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mercredi 23 décembre 2009

[RD CONGO] La RD-Congo, grand corps malade (La Croix)

Le plus grand pays d’Afrique noire est miné par les conflits qu’attisent ses ressources minières. La communauté internationale ne parvient pas à l’aider à se relever.

Théâtre, entre 1996 et 2003, de ce qu’on a appelé la « première guerre mondiale africaine », la République démocratique du Congo (RDC) demeure l’un des points chauds de la planète. Certes, l’époque est lointaine où tous les voisins de cet État géant de l’Afrique centrale étaient engagés sur son sol, à travers leur propre armée ou par rébellion interposée.

Près de quatre millions de personnes y laissèrent la vie, victimes directes et indirectes de l’incurie du maréchal Mobutu et de la cupidité de ses ennemis. L’ampleur de l’implication internationale dans le règlement de cette crise fut à la mesure de sa gravité, mais aussi de la convoitise suscitée par les immenses richesses minières de l’ex-Zaïre, souvent qualifié de « scandale géologique ».

Sans cet accompagnement international, doublé d’un engagement exemplaire de la seule institution congolaise restée « debout », l’Église catholique, la RDC n’aurait pas pu vivre les élections démocratiques de 2006.

Joseph Kabila a déçu

Le pays n’a pas retrouvé une stabilité pour autant. Au nord-ouest, une rivalité ethnique locale portant sur la gestion d’un étang poissonneux s’est muée, le mois dernier, en affrontements, entraînant la mort d’une centaine de personnes et la fuite de plus de 150 000 autres. Au nord-est, l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), rébellion ougandaise, multiplie les incursions meurtrières et menace de s’en prendre aux civils congolais comme elle l’a déjà fait.

À l’est, la guerre contre les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) entretient l’instabilité. L’armée congolaise, qui avait depuis plusieurs années les FDLR pour alliées, est ébranlée par le retournement d’alliances qui a fait de ces dernières des ennemis, et des ennemis d’hier des compagnons d’armes. Au Nord-Kivu, personne n’est dupe des enjeux sous-jacents, économiques et géopolitiques.

Malgré la brutalité des situations traversées par les populations de ces régions en crise, il convient de garder en tête que la majorité des Congolais ne vit pas dans la guerre. C’est un peuple jeune et vivant, dont la résilience s’exprime souvent par un sens de la « débrouille » devenu légendaire, y compris quand cela implique d’exploiter les failles de l’aide internationale.

Président depuis 2006, Joseph Kabila a déçu, même dans l’Est qui l’avait plébiscité. Très dépendant de l’aide internationale, il cherche le soutien de la Chine. C’est par l’intermédiaire de Pékin qu’il négociait, mardi 22 décembre encore, au Conseil de sécurité, le renouvellement du mandat de l’ONU dans son pays.

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