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lundi 6 avril 2009

[Politique] Guadeloupe: le LKP boycottera les états-généraux

Le LKP et les principaux syndicats guadeloupéens refusent de participer aux états-généraux. La situation sociale pourrait à nouveau se tendre alors que le gouvernement s'apprête à annoncer une extension limitée de l'accord salarial conclu le 5 mars.

Les principales centrales syndicales guadeloupéennes et le collectif LKP qui a mené 44 jours de grève contre la vie chère au début de l'année, ne participeront pas aux états-généraux de l'outre-mer décidés par Nicolas Sarkozy pendant la crise sociale aux Antilles.

(Source : liberation.fr)

La principale d'entre elles, l'UGTG (51,67 % des suffrages aux prud'homales de novembre), dont Elie Domota est secrétaire général, a fait savoir qu'elle n'y participerait pas, affirmant que la problématique lui semble «artificielle» par rapport aux «attentes sociales du peuple guadeloupéen».

Son secrétaire général, Elie Domota, est par ailleurs le porte-parole du Lyiannaj kont pwofitasyon (LKP, collectif contre l'exploitation) regroupant (à l'exception de la CGC) l'ensemble des confédérations et centrales syndicales représentées en Guadeloupe.

En tant que tel, le LKP a annoncé lundi son refus de participer aux états-généraux, affirmant que «tout est décidé».

«Pon (aucun) états-généraux ne peut être dicté au peuple guadeloupéen», indique le «Lyannaj kont pwofitasyon» (collectif contre l'exploitation) dans un communiqué, publié sur le site internet de l'UGTG.

«LKP refuse d'être la caution sociale, économique, politique et culturelle de Monsieur Sarkozy et de ses relais en Guadeloupe. Yo ja désidé biten a yo» (tout est déjà décidé), poursuit le texte.

«C'est la grève générale et le mouvement populaire historique des journées de décembre, janvier, février et mars 2009, kont pwofitasyon, qui a conduit l'Etat français à organiser leurs dits états généraux en Guadeloupe, avec l'arrière-pensée de briser la dynamique LKP», affirme encore le texte.

Les états-généraux de l'outre-mer, annoncés par le chef de l'Etat pendant la crise sociale aux Antilles, doivent débuter par des ateliers locaux à partir du 15 avril.

La CGTG (19,83 % aux prud'homales) avait décidé, lors de son congrès il y a une semaine, de ne pas prendre part aux états-généraux. Une décision similaire a été adoptée cette semaine par la troisième centrale syndicale locale, la CTU (8,57 %).

Extension limitée de l'accord salarial

La situation sociale pourrait à nouveau se tendre en Guadeloupe alors que le gouvernement s'apprête à annoncer une extension limitée de l'accord salarial conclu le 5 mars. L'accord Jacques Bino, signé le 26 février entre le LKP et des organisations patronales minoritaires, prévoit le versement d'une prime de 200 euros pour les bas salaires pris en charge par l'Etat et les collectivités locales durant trois ans. Le texte initial précise qu'à l'issue de ces trois années, les entreprises devront prendre le relais de l'Etat et des collectivités pour verser ces 200 euros.

Mais le gouvernement devrait retirer la clause de l'accord mettant à la charge des employeurs dans trois ans les 200 euros de hausse concédés pour terminer la grève générale.

L'entourage du ministère du Travail Brice Hortefeux a seulement indiqué qu'«il y aurait une décision du gouvernement dans les prochains jours», mais selon des sources patronale et syndicales, le directeur général du Travail, Jean-Denis Combrexelle, a confirmé lors d'une réunion vendredi à Paris que le gouvernement entendait étendre l'accord avec des réserves et exclusions.

Après cette annonce, Elie Domota avait estimé que c'était «reparti pour beaucoup de grèves» dans l'île.

Marie-Alice Medeuf-Andrieu, représentante FO a estimé que l'accord serait «vidé de sa substance».

Les travaux des états-généraux doivent être lancés officiellement par Nicolas Sarkozy fin avril en Guadeloupe et en Martinique.

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