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mardi 3 novembre 2009

[POLITIQUE] Fillon attaque Rama Yade devant les députés UMP (Libération)

Le Premier ministre a regretté que la secrétaire d'Etat aux Sports ne se soit pas rangée à l'arbitrage rendu par Sarkozy et lui-même sur la suppression du «droit à l'image collective», dispositif d'exonérations de charges sociales pour le sport professionnel.

Francois Fillon, le 15 juillet à l'Assemblée.

Francois Fillon, le 15 juillet à l'Assemblée. (REUTERS)

Il suffit. Le Premier ministre s'en est pris vertement ce mardi après-midi devant les députés UMP au conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, qui ne «fait pas partie de l'exécutif». Ce matin, ce dernier avait créé le trouble sur iTélé, en affirmant qu'il «n'y a jamais rien d'éternel», à propos des assurances apportées la veille par Christian Estrosi qui s'efforce de nier toute perspective de privatisation sur le changement de statut de La Poste.

(Source : Libération)

Et comme François Fillon avait sorti le bazooka, il en a profité pour défourailler également sur Rama Yade. Selon le chef de l'exécutif, il «faudra tirer les conséquences le moment venu» des prises de position de la secrétaire d'Etat aux Sports. Notamment, dernier épisode en date, sur le droit à l'image collective.

Dimanche, Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la famille, avait taclé sa collègue des Sports, coupable selon elle de ne pas suivre la ligne de sa ministre de tutelle sur la suppression des avantages fiscaux des sportifs professionnels.

Tribune parlementaire

Selon plusieurs participants à la réunion hebdomadaire du groupe UMP à l'Assemblée nationale, l'attaque du Premier ministre contre Henri Guaino est intervenue en réponse à des déclarations du vice-président du groupe, Jean Leonetti.

Ce dernier s'est justifié, selon les témoins, d'avoir cosigné avec 62 autres députés de la majorité une tribune en faveur d'un grand emprunt supérieur à 50 milliards d'euros, assurant que cette initiative avait été lancée en liaison avec «des membres de l'exécutif». Dans les couloirs, plusieurs députés UMP signataires ne cachent pas en effet avoir reçu l'aval d'Henri Guaino.

«Le pouvoir exécutif était totalement en dehors de cette démarche. Les conseillers du Président ne font pas partie du pouvoir exécutif!», a asséné le Premier ministre, très applaudi par les députés UMP.

«En tirer les conséquences le moment venu»

Tout en se disant «inénervable», François Fillon a également regretté, au cours de la réunion, que tout le monde ne se soit pas rangé à l'arbitrage rendu par Nicolas Sarkozy et lui-même sur la suppression du «droit à l'image collective», dispositif d'exonérations de charges sociales pour le sport professionnel.

Il visait notamment Rama Yade, qui s'est exprimée, après les arbitrages, contre la suppression du dispositif, un avis inverse de celui de sa ministre de tutelle Roselyne Bachelot. «J'ai naturellement fait savoir à la secrétaire d'Etat ce que je pensais de la méthode qui consiste à se désolidariser de son ministre. Il faudra en tirer les conséquences le moment venu», a lancé, menaçant, le chef du gouvernement. Ambiance, ambiance.

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