Faure Gnassingbé serait vainqueur de l'élection présidentielles avec 48 % des voix (AFP)
Vendredi, dans l'après-midi, Jean-Pierre Fabre, candidat du parti de l'Union des forces de changement (UFC), a été le premier à revendiquer la victoire. Face à cette déclaration, le parti de Faure Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT), a évoqué un risque de "violences" considérant "inacceptable" l'attitude de leur adversaire.
La Commission électorale invoque "des problèmes"
Le porte-parole du gouvernement Pascal Bodjona, a quelques heures plus tard, affirmait que le président sortant avait "largement remporté" l'élection.
La Commission électorale indépendante n'avait, pour sa part, communiqué aucun résultat évoquant des "problèmes techniques". Elle promettait l'annonce de résultats dans la soirée de vendredi ou samedi.
Malgré ces propos, Jean-Pierre Fabre a continué d'affirmer, lors d'une conférence de presse que son parti avait "gagné la présidentielle du 4 mars 2010". Il a justifié cette affirmation en déclarant que "la compilation des procès verbaux des bureaux de vote en notre possession donne une avance confortable au candidat de l'Union des forces de changement". Evoquant des "irrégularités constatées", des bourrages d'urne par exemple, le candidat de l'UFC pense avoir recueilli "une moyenne entre 75 et 80% des voix".
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement a parlé de "plaisanterie" au sujet des derniers propos de Jean-Pierre Fabre ajoutant "que l'UFC a connu une déroute totale" selon les procès verbaux en leur possession. Il a insisté sur ce fait en affirmant: "le président Faure a largement, je dis bien largement, remporté cette élection".
Résurgence d'une violence oubliée
Solitoki Esso, le secrétaire général du RPT, avait déjà "mis en garde contre "l'annonce de résultats fantaisistes, dans la perspective de préparer les esprits à la violence".
Suite aux déclarations de Jean-Pierre Fabre, des centaines de jeunes du quartier de Bé ont chanté pour célébrer cette victoire annoncée. On a pu entendre une femme crier: "Nous sommes libérés" une autre chanter: "nous les avons battus KO". Le même climat avait déjà régné, il y a cinq ans après l'annonce de la victoire contestée à la présidentielle de Faure Gnassingbé, quelques mois après la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a régné sans partage sur le Togo pendant 38 ans. Des violences avaient alors éclaté, faisant 400 à 500 morts selon l'Onu. On avait aussi constaté, selon Amnesty international, l'attaque par des militaires des domiciles de présumés opposants avant et après le scrutin. Ils avaient été frappés à coups de gourdin ou tués par balles.
Le scrutin de jeudi apparaissait comme un test dans un pays qui semblait s'être décrispé après ce sanglant épisode.
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