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lundi 30 novembre 2009

[JUSTICE] L'ancien ministre Léon Bertrand écroué (Le Figaro)

La justice reproche à Léon Bertrand, président de la CCOG, et à certains de ses cadres d'avoir favorisé des entrepreneurs dans l'attribution de marchés en contrepartie de grosses sommes d'argent.
La justice reproche à Léon Bertrand, président de la CCOG, et à certains de ses cadres d'avoir favorisé des entrepreneurs dans l'attribution de marchés en contrepartie de grosses sommes d'argent. Crédits photo : AFP
L'ex-ministre du tourisme de Jacques Chirac a été mis en examen pour «délit de favoritisme et corruption passive». Il est soupçonné d'avoir privilégié des entrepreneurs dans l'attribution de marchés en Guyane, en contrepartie de grosses sommes d'argent.

Léon Bertrand, figure de proue de l'UMP en Guyane, a passé une deuxième nuit en prison au centre pénitentiaire de Ducos, en Martinique. L'ancien ministre du tourisme de Jacques Chirac a été transféré de Guyane en Martinique. Il a été mis en examen pour «délit de favoritisme et corruption passive» et immédiatement placé en détention provisoire.

En tant que président de la communauté de communes de l'ouest guyanais (CCOG), Léon Bertrand est soupçonné, avec certains de ses cadres, d'avoir privilégié des entrepreneurs dans l'attribution de marchés publics, en échange de grosses sommes. L'ex-ministre aurait utilisé cet argent pour financer ses campagnes électorales. A également été mis en examen dans ce scandale et écroué Augustin To-Sah-Be-Nza, directeur général de la CCOG.

Les faits reprochés à l'ancien ministre, qui a fait près de quarante heures de garde à vue entre mercredi et jeudi, couvrent la période 2003 à 2009. Ils visent des attributions de marchés à la CCOG que Léon Bertrand dirige depuis 2001, à la société d'économie mixte du Nord Ouest de la Guyane de construction de logements sociaux (Sénog) qu'il préside et à la municipalité de Saint-Laurent de Maroni dont il est le maire. L'affaire a démarré après la mystérieuse disparition, en juillet 2004, de Myrtho Fowel, directeur administratif et financier de la CCOG. Dans les mois suivants, les enquêteurs ont mis au jour des faux-mandats concernant des marchés fictifs de la CCOG. Dix mandats ont été détournés pour un total de 468.628 euros.

Léon Bertrand évoquait des «dysfonctionnements»

Au cours de l'instruction, les enquêteurs ont découvert de très importants dépassements de coûts dans les marchés publics de la CCOG. Ils ont aussi constaté qu'au moins un des marchés avait été attribué avant la réunion de la commission d'appel d'offres de la CCOG. Interrogé sur ce point par la Semaine guyanaise, Léon Bertrand avait reconnu des «dysfonctionnements».

Léon Bertrand et Augustin To-Sah-Be-Nza ont sollicité un délai de quatre jours pour préparer leur défense. Ils ont obtenu du juge des libertés un débat de fond et la tenue d'une nouvelle audience le mercredi 2 décembre 2009 à 11 heures locales. Les deux hommes ont tous les deux refusé de répondre aux questions du juge d'instruction Thierry Rolland lors de leur audition de première comparution. Un autre proche collaborateur de Léon Bertrand, Guy Le Navennec, directeur de la Senog, a été convoqué samedi à la PJ.

Né en 1951 à Saint-Laurent-du-Maroni, Léon Bertrand, qui aime à rappeler qu'il est petit-fils de bagnard, a enseigné les sciences au collège de sa ville natale. Maire de la commune depuis 1983, il a été rapporteur du budget de l'outre-mer à l'Assemblée de 1993 à 1997 et a présidé l'intergroupe des parlementaires de l'outremer de 1995 à 1997. En juin 2002, il était entré dans le deuxième gouvernement Raffarin comme secrétaire d'Etat au Tourisme, secteur qu'il a gardé en 2004 dans le troisième gouvernement Raffarin, avec le rang de ministre délégué. De 2004 à 2007, il a été ministre délégué au Tourisme dans le gouvernement Villepin. Il a été battu aux sénatoriales de 2008.

[ECONOMIE] Salariés sans papiers : 64% des Français pour des régularisations "au cas par cas" (Nouvel Obs)

La grande majorité des Français (78%) reconnait que les salariés sans-papiers jouent un "rôle important" dans l'économie, selon une enquête Ifop.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche 29 novembre à Paris, à l'appel du collectif Ucij (Unis contre l'immigration jetable) (Sipa)

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche 29 novembre à Paris, à l'appel du collectif Ucij (Unis contre l'immigration jetable) (Sipa)

Les Français se prononcent majoritairement (64%) pour des régularisations "au cas par cas" des salariés sans papiers, selon une enquête Ifop parue dans L'Humanité du lundi 30 novembre.
Alors que plusieurs milliers de salariés immigrés en situation irrégulière sont actuellement en grève, 24% des personnes interrogées se prononcent pour une régularisation "de l'ensemble de ces salariés", tandis que 12% se disent opposés à toute régularisation.
Une très large majorité (78%) reconnaît que les salariés immigrés en situation irrégulière jouent un "rôle important" dans l'économie, 22% pensant le contraire.

Le PS dénonce une "instrumentalisation" de la part de Sarkozy



Dans une interview au Parisien/ Aujourd'hui-en-France de lundi, le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, affirme que "Nicolas Sarkozy ment et instrumentalise comme le fait Marine Le Pen 'le péril' d'une immigration massive en stigmatisant l'étranger". Il s'agit "d'une grossière manoeuvre du chef de l'Etat", déclare Benoît Hamon, alors que le chef de l'Etat a accusé le PS de vouloir régulariser massivement les sans-papiers. Benoît Hamon juge qu'"on vient donc chercher mauvaise querelle, alors que ce gouvernement comprend un ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration et qu'il applique des pans entiers du programme FN". "Nicolas Sarkozy est conscient qu'il ne gagnera pas les élections (NDLR Régionales) sur son bilan".

Sur France 5, Ségolène Royal s'est prononcée pour une régularisation "juste", préconisant le "cas par cas dans le cadre de critères transparents et objectifs". Il faut avoir "le sens du cas par cas, parce qu'on ne peut pas tout d'un coup généraliser et tomber dans un excès qui ne soulèverait que de faux espoirs", a-t-elle déclaré. "Si l'Etat accepte des impôts d'un travailleur, vous avouerez qu'il est très injuste que ce travailleur n'ait pas une carte de travail, ne soit pas régularisé, ne soit pas sécurisé, puisqu'il apporte sa force de travail à l'économie française", a ajouté la présidente de la région Poitou-Charentes.
Du côté de l'UMP, on accuse le PS de vouloir faire monter le Front national en prônant une régularisation "large". Le parti socialiste "utilise toutes les arguties possibles comme l'avait fait François Mitterrand", a déclaré Xavier Bertrand.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Paris, pour dire "non à l'immigration jetable".

[DIPLOMATIE] La France et le Rwanda rétablissent leurs relations diplomatiques (Libération)

Kigali avait rompu ses relations diplomatiques avec Paris fin 2006, après l'émission de mandats d'arrêt par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, qui visaient des proches du président Paul Kagamé.

Paul Kagame, président du Rwanda.

Paul Kagame, président du Rwanda. (REUTERS)

La France et le Rwanda ont décidé de "rétablir leurs relations diplomatiques", a annoncé ce dimanche la présidence française dans un communiqué.

Cette annonce intervient alors que le Rwanda, pays africain de tradition francophone, a adhéré au Commonwealth.

Kigali avait rompu ses relations diplomatiques avec Paris fin 2006, après l'émission de mandats d'arrêt par le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, qui visaient des proches du président Paul Kagamé.

Ils étaient soupçonnés d'avoir pris part à l'attentat en 1994 contre l'avion du président d'alors, Juvénal Habyarimana. Cet attentat est considéré comme l'élément déclencheur du génocide rwandais, qui a fait, selon l'ONU, plus de 800.000 morts essentiellement dans la minorité tutsi.

Dans un communiqué, l'Elysée souligne que le secrétaire général de la présidence, Claude Guéant, s'est "rendu (ce dimanche) à Kigali (Rwanda) où il a eu des entretiens avec le président de la République du Rwanda, Paul Kagamé".

"A l'issue de ces entretiens, le président de la République française et son homologue rwandais sont convenus de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays", conclut le communiqué de l'Elysée.

Depuis 2006, "les plus hautes autorités françaises (président de la République et ministre des affaires étrangères) ont manifesté à plusieurs reprises leur volonté de renouer au plus vite des relations diplomatiques", souligne le ministère des Affaires étrangères sur son site.

"Les gestes d’ouverture de la France ont reçu un accueil favorable de la part des autorités rwandaises avec lesquelles un dialogue direct a pu être rétabli (entretiens du président de la République avec le président Kagamé à l’occasion du sommet UE/Afrique de Lisbonne en décembre 2007, et à New York en septembre 2008; déplacements à Kigali du ministre des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, en janvier et novembre 2008)", poursuit le ministère, en ajoutant "le dialogue se poursuit en vue de permettre une normalisation des relations entre nos deux pays".

vendredi 27 novembre 2009

[ECONOMIE] Amadou, ouvrier sans-papiers, 1300 euros par mois (Rue 89)

Amadou, ouvrier sans-papiers (Audrey Cerdan/Rue89).

Sans-papiers, Amadou Dramé est en grève depuis le 14 octobre pour obtenir sa régularisation. Ouvrier dans le bâtiment, il a accepté qu'Eco89 passe ses revenus au rayon X.

Amadou Dramé rit beaucoup. De notre ignorance lorsqu'on l'interroge sur la profession de ses parents. « Cultivateurs, bien sûr », répond-il. Une évidence à Kayes, une région de l'ouest du Mali qu'il quitte en 2005.Le grand départ pour un jeune homme de 29 ans, alors professeur d'arabe.

Visa touriste et billet pour Paris, il le sait, il ne reviendra pas. Comme d'autres, il va rejoindre quelqu'un en France, s'y installer et travailler. Il ignore alors tout de la vie de travailleur sans-papier en Europe.

Depuis 4 ans, il travaille comme manutentionnaire dans le batiment. Il monte des cloisons dans les des bureaux, essentiellement à la Défense. Des missions d'intérimaire de plus en plus espacées depuis l'automne 2008 :

« Je travaille tous les mois mais depuis un an, ce sont presque deux semaines de moins par mois. Je n'ai jamais exercé d'autre métier en France. A part un peu de ménage et de restauration mais ça n'a pas duré longtemps. »

1Revenus mensuels : 1 300 euros

D'un mois à l'autre, le salaire d'Amadou Dramé n'est pas le même. Au minimum, quelque 900 euros. Au maximum, 1 500 euros :

« Généralement, pour 176 heures de travail par mois, je touche 1 300 euros net. »

Depuis le 14 octobre, il est en grève pour obtenir sa régularisation :

« Ce n'est pas pour emmerder les patrons. C'est parce qu'on n'a pas le choix. Sans-papiers en France, c'est un peu dur. En sortant de chez moi, j'ai peur. En rentrant chez moi, j'ai peur. Un flic peut t'arrêter à n'importe quel moment. Je n'ai pas envie de me retrouver en garde à vue, comme un criminel.

Ca m'est arrivé quatre fois. Les flics m'ont dit on n'a pas le choix, c'est la loi. J'ai dormi une seule fois au commissariat. Je me suis dit que je n'avais rien à y faire, je travaille, je ne vole personne, je ne suis pas un criminel. »

Les entreprises ne se penchant guère sur la régularité du séjour en France de leurs employés, Amadou Dramé n'a pas eu de mal à trouver du travail :

« Les patrons ne posent pas de questions. A supposer qu'ils me posent la question, je répondrais oui sinon je ne peux pas travailler ! Mais ils ne demandent rien parce que dans le fond, ils savent très bien qu'on n'a pas de papiers. Ils en profitent aussi. »

Les grévistes vivent depuis le 14 octobre grâce au pot de solidarité des syndicats, aux dons des comités de soutien et à la tirelire qu'ils tendent aux passants devant leur piquet de grève.

Amadou, avec d'autres ouvriers sans-papiers sur le lieu de leur piquet de grève (Audrey Cerdan/Rue89).

2Dépenses mensuelles : 1 100 euros

Parce qu'il ne peut pas disposer d'un compte dans une banque française, Amadou Dramé est toujours client d'une banque malienne. Il dispose d'une carte de retrait et d'un livret d'épargne :

« J'avais ouvert un compte dans une banque française mais ils se sont rendus compte de ma situation. Ils l'ont fermé. On peut toujours essayer mais bon, s'ils grillent, t'es viré de la banque. »

  • Loyer : 200 euros

Célibataire, Amadou Dramé vit chez son oncle, dans un foyer de travailleur migrant (FTM) dans le XXe arrondissement de Paris. Les deux hommes partagent une chambre de 12 mètres carrés :

« Je ne peux pas avoir de chambre à mon nom et j'ai peur qu'ils suppriment l'autorisation d'hébergement d'un tiers. »

  • Transport : 74,40 euros

« C'est une carte orange “zones 1 à 3”, étant donné que je travaille aussi en banlieue. Quand on va au-delà de la zone 5, la boîte rembourse l'aller, mais pas le retour. »

  • Cantine : 300 euros

Pour 10 euros par jour, Amadou Dramé a droit à trois repas par jour dans l'une des dizaines de « cantines africaines » de Paris. Etablies dans les foyers de travailleurs, elles sont essentiellement fréquentées par des immigrés africains :

« On peut manger sur place ou acheter de la nourriture. Il y en a à peu près partout dans Paris. Quand je suis sur un chantier un peu isolé, je vais au kebab. »

  • Courses, divers : 130 euros

« C'est à peu près la somme que je mets pour les autres achats. C'est surtout des boissons, de l'eau. Il y a aussi 30 euros pour le téléphone. J'ai une mobicarte. C'est un ami qui l'a acheté sous son nom. »

  • Téléphone fixe, Internet : 15 euros

Sa chambre est équipée d'un téléphone et d'un ordinateur.

  • « Cotisations » parentale et familiale : 300 euros

« C'est l'argent que j'envoie à ma famille. J'ai deux soeurs, une tante, des nièces… Je leur envoie environ 100 euros quand je peux. Chaque mois, c'est une personne différente qui touche cet argent.

La cotisation parentale est obligatoire et fixe, celle-là ! J'envoie 200 euros à mes parents. C'est normal, ils n'ont pas les moyens. C'est leur retraite. Ils ont travaillé toute leur vie pour leurs enfants. C'est partout comme ça, en Espagne, en Afrique, même en France. On doit s'occuper de ses parents. »

3Assurance, cours de français…

Amadou Dramé déclare ses revenus chaque année, mais n'est pas imposable. Contrairement à une idée reçue, il ne bénéficie d'aucune aide, pas plus qu'il ne bénéficie de la sécurité sociale, à laquelle il cotise pourtant.

Tous les ans, il verse 80 euros à une caisse d'assurance africaine :

« Quand les immigrés meurent, ils ne sont pas enterrés ici. Les corps sont rapatriés et ces assurances s'occupent de ça. La poussière coûte cher. »

Des matchs de foot à La Chapelle mais globalement, peu de loisirs. Il dit n'aimer ni le cinéma, ni les cafés. Les balades, oui, aux Halles et à la Défense.

Parce qu'il espère changer de voie, il prend des cours de français, dispensés par la mairie de Paris. Six heures par semaine pour 40 euros par an :

« J'ai eu mon diplôme de français (un certificat de formation générale, ndlr), ça m'a aidé d'apprendre le français. Si je reste ici, j'aimerais avancer. Je ne vais pas faire ce métier toute ma vie. Si j'ai des papiers, je pense passer le bac et faire autre chose. »

Pas particulièrement heureux en France, Amadou Dramé ne pense pas prendre racine :

« Je ne suis pas sûr d'avoir envie de rester. Travailler et ne faire que ça, ce n'est pas une vie. Et être traité comme un voyou, je n'ai jamais connu ça avant. »

[POLITIQUE] Yade prône une "République réelle" pour les Français d'origine étrangère (Le Figaro)

La secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, a prôné une "République réelle et pas formelle" pour les Français d'origine étrangère, plaidant pour la "discrimination positive".
"Si les principes de la République est d'une modernité incroyable, ce ne doit pas être un modèle figé pour l'éternité" a déclaré Mme Yade, lors d'une réunion consacrée au thème de la "diversité" à Colombes (Hauts de Seine), où elle est conseillère municipale d'opposition.
"Nous trahissons l'idéal de la France lorsque nous proclamons notre attachement à une République formelle et non réelle", a-t-elle ajouté, en plein débat sur l'identité nationale. "Le peuple français est révolutionnaire ou non ?".
Investie par l'UMP en seconde position de la liste de ce département pour les régionales en Ile de France, la secrétaire d'Etat a souligné "l'incompréhension entre les Français +canal historique+ et les Français issus de l'immigration".

"Le vrai débat a été introduit sur la scène politique lorsque Nicolas Sarkozy a parlé de discrimination positive", a-t-elle estimé, jugeant nécessaires des "mesures volontaristes".
Mme Yade, qui est d'origine sénégalaise, était invitée à une rencontre du Cercle de la diversité républicaine (CDR), un club de réflexion de droite fondé en 2006 pour promouvoir "les talents issus de l'immigration à des postes de responsabilité", notamment au sein des partis politiques.
Forte de 3.500 adhérents, pour la plupart des élus et des militants de l'UMP, cette association, qui a défendu la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, prône la généralisation du CV anonyme et la création d'un ministère de la diversité.
"On a avec Rama un exemple vivant de ce que la diversité offre de mieux. Elle a su prouver par ses capacités personnelles qu'elle était à la hauteur du poste qui lui était confié", a déclaré Manuel Aeschlimann, député UMP des Hauts de Seine, assurant que sa nomination au gouvernement n'était "pas un gadget".
"La nomination de Rama Yade est un symbole fort et révolutionnaire pour la diversité. Mais il faut maintenant une véritable politique, car pour l'instant le discours ce n'est pas assez suivi d'effet", a expliqué à l'AFP Dogad Dogoui, président du CDR.
Membre du conseil exécutif de l'UMP, un organe consultatif du parti, ce consultant en marketing assure que la majorité présidentielle ne doit pas "droitiser son discours pour séduire le FN".

jeudi 26 novembre 2009

[SOCIETE] Sans-papiers : des régularisations en trompe-l’oeil en France (Afrik.com)

Un millier de travailleurs sur près de 400 000 devraient obtenir un titre de séjour
Le ministre français de l’Immigration, Eric Besson, a annoncé mardi la transmission aux préfets d’une circulaire précisant les modalités de régularisation des travailleurs sans-papiers. Un millier d’entre eux pourraient obtenir un titre de séjour lors de l’application de cette mesure. Un collectif d’organisations a âprement discuté chaque terme de la circulaire mais au final, il se déclare insatisfait. De son côté, le ministre du Travail qui intervient également dans le dossier souhaiterait renforcer les sanctions contre les entreprises qui embauchent des personnes en situation irrégulière.




Demi-victoire pour les sans-papiers, dans l’« acte II » de leur mouvement, inauguré le 12 octobre. Un cinquième des 5 400 travailleurs mobilisés, soit un millier de personnes, principalement en région parisienne, devraient être régularisés, selon l’estimation « aléatoire » du ministre français de l’Immigration, Eric Besson, interrogé sur le sujet par France Inter. La population des sans papiers représenterait en France environ 400 000 personnes, selon la Confédération générale du travail (CGT).

Un rapport de force loin d’être terminé

Une circulaire de régularisation, âprement discutée avec les syndicats de travailleurs au cours de quatre réunions de préparation, a été transmise mardi aux préfets pour définir les conditions de régularisation des sans-papiers travaillant dans des métiers « en tension », c’est-à-dire en forte recherche de main d’œuvre. Les conditions édictées sont les suivantes : séjourner depuis au moins 5 ans sur le territoire français, avoir au moins un an d’ancienneté dans l’entreprise, disposer d’une promesse d’embauche pour une durée d’au moins un an et répondre à des critères d’« intégration » comme l’apprentissage de la langue française. François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a déclaré à l’AFP que cette circulaire est « trop restrictive » et ne respecte pas le contenu des négociations : « on avait à peu près trouvé un équilibre autour de trois ans [de séjour en France] », explique-t-il.

Eric Besson précise que subsiste pour les préfets, chargés des régularisations, une « marge d’appréciation ». C’est l’une des raisons qui pousse les associations et syndicats qui soutiennent la lutte des sans-papiers à parler de décision « arbitraire » plus que de décision « au cas par cas », comme le font les autorités. Comme l’expliquait fin octobre le militant CGT Benyahia à Afrik.com, Les critères de régularisation varient suivant les préfectures, nous voulons donc une décision centralisée ». Cette revendication qui n’a donc pas été satisfaite.

Pour l’heure, il est d’ailleurs prévu que la grève des sans-papiers continue. Les onze associations et syndicats qui soutiennent le mouvement (CGT, CFDT, FSU, UNSA, Solidaires, Ligue des Droits de l’Homme, Cimade, Autremonde, Femmes Egalité, RESF, Droits devant !!) souhaitent que les discussions avec le ministère de l’Immigration se poursuivent.

Dimanche devant le mouvement des jeunes du parti (proche de la tendance la plus à gauche du PS), la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a prôné la solution d’une régularisation massive des travailleurs sans-papiers. Une éventualité rejetée catégoriquement mardi par Eric Besson.

Faut-il faire baisser le rideau à Bouygues ou à la RATP ?

Son collègue Xavier Darcos a même menacé les entreprises qui emploient des sans-papiers. Ce week-end en effet, le ministre du Travail a annoncé un renforcement des sanctions contre les employeurs qui recourent au « travail illégal » ou emploient des « travailleurs étrangers sans titre de travail ». Le collectif a tout de suite dénoncé un « amalgame », arguant qu’une « grande partie » des travailleurs sans-papiers sont déclarés, « cotisent » et « paient leurs impôts ».

Même dans son propre ministère, le durcissement des sanctions prôné par Xavier Darcos passe mal. Dans une tribune publiée sur le site Bakchich-, Gérard Filoche, inspecteur du travail et membre du conseil national du Parti socialiste, qualifie de « bluff » les propos du ministre du Travail. Selon lui, il faudrait d’abord pouvoir appliquer les sanctions légales qui existent déjà. Ce qui n’est pas possible avec les effectifs actuels. Il n’y a que 450 inspecteurs de travail pour 1,2 millions d’entreprises. Il faut tout simplement « doubler les effectifs de l’inspection du travail », estime-t-il.

Et s’il fallait fermer les entreprises employant des sans-papiers comme le préconise le ministre, même des mastodontes comme Bouygues (BTP) ou la RATP (métro parisien) ne seraient pas épargnées. (Voir ci-dessous la vidéo réalisée par des sans-papiers sur leurs conditions de travail). La fermeture administrative serait une « sanction collective à l’égard de tous les travailleurs, déclarés ou non », renchérit le collectif de soutien aux sans-papiers.

Occupation lundi du chantier de la tour First (la Défense), vitrine de Bouygues

Pour les syndicats et associations engagés, la priorité reste de donc de protéger les travailleurs et d’« imposer aux employeurs de régler cette situation inacceptable ». Ce que la circulaire d’Eric Besson ne permet pas. Interrogé par Le Parisien, Raymond Chauveau, membre de la CGT et l’un des coordonnateurs du mouvement entamé début octobre dernier pour la régularisation des travailleurs sans-papiers déclare en effet que le contenu de la circulaire du ministre de l’Immigration « signifie que le gouvernement a pris l’option de maintenir des travailleurs sans droit pendant cinq ans et qu’il accepte que les patrons comme Bouygues, Veolia, les restaurants Costes, KFC, Suez, etc. – il faudrait les citer tous – puissent, par le jeu de la sous-traitance et de l’intérim, avoir des salaries sans droit pendant cinq ans ».


[ASSOCIATION] Anne Eva à propos du festival Bisso Besse (Le Progrès)

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« Prôner l'ouverture vers les autres »

En quoi consiste Bisso Besse ?

Ce nom signifie « Tous ensemble » en douala, un dialecte du Cameroun. Il s'agit d'un festival dédié aux cultures afro et métissées de Lyon. Instauré depuis 2003, il s'articule autour d'événements destinés à faire découvrir les traditions et valeurs africaines et caribéennes, à prôner l'ouverture vers les autres pour un enrichissement personnel de chaque être.

>> Et votre forum ?

Le Forum associatif tous ensemble (Fate) regroupe une trentaine d'associations de Lyon et de sa périphérie. Sa vocation consiste à valoriser l'apport de l'Afrique dans le patrimoine culturel mondial à promouvoir la diversité à travers la mise en place d'activités pluridisciplinaires. Parmi lesquelles la musique, le sport, la danse, des conférences, etc.

>> Quelques mots sur le programme à venir ?

Une dizaine d'évènements devraient animer les deux prochaines semaines, aux quatre coins de l'agglomération. À l'instar du Marché mondial pour la paix qui se tiendra demain, à la mairie du 7e à partir de 18 h 45. La salle des Pavillons (7e) accueillera quant à elle un stage de danse contemporaine africaine, samedi de 15 heures à 17 heures Une multitude d'animations conduiront ensuite le festival jusqu'à sa soirée de clôture, le 4 décembre, où Reggae connection donnera un concert au Mandela Club (5e).

>Informations : www.bissobesse.com 06 25 06 71 05

mercredi 25 novembre 2009

[JUSTICE] La condamnation d'Arthur pour "injure publique" envers Dieudonné confirmée (Le Point)

La Cour de cassation a confirmé la condamnation de l'animateur Arthur à 3.000 euros d'amende avec sursis pour "injure publique" envers l'humoriste Dieudonné et à un euro de dommages et intérêts.

La cour a rejeté le pourvoi de l'animateur contre la décision rendue le 30 avril par la cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme). Celle-ci avait revu à la baisse la condamnation à 4.000 euros d'amende et 1.500 euros de dommages et intérêts prononcée en première instance par le tribunal correctionnel d'Aurillac.

Interviewé sur Europe 1, Arthur avait déclaré le 29 novembre 2006 : "Même les mecs du Front national ont honte que Dieudonné soit venu les voir, c'est-à-dire que même le Front national n'en veut pas, (...) c'est bien la preuve que c'est la dernière des pourritures".



L'humoriste avait alors déposé plainte avec constitution de partie civile. Dieudonné avait été condamné pour incitation à la haine raciale à 3.000 euros d'amende, en 2006 à Paris, pour avoir notamment déclaré qu'Arthur finançait l'armée israélienne "qui n'hésite pas à tuer des enfants palestiniens".

[SOCIETE] 24 heures pour «montrer que le pays fonctionne avec les immigrés» (Libération)

Un nouveau collectif appelle les Français issus de l'immigration et tout «citoyen solidaire» à cesser le travail le 1er mars pour faire prendre conscience de l'apport de l'immigration à la vie économique.




Imaginez. Un lundi comme un autre, mais quelque chose dans l'air qui ne tourne pas rond. Plus grand-chose ne tourne, en fait: les premiers métros sont vides, les hôpitaux désertés par les soignants, les amphis en mal de profs, les chantiers à l'arrêt, les bistros sans cuisiniers, les réunions dépeuplées, les garages fermés... La France en berne. Ce jour-là a une date, le 1er mars 2010. Vingt-quatre heures «sans immigrés» à l'appel d'un nouveau collectif, «24h sans nous». «Nous» valant pour les étrangers vivant en France, les Français nés à l'étranger, ou de parents étrangers, mais aussi «tous ceux qui veulent protester contre la politique d'immigration».

Mot d'ordre: cesser le travail et tout acte de consommation durant 24 heures. Pas de grand défilé prévu, mais des rassemblements dans des «lieux symboliques», des «déjeuners républicains», des concerts... Pourquoi le 1er mars? Parce que ce sera le cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du Ceseda (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile) qui institue l'immigration choisie.

«Tous les secteurs sont concernés»

Faire prendre conscience de la présence des immigrés en organisant leur absence. Montrer, s'il le fallait, que l'immigration fait tourner le pays. L'idée, inspirée par une journée sans Latinos il y a deux ans aux Etats-Unis contre un projet de loi sur l'immigration, a germé dans les têtes du petit groupe en septembre, au lendemain de la malheureuse blague arabo-auvergnate d'Hortefeux – pour mémoire: «Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y a en a beaucoup qu'il y a des problèmes.»

Le collectif, constitué en association, ne s'attendait pas à être si bien servi par l'actualité depuis: débat sur l'identité nationale, deuxième vague de grève de travailleurs sans-papiers, projet de loi ad hoc... Rejoint par des associations, il compte, pour l'heure, près de 5000 anonymes qui pour beaucoup ont adhéré via Facebook.

«Notre ambition est de porter un changement de regard sur l'immigration. Montrer que les immigrés sont une richesse, que nous participons à la vie du pays et que le pays fonctionne avec nous», exposait ce matin Nadia Lamarkbi, la présidente du collectif, une journaliste franco-marocaine. «Nous nous plaçons sur le terrain économique parce que tous les secteurs sont concernés. En France, un logement sur deux a été construit par des immigrés. 10% des chefs d'entreprise sont immigrés».

Sarkozy aussi

Accueilli pour sa présentation dans la salle de presse de l'Assemblée nationale, par l'entremise de Daniel Goldberg, député PS de la très diverse Seine-Saint-Denis, le collectif se défend de tout communautarisme: «Notre mouvement est fédérateur. On ne donne pas une ligne de conduite, on veut marquer les esprits. Que Monsieur tout le monde constate, le 1er mars, qu'il lui manque quelqu'un.»

Encore au premier stade des préparatifs, le collectif est conscient des difficultés: comment toucher suffisamment large pour que la démonstration soit parlante? Comment appeler à une journée sans travail quand, dans bien des secteurs, se mettre en grève signifie s'exposer à des pressions ? Ou tout simplement quand chaque euro gagné compte? «Nous discutons en ce moment avec les syndicats pour voir comment faire», répond sans plus de commentaires Nadia Lamarkbi.

«Surprise» par l'écho rencontré sur internet et auprès de la dizaine de comités locaux, elle y croit : «Chaque jour, de plus en plus de gens nous disent qu'ils sont prêts à 100% à perdre une journée de travail pour retrouver leur dignité.» Le collectif n'a pas oublié dans la liste des invités Nicolas Sarkozy, fils d'immigré, qui recevra une lettre l'enjoignant à rester bien tranquille le 1er mars dans ses appartements de l'Elysée.

mardi 24 novembre 2009

[SOCIETE] La journée sans immigrés du 1er Mars 2010 (yabiladi.com)

La journée sans immigrés du 1er Mars 2010 : Interview de Nadia Lamarkbi
La France s’apprête à vivre un grand jour, le 1er Mars 2010, un jour durant lequel les immigrés et leurs descendants cesseront toute activité (consommation, vente, travail, aller à l'école…) afin de montrer l’importance du travail des immigrants pour l'économie de l’Hexagone. Yabiladi.com a interrogé l’initiatrice du mouvement « La journée sans immigrés – 24h sans nous », Nadia Lamarkbi, journaliste au Courrier de l’Atlas. Elle a évoqué les préparatifs et les actions entreprises pour l’organisation de cette manifestation. Elle s’est exprimée aussi sur ses retombés.








- Yabiladi : D’aucuns disent que le discours de Brice Hortefeux envers un jeune militant d’origine maghrébine, lors de l’université d’été de l’UMP en fin août à Seignosse, a été la goutte qui a fait débordé le vase, et vous a fait prendre conscience du regard d’une partie de la société française sur les immigrés. Qu’en dites-vous ?

- Nadia Lamarkbi : La prise de conscience était déjà là avant. Au quotidien, le poids du regard d’une certaine franche de la population, tantôt compatissant tantôt méprisant, se ressent. Mais il est vrai que les paroles du ministre de l’Intérieur et toutes les tentatives pathétiques pour expliquer ses propos ont fini de nous convaincre qu’il est temps de mettre un frein à tous cela. Notre action est citoyenne et nous voulons agir sur un levier essentiel qui est la consommation et donc l’économie.

- Vous avez opté pour le 1er mars 2010, tout en s’inspirant du « Great American Boycott », du 1er mai 2006 (jour non férié aux Etats-Unis) où des centaines de milliers de personnes d'origine hispanique, ont tout boycotté (travail, école, consommation) pour faire pression sur le Congrès dans le cadre de la réforme sur l'immigration. Qu’est-ce qui a motivé le choix de cette date ?
- Le 1er mars 2005 est le jour de l’entrée en vigueur des lois CESEDA, dit aussi code des étrangers dont le but est la « sélection » des étrangers sur critères économiques. Ainsi, c’est l’institutionnalisation du lien entre l’économie et l’immigration. Bien sûr ce lien existait déjà de manière implicite mais jamais explicité aussi clairement. Mais attention, notre action n’est pas en direction des législateurs mais de l’opinion publique. Nous n’avons pas de revendication, nous ne réclamons rien. Cette journée se veut celle de la Dignité et du Respect réciproque. Nous pensons que l’immigration est une richesse et une nécessité. La France s’est construite grâce aussi aux immigrés. Pour que notre pays fonctionne, il a besoin de nous tous, de ceux qui balaient les rues à ceux qui travaillent dans les ministères. Sans nous, il risque bien d’y avoir des problèmes !

- Nous sommes à seulement quatre mois de ce grand événement. Quelles ont été les démarches entreprises ? Pensez-vous pouvoir transposer le mouvement avec le même succès qu’ aux USA ?
- L'échéance est très courte, nous en sommes conscients. Mais le mouvement a connu un tel engouement et tellement de personnes se sont proposées pour nous aider que je vous avoue en avoir été moi-même surprise. Nous avons déjà des comités en région, qui travaillent localement à la mobilisation. Nous sommes entrés en contact avec des centrales syndicales, des associations, des personnalités publiques, des hommes politiques mais aussi des citoyens, qui comme nous sont conscients de l’apport essentiel de l’immigration à la France. C’est un effet boule de neige…
Pour ce qui est du mouvement américain, nous sommes dans un autre contexte. Les communautés aux USA sont très structurées. Pour notre part, nous ne sommes pas un mouvement communautaire, justement. Nous nous voulons fédérateur au-delà des différences.
L’avenir nous dira si le succès de la Journée sans immigrés : 24h sans nous ! sera à l’égal de celui outre-atlantique.

- Pensez-vous que cette action aura des répercutions politiques en France ? Avez-vous d’autres initiatives similaires en gestation ?
- Nous en sommes sûrs ! Dans le contexte actuel de débat sur l’identité nationale et à l’approche des élections régionales, les répercussions politiques sont évidentes.
Nous organisons prochainement une conférence de presse à l’assemblée nationale et un concert de soutien et nous comptons nous inviter à tous les événements en lien avec notre mouvement.

L'internet au coeur de cette manifestation

Facebook a été une première base de sensibilisation. Aujourd’hui, nous nous sommes montés en association pour des raisons purement administratives, nous avons des commissions qui travaillent sur plusieurs volets de la mobilisation, nous organisons des réunions régulièrement pour discuter de nos actions.
Nous avons aussi un site internet :
un blog plus souple qui permet plus d’interaction et un forum de discussion pour faciliter les débats sachant que nous sommes tous des actifs très occupés et qu’internet est un moyen rapide et efficace de se tenir au courant.

lundi 23 novembre 2009

[SOCIETE] Aubry appelle à une large régularisation des sans-papiers (Le Figaro)

«Nicolas Sarkozy fait honte à la France en voulant opposer identité nationale et immigration», a déclaré Martine Aubry.
«Nicolas Sarkozy fait honte à la France en voulant opposer identité nationale et immigration», a déclaré Martine Aubry. Crédits photo : AFP
Devant les jeunes socialistes réunis en congrès à Grenoble, la première secrétaire du PS a reproché à Nicolas Sarkozy d'opposer immigration et identité nationale.



La première secrétaire du PS, Martine Aubry, a défendu dimanche l'adoption par les couples homosexuels, devant des centaines de militants rassemblés pour le 9e congrès du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). «Nous voulons qu'on puisse aimer qui on veut... Nous sommes pour le mariage et l'adoption» par les homosexuels, a déclaré Aubry à Grenoble. «L'Etat ne doit pas nous dire avec qui nous marier» et «qui on doit aimer», a-t-elle ajouté, alors que début novembre, un tribunal de Besançon a autorisé l'adoption d'un enfant par un couple d'homosexuelles.

Elle a également évoqué les mariages mixtes. «Je n'oserai pas citer» le ministre de l'Immigration «Eric Besson qui a parlé des mariages gris pour que la honte l'atteigne définitivement», a-t-elle déclaré. Par «mariages gris», Eric Besson a récemment désigné des mariages qui seraient conclus entre un étranger et un Français de bonne foi, abusé par un étranger ayant pour but d'obtenir titre de séjour ou nationalité française.

Aubry a également vertement critiqué Nicolas Sarkozy au sujet du débat sur l'identité nationale: «Nicolas Sarkozy fait honte à la France en voulant opposer identité nationale et immigration. Et il a tort de penser que cette fois-ci les Français le suivront», a dit Aubry, se disant «fière d'être basque et française». Nicolas Sarkozy a qualifié début novembre de «nécessaire» et «noble» le débat controversé sur l'identité nationale lancé par Eric Besson.

«Régularisation large des sans-papiers»

Martine Aubry a également déclaré que le PS devait «défendre une régularisation large des sans-papiers», sur critères, un sujet qui sera abordé mardi au bureau national du PS. «Les Français ont compris que ces milliers de sans papiers qui sont aujourd'hui exploités dans les entreprises et qui font grève doivent avoir leurs papiers», a-t-elle ajouté. Dimanche, le ministre du Travail Xavier Darcos a annoncé son souhait de donner aux préfets la possibilité de prononcer la «fermeture administrative» des entreprises employant des travailleurs sans papiers. Aubry a également appelé les militants du MJS à faire avancer la lutte contre les discriminations, en reconnaissant que son parti avait été «mauvais là-dessus».

Au sujet de la querelle entre Vincent Peillon et Ségolène Royal, qui «agace» nombre de jeunes militants, Martine Aubry a balayé la question dès le début de son discours. «Je ne suis pas là, même s'il y en a que ça intéresse, pour parler des petites phrases. Je suis là pour porter toute la gauche au sommet. C'est la seule chose qui intéresse les Français, tout le reste est dérisoire», a-t-elle souligné. «Je ne suis pas là pour savoir comment Rama Yade est habillée au gouvernement et si elle s'est engueulée avec Rachida Dati, savoir si untel a un problème d'ego ou un petit problème de relation», a-t-elle ajouté devant la presse.

Par ailleurs, Martine Aubry a justifié l'absence du PS au Forum Copenhague organisé la veille par Daniel Cohn-Bendit et son parti Europe-Ecologie, auquel participait François Bayrou, évoquant des vues divergentes sur le développement durable. «Daniel Cohn-Bendit a organisé un débat sur Copenhague où je remarque qu'on n'a pas beaucoup parlé de Copenhague. Je le regrette, mais tant mieux, il s'est réconcilié avec François Bayrou», a-t-elle ironisé. Elle avait auparavant appelé au rassemblement de la gauche.

Enfin, les jeunes socialistes ont élu leur nouvelle présidente, Laurianne Deniaud, 27 ans, qui succède à Antoine Détourné, pour un mandat de deux ans.

[ECONOMIE] Besson en croisade contre les employeurs de sans-papiers (L'Express)

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, veut déposer un projet de loi visant à durcir les mesures contre les entreprises qui emploient des travailleurs en situation irrégulière.

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, veut punir plus sévèrement les employeurs ayant recours à des immigrés sans-papiers.

LEXPRESS.fr

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, veut punir plus sévèrement les employeurs ayant recours à des immigrés sans-papiers.

Les employeurs, maillon faible de la lutte contre l'immigration clandestine? C'est en tout cas ce que feint de découvrir le ministre de l'immigration, de l'intégration et de l'identité nationale, Eric Besson, qui promet de déposer prochainement un projet de loi plus répressif contre les employeurs peu scrupuleux.

(Source : L'Express)

Ce texte, a précisé Eric Besson sur France 5, sera un "arsenal complet de lutte contre les abus" comme la "fermeture administrative des établissements employant des étrangers en situation irrégulière" ou "l'inéligibilité à tout appel d'offres public ou privé de toute entreprise qui aurait employé" des sans-papiers.

Le projet de loi comportera également une majoration des amendes à l'égard des entreprises fautives et le "remboursement des aides publiques".

Le ministre de l'Immigration a assuré qu'il ne fallait "plus de tartuferie en la matière". "Si des étrangers en situation irrégulière sont exploités sur notre sol par des réseaux mafieux, c'est aussi parce qu'ils trouvent sur notre sol des employeurs et des exploiteurs qui abusent de leur situation".

Le ministre du Travail, Xavier Darcos, avait annoncé un peu plus tôt dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France que les préfets pourraient prononcer la "fermeture administrative" des entreprises employant des travailleurs sans-papiers.

Selon Xavier Darcos, "les employeurs d'étrangers en situation irrégulière seront dans le collimateur des inspecteurs du travail" et le gouvernement va "renforcer les contrôles et recourir à des sanctions qui touchent au porte-monnaie et à l'image de l'entreprise afin d'avoir un effet dissuasif".

Le ministre du Travail avait souligné que le coût du travail illégal "est estimé à 4% du PIB, soit 60 milliards d'euros, l'équivalent du budget de l'Education nationale".

Eric Besson a par ailleurs annoncé qu'il "allait prendre dans les 48 heures qui viennent une circulaire - la précédente ayant été annulée par le Conseil d'Etat - qui va préciser les critères" de la régularisation par le travail des sans-papiers.

Cette circulaire, a ajouté le ministre de l'Immigration, concernera un millier de personnes. Il a cité trois conditions: présence en France depuis plus de cinq ans, déclaration depuis au moins un an et exercice d'un "métier en tension" (métiers qui connaissent en france des difficultés de recrutement, ndlr).

[POLITIQUE] Identité nationale : pour Aubry, «Sarkozy fait honte à la France» (Le Parisien)

Devant des centaines de militants réunis lors du neuvième congrès du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), , a apporté, à sa manière, sa pierre au débat sur l'identité nationale voulu par et .

Sans langue de bois : «Nicolas Sarkozy fait honte à la France en voulant opposer identité nationale et immigration. Et il a tort de penser que cette fois-ci les Français le suivront», a asséné la première secrétaire du parti socialiste à Grenoble.

«Fière d'être basque et française»

«Je ne pardonnerai jamais à Nicolas Sarkozy d'avoir mélangé l'identité nationale et l'immigration», a-t-elle insisté, dénonçant le «climat atroce» autour de l'immigration «qui est en train de s'installer dans ce pays». «Je suis fière d'être basque et française», a ajouté la maire de Lille.

(Source : Le Parisien)

(«Les Français ont compris que ces milliers de sans papiers qui sont aujourd'hui exploités dans les entreprises et qui font grève doivent avoir leurs papiers», assure-t-elle, indiquant que le PS devait «défendre une régularisation large des sans-papiers», sur critères, un sujet qui sera abordé mardi au bureau national du PS.

«Je n'oserai pas citer» Eric Besson

Dans le même temps, Martine Aubry s'en est pris violemment à son ex-compagnon de route au PS Eric Besson. «Je n'oserai pas citer» le ministre de l'Immigration «Eric Besson qui a parlé des mariages gris pour que la honte l'atteigne définitivement». «L'Etat ne doit pas nous dire avec qui nous marier» et «qui on doit aimer», a-t-elle ajouté, évoquant également les mariages mixtes.

La première secrétaire du PS en a profité pour défendre le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, s'attirant les applaudissements nourris des jeunes socialistes.

samedi 21 novembre 2009

[JUSTICE] Kery James condamné à dix mois avec sursis (20 minutes)

Kery James
Kery James/Arthur Delloye

PEOPLE - Le rappeur comparaissait avec ses deux gardes du corps pour violences...

Kery James pourra assurer sa tournée, qui débute le 2 décembre prochain. Le rappeur et ses deux gardes du corps ont été condamnés vendredi à 10 mois de prison avec sursis pour s'en être pris à un autre rappeur. Ils échappent ainsi à la peine de prison ferme qui avait été requise par le parquet lors de l'audience.

Contentieux financier


«Le tribunal a apprécié le dossier et la personnalité de Kery James à leur juste valeur», a salué son avocat Me David-Olivier Kaminski à l'issue du délibéré. Reconnu coupable de «violences avec arme», Kery James, de son vrai nom Alix Mathurin, a également été condamné à payer une amende de 2.000 euros.

(Source : 20 minutes)

La bagarre remonte au 27 avril. Alors que Kery James, 31 ans, et ses deux gardes du corps se trouvaient dans un studio de la radio Génération 88, ils s'en étaient pris à autre rappeur, du nom Black V-Ner. Un contentieux financier opposait les deux artistes, qui avaient co-signé un titre sur le dernier album de Kery James, devenu disque d'or en 2008. Estimant avoir été floué, Black V-Ner avait, dans une vidéo diffusée sur YouTube, traité Kery James d'«escroc» et de «fils de pute».



Massacré

A l'audience, Kery James avait expliqué comment, menacé par Black V-Ner, il avait demandé à la Warner, sa maison de disques, de lui fournir des gardes du corps. Au moment où Black V-Ner s'était présenté à la radio, où il était interdit d'entrée, il s'était fait rouer de coups par les trois hommes, armés entre autres d'un couteau et de poings américains. Bilan: trois jours d'incapacité totale de travail et des plaies à la tête, aux jambes et aux doigts.

Estimant que les prévenus avaient «littéralement massacré» leur adversaire, le parquet avait, le 6 novembre, requis contre eux entre huit et douze mois de prison ferme. «C'était un moment de folie. On a perdu les pédales», s'était défendu Kery James, assurant qu'il ne cherchait qu'à se protéger de son adversaire, un colosse d'1,95 mètre. «Cette affaire n'est pas le signe d'une violence récurrente, mais d'une violence en riposte», a plaidé son avocat.

[PEOPLE] Oprah Winfrey, reine du talk-show américain, va arrêter son émission (Le Monde)

Le "Oprah Winfrey Show", diffusé de Chicago par les chaînesdu réseau ABC à travers les Etats-Unis, est le talk-show le plusregardé pendant la journée, avec une moyenne, cette année, de 7,1 millions de téléspectateurs.
AP/Chris Pizzello
Le "Oprah Winfrey Show", diffusé de Chicago par les chaînes du réseau ABC à travers les Etats-Unis, est le talk-show le plus regardé pendant la journée, avec une moyenne, cette année, de 7,1 millions de téléspectateurs.

C'est la fin d'une époque. Oprah Winfrey, la "papesse" américaine du petit écran, va arrêter son émission quotidienne en 2011, après vingt-cinq saisons à l'antenne. Le Oprah Winfrey Show, diffusé de Chicago par les chaînes du réseau CBS à travers les Etats-Unis, est le talk-show le plus regardé pendant la journée, avec une moyenne, cette année, de 7,1 millions de téléspectateurs. L'émission est diffusée dans cent quarante-cinq pays à travers le monde.

(Source : Le Monde)

Don Halcombe, un porte-parole de sa société de production, Harpo Productions, a refusé de donner les raisons de cette décision, précisant que la vedette en parlerait dans son émission de vendredi. Devant son public, elle devrait annoncer la date exacte de sa dernière édition du talk-show.

Selon le New York Times, Oprah Winfrey devrait désormais lancer une nouvelle émission sur sa propre chaîne de télévision, OWN (The Oprah Winfrey Network). La chaîne devait initialement être lancée en 2010 et rencontrerait un certain nombre de difficultés, liées notamment au marché de la publicité, actuellement en berne. La reine du talk-show américain avait apporté son soutien à Barack Obama lors de la dernière élection présidentielle.

[FOOTBALL] Supporteurs de l'Algérie : pour Le Pen «ils ne sont pas français» (Le Parisien)

Jean-Marie Le Pen a estimé que les supporteurs de l' devraient «abandonner leur identité française». Le président du a ironisé jeudi sur «l'identité nationale» des supporters de l'équipe de football algérienne qui ont manifesté leur joie en après la qualification de leur équipe à la phase finale du Mondial en Afrique du Sud.

«Ces jeunes gens revendiquent avec fougue leur identité nationale. Les pouvoirs publics doivent satisfaire cette revendication, en leur permettant d'abandonner l'identité française qui leur a été imposée contre leur gré et en les aidant à s'installer dans le pays qui correspond à leur drapeau», a-t-il ironisé.

(Source : Le Parisien)

«La contribution, d'un enthousiasme débridé, qu'apportent ces jours-ci des milliers de jeunes au débat sur l'identité nationale, dans les rues de nombreuses villes de France, mérite d'être prise en considération», a-t-il ajouté.

Dès le coup de sifflet final, qui a marqué mercredi soir la victoire (1-0) de l'Algérie face à l'Egypte à Khartoum, plus de dix mille personnes ont manifesté leur joie dans les grandes villes de France. Par petits groupes, les supporteurs des «Fennecs» ont klaxonné ou dansé, drapeau algérien au vent.

Ces manifestations de joie ont été ternies par de multiples incidents, véhicules brûlés, vitrines brisées, magasins pillés ou jets de projectiles sur les forces de l'ordre, dans plusieurs villes de France.

vendredi 20 novembre 2009

[SOCIETE] Victime d'un «mariage gris», Nadia est reçue par Eric Besson (Le Progrès)

Eric Besson a reçu Nadia (en médaillon) et d'autres femmes victimes de « mariages gris »  / Maxppp

Eric Besson a reçu Nadia (en médaillon) et d'autres femmes victimes de « mariages gris » / Maxppp

La Ligérienne était hier parmi les invités du ministre de l'Immigration pour ce dossier des arnaques sentimentales. Depuis huit ans, elle se bat pour acquérir le statut de victime

«Je suis soulagée, enfin on est reconnu ». Nadia B. faisait partie, hier, des invités du ministère de l'Immigration, rue de Grenelle à Paris. Éric Besson a reçu les « victimes des " mariages gris " conclus en abusant de la vulnérabilité de personnes en situation de faiblesse, dans le seul but d'obtenir un titre de séjour ou un accès à la nationalité française ».

(Source : Le Progrès)

C'était en avril 2001. Nadia avait épousé à Saint-Genest-Lerpt un garçon présenté par un de ses cousins, resté en Algérie, comme un homme riche, cultivé et à l'esprit ouvert. Nadia voit « le beau parleur » deux fois en présence de ses parents. Malheureusement, elle en tombe amoureuse et le mariage est organisé très rapidement.

Trois jours après la noce, l'époux disparaît pendant plusieurs mois et Nadia comprend son erreur.

Le comportement de l'homme change, il devient violent, tente de la pousser au suicide et elle dépose plainte plusieurs fois pour menaces de mort.

La faiblesse de Nadia était son âge. « Je voyais arriver la quarantaine et je voulais avoir des enfants ».

La force de Nadia ensuite a été de croiser des hommes et des femmes ayant vécu des situations similaires.

Elle les a rencontrés sur un forum internet (1) et c'est là aussi que l'Association nationale des victimes de l'insécurité (ANVI) a lancé l'invitation pour cette rencontre ministérielle.

Nadia a aujourd'hui 49 ans et la procédure qu'elle a lancée pour annulation de son mariage est toujours en cours. Son mari aimerait bien divorcer mais elle y est totalement opposée. « Je veux qu'on lui retire ses papiers, qu'il retourne chez lui et qu'il soit puni. Je veux aussi qu'on reconnaisse que je suis une victime ».

À Paris, hier, Nadia a eu la joie de rencontrer des femmes qu'elle n'avait jamais vues mais avec qui elle échange depuis longtemps via le forum.

Plusieurs témoignages liés aux arnaques sentimentales parlent de perte de dignité, de dépression, voire de suicide. En outre, les longues procédures coûtent souvent beaucoup d'argent aux plaignants.

Nadia habite aujourd'hui chez sa mère car les 388 euros qu'elle perçoit chaque mois de l'allocation spécifique de solidarité ne lui permettent pas de vivre seule. Une raison de plus d'en vouloir à son mari : « Il m'a détruite, je n'arrive pas à m'en sortir ». La prochaine étape est le rendez-vous avec la garde des Sceaux promis par Eric Besson.

[IDENTITE NATIONALE] Etes-vous sûr(e)s d’être Français ? (Nouvel Obs)

A l'heure où le débat sur l'identité nationale s'embrase, des milliers de Français sont, dans les faits, contraints de prouver leur nationalité. Enquête sur le durcissement de l'administration française.

Ounoussou Guissé (AFP)

Ounoussou Guissé (AFP)

Ounoussou Guissé aura eu besoin de trois ans pour prouver qu’il était Français. Et de deux rencontres avec Hervé Morin. La première fois, c’était le 31 décembre 2008, en Afghanistan. Le ministre de la défense était venu fêter le réveillon avec son régiment, là où avait eu lieu quelques mois auparavant l’embuscade qui a coûté la vie à dix soldats Français.

(Source : Nouvel Obs)

"Je connaissais l’un deux, on avait été au Tchad ensemble", se rappelle cet hussard parachutiste. Pourtant, Ounoussou n’a pas hésité à se porter volontaire pour "l’afgha". C’est un patriote, un vrai. Qui parle de sa fierté "à servir le drapeau Français". Répète qu’il "n’a pas peur", puisque "c’est le métier". Pendant ces nuits glaciales, ce ne sont ni les risques, ni ce froid de gueux qui le tenaient éveillés, Ounoussou. Mais ce qu’il appelle pudiquement « ses problèmes de papiers ». En 2007, le para a été convoqué par le tribunal de Rouen qui conteste sa nationalité Française. Lui, qui a toujours eu un passeport et une carte d’identité Française ! Lui dont le père a été naturalisé en 1962 ! Le tribunal, invoquant un récent arrêt de la cour de Cassation, a estimé que la nationalité Française a été à l’époque donnée par erreur au père, aujourd’hui décédé. A titre posthume, il veut (et peut) donc la lui retirer. A lui et à ses fils. Eh oui, c’est fragile une nationalité. Cela se donne, cela se perd. Même cinquante ans après. Ounoussou n’a rien compris. "J’ai toujours travaillé, payé mes impôts, servi mon pays". Il en a pleuré de rage, le soir, dans son lit. L’enfer juridique a commencé. L’affaire a été jugée une première fois en 2008. Ounoussou a gagné. "J’étais tellement content que j’ai payé mon coup à tout le régiment". Las ! Dix jours après, coup de massue : le parquet a fait appel. Ounoussou est encore en Afghanistan quand il apprend la nouvelle, à se geler dans un VAB (Véhicule Avant Blindé). Octobre 2009. Cette fois ci, c’est en uniforme qu’Ounoussou va braver le tribunal. Il est reçu par Hervé Morin qui s’offusque de cette "situation kafkaïenne". Même Eric Besson se fend d’un communiqué : considérant déjà que l’impétrant n’est plus Français, il lui assure qu’une demande de "naturalisation pour services exceptionnels rendus à la France" sera examinée de façon favorable (1). Hier, le tribunal a enfin reconnu qu’Ounoussou Guissé était Français…Au bout de trois longues années de procédures.

[DIPLOMATIE] Le président Ali Bongo Ondimba en France (Afrik.com)

Ali Bongo Ondimba, fraîchement élu président du Gabon, sera reçu ce vendredi par le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy. Il sera question de renouveau dans les relations entre les deux pays.

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba rencontrera ce vendredi son homologue français, Nicolas Sarkozy, dans le cadre d’une « visite de travail », son premier voyage officiel en France depuis son arrivée à la magistrature suprême de son pays. Ali Bongo Ondimba devrait exposer sa nouvelle vision des relations franco-gabonaises, à savoir sa politique de « l’émergence ». Il sera donc question « de l’avenir des relations bilatérales », mais aussi de climat, « dans la perspective du sommet de Copenhague », indique un communiqué de la présidence française.

(Source : Afrik.com)

Les deux chefs d’Etat évoqueront également l’entrée du Gabon au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Par ailleurs, pour Le Figaro, Libreville ne « peut se passer » de son « parrain » français, un avocat de choix auprès des bailleurs de fonds internationaux pour une économie gabonaise qui a besoin de financements.


Visite au « parrain »

Du côte français, semble-t-il, il s’agira de redorer son image auprès des Gabonais. Lors des funérailles d’Omar Bongo Ondimba, décédé en juin dernier, Nicolas Sarkozy avait été hué et on entendait la foule clamer sa préférence pour la Chine. Quelques mois plus tard, lors de la présidentielle d’août dernier, l’opposition accusera Paris d’avoir soutenu le candidat Ali Bongo Ondimba dont l’élection reste controversée.

Ali Bongo Ondimba débute ce jeudi sa visite officielle en France. Avant de rejoindre Paris, le président gabonais s’est rendu ce mercredi à Londres où il a participé à la réunion du Groupe international de travail sur le financement intérimaire nécessaire à la réduction des émissions de gaz à effets de serre dues à la déforestation et à la dégradation des forêts tropicales.

[SOCIETE] L’immigration à l’ère des nouvelles technologies (La Croix)

Grâce au téléphone portable et à Internet, l’immigré d’aujourd’hui est moins coupé de son environnement d’origine. À la figure du migrant déraciné se substitue celle du migrant connecté, présent à la fois « ici et là-bas »

(Source : La Croix)

C’était un jour de mars 1970. Laura s’en souvient à peine. Ce jour-là, sa mère l’a confiée à ses grands-parents avant de quitter, clandestinement, le Portugal de Salazar pour rejoindre son père en France. « J’avais deux ans et je n’ai pas revu mes parents pendant seize mois », raconte la jeune femme, soudain émue à l’évocation de ce passé lointain. « Ils m’écrivaient mais ne téléphonaient pas très souvent, aucun de nous n’avait de téléphone fixe et, à l’époque, les communications étaient chères. » C’était il y a presque quarante ans. Aujourd’hui, Laura vit à nouveau loin de ses parents mais « à présent, dit-elle dans un sourire, on s’appelle tous les jours ».

En quatre décennies, le secteur des télécommunications a connu une véritable révolution avec l’apparition des téléphones mobiles, la baisse du prix des communications et, plus récemment, la téléphonie via Internet, avec son et image. Des changements qui ont profondément bouleversé nos modes de vie et plus encore celui des migrants.

Feriel, une Algérienne de 38 ans, en France depuis deux ans, en témoigne avec enthousiasme : « J’utilise Skype (1), sur Internet, pour appeler mes deux enfants restés en Algérie, c’est plus économique et, avec la Webcam, j’ai l’impression de les avoir près de moi, raconte cette inspectrice des impôts, venue à Paris avec son mari pour soigner un de ses enfants malades. Avec ces nouveaux moyens de communication, on est présents malgré la distance. Là, par exemple, je viens de gronder mon fils qui n’a pas obéi à sa grand-mère ! » dit-elle en sortant d’un “taxiphone”, dans un cybercafé parisien. Bien sûr, il y a toujours le manque, intense, reconnaît cette mère qui n’a pas vu ses enfants depuis deux ans, mais je sais que je vais leur parler tous les soirs, alors cela diminue un peu la souffrance. »

"Le lien virtuel permet d’être présent auprès de la famille"

Toujours émaillée de ruptures, la vie du migrant du XXIe siècle n’a pourtant plus rien de commun avec celle de l’immigré déraciné d’autrefois. Aujourd’hui, « le lien virtuel – téléphone ou Internet – permet d’être présent auprès de la famille, auprès des autres, de savoir ce qui est en train de leur arriver au pays ou ailleurs, observe Dana Diminescu, sociologue, coordinatrice du programme “TIC Migrations” à la Maison des sciences de l’homme. Grâce à ces technologies, de plus en plus de migrants parviennent à entretenir à distance des relations qui s’apparentent à des rapports de proximité. L’idée de “présence” est évidemment moins physique, moins “topologique” mais plus active, de même que l’idée d’absence se trouve implicitement modifiée », précise la spécialiste.

Modifiée, mais parfois encore si douloureuse, pourrait répondre Mercedes dont le mari, sans papiers, a été expulsé au mois de juin dernier. « Cela a été un choc terrible, confie cette Colombienne installée en France avec ses trois enfants depuis huit ans. Heureusement, je peux lui parler tous les jours et même le voir avec la caméra de l’ordinateur, c’est une vraie bénédiction », ajoute cette femme très croyante. Actuellement hébergée par sa sœur, Mercedes espère, « avec l’aide de Dieu », pouvoir bientôt régulariser la situation de sa famille. En attendant, elle téléphone. « Les communications sont gratuites vers la Colombie, alors nous appelons au moins une à deux heures par jour, en général le soir, au moment du repas. »

Maintenir des liens forts « là-bas », tout en établissant des contacts, « ici »

« Vivre ensemble » malgré la distance, voilà l’un des prodiges des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Des outils très adaptés aux besoins des migrants, même si, évidemment, beaucoup d’entre eux, comme Yeboah, n’y ont pas encore accès. Ce Ghanéen de 44 ans, en France depuis 2001, utilise surtout les cartes prépayées avec un téléphone fixe pour joindre son « amie » et ses trois enfants. « Comme ma famille n’a pas encore Internet, c’est la formule la moins chère, dit-il. Je les appelle tous les deux ou trois jours, ça change la vie. »

Qu’ils utilisent le téléphone ou Internet, les nouveaux migrants réussissent à maintenir des liens forts avec leurs proches restés « là-bas », tout en établissant des contacts, « ici », dans la société d’accueil. La « double absence » – dans le pays d’origine et dans celui de destination où l’étranger reste isolé –, dont parlait le sociologue Abdemalek Sayad dans les années 1980, ne semble donc plus correspondre à la réalité, souligne Dana Diminescu. Désormais, l’immigré est à la fois « présent ici et là-bas ».

« Les nouvelles technologies ne permettent pas seulement de communiquer avec la famille, elles facilitent aussi l’intégration, explique la sociologue. Grâce au portable, notamment, les migrants , et en particulier les sans-papiers, peuvent chercher un travail et se constituer un réseau, très souvent d’ailleurs par l’intermédiaire d’un Français, précise-t-elle. Une étude menée avec Christian Licoppe, enseignant chercheur à Telecom ParisTech, montre que ceux qui ont su utiliser le mobile ont réussi à sortir de la précarité en six mois. » À l’ère du numérique, être intégré c’est également « être connecté aux systèmes digitalisés en place dans un pays (banque, transports, santé…), assure Dana Diminescu, autrement dit, être autonome dans l’environnement créé par les nouvelles technologies. »

Paula PINTO GOMES


(1) Skype est un logiciel qui permet de téléphoner via Internet. Les appels d’utilisateur à utilisateur sont gratuits, les appels vers les lignes téléphoniques fixes et les téléphones mobiles payants. Il propose également une messagerie instantanée et la possibilité de faire de la visioconférence (voir son interlocuteur et dialoguer avec lui). Windows Live Messenger (WLM, anciennement MSN Messenger) offre lui aussi des services de VoIP (pour Voice over IP, « voix sur réseau IP ») pour communiquer par la voix via Internet.

jeudi 19 novembre 2009

[JUSTICE] Provocation à la haine raciale : Péan relaxé en appel (Nouvel Obs)

Après la publication de "Noires fureurs, blancs menteurs", Pierre Péan était poursuivi pour provocation à la haine raciale. Son avocate parle d'une "victoire de la liberté d'expression". SOS Racisme va se pourvoir en cassation.

Pierre Péan (Sipa)

Pierre Péan (Sipa)

La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi 18 novembre la relaxe de Pierre Péan. L'écrivain et enquêteur était poursuivi pour diffamation raciale et provocation à la discrimination raciale à la suite de son ouvrage sur le génocide rwandais "Noires fureurs, blancs menteurs".
Son avocate, maître Florence Bourg, a salué "une victoire de la liberté d'expression".

(Source : Nouvel Obs)

De son côté, l'avocat de SOS Racisme, partie civile au procès, maître Lef Forster, a annoncé qu'il allait former un pourvoi en cassation.

"Race l'une des plus menteuses"


Dans ce livre sur le génocide rwandais, qui en 1994 a fait selon l'ONU 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie, Pierre Péan soutient que "la culture du mensonge et de la dissimulation domine toutes les autres chez les Tutsis".
"Dès leur plus tendre enfance, écrit-il encore dans les quatre pages incriminées, les jeunes Tutsis étaient initiés à la réserve, au mensonge, à la violence et à la médisance". "C'est ce qui fait de cette race l'une des plus menteuses qui soit sous le soleil".

Plainte de SOS Racisme


En octobre 2006, de telles affirmations avaient décidé SOS Racisme à porter plainte. Pour l'association, ces propos - d'autant plus graves selon elle qu'ils émanent d'un écrivain "de renommée" - sont les mêmes que ceux qui ont conduit au génocide.
En dépit de cette argumentation, le 7 novembre 2008, le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé Pierre Péan et son éditeur Claude Durand.
Le ministère public avait alors fait appel sur le seul délit de provocation à la haine raciale, tandis que SOS Racisme avait fait appel sur le tout.

[IMMIGRATION] Éric Besson s'attaque aux « mariages gris » (20 minutes)

Créée par le ministre de l'Intérieur, l'expression de « mariage gris » désigne un mariage blanc assorti d'une manipulation amoureuse.
Créée par le ministre de l'Intérieur, l'expression de « mariage gris » désigne un mariage blanc assorti d'une manipulation amoureuse./ S. POUZET / 20 MINUTES

IMMIGRATION - Le ministre a dénoncé, hier, «les escroqueries sentimentales à but migratoire»...

(Source : 20 minutes)

Il n'a aucune statistique pour mesurer le phénomène. Mais assez de convictions pour s'en emparer. Eric Besson a annoncé, hier, la création d'un groupe de travail sur les «mariages gris».

Une nouvelle expression créée pour l'occasion par le ministre de l'Immigration. Elle qualifie l'union d'un(e) Français(e) avec une personne étrangère qui l'aurait manipulé dans le simple but d'obtenir la nationalité française. Pour Eric Besson, « c'est une escroquerie sentimentale à but migratoire ».

Faute de chiffres précis, le ministre s'en est donc remis, hier, aux témoignages. Sous les ors de son ministère, une cinquantaine de victimes étaient appelées à raconter leur histoire. Parmi elles, Nathalie, jolie brune aux yeux verts d'à peine 30 ans.

«Un viol physique et psychologique»

«Au départ, il était toujours très attentionné avec moi, dit-elle en parlant de son ex-mari. Il m'a très vite demandé en mariage. Tout de suite après, il a voulu un enfant. Quatorze jours après l'accouchement, il m'a mise à la porte. Il a eu sa carte de résident en juillet dernier... J'ai eu l'impression de subir un viol physique et psychologique.» Au micro, Alima ou Roland racontent le même genre d'histoire. Maroc ou Pérou, seule l'origine de leurs ex varie dans le discours.

«Pour moi, le ministre agite un nouveau truc pour faire peur, déplore Nicolas Ferran, coordinateur du Mouvement des amoureux au ban public, qui défend les mariages binationaux. Ce n'est pas aussi simple de savoir pourquoi un couple échoue. Il y a toujours deux versions. Et ici, nous n'en avons qu'une.»

Le sociologue Eric Fassin est tout aussi critique. Il ironise: «Si l'on veut réduire l'immigration familiale, alors qu'elle est légale, il faut introduire le soupçon: ce ne sont pas de vraies familles, ce ne sont pas de vrais couples!» Eric Besson se donne six mois pour annoncer les premières mesures