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mardi 19 avril 2011

[IGNOBLE] Le calvaire de Cécilia Gueye (21 ans) enfin jugé à Marseille (Paris Match)

Cécilia Gueye, 21 ans, est décédée dans des conditions impensables. Alcoolisée jusqu’à la mort et droguée de force, elle a été violée par quatre garçons, aujourd’hui jugés pour «viol en réunion suivi de la mort de la victime» et «non-assistance à personne en danger».

Elle avait la vie devant elle. La mort de Cécilia avait causé l’émoi à Marseille en décembre 2008. Le taux d’alcool dans son sang ne pouvait que choquer : 5,98 grammes. Au-delà de 3 grammes, c’est le coma, et à partir de 5, la mort par arrêt cardio-vasculaire. C’est ce qui est arrivé à la jeune fille de 21 ans, dans une chambre de l’Etap Hôtel La Valentine. Aujourd’hui, quatre jeunes hommes, accusés de l’avoir droguée et alcoolisée puis violée, sans tenter de la sauver lorsque l’alcool a eu raison d’elle, sont jugés cette semaine devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence.

«Je crois qu’elle est tombée dans un traquenard», expliquait Matar Gueye, le père de Cécilia, à «La Provence» en décembre 2008. Il est vrai que les circonstances concordent vers cette solution. Ce sont sa naïveté et sa «fragilité» qui ont conduit Cécilia à une telle horreur. Mounir T., 21 ans, s’était fait passer pour un garçon qu’elle appréciait pour l’attirer et faire profiter ses trois copains d’un «plan fille», «plan cochonne» comme il l’appelle dans certains SMS trouvés sur son téléphone. La jeune femme a été contrainte à boire entièrement la bouteille d’un litre de vodka, avant que chacun des quatre garçons ne la viole dans cette chambre d’hôtel de 10 m², alors qu’elle perdait connaissance, puis la vie. «Elle a dû horriblement souffrir», avait déclaré son père.
Un calvaire inimaginable

Ce n’est que vers 00h15 que les garçons, ivres et sous l’influence du cannabis –ils ont forcé Cécilia à en consommer- réalisent que quelque chose ne va pas. Le quotidien local rapport la description des accusés: «Elle bavait et avait vomi, des aliments lui sortant même par le nez», elle «ressemblait à un bout de viande». Il est alors plus de deux heures du matin. Le temps, selon l’accusation, de «faire le ménage»: faire disparaître les préservatifs et les bouteilles d’alcool, toute trace de leur présence dans la chambre. Ils mettent Cécilia dans la voiture, pour l’emmener à l’hôpital. Deux des accusés quittent le véhicule, laissant les deux autres avec la jeune fille. Alors que le plus jeune, âgé de 18 ans au moment des faits, Emmanuel D., appelle les pompiers pour leur expliquer: «J’étais avec une copine et on a bu un peu et la fille est tombée dans les pommes et j’arrive plus à la réveiller», l’idée de la laisser sur le bord de la route est aussi évoquée.

Ce sont les pompiers qui ont découvert le corps sans vie de Cécilia, à l’arrière de la voiture. Anis N. et Emmanuel D. sont immédiatement placés en garde à vue. Leurs complices, Mounir T. et Fahem D., prennent la fuite. Ils ne seront retrouvés que quelques semaines plus tard, l’un alors qu’il rendait visite à son frère à la prison des Baumettes, l’autre chez ses grands-parents début 2009. Les quatre accusés encourent tous une peine de 30 ans de prison. Point final

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