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lundi 12 avril 2010

[RETOUR] le père angolais accueilli en héros à Lyon (20 minutes)


MMIGRATION - Un important comité de soutien attendait Guilherme à la gare de la Part-Dieu à Lyon... «Ce soutien fait chaud au cœur ». Guilherme Hauka Azanga, sans-papiers angolais arrêté sous les yeux de ses enfants le 25 mars puis relâché jeudi soir du centre de rétention de Bobigny après plusieurs tentatives d’expulsion, était de retour ce vendredi midi à Lyon, où il vit depuis huit ans.

La plupart des militants et soutiens avait apporté de quoi «faire du bruit» -tam-tams et sifflets- pour accueillir Guilherme à la gare de la Part-Dieu. Une femme avait apporté une rose. D’autres avaient amené les banderoles ayant servi à la mobilisation. Emu et accompagné de sa compagne, Guilherme a fendu la foule, serrer ses proches dans les bras en les remerciant. Fier, il a fait le V de la victoire avec sa main. «C’est un grand moment de bonheur», a glissé sa compagne Florence.

«Une belle victoire»

Jeudi soir, la préfecture du Rhône a reconnu «l’impossibilité matérielle» de faire procéder à la reconduite à la frontière de Guilherme. Cet homme a bénéficié d’une mobilisation sans précédent de l’école où sont scolarisés ses enfants.

Les parents d’élèves ont su frapper les esprits en occupant l’établissement jour et nuit, en manifestant, puis en interpellant les différents pilotes de ligne chargés de renvoyer Guilherme vers son pays d’origine. «Tout le monde s’est reconnu dans cette famille, note Céline Migliore, une maman de l’école Gilbert-Dru. C’est une belle victoire, mais on ne baisse pas la garde.»

Toujours en situation irrégulière

Dans la gare, où de nombreux voyageurs se pressaient pour partir en vacances, le slogan «des papiers, pour Guilherme» a longuement résonné.

Guilherme reste effectivement sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF). «Je ne pense pas que la préfecture va aller l’arrêter demain matin chez lui», relève Mireille Peloux, militante du Réseau éducation sans frontière qui dénonce «le coût d’un tel acharnement». «Pour la chasse aux sans-papiers, le gouvernement est prêt à tout et n’importe quoi», souligne-t-elle.

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