PARIS - Le ministre de l'Immigration Eric Besson a déclaré dimanche qu'il comptait transmettre à la justice le dossier des maîtres-chiens sans papiers, qui assurent la sécurité dans des gares SNCF parisiennes, qualifiant de "grave" cette affaire.

AFP/Archives/Jean Ayissi - Un maître-chien à la gare Saint-Lazare
Des maîtres-chiens sans papiers, au nombre de 150, selon le syndicat Sud-Rail, venus pour beaucoup de Côte-d'Ivoire, du Mali et de Guinée, assurent la sécurité des gares Saint-Lazare et d'autres sur les lignes C et D. Ils sont employés par une entreprise sous-traitante de la SNCF, Vigimark.
(Source : L'Express)
Trente-huit d'entre eux ont commencé une action collective pour se faire régulariser. Fin juin, ils avaient manifesté devant le ministère de l'Immigration.
"Quand on m'a dit ce qui se passait, j'ai demandé une enquête administrative à mes services et à la préfecture de police", a dit Eric Besson à l'AFP, confirmant une information parue dans le Journal du Dimanche.
"Mon intention, c'est (...) très probablement de transférer le dossier à la justice la semaine prochaine sur la responsabilité des sous-traitants", a-t-il ajouté, jugeant qu'il s'agissait d'une "affaire grave".
Par ailleurs, M. Besson a affirmé qu'il y avait eu "des rencontres entre la préfecture de police, (ses) services, les syndicats pour essayer d'étudier la situation individuelle d'une trentaine de personnes".
Il y aura "peut-être une régularisation, soit au titre du travail, soit peut-être en application de la circulaire (...) de la directive européenne sur la traite des êtres humains", a-t-il déclaré.
"On n'échappera pas à une discussion, mais ce n'est pas à moi de la mener, sur la responsabilité de la SNCF", a-t-il ajouté, en interrogeant: "Etait-elle un peu, pas du tout informée?".
"Il y a la responsabilité du donneur d'ordre (aux entreprises de sous-traitance) en filigrane", selon le ministre, qui a confirmé, comme l'indique le Journal du Dimanche, avoir eu "un entretien téléphonique privé" avec Guillaume Pepy, le PDG de la SNCF.
Dominique Malvaud, du syndicat Sud-rail, a confirmé à l'AFP qu'un "processus de régularisation avait été enclenché".
"C'est en bonne voie", selon le syndicaliste. "Si tout le monde respecte ses engagements, on va vers la régularisation de 33 personnes mais on a encore un problème avec cinq" maîtres-chiens, a-t-il précisé.
"La SNCF doit faire des promesses d'embauche, permettant à ces gens d'être régularisés dans des métiers autres que la sécurité, puisqu'un document (...) exclut tous les métiers de la sécurité des régularisations par le travail", a-t-il indiqué.
De son côté, le service de presse de la SNCF a indiqué que l'entreprise avait été "alertée par les services du ministère de l'Immigration, concernant la situation d'un certain nombre de maîtres-chiens de la société Vigimark". "On a indiqué au ministère que la SNCF était prête à faciliter l'obtention de contrats de travail pour ces personnes pour aider leur régularisation", a-t-on ajouté à la SNCF.
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