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jeudi 25 mars 2010

[OUTRE MER] Violente passe d'armes entre Jégo et Penchard (Le Figaro)


Battue aux régionales, la ministre de l'Outre-mer estime avoir «payé pour Jégo et sa gestion de la crise en février 2009». Son prédécesseur rétorque qu'il n'a «pas l'intention d'endosser l'échec d'une ex-collaboratrice».

Yves Jégo ne réclame pas la tête de la ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, mais il n'en est pas loin. «Si la jurisprudence Darcos-Juppé s'appliquait de manière égalitaire, Mme Penchard ne serait sans doute plus au gouvernement», lance l'ancien secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, en référence aux évictions de ministres sévèrement battus dans les urnes.

Tête de liste UMP en Guadeloupe, Marie-Luce Penchard, originaire de l'île, a subi la plus lourde défaite de tous les ministres-candidats aux régionales, offrant une victoire dès le 1er tour au président de région sortant, le socialiste Victorin Lurel.

Dans une interview accordée à France Antilles, la ministre a estimé qu'elle avait payé «pour Jégo et sa gestion de la crise en février 2009», quand les grèves avaient paralysé la Guadeloupe et la Martinique. «Les Guadeloupéens ont eu l'impression d'être abandonnés lors de la gestion de cette crise. Ça a laissé des traces», a ajouté Marie-Luce Penchard.

Yves Jégo n'a pas digéré ces propos. «Je n'ai pas vocation à être le bouc-émissaire d'une ex-collaboratrice de cabinet qui a manifestement bien des difficultés à endosser l'habit de ministre», a-t-il rétorqué ce mercredi dans une interview au Parisien.

Karam au secours de Jégo

Patrick Karam, délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, originaire de Guadeloupe comme la ministre, s'est lui aussi dit «stupéfait par les propos de Mme Penchard», avant de souligner la «popularité» d'Yves Jégo en Guadeloupe.

Le nouvel élu UMP du conseil régional d'Ile-de-France a recommandé à la ministre «de se concentrer sur ses dossiers au profit de l'ensemble des outre-mer plutôt que de perdre son temps à tirer contre son propre camp».

Pendant la campagne, la ministre de l'Outre-mer avait déjà créé la polémique en lançant qu'elle n'avait «envie de servir qu'une population, c'est la population guadeloupéenne». Lundi, elle a été confirmée à son poste à la faveur du récent remaniement gouvernemental.

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