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mercredi 7 avril 2010

[EXPULSION] Le père de famille angolais en rétention reste expulsable (Le Progès)

«  Soit ils ont la possibilité de le mettre dans un avion d'ici vendredi,  soit ils sont obligés  de le remettre en liberté », a déclaré à l'AFP  son avocat Me Sabatier / Photo SM

En prorogeant sa rétention administrative jusqu'à vendredi, l'expulsion est à nouveau possible dans ce délai. Sauf si la Préfecture change d'avis après la rencontre avec son comité de soutien

Trois jours. C'est le temps pendant lequel Guilherme Hauka Azanka peut être retenu administrativement au centre de Saint-Exupéry. Tel en a décidé la cour d'appel hier après-midi. Trois jours pendant lesquels l'Etat peut mettre à exécution l'expulsion de ce père de famille de nationalité angolaise, vers son pays d'origine. Dimanche, le juge des libertés et de la détention avait refusé de proroger sa rétention administrative en se basant sur le respect à « sa vie privée ».

Le parquet avait alors fait appel de cette décision qui contrecarrait les desiderata de l'administration.

Pendant ses huit années de vie en France, Guilherme Hauka Azanka a tenté tous les recours possibles, en vain, pour obtenir des papiers même s'il reste encore à attendre une ultime décision de la cour administrative d'appel. Il vit désormais dans la crainte d'un retour dans son pays de naissance. Le pays de son « centre familial », à en croire la Préfecture du Rhône. Sauf que selon son comité de soutien et son avocat, Me Laurent Sabatier, son épouse est décédée et ses trois enfants de 19, 17 et 13 ans, ne vivent pas en Angola, mais au Congo dans une institution religieuse. Leur papa leur enverrait des mandats postaux tous les deux mois, environ, là aussi, preuves à l'appui. Quant à ses deux enfants nés en France de sa nouvelle compagne, (un petit garçon de trois ans et une fille de 15 mois), la Préfecture laisse entendre qu'il n'en serait pas le père. « Faux », répond encore le comité de soutien. « Guilherme les a reconnus avant la naissance ».

Trois jours au cours desquels la mobilisation pour Guilherme Hauka Azanka ne devrait pas s'amoindrir. Si le matin, à la cour d'appel, ils étaient tous là, voisins, parents d'élèves, hommes politiques, artistes, venus soutenir « Guilherme », c'est Anabelle, maman d'un copain de classe, qui est allée remettre un courrier à Izieu, à Simone Veil. En fin d'après-midi, le directeur de cabinet du Préfet recevait Anabelle et deux autres proches du père de famille angolais « On a été écoutés. C'est la première fois depuis le début du dossier. On lui a expliqué que nous n'allions pas nous essouffler, et que nous étions capables de faire une grève de la faim ». La préfecture a promis une réponse pour « mercredi matin ».

Le vol direct de Paris pour l'Angola de 22 h 07, ce soir, les amis de Guilherme, l'ont tous en tête. En attendant, ils continuent, plus que jamais, d'occuper l'école Gilbert-Dru (Lyon, 7e) où ses enfants sont scolarisés. Et sa compagne, Florence ? « On ne la quitte pas ». Anabelle est déterminée, et ce n'est pas la seule.

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