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samedi 3 septembre 2011

[PROSTITUTION] Un couple nigérian de Saint-Priest (69) a été arrêté pour proxénétisme (Le Progrès)

Rhône - Faits divers. Prostitution : Mama Natacha était généreuse avec les filles du pays...

Comment refuser l’aide à des compatriotes ? Des sœurs nigérianes qui viennent de débarquer en France et qui demandent l’hospitalité ? Accostée dans une rue lyonnaise, R., alias Mama Natacha, leur ouvre les portes de son appartement à Bel-Air, à Saint-Priest, où elle vit avec son compagnon et ses trois enfants. Au bout de deux mois, elle se lasse de leur présence et demande aux deux filles de partir. « Les ingrates se vengent et mentent effrontément pour avoir des papiers » : c’est la version du couple arrêté à son domicile jeudi au petit matin, pour proxénétisme aggravé. Mais la brigade des mœurs n’a pas débarqué chez eux par hasard. Les policiers ont repéré depuis un moment le manège d’une jeune femme nigériane qui se prostitue chaque nuit, à pied, près des arrêts de bus, dans le quartier de l’Artillerie à Gerland (Lyon 7 e). Interpellée pour racolage, elle raconte qu’elle est domiciliée au Forum aux réfugiés. Un mensonge : les Nigérianes qui débarquent en France pour se prostituer espèrent ainsi obtenir un récépissé de demande d’asile. En fait, elle effectue le même trajet tous les jours. Ses passes effectuées, elle quitte son arrêt de bus et regagne à 6 heures du matin la commune de Saint-Priest, où les enquêteurs la suivent. Ils repèrent l’appartement et commencent les investigations. Une deuxième jeune femme est aperçue au même endroit. Elle aussi se prostitue la nuit à Gerland. Leur logeur n’est pas un inconnu des Mœurs : il a été arrêté et condamné en 2003 et 2006 pour proxénétisme aggravé. Préparateur de commandes, il ramène un seul salaire à la maison, sa compagne ne travaillant pas. Le train de vie du couple met la puce à l’oreille des policiers, qui constatent des transferts d’argent entre la France et le Nigéria. En quatre ans, la généreuse R. a envoyé 31 000 euros à divers destinataires. En 2011, les dons se montent déjà à 5 500 euros. Face aux enquêteurs, le couple répond que ces virements étaient destinés à de la famille restée au Nigéria. Muettes sur le rôle de leurs logeurs, les deux prostituées âgées de 23 et 34 ans finissent par parler. La première avoue qu’elle remet chaque matin, depuis juin 2011, la recette de ses passes à sa madame (nom donné aux maquerelles nigérianes), alias Mama Natacha. A son arrivée à Lyon, sa généreuse hôtesse lui a fourni robes, préservatifs et lui a indiqué où se placer. La seconde se tait jusqu’à hier matin, où elle craque et lâche sa vérité. Elle tapine, elle aussi, pour Mama Natacha depuis un an. Le couple a été placé en détention provisoire en attendant son procès fixé au 20 septembre.

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