Qui sont les immigrés aujourd’hui en France ? En plein débat sur l’identité nationale, une étude, publiée vendredi 6 novembre par l’Insee, rappelle que, parmi les 18-74 ans, près d’une personne sur dix est immigrée, c’est-à-dire qu’elle est née à l’étranger sans avoir la nationalité française à la naissance.
(Source : La Croix)
Sans surprise, ces immigrés rencontrent des difficultés plus grandes sur le marché du travail. Selon l’Insee, « 57 % des immigrés de 18 à 64 ans, arrivés en France après l’âge de 18 ans, ont un emploi, contre 69 % des non-immigrés », notamment les femmes, dont le taux d’emploi est très faible (37,8 %, contre 46 % pour les non-immigrées).
Les immigrés sont aussi deux fois plus exposés au chômage (12,7 % pour les hommes immigrés en 2008, contre 6,2 % pour les hommes non-immigrés). Moins présents sur le marché du travail, ils travaillent aussi plus souvent dans des emplois peu qualifiés, puisque « 38 % de ceux qui ont en emploi sont ouvriers ou employés non qualifiés contre 19 % pour les non-immigrés ».
Un quart d’entre eux sont diplômés de l’enseignement supérieur
« Ces difficultés d’accès au marché du travail sont en parties dues à un manque de qualification », commente l’Insee, qui précise que près de la moitié des immigrés n’ont soit aucun diplôme soit un diplôme de niveau enseignement primaire (contre un sur cinq pour les non-immigrés). Mais, fait moins connu, un quart d’entre eux sont diplômés de l’enseignement supérieur, une proportion similaire à celle des non-immigrés. Or, le taux de chômage de ces diplômés issus de l’immigration est trois à quatre fois supérieur à celui des Français de même niveau d’études.La maîtrise de la langue, elle, ne semble pas une barrière significative sur le marché du travail. D’abord parce que 16 % des immigrés comptent le français parmi leurs langues maternelles, notamment les Africains et les Maghrébins. Mais même parmi ceux pour qui le français n’est pas la langue d’usage, seuls 19 % se disent gênés « pour travailler comme ils le souhaiteraient ». Une proportion qui grimpe cependant à 35 % pour les personnes originaires d’Asie.
Du travail grâce au bouche-à-oreille
Corollaire : c’est souvent grâce au bouche-à-oreille que les immigrés trouvent un travail. 41 % d’entre eux ont ainsi eu recours aux amis, famille ou proches, contre 32 % pour les non-immigrés. Mais 46 % estiment n’avoir eu besoin d’aucune aide, tandis que 13 % seulement sont passés par des intermédiaires de l’emploi (Pôle emploi, agences d’intérim…).Enfin, petite surprise, seuls 8 % des immigrés « estiment qu’un emploi leur a déjà été refusé de façon injuste en raison de leur origine étrangère », la proportion montant à 15 % chez les Africains et 11 % chez les Maghrébins. Un ressenti bien faible au regard des faits constatés par d’autres observateurs : selon la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde), « le critère de l’origine représente 26 % des réclamations dans le domaine de l’emploi ».
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