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lundi 21 décembre 2009

[POLITIQUE] Rama YADE dit « ne pas craindre » le débat sur l'identité nationale (Le Figaro)

Invitée du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI », la secrétaire d'État aux Sports dit « ne pas craindre » le débat sur l'identité nationale.

Rama la gaffe ? Ses collègues le disent qui, pour un classement de L'Express , ont fait d'elle le ministre le plus gaffeur, après Bernard Kouchner. Yade la bonne élève. C'est au contraire l'image qu'a voulu renvoyer d'elle-même la secrétaire d'État aux Sports, invitée du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI». Le public présent sur le plateau, avait déjà valeur de symbole.

On disait Rama Yade fâchée avec son ministre de tutelle. Et il est vrai que leur différend, lors de la discussion budgétaire, sur les avantages fiscaux des sportifs, il y a moins de deux mois, fut étalé sur la place publique. Dimanche soir, Roselyne Bachelot était dans le studio de RTL. On disait l'élue de Colombes en froid avec Valérie Pécresse qui aurait préféré la voir mener campagne dans le Val-d'Oise. Elle a «remercié» pour sa «confiance» la tête de liste UMP en Ile-de-France, venue aussi écouter hier sa jeune collègue, tout comme les deux anciens ministres André Santini et Roger Karoutchi, ses «compères» , avec qui elle fait équipe dans les Hauts-de-Seine.

On disait enfin Nicolas Sarkozy agacé par ses prises de positions trop «libres», notamment lors de l'affaire de l'Epad. Elle a dimanche soigneusement éludé toute question sur le fils du chef de l'État en se concentrant sur la seule critique du bilan du socialiste Jean-Paul Huchon à la tête de la région.

Mais c'est avant tout par ses propos que Rama Yade a voulu montrer qu'elle savait jouer les bons élèves du gouvernement. Sur des sujets pourtant ô combien sensibles et piégés. À commencer par le débat sur l'identité nationale, critiqué jusque dans les rangs de la majorité. «Ce débat, je ne le crains pas», a-t-elle scandé à plusieurs reprises en condamnant ceux qui «refusent d'y participer». Native de Dakar, devenue française «il y a dix ans» , Rama Yade a présenté l'identité nationale comme un «héritage vivant qui se nourrit des cultures qui viennent s'y rajouter». Jouant à fond la solidarité gouvernementale, elle a cité la tribune de Nicolas Sarkozy dans Le Monde , «à laquelle j'adhère totalement», salué François Fillon pour sa vision «pacifiée et généreuse» , éludé la polémique sur les propos controversés de Nadine Morano, et même donné acte à Éric Besson de sa méthode.

Même solidarité avec son collègue en charge de l'Immigration à propos de la reconduite des neuf Afghans. Rappelant «avoir connu brièvement la condition de sans-papiers», Rama Yade a certes confessé toujours ressentir «un peu de tristesse quand il y a une expulsion». Mais c'est pour mieux approuver le «chemin de la responsabilité» , emprunté par Éric Besson entre «l'angélisme de la gauche» et «l'intolérance de l'extrême droite». Sur la burqa enfin, elle s'est abritée derrière l'avis de Brice Hortefeux, Xavier Darcos et toujours Éric Besson, «les trois ministres les plus en pointe» sur le sujet.

Pour ce dernier rendez-vous médiatique de l'année, Rama Yade a voulu passer d'une popularité protectrice à une popularité constructive. «Elle restera au gouvernement parce qu'elle est protégée par ses bons sondages», assure un dirigeant de l'UMP. Lorsqu'elle était dans la tourmente, la «rebelle» de l'équipe Fillon confiait que loin de chercher à créer un rapport de force avec Nicolas Sarkozy, elle voulait lui être «utile», et mettre sa popularité à son service. C'est ce qu'elle a voulu prouver dimanche soir au «Grand Jury».

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