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samedi 2 janvier 2010

[SOCIETE] Cahin caha, le gouvernement régularise les sans papiers (Marianne2.fr)

Malgré ses grands discours destinés à rallier la droite la plus extrême, le gouvernement régularise tout autant de sans papiers qu'il en reconduit à la frontière.

Entre la course à l'expulsion et le débat sur l'identité nationale, le gouvernement cherche à donner des gages à son aile droite en vue des régionales. Eric Besson doit aider l'UMP à garder les anciens électeurs du Front national. Pourtant, si l'on parle beaucoup des expulsions, on évoque rarement les régularisations. Sur ce sujet, la droite n'a qu'un seul crédo : le cas par cas.


Mais combien de sans-papiers sont régularisés chaque année ? Pris au piège d’un débat caricatural et de sa propre surenchère sur cette question, le gouvernement n’ose communiquer sur ces statistiques. C'est le quotidien Le Monde qui révèle ce chiffre rarement mis en avant.


«Discrètement mais sûrement, le gouvernement régularise des sans-papiers. Alors qu'il multiplie les signes de « fermeté » comme ce nouveau renvoi d'Afghans le 15 décembre, les chiffres recueillis par Le Monde auprès du ministère de l'immigration révèlent que plus de 20 000 étrangers en situation irrégulière auront été régularisés en 2009. Ce chiffre est équivalent, si ce n'est supérieur, à celui des expulsions. Le ministre de l'immigration, Eric Besson, se refuse pourtant à communiquer une donnée précise et globale sur cette question. (...)


Depuis dix ans, le nombre de titres de séjours accordés pour raisons familiales n'a cessé d'augmenter, de 3 314 en 1999 jusqu'à 22 195 en 2006 (année de la régularisation « exceptionnelle » engagée par M. Sarkozy), avant de se tasser un peu. En 2008, il s'établissait encore à 15 858. Et 2009 s'annonçait, fin septembre, du même cru, 10 917 étrangers ayant déjà été régularisés à ce titre.

Les préfets insistent tous sur le fait qu'ils agissent en la matière
« au cas par cas ». Régulariser n'en reste pas moins pour eux un moyen d'éviter les tensions trop fortes que suscitent les objectifs chiffrés d'éloignements fixés le gouvernement - 27 000 en 2009. « Dès qu'il y a une famille, des enfants, je fais très attention », raconte un préfet. (...)

Même s'il s'en défend, le gouvernement s'inscrit pourtant dans une politique de régularisation au fil de l'eau, comme l'ont fait tous les gouvernements depuis l'arrêt, en 1972, des régularisations automatiques des travailleurs étrangers et l'instauration d'une politique de
« maîtrise des flux migratoires »»...

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