui est important c'est de préparer l'avenir pour les départements d'outre-mer et les Antilles en particulier", a ajouté la patronne du Medef.


Politique de la chaise vide


De son côté, Yves Jégo a affirmé qu'"il faut utiliser tous les leviers et acteurs de la société pour qu'on puisse aller dans le sens souhaité par les habitants de l'outre-mer, c'est-à-dire un modèle dynamique". Le secrétaire d'Etat s'est dit "très optimiste" car il a "entendu beaucoup de nos compatriotes d'outre-mer qui avaient soif d'expression". "La grève permanente, l'agitation permanente, n'apportera aucune solution", a-t-il souligné, ajoutant: "Nous proposons le dialogue républicain".
"Je suis sûr que chacun, y compris les syndicats qui jouent aujourd'hui la politique de la chaise vide, apportera sa pierre à cet édifice d'intérêt général, nous voulons prendre des décisions dans le rythme d'un monde qui change vite", a affirmé le secrétaire d'Etat.

"Atout touristique extraordinaire"


Selon Laurence Parisot, "ce n'est pas forcément la production locale qui compte mais la valeur ajoutée locale, les talents qu'on peut mobiliser au service d'économies du 21ème siècle".
La présidente du Medef a insisté sur l'"atout touristique extraordinaire des Antilles" et estimé qu'"il faut penser tourisme écologique".
Interrogée sur le développement économique "endogène" souhaité par Nicolas Sarkozy pour l'outre-mer, elle a répondu qu'elle "ne comprend pas la notion d'endogène". "Je suis attachée à l'économie de la France et à son développement, je ne pense pas à l'économie endogène, je pense économie, développement économique, prospérité économique, avec les gens qui vivent sur le territoire en sachant utiliser leur savoir faire leur potentiel, leur talent, en leur donnant aussi le 'goût de'", a poursuivi Laurence Parisot.

"Pas de solutions toutes prêtes"


Le secrétaire d'Etat à l'outre mer a précisé que Nicolas Sarkozy, qui devait initialement "ouvrir" en Guadeloupe ces Etats généraux, "n'a pas renoncé à son voyage aux Antilles". Pour sa part, il se rendra "mi-mai" aux Antilles, " notamment dans les îles du sud où on fera les assises du développement économique".
Répondant aux collectifs guadeloupéens antillais qui refusent de participer aux Etats généraux, il a déclaré qu'"il n y a pas dans les tiroirs du gouvernement des solutions toutes prêtes".
Yves Jégo a aussi répété qu'"il y aura des Etats généraux en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie si c'est souhaité" dans ces deux collectivités.

[Discrimination] Un concours d'officiers de police annulé pour cause de discrimination raciale (Le Monde)


Le Conseil d'Etat aurait annulé, vendredi 10 avril, les résultats du concours interne 2007 des officiers de police pour cause de discrimination raciale, selon une information révélée jeudi par France Bleu Ile-de-France.

Le 27 septembre 2007, la dernière étape du concours – orale – devait permettre de départager les cinquante candidats encore en lice pour les vingt postes à pourvoir. Parmi eux, Abdeljalel El Haddioui, seul candidat, selon le journaliste, à porter un nom et un prénom maghrébins.

(Source : Le Monde)

"Quand vient son tour, le jury insiste lourdement sur sa religion, ses origines et même sur la présence de ministre arabes dans le gouvernement", raconte le journaliste. Parmi les questions, M. El Haddioui se voit demander si son épouse porte le voile, une question "qui n'a pas lieu d'être dans un entretien pour être officier de police" selon lui. Finalement, il obtiendra 4/20 et sera recalé. "Le ministère de l'intérieur n'a jamais justifié les raisons de cette note éliminatoire", assure Me Kamel Maouche, avocat du policier.

M. El Haddioui a aussitôt saisi la Halde et le Conseil d'Etat pour discrimination raciale à l'embauche. Il revient désormais au ministère de l'intérieur de prendre une décision quant à l'avenir de la promotion 2007 des officiers de police et de M. El Haddioui.

mercredi 15 avril 2009

[Immigration] Arrivée à Bamako de 50 Maliens expulsés (Le Figaro / Afp)


Cinquante ressortissants maliens expulsés d'Espagne où ils étaient en "situation irrégulière" sont arrivés aujourd'hui à Bamako, a-t-on appris auprès des services aéroportuaires maliens.

(Source : Le Figaro / Afp)

"Cinquante Maliens, en situation irrégulière, ont été expulsés d'Espagne et sont arrivés mercredi à Bamako", a déclaré à l'AFP Abdoulaye Diakité, un responsable des services aéroportuaires dans la capitale malienne.

"Des centaines d'autres", également en situation irrégulière, sont attendus d'Espagne et du Mozambique, selon M. Diakité.
"Nous attendons un bon nombre en provenance d'Espagne et 90 (Maliens) en provenance du Mozambique", précise la même source.

Le Mali, un des Etats les plus pauvres du monde, est un important pays d'émigration vers l'Europe, en particulier l'Espagne et la France. Des ressortissants maliens sont également présents dans de nombreux pays africains.

[Politique] Domota : les états généraux sont un "leurre" (Le Monde)

Le porte-parole du collectif guadeloupéen LKP, Elie Domota, a réaffirmé, mercredi 15 avril, sa non-participation aux états généraux de l'outre-mer, accusant de nouveau le ministre de l'outre-mer, Yves Jégo, et le gouvernement de prendre "leurs décisions sans écouter".

(Source : Le Monde)

Les états généraux, qui ont démarré mardi en Guadeloupe, sont "un leurre". "Aujourd'hui il s'agit ni plus ni moins que de chercher une caution populaire à des décisions qui sont déjà prises avant" à Paris, a déclaré M. Domota sur Canal+. "Comment voulez-vous qu'on puisse décider, trouver des choix stratégiques pour l'outre-mer, pour la Guadeloupe singulièrement, en dix jours", durée prévue des états généraux, a-t-il demandé.

Selon lui, "il faut véribalement donner la parole aux Guadeloupéens" au lieu de "se contenter de rencontrer des technocrates". "On n'entend pas la voix des travailleurs, on n'entend pas ce que disent les Guadeloupéens" et "ce n'est pas du tout avec les états généraux que ça va changer".

"POLITIQUE DE LA CHAISE VIDE"

"Je regrette que M. Domota ne veuille pas y participer, mais la politique de la chaise vide, après tout, c'est sa stratégie, je n'ai pas à la juger", a déclaré mercredi M. Jégo sur Canal+. "Ceux qui ne veulent pas participer prennent leurs responsabilités".
Les premières réunions publiques dans le cadre des états généraux de l'outre-mer n'ont attiré, mardi soir en Guadeloupe, qu'un public confidentiel.

Outre le LKP, le Collectif du 5 février en Martinique et le Cospar réunionnais ont décidé de ne pas participer à cette grande consultation décidée par Nicolas Sarkozy mi-février, en pleine crise sociale dans les Antilles. Le secrétaire d'Etat a toutefois mis en garde "ceux qui prendraient la responsabilité de rouvrir un conflit", car "la société antillaise ne s'en sortira pas si l'activité ne reprend pas durablement".

"On va voir ce qui ressort des états généraux, on va mesurer le degré d'implication des sociétés concernées et puis au bout de ces états généraux, le gouvernement prendra un certain nombre de décisions", a indiqué M. Jégo. Il a réaffirmé que le gouvernement était "prêt à aller au-delà des trois ans prévus" concernant sa contribution à l'augmentation des bas salaires en Guadeloupe.

[Meurtre] La Rose-des-Vents pleure (Mamadou) l’enfant de la cité (Le Parisien)

C’est une fin d’après-midi de printemps au pied des barres de la Rose-des-Vents. Des enfants à vélo, des retraités sur un banc, des groupes de jeunes sous le soleil… Mais au 21 de l’allée de Bougainville, au pied d’un immeuble aux façades ternes, les visages sont graves. Au premier étage, la famille de Mamadou pleure la disparition d’un fils de 17 ans.

(Source : Le Parisien)

Dans la cage d’escalier, la marmaille et les mamans, les jeunes et les voisins ont encore du mal à y croire.
Mamadou était né ici et vivait auprès d’un père retraité, d’une mère femme de ménage, de ses quatre soeurs et de son petit frère. « Je le connais depuis qu’il est tout petit, je l’ai vu grandir. C’était quelqu’un de respectueux, de généreux. Toujours à l’écoute, jamais de bagarre ou d’histoire, raconte Fatou, 25 ans, sa voisine du dessus. Il était ouvert, Mamadou : il se mélangeait avec tout le monde, quelle que soit son origine. » D’autres évoquent un « beau gosse », sportif, pratiquant le football au sein d’un club de la ville, qui espérait décrocher un travail d’animateur cet été auprès de la mairie.

« Comment imaginer qu’une chose pareille arrive à un gosse aussi gentil ! »

Mamadou n’était pas connu des services de police. Sur les bancs du lycée Voillaume, il ne faisait pas parler de lui. Cet élève de terminale BEP électronique était studieux et ne posait pas de problème particulier. Et sans être brillant, il avait une réputation de sérieux. « Quand il était au collège, il a même protégé ma fille contre des élèves qui voulaient lui voler son téléphone portable ! Comment imaginer qu’une chose pareille arrive à un gosse aussi gentil ! », s’exclame, très émue, l’adjointe au maire à la jeunesse (PS) Marie-Christine Frechilla.
« Il était simplement allé à une soirée avec des amis, et lorsqu’ils sont rentrés, ils ont croisé ce groupe de gens qui avaient bu. Ceux qui parlent d’une bagarre entre bandes racontent n’importe quoi ! » affirme un jeune homme, dont le petit frère a assisté au drame. Hier matin, la nouvelle de sa mort a semé l’émoi dans le quartier et les jeunes qui le côtoyaient se sont spontanément rassemblés au pied de son immeuble, prostrés, assis par terre par petits groupes et ne retenant pas leurs larmes. « On ne parle que de ça, tout le monde se sent concerné. Il faisait partie de la famille, explique Ibtissam, une jeune habitante de 27 ans. C’est sûr, il y aura une marche dans la cité et une prière pour lui à la grande mosquée d’Aulnay. »

[Politique] L’ambition affichée de Rama Yade (Libération)

Rama Yade a de l’ambition. Et le fait savoir dans un entretien à Libération. Probable candidate aux régionales de 2010 en Ile-de-France, elle veut aussi devenir parlementaire. Pour se construire, dit-elle, un ancrage «plus légitimant» que le mandat de député européen que Sarkozy voulait lui imposer. D’ici là, entre deux voyages, elle prétend lancer son propre club politique, pour «réfléchir à l’après crise» avec les jeunes de son âge, «la génération sacrifiée des études longues et des CDD»

(Source :
Libération)

par Alain Auffray et Antoine Guiral

Rama Yade (Archive)

Rama Yade (Archive) (REUTERS)


Au sommet des sondages, elle navigue dans une position paradoxale. Icône du gouvernement, elle est censée incarner, dans le dispositif sarkozyste, l’ouverture aux minorités visible et aux jeunes. Mais si les Français en on fait leur personnalité préférée, c’est aussi parce qu’elle est a eu le culot de dire non à Sarkozy. Avec 59 % de bonnes opinions, elle a pris la tête du baromètre Ipsos-le Point (1) de février alors que le chef de l’Etat, lui, poursuivait sa glissade. Dans ce sondage, elle dépassait son ministre de tutelle, Bernard Kouchner, qui, en décembre, jugeait inutile le secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme…

Paradoxale, Rama Yade l’est aussi par son parcours. Elle a passé son adolescence en banlieue, dans un quartier sensible. Mais elle est fille de diplomate - son père, ex-conseiller du président Léopold Sédar Senghor, a abandonné le domicile conjugal en 1990 -, scolarisée au Sénégal puis en France, dans des établissements catholiques. Tout en cultivant un franc-parler mis sur le compte de son inexpérience, elle connaît les codes de la vie politique et fait montre, si nécessaire, d’une parfaite maîtrise de la langue de bois.

Reconnaissance.Les relations entre Nicolas Sarkozy et sa secrétaire d’Etat oscillent entre fascination mutuelle et agacement perpétuel. Il l’aime, elle non plus. Il voudrait qu’elle lui soit éternellement reconnaissante de l’avoir propulsée si jeune vers de si hauts sommets. Mais elle n’a de cesse de vouloir exister par elle-même et de montrer à l’opinion qu’elle est la hauteur de sa fonction. Rebelle un jour, petite fille le lendemain : ainsi fonctionne Rama Yade avec le président de la République. Capable de lui tenir tête ou de le mettre dans l’embarras, puis cherchant à obtenir son indulgence à coup de lettre d’excuses ou de boîtes de chocolat. Mélange de culot et de sentimentalisme manipulateur, l’élue municipale de Colombes est un pur produit du sarkozysme.

Elle a d’emblée intégré le prix que valait son image dans le dispositif du chef de l’Etat. Lors de ses premières sorties à l’étranger, Nicolas Sarkozy la prenait systématiquement dans ses bagages. Il était fier de présenter à ses homologues sa «Condee Rice» et ce «nouveau visage de la France».

Indépendance.A l’été 2007, un voyage en forme de bizutage déplaît fortement à la secrétaire d’Etat. En Tunisie, dans l’Etat policier de Ben Ali, elle est priée de se taire et de ne rencontrer aucun opposant. Soucieuse de prouver son indépendance, elle va prendre sa revanche quelques mois plus tard avec une déclaration tonitruante sur Kadhafi. Cela lui vaudra une explication salée avec le chef de l’Etat. Mais en bons pragmatiques, tous deux concluront que cette sortie les avait servis l’un comme l’autre. La vraie fâcherie va survenir avec son refus catégorique d’être candidate aux européennes. Estomaqué qu’on ose lui tenir tête, il se dit «déçu» que sa protégée puisse commettre une telle «erreur».

La rupture avec Sarkozy est pourtant loin d’être consommée. Le 26 mars, Rama Yade est invitée à accompagner le chef de l’Etat dans sa tournée africaine. La veille, à Paris, elle partage avec Carla Bruni la tribune d’une «soirée de mobilisation pour les femmes des Kivus».

«Je suis jeune, noire, musulmane et mariée à un socialiste [Joseph Zimet, ex-PS, membre du cabinet de Jean-Marie Bockel, ndlr] : normalement je devrais être de gauche», se plaît-elle à souligner. En 2005, c’est ce profil que cherchait Emmanuelle Mignon, directrice des études de l’UMP. Avec Frédéric Lefebvre, elle a poussé la «perle noire» de l’UMP à s’engager dans la campagne présidentielle du candidat Sarkozy.

Le 14 janvier 2007, à la tribune du congrès d’investiture de Sarkozy, Rama Yade confirme solennellement sa rupture avec une gauche «sans projet et sans vision», qui n’accorde aux enfants de l’immigration «que de la pitié plutôt que du respect». L’argument selon lequel, avec Sarkozy, le progrès serait «passé à droite» n’a toutefois pas convaincu les électeurs de Colombes qui, l’an dernier, ont assuré une large victoire au candidat du PS, contre la maire sortante UMP, soutenue par Rama Yade.

Visibilité. Loin de l’affaiblir, la mise en cause de son secrétariat d’Etat par Bernard Kouchner semble avoir renforcé Rama Yade. Il a donné une visibilité inespérée au «tour de France des droits de l’homme» qu’elle a entamé en juin, dans l’indifférence générale. Invitée du Forum de Libération, le 21 mars, elle notait qu’on s’était «longtemps demandé à quoi servait le ministère de l’Ecologie qui n’empêche ni les sécheresses ni les inondations, et heurte souvent les intérêts économiques. Aujourd’hui, c’est un ministère d’État».

A l’évidence un secrétariat d’Etat n’épuise pas ses ambitions. Elle ne rate pas une occasion de souligner combien l’élection de Barack Obama «ringardise» une France en «régression», selon elle, pour ce qui concerne la promotion de ses jeunes et de ses élites issues de l’immigration.

(1) Réalisé les 6 et 7 février auprès de 940 personnes.