Très loin derrière, le troisième candidat (sur 7 au total), l'ex-Premier ministre Yawovi Agboyibo, a obtenu 2,96% des voix.
Faure Gnassingbé, fils du général Gnassingbé Eyadéma qui a régné sur le Togo d'une main de fer pendant 38 ans (1967-2005), avait été élu président en 2005, lors d'une élection contestée, et, en quête de légitimité, briguait un second quinquennat. «Le président est porté par une dynamique populaire, nous l'annoncions, nous en avons la preuve», s'est félicité Solitoki Esso, secrétaire général du Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti au pouvoir.
Immédiatement après l'annonce des résultats, l'ambiance était calme devant le siège du RPT. Seuls de jeunes hommes juchés sur des deux-roues criaient «Faure ou rien». L'annonce de la victoire de M. Gnassingbé est intervenue deux jours après le scrutin, pendant lesquels la tension est peu à peu montée à Lomé, où la présence des forces de l'ordre a été considérablement renforcée.
Grenades lacrymogènes
Juste avant que la Commission électorale publie les résultats, le porte-parole du gouvernement togolais, Pascal Bodjona, a mis en garde contre toute manifestation de violence. «Si les jeunes sortent pour manifester de façon pacifique, il n'y aura pas de problème, mais s'ils sortent pour détruire, nous n'allons pas faiblir», a déclaré à quelques journalistes M. Bodjona.«Les auteurs subiront les rigueurs de la loi», a-t-il ajouté.
Samedi après-midi à Lomé, une manifestation de l'Union des forces de changement (UFC), à laquelle participait M. Fabre, a été dispersée à coups de grenades lacrymogènes par la police. M. Fabre, qui a crié victoire dès vendredi, n'a cessé de mettre en garde contre des fraudes électorales, et certains de ses jeunes partisans ont plusieurs fois menacé de manifester violemment contre une éventuelle reconduction du président sortant.
Toutefois, samedi en fin de soirée, le calme régnait aux abords du siège de l'UFC, où une dizaine de personnes attendaient, l'air abattu. «Ce sont de faux résultats qu'ils ont donné», s'est indigné Jean Adikossi, un chauffeur de 27 ans.
3,2 millions de Togolais étaient appelés jeudi aux urnes. Cette élection était perçue comme un test dans un pays traumatisé par les violences électorales, notamment lors de la présidentielle de 2005, où 400 à 500 personnes avaient été tuées selon l'ONU.
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