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dimanche 24 janvier 2010

[OUTRE MER] Martinique et de Guyane doivent dire oui ou non ce dimanche à une collectivité unique dans leur département (RFO)

C’est la deuxième phase de la consultation populaire.

Après avoir dit NON à près de 80 pour cent en Martinique et 70 pour cent en Guyane pour une autonomie accrue accordée aux élus locaux, les électeurs Guyanais et Martiniquais devront de nouveau se prononcer ce dimanche 24 janvier sur cette question : « Approuvez la création en Martinique (ou en Guyane) d’une collectivité unique qui exerce les compétences dévolues au département et à la région, tout en demeurant régie par l’article 73 de la constitution ? » A quelques jours de ce scrutin, des divisions éclatent au sein de certains partis et groupements, d’autres en revanche se rapprochent.

Oui, Non, vote blanc et en votre âme et conscience
Au sein de l’UMP Martinique, les deux têtes exécutives s’opposent. Pour le président de l’UMP ce dimanche 24 Janvier c’est non, mais pour la secrétaire départementale du parti présidentielle, c’est un oui franc. Pas de dissension en revanche à l’UMP Guyane, le oui est la consigne de vote.
Passer à la collectivité unique c’est le souhait du PPM, (Parti Progressiste Martiniquais). Son leader, député-maire de Fort-de-France fait campagne pour le oui. Pour Serge Letchimy rester dans le statu quo n’est pas acceptable.

Sur les 10 partis et groupements habilités officiellement à faire campagne en Martinique, la grande majorité demande aux électeurs de mettre dans l’urne un bulletin « oui ». C’est le cas par exemple du regroupement de différents mouvements politique sous la bannière du Rassemblement Martiniquais pour le Changement. Le RMC en profite pour égratigner quelques politiques dans une déclaration rendue publique sur l’un des plus grands réseaux sociaux sur Internet.
Après une référence au 7 décembre 2003, où une question similaire avait été posée aux électeurs, le RMC déclare qu’ « Un pas en avant reste un pas tenu. D’où notre présence naturelle dans cette campagne pour rétablir la vérité, prôner le changement et promouvoir la responsabilité. »
Malgré quelques piques par ci par là, toute la classe politique ou presque, soutient ce changement en Martinique, contrairement au vote précédent où les attaques ne manquaient pas de piment.

Ni oui, ni non, mais un bulletin blanc ! Une position affirmée ce lundi matin sur RFO, radio Guyane par Hubert Contout du Walwari, mouvement fondée par la députée et ancienne candidate à la présidentielle Christiane Taubira. « C’est un scrutin qui ne nous intéresse pas » a confié Hubert Contout à la radio.
Le PSG, le parti socialiste Guyanais laisse l’électeur seul responsable face à son vote. Dans une interview accordée au quotidien guyanais, la secrétaire générale Marie-José Lalsie dit ne pas donner de consigne de vote « nous appelons les électeurs à voter en leur âme et conscience ».

Pour ce vote, deux groupements sortent de la liste officielle des groupements habilités à faire campagne, il s’agit du MDES, et de Guyane 74. Ils ne sont plus que 6 à partir en campagne cette semaine en Guyane. 4 d’entre eux, appellent à voter non.

Le statut quo n’est plus possible
Une phrase lâchée en juin 2009, dès sa descente d’avion par le président de la République. Nicolas Sarkozy arrive en Martinique pour clore les ateliers des Etats Généraux ouverts après la crise sociale aux Antilles. Le lendemain, 26 juin 2009, il précise sa pensée dans un discours : « Bien sûr je n’ai pas oublié -j’imagine que les élus non plus- qu’en décembre 2003, les Martiniquais ont repoussé – d’une courte majorité il est vrai— un projet de création d’une collectivité unique de l’article 73. Je pense que, depuis, les esprits ont évolué, que le débat a mûri et la récente crise nous a rappelé à quel point le statu quo n’était pas nécessairement la meilleure voie, sur ce sujet comme sur d’autres… »

En cas de non, ce sera la réforme territoriale Balladur qui s’appliquera selon la ministre Marie-Luce Penchard. Dans une conférence de presse organisée ce 12 Janvier 2010, la ministre rappelle que la Guyane et la Martinique font partie du territoire nationale et qu’il est logique d’appliquer la réforme Balladur si la collectivité unique est rejetée. « S’ils disent non, nous savons que la réforme territoriale ils la souhaitent, comme aujourd’hui les Réunionnais le manifestent ».
Pour la ministre de l’Outremer il faut évacuer une fois pour toute la question statutaire. En cas de non, une autre évolution devrait donc voir le jour avec l’application de la réforme Balladur. Elle prévoit l’élection à partir de 2014 de conseillers territoriaux siégeant à la fois au conseil régional et au conseil général.

Si le oui passe, une loi ordinaire définira les modalités pratiques de cette collectivité unique (mode de scrutin et organisation de l’assemblée) qui regroupe le conseil départemental, et le conseil régional. Cette collectivité unique ne devrait pas voir le jour pas avant 2 ans dans le meilleur des cas, ce qui signifie que les électeurs devront en mars prochain se prononcer de toute façon pour les régionales.

Reste maintenant à savoir si ce scrutin du 24 janvier va mobiliser ? Lors de la première consultation le 10 janvier portant sur plus d’autonomie pour les élus locaux, le taux de participation était de 48,16 pour cent en Guyane et 55,35 pour cent en Martinique. Cette fois, l’enjeu n’est pas le même.

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