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mardi 7 avril 2009

[Politique] AUDIO Ségolène Royal demande "pardon" aux Africains pour le discours de Sarkozy à Dakar

Ségolène Royal achèvera jeudi un périple au Sénégal marqué par le discours au cours duquel elle a demandé "pardon" pour les propos tenus par Sarkozy en 2007 © GEORGES GOBET / AFP

(Source : Le Point)

Ségolène Royal a désormais, elle aussi, son discours de Dakar. En réponse à peine masquée à l'allocution très polémique prononcée par Nicolas Sarkozy dans la capitale sénégalaise, le 26 juillet 2007, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a rappelé devant plus de 500 personnes réunies au siège du PS sénégalais : "Quelqu'un est venu ici vous dire que l'homme africain n'est pas encore entré dans l'Histoire."

Ségolène Royal demande



Écoutez l'extrait en question du discours de Ségolène Royal (source RFI ) :



"Pardon, pardon pour ces paroles humiliantes et qui n'auraient jamais dû être prononcées et - je vous le dis en confidence - qui n'engagent ni la France ni les Français", a lancé Ségolène Royal à ceux qu'elle a appelés en début de discours "mes frères et mes soeurs" en se présentant comme "une fille de l'Afrique" ( lire l'intégralité du discours de Ségolène Royal ).

Regardez l'extrait polémique du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar :



Ségolène Royal a ensuite continué : "Pour le meilleur et parfois, hélas, pour le pire, nos histoires ont été liées. Le pire, ce fut l'esclavage (...), le pire aussi, ce fut la colonisation, dont une partie de la droite a essayé de nous faire croire (...) qu'elle avait des aspects positifs." Celle qui est née il y a 55 ans à Dakar, où son père était sous-officier, a affirmé au peuple sénégalais : "Bien évidemment, vous avez fait l'Histoire et vous continuez à la faire et vous l'avez faite bien avant la colonisation, pendant, avant et depuis. Et c'est avec vous que nous allons construire notre avenir." Et elle a insisté : "La France républicaine mérite que cessent ce qu'on appelle (...) la Françafrique et l'opacité de décisions prises dans le secret de quelques bureaux pour quelques intérêts particuliers."

Le gouvernement s'indigne

La présidente de Poitou-Charentes, qui s'exprime régulièrement comme une présidentiable en campagne, a emporté l'adhésion de la salle, en bonne partie constituée de militants socialistes. Enthousiastes, ses auditeurs lui ont réservé une standing ovation. Ségolène Royal, acclamée par ses partisans à la limite du rationnel, a conclu son discours par une formule dont elle a le secret (à l'image de la phrase de Jaurès citée à la fin de son discours au congrès de Reims de novembre : "Nous sommes le socialisme, levons-nous, vertu et courage, car nous rallumerons tous les soleils, toutes les étoiles du ciel, nous sommes les socialistes."). Cette fois, point de Jaurès, mais "un jeune de Thiaroye" (banlieue de Dakar, NDLR) : "Soyons solidaires comme les grains de l'épi de maïs, forts comme le baobab, courageux comme le lion." Visiblement séduit, le premier secrétaire du PS sénégalais, Ousmane Tanor Dieng, a jugé que le discours de Royal avait "réhabilité la France aux yeux des Sénégalais".

L'allocution a, en revanche, provoqué une fois de plus l'indignation de la majorité. Le secrétaire d'État à la coopération Alain Joyandet a qualifié de "choquantes, irresponsables et antidémocratiques" ses déclarations. "Désirs d'avenir, c'est vraiment du passé", a-t-il ironisé, dans une allusion à l'association de Ségolène Royal "Désirs d'avenir". De son côté, Bernard Kouchner s'est étonné, mardi matin, sur RTL, que Ségolène Royal "découvre ça aussi tard"... Sans être choqué, le ministre des Affaires étrangères a jugé cette sortie "extrêmement maladroite et très démagogique".

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