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jeudi 15 juillet 2010

[14 juillet] La présence de soldats africains choque certaines ONG (Le Progrès)


Décidément, plus rien de ce que décide le Président ne se fait sans polémique. Le défilé militaire du 14-Juillet n'y a pas échappé hier. Les troupes des anciennes colonies françaises de l'Afrique sud-saharienne y tenaient la vedette mais aussi le feu des critiques : des ONG ont dénoncé la possible présence de « criminels » dans les contingents africains du défilé. Des faits aussitôt démentis par le ministre la défense Hervé Morin qui a affirmé qu'il n'avait « aucune indication de la sorte ». « Est-ce qu'on imaginerait que le Royaume-Uni demande au président américain de venir commémorer à Londres l'indépendance des Etats-Unis » (obtenue en 1776) ? », interroge Francis Kpatindé, ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire Jeune Afrique, né il y a 54 ans au Dahomey, actuel Bénin.

Ce porte-parole d'un organisme international à Dakar, s'exprimant à titre strictement personnel, n'a pas non plus apprécié de voir des chefs d'Etat africains au pouvoir depuis 23 ou 28 ans entourer le président français, à la tribune. « La plupart des dirigeants africains convoqués à Paris n'incarnent pas l'Afrique de l'espoir, l'Afrique des Lumières, l'Afrique de la démocratie », selon lui.

La veille, en recevant ses hôtes africains, Nicols Sarkozy avait déjà justifié l'invitation faite à ses homologues et le défilé de leurs troupes, face aux multiples critiques. Il s'était défendu de toute « nostalgie coloniale », soulignant au contraire « l'injustice et les erreurs » de cette période. « C'est le lien du sang que nous célébrons », a-t-il écrit dans un message aux participants du défilé.

Treize pays africains francophones, invités d'honneur à l'occasion du 50e anniversaire de leur indépendance, étaient néanmoins invités pour suivre le défilé, arrosé par moments d'une pluie battante.

4 400 hommes ont défilé au total ainsi que 269 véhicules, 241 chevaux et cavaliers, 82 motos, 79 avions et 38 hélicoptères. Les militaires engagés sur les théâtres d'opérations extérieures, à commencer par l'Afghanistan, étaient notamment présents. Les familles des soldats morts ou blessés au combat étaient conviées et Carla Bruni-Sarkozy est allée les saluer. Le président a salué les soldats blessés en service au Liban, en Afghanistan et à Djibouti.

Nicolas Sarkozy a pris un bain de foule avant de regagner l'Elysée, où il a reçu à déjeuner, avec son épouse, douze Français « méritants » - cinq femmes et sept hommes - ainsi que leurs conjoints, venus d'horizons très divers, professionnels et géographiques. Pour la première fois, ce défilé n'a pas été suivi par la traditionnelle garden-party à l'Elysée, annulée cette année par mesure d'économies. C'est toujours une polémique en moins à gérer pour le Président.

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