Dénonçant un "demi-siècle d'injustice", un collectif d'associations a manifesté, vendredi 8 mai à Paris, pour réclamer une revalorisation des pensions des soldats des anciennes colonies françaises. Les oubliés de la République, qui s'étaient donné rendez-vous sur le parvis des droits de l'homme au Trocadéro, contestent une loi de 1959, dite "de cristallisation", qui avait instauré un traitement différent entre anciens combattants français et ceux qui sont devenus étrangers lors de la décolonisation.
(Source : Le Monde)
"LA FRANCE N'OUBLIERA JAMAIS LEUR SACRIFICE"
A l'occasion de la commémoration du 8 mai 1945, Nicolas Sarkozy a salué le "sacrifice" des troupes coloniales, "spahis, tabors marocains et tirailleurs sénégalais", sans pour autant évoquer la polémique. Après avoir débarqué en Provence en août 1944, ces soldats "se battront pour la France comme s'ils se battaient pour leur mère-patrie. La France n'oubliera jamais leur sacrifice", a souligné le chef de l'Etat dans un discours prononcé sur la plage de Sainte-Maxime, dans le Var.
"Cette reconnaissance n'a aucun intérêt si derrière tout ça, les pensions, la reconnaissance réelle, financière à l'égard de ceux qui ont risqué leur vie n'est pas faite", a estimé le socialiste Alain Rousset lors de la manifestation parisienne. Député et président de la région Aquitaine, il a déposé en octobre une proposition de loi en vue de "compléter les mesures déjà intervenues de 'décristallisation', améliorer les conditions d'accueil et de prise en charge de ces anciens combattants en France et leur permettre de choisir librement leur lieu de résidence".
Naïma Charaï, conseillère régionale socialiste en Aquitaine et présidente du collectif Les oubliés de la République, estime dans une interview au JDD.fr que quatre-vingt mille personnes seraient encore concernées et que mettre retraites et pensions à égalité coûterait entre environ 500 millions d'euros par an. "Soit le "prix" du bouclier fiscal voté à l'été 2007...", ajoute-t-elle
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