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dimanche 20 novembre 2011

[DIVERSITÉ]La banlieue frappe à la porte du Qatar (Le Parisien)

Des élus de banlieue rentrent du Qatar. Leur but : promouvoir les talents des quartiers dans un pays en plein essor, où la culture franco-arabe n’est plus un handicap.

«La France a de vrais atouts en banlieue, notamment en termes de double culture, mais on ne sait pas les utiliser. » Les membres de l’Aneld (Association nationale des élus locaux pour la diversité) partagent le même constat depuis la création de leur groupement en 2008, au lendemain de l’élection d’Obama. Pour faire partager ce credo, une délégation rentre ce matin de Doha où elle a passé une semaine à l’invitation de l’Etat du Qatar.

Un voyage qui fait suite à deux séjours aux Etats-Unis.
Pourquoi avoir frappé à la porte du Qatar ? « Alors que l’Europe est en crise, le Qatar explose, répond Fouad Sari, élu écologiste et prof à Vigneux-sur-Seine (Essonne). Dans nos quartiers, le nouveau propriétaire du PSG et organisateur de la Coupe du monde de football 2022 fait rêver les jeunes. » « Au Qatar, les compétences comptent plus que la couleur de la peau », ajoute Houaria Hadj-Chikh, adjointe (apparentée PC) à Marseille.
Les neuf élus locaux de la délégation, âgés de 29 à 44 ans, et de tous bords politiques, sont eux-mêmes issus des quartiers populaires de la région parisienne et de Marseille. Ils ont tous réussi, qu’ils soient enseignants, entrepreneurs, scientifiques ou avocats. Maurice Leroy, ministre de la Ville, ancien président du groupe d’amitié France-Qatar de l’Assemblée, salue « une démarche d’ouverture innovante avec un pays ami et très sensible à notre politique d’intégration républicaine ».

Des dizaines de CV distribués

Arrivés à Doha avec des dizaines de CV sous le bras, les élus les ont distribués à tous leurs interlocuteurs, des conseillers de l’émir aux entrepreneurs croisés au Club affaires France-Qatar. Ils ont reçu le soutien du nouvel ambassadeur de France, Jean-Christophe Peaucelle, et ce conseil : « Les Qatariens aiment la France, nos méthodes de formation, notre expertise, notre culture et notre prestige. Mais ils détestent qu’on les considère comme une vache à lait. »
Hier soir, à l’heure de reprendre l’avion pour Roissy, la délégation oscillait entre euphorie et pression. « Maintenant, il va falloir être à la hauteur, reconnait Wahiba Zedouti, élue villepiniste à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Nous avons d’immenses responsabilités vis-à-vis du Qatar et des jeunes en France qui nous font confiance. Le plus dur commence. »

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