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vendredi 17 avril 2009

[Musique] Salif Keita et Youssou N'Dour à Pleyel (Le Figaro)

Youssou N'Dour, le Sénégalais (à g.) et Salif Keita, le Malien : deux monstres sacrés de la musique africaine (DR).
Youssou N'Dour, le Sénégalais (à g.) et Salif Keita, le Malien : deux monstres sacrés de la musique africaine (DR).

(Source : Le Figaro)

MUSIQUES DU MONDE - On ne saurait croire à une simple coïncidence ni même à un hasard heureux du calendrier : deux des plus grands artistes du continent africain seront à l'affiche à Paris la même semaine. Voici quelques saisons que la Salle Pleyel a amorcé son ouverture en direction des musiques populaires. Temple de la musique classique, l'institution permet à des expressions différentes de s'épanouir en son sein depuis qu'elle est dans le giron de la Cité de la musique. On a pu y entendre du rock et de la chanson (Alain Bashung ou Étienne Daho s'y sont produits), et les musiques du monde y ont également droit de cité.

Pape de la musique sénégalaise, Youssou N'Dour a accédé au public européen grâce à l'activisme de Peter Gabriel, qui lui offrit la première partie de ses tournées mondiales dès les années 1980. Superstar en son pays depuis fort longtemps, Youssou N'Dour est devenu une référence mondiale. On se souvient de la chanson Seven Seconds, immense succès partagé avec la chanteuse Neneh Cherry en 1994. Sur son dernier album en date, Give and Take, il revisitait le patrimoine du nord du Sénégal, afin de signaler que le pays ne se résume pas au m'balax qui l'a fait connaître dans le monde entier. Il sera entouré pour l'occasion par le Super Étoile de Dakar et ses choristes.

Le lendemain, Salif Keita, prodigieux chanteur malien, foulera la même scène. Issu d'une grande famille, il aura dû s'opposer à sa famille afin de pouvoir poursuivre une carrière musicale d'une exigence et d'une pertinence jamais démenties. Après plusieurs disques très produits dans les années 1980-1990, Salif Keita a opéré voici quelques années un retour vers un son acoustique et dépouillé du meilleur effet.

Après des années d'exil et de productions étrangères, Keita a réalisé un vieux rêve en ouvrant à la fois un studio et en réactivant son label (Wanda Records) à Bamako. Lui aussi bénéficie d'une audience mondiale, effectuant régulièrement des périples aux quatre coins du monde. Son objectif aujourd'hui est de permettre à la musique traditionnelle de son pays de connaître une destinée prospère à l'étranger. À ce titre, Salif Keita fait office de « passeur » entre plusieurs cultures. Même s'il a mâtiné son style de sonorités électriques et contemporaines, Salif Keita n'a perdu de vue ni ses racines ni la provenance de sa musique en digne émanation de la tradition des griots mandingues.

Faut-il y aller ? Youssou N'Dour et Salif Keita sont deux monstres sacrés de la musique africaine qu'il serait insolent de manquer, surtout dans le cadre prestigieux de la Salle Pleyel.

Youssou N'Dour et le Super Étoile de Dakar le 17 avril, Salif Keita le 18, à 20 heures.

Salle Pleyel, 252 rue du Faubourg Saint-Honoré (VIIIe).

Places : de 30 € à 45 €.

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