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mercredi 21 juillet 2010

[PROSTITUTION] Un réseau nigérian démantelé à Lyon (Le Progrès)

Elles vivaient à quatre dans un appartement niché sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon 1er. Mais la plupart du temps, ces jeunes Nigérianes étaient dans la rue, aux abords de Perrache, à se prostituer. Elles « exerçaient » sous la coupe de Tina...

Elles vivaient à quatre dans un appartement niché sur les pentes de la Croix-Rousse, à Lyon 1er. Mais la plupart du temps, ces jeunes Nigérianes étaient dans la rue, aux abords de Perrache, à se prostituer. Elles « exerçaient » sous la coupe de Tina, serveuse de profession et ancienne prostituée. Agée de 26 ans, cette « mama », comme on les appelle dans le milieu, vient d'être mise en examen pour proxénétisme aggravé au cours de l'année 2008.

A l'origine de l'enquête menée par la brigade des mœurs de la Sûreté départementale, une plainte déposée fin 2009 par l'une des prostituées. Un fait rare. S'affranchissant des croyances nigérianes fondées, entre autres, autour des malédictions, Oke avait fui sa « mama » en août 2008. Soit sept mois après son arrivée.

La jeune femme, aujourd'hui âgée de 24 ans, avait débarqué en France, après un périple qui l'avait conduit en Côte-d'Ivoire, en Tunisie, puis probablement en Italie ou directement en France. Un itinéraire que l'on retrouve dans d'autres affaires de la filière de prostitution nigériane.

A Lyon, Oke est « placée » chez Tina. Elle qui pensait venir en France exercer comme garde d'enfant se retrouve dans le milieu de la prostitution. Elle doit rembourser sa « mama » pour les frais de voyages, ses faux papiers, son installation.

La dette est fixée à 60 000 euros. A quoi s'ajoutait une participation financière à la vie de tous les jours. La quasi-totalité de ses gains passaient ainsi entre les mains de Tina. Lassée, elle s'enfuit mais ne porte plainte qu'un an et demi plus tard.

Si les trois autres « colocataires » ont reconnu avoir « une mama », elles ont refusé de dévoiler son nom et démenti lui reverser de l'argent. Les enquêteurs ont constaté qu'entre janvier et août 2008, Tina avait envoyé par mandats quelque 10 000 euros au Nigeria. Son salaire annuel de serveuse s'élevant à 12 000 euros. Elle passera devant le tribunal en novembre 2010.

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