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lundi 21 décembre 2009

[SPECTACLE] «Africa Umoja» est une saga musicale qui conte l'histoire de l'Afrique du Sud (Le figaro)

De retour en France après un triomphe international, «Africa Umoja» est une saga musicale qui conte l'histoire de l'Afrique du Sud. Itinéraire extraordinaire d'un petit spectacle devenu grand.

Africa Umoja est une aventure à la fois humaine et culturelle. Ce spectacle qui triomphe sur toutes les scènes du monde est né en Afrique du Sud sur une idée de Todd Twala et Thembi Nyandeni, deux des interprètes de Ipi Ntombi, l'une de ces revues noires qui ont vu le jour grâce à un allègement de la loi sur l'apartheid au début des années 70. Les Noirs furent alors autorisés à se produire devant des Blancs. Les deux amies profitèrent de ce nouvel engouement pour voler de leurs propres ailes. Elles débutèrent avec Pals of Africa, puis, fortes d'un premier succès local, récidivèrent avec Baobab. Mais, ce nom étant déjà déposé, elles ne purent, comme elles le souhaitaient, baptiser ainsi leur compagnie. Elles optèrent donc pour Kumoja, une expression swahilie que l'on pourrait traduire par « super ». Leur administrateur anglophone se trompa en effectuant le dépôt du nom et revint tout fier avec un certificat au nom de... Umoja. Depuis 2001, c'est donc ce mot qui accompagne la formidable montée en puissance du spectacle homonyme. Un show qui a fait l'objet d'un impressionnant buzz local et régional, avant de traverser les frontières et les continents. Parce qu'il retrace l'histoire musicale de l'Afrique du Sud, il est devenu l'un des éléments de l'identité nationale de ce pays où Blancs et Noirs ont découvert la transversalité de la musique. Ici, les tambours africains sont mêlés à des instruments occidentaux issus de la batterie et du jazz, et il s'y ajoute du kwaiko, sorte de rap local. Sur scène, les artistes ne correspondent en rien aux critères habituels de la comédie musicale. C'est au contraire une juxtaposition de personnalités aux physiques et aux expressions très dissemblables. Todd et Thembi recrutent en effet dans les quartiers pauvres. Elles organisent des auditions où affluent des centaines de candidats, parmi lesquels elles sélectionnent quelques éléments qui auront la chance d'entrer dans leur école avant de se retrouver peut-être un jour sur scène. «Ils viennent ici avec leur passé et ne le renient pas», confirme Todd. Un groupe hétérogène qui est pourtant parfaitement à l'unisson du mouvement d'ensemble. Preuve d'un vrai professionnalisme et de répétitions soignées. C'est au Victory Theater à Johannesburg, un vieux cinéma réhabilité, que tout se passe. Auditions, formation, répétitions et générale. Avec le résultat étonnant que l'on peut voir sur scène. A la Maison de la danse de Lyon, où nous les avons retrouvés avant leur départ pour Paris, les Umoja ont remporté un triomphe, et le public était tout heureux d'avoir reçu une belle dose d'énergie naturelle.

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