Louis Schweitzer, président de la Halde. Crédits photo : Le Figaro
«La Halde affiche un train de vie choquant à l'heure où l'État est sommé de faire des économies», explique le député UMP Richard Mallié, qui a déposé jeudi un nouvel amendement pour «geler» le budget de cette Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) en 2010. Un amendement adopté vendredi par la commission des Finances de l'Assemblée et qui doit désormais être examiné par les députés en séance pleinière jeudi prochain.
(Source : Le Figaro)
«Il est légitime de s'interroger sur les 2 126 m2 de locaux pour 84 personnes dont dispose la Halde dans le IXe arrondissement de Paris, soit près de 1,5 million d'euros de loyer pour une aussi petite structure», estime M. Mallié. Son texte, «cosigné par plus d'une cinquantaine de députés» et déposé dans le cadre du projet de lois de finances (PLF) pour 2010, a été examiné jeudi après-midi en commission élargie à l'Assemblée.
«Tandis que le nombre d'emplois temps plein de la Halde augmente de 5 % entre 2008 et 2010, les dépenses de personnel augmentent de 15 % pour la même période», a souligné l'élu des Bouches-du-Rhône.
Cette charge contre cette jeune institution créée en 2005 par Jacques Chirac n'est pas inédite. Avant les députés, le commissaire à la diversité Yazid Sabeg l'avait jugée inefficace et souhaitait lui retirer certaines missions. Tandis qu'au Cran (Conseil représentatif des associations noires), Louis-George Tin dénonce une «machine qui coûte cher pour très peu de résultats».
Cette fois, il ne s'agit officiellement «que de contrôler ses dépenses», assure le député. Mais il reconnaît qu'à l'Assemblée, «plusieurs études conduites par la Halde, dont celle sur l'image des femmes dans les manuels scolaires qui avait coûté 500 000 euros, ou encore un testing sur les discriminations dans les entreprises du CAC 40 ont fait râler».
Alertée, la Halde a préparé sa riposte. Le bail irrévocable de neuf ans a été signé en janvier 2005, avant même que le président, Louis Schweitzer, et son équipe ne soient nommés. «Le loyer est élevé mais nous n'y pouvons rien», les salaires sont ajustés aux postes, assure la direction.
Un montant jugé élevé
La Halde réunit 50 juristes, tous fonctionnaires de catégorie A. Le nombre de dossiers reçus et traités bondit d'année en année : 9 000 dossiers en 2009, soit une augmentation de 40 %. Enfin les membres du collège sont juste dédommagés de 134 euros par session, deux fois par mois. Quant au salaire du président, il est publié au JO, rappelle-t-on à la Halde, pour rejeter les accusations d'opacité. L'ancien PDG de Renault reçoit 6 700 euros brut par mois. Un montant jugé élevé, quoi qu'il n'y ait pas de norme pour les rémunérations, très variables des dirigeants de hautes autorités indépendantes.
Pour la direction de la Halde, il s'agit d'un faux procès : «On nous fait payer des décisions sur les discriminations qui n'ont pas plu à tout le monde.»
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