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jeudi 31 décembre 2009

[DISCRIMINATION] Le FN tisse sa toile contre la discrimination positive (Libération)

Avec SOS Egalité, le Front national se dote d’un habit républicain. Au nom de l’égalité, cette nouvelle association, conçue comme un pendant de la Halde (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) ou de SOS Racisme, propose de lutter contre la discrimination positive, d’en recenser les victimes et de leur apporter un soutien. Même si nulle référence au parti frontiste ne figure sur le site de l’association, Marine Le Pen est à l’initiative du projet avec l’économiste Jean-Richard Sulzer, secrétaire général du groupe FN au conseil régional d’Ile-de-France et désormais président de SOS Egalité. Le site affiche 12 000 visiteurs quotidiens et a reçu une cinquantaine de plaintes dont deux a priori recevables, selon Sulzer.

«Tout est parti du buzz internet suite aux propos d’Anne Lauvergeon», explique-t-il. Le 16 octobre, participant au Women’s Forum, congrès réunissant des dirigeantes du monde entier, la présidente d’Areva déclarait : «A compétences égales, on choisira la femme, ou la personne venant d’… autre chose que le mâle blanc, pour être clair», provoquant des remous dans «la réacosphère» où prolifèrent des sites de droite stigmatisant l’islam, l’immigration ou la délinquance.

Plutôt sommaire dans sa présentation, le site développe une rhétorique républicaine, avec Marianne en logo, et dénonce les effets d’une discrimination positive illégale et supposée galopante. Cible des critiques, l’article 3 de la Charte de la diversité, signée par 2 600 entreprises, qui incite les employeurs «à refléter la diversité de la société française et notamment sa diversité culturelle et ethnique». Jointe par Libération, Marine Le Pen estime que «Nicolas Sarkozy sape l’ADN de l’identité nationale française en organisant une discrimination ethnique qui favorise le communautarisme, ne prend pas en compte les inégalités économiques et fait passer l’homme blanc issu de milieu populaire en dernier».

Car c’est bien «le petit Blanc», comprendre le Français de souche et de condition modeste, que SOS Egalité veut toucher selon Sulzer. Sauf que, comme l’explique Simon Wuhl, sociologue spécialiste des questions de justice sociale (1), la discrimination positive à la française reste expérimentale et se fonde sur des critères socio-économiques et territoriaux. Le projet de Nicolas Sarkozy d’inscrire la diversité dans le préambule de la Constitution a finalement été abandonné, et la Charte de la diversité ne parle pas de discrimination positive mais d’actions pour réparer les discriminations négatives.

A partir d’un postulat nourri de propos ambigus et d’exemples montés en généralités, le FN organise une concurrence victimaire en plaçant le débat sur un terrain ethnique. Parallèlement, il poursuit son travail d’accaparement des symboles républicains et de gauche, entamé en 2007 avec le discours de Jean-Marie Le Pen à Valmy et poursuivi aux élections européennes cette année, avec une campagne d’affichage se revendiquant des socialistes Jean Jaurès et Roger Salengro.

(1) Discrimination positive et justice sociale, PUF, 2007.

[TOGO] Faure Gnassingbé confirme la présidentielle pour le 28 février (TV5 Monde)

Le président togolais Faure Gnassingbé a confirmé mercredi soir la tenue de la présidentielle le 28 février 2010, date proposée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Le président togolais Faure Gnassingbé à ouagadougou le 1er mars 2009.

Le président togolais Faure Gnassingbé a confirmé mercredi soir la tenue de la présidentielle le 28 février 2010, date proposée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Le président togolais Faure Gnassingbé a confirmé mercredi soir la tenue de la présidentielle le 28 février 2010, date proposée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), a-t-on appris jeudi de source officielle.

"Le corps électoral est convoqué le dimanche 28 février 2010 pour l’élection présidentielle. Les bureaux de vote sont ouverts de 7H00 à 17H00 (heure locale et GMT)", indique un décret présidentiel lu sur les médias d’Etat.

Le décret a fixé la caution à verser par les candidats à 20 millions de F.CFA. (30.489 euros). "Dans le cas où le candidat obtient au moins 5% des suffrages exprimés, ce cautionnement lui est remboursé sans délais dès la proclamation des résultats", souligne le décret.

Pour la présidentielle d’avril 2005, la caution avait été fixé" à 10 millions de F.CFA (15.245 euros).

Selon la Constitution togolaise modifiée en 2002 par le Parlement, l'élection a lieu au scrutin uninominal majoritaire à un tour et le président est élu à la majorité des suffrages exprimés. La classe politique est divisée depuis quelques mois sur le mode de scrutin à cette présidentielle.

Les deux poids lourds de l'opposition: l'Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio et le Comité d'action pour le renouveau (CAR) de Yawovi Agboyibo, soutenus par d’autres partis d’opposition, réclament un scrutin uninominal à deux tours, ce que rejette le Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir).

Le facilitateur du dialogue intertogolais, le président burkinabè Blaise Compaoré a, lors d’une discussion avec les acteurs politiques togolais le 27 décembre à Ouagadougou, préconisé que cette présidentielle se déroule en un seul tour, ce qu'a rejeté l'opposition.

D'autres personnalités, dont l'homme d'affaires Nicolas Lawson, défait en 2003 et 2005, et l'homme politique franco-togolais Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d'Etat du président français François Mitterrand, ont annoncé leur candidature à l'élection présidentielle.

L'actuel président Faure Gnassingbé, fils du général défunt Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé le Togo de 1967 à 2005, ne s'est pas encore déclaré.

[SENEGAL] Le président Wade présente ses excuses aux chrétiens du Sénégal et du monde (La Croix)

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a présenté mercredi soir ses excuses aux chrétiens du Sénégal et du monde après ses propos sur la religion chrétienne jugés "blessants" par l'Eglise sénégalaise, rapporte l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique).

Le ministre d'Etat chargé de la Coopération internationale et des transports aériens, Karim Wade, fils du chef de l'Etat sénégalais, a présenté "au nom du président de la république ses excuses" à l'archevêque de Dakar, Théodore Adrien Sarr, selon l'APS.

"Si les propos de Monsieur le président de la république ont porté atteinte ou touché les Sénégalais chrétiens, nous présentons nos excuses à la communauté chrétienne sénégalaise et à la communauté chrétienne internationale", a déclaré Karim Wade.

"En aucun cas, le président de la république n'a voulu offenser ou porter atteinte à la communauté chrétienne", a-t-il ajouté.

Des échauffourées ont éclaté mercredi soir à Dakar, entre de jeunes chrétiens et les forces de l'ordre, après un "message du Nouvel an" de Théodore Adrien Sarr qui avait dénoncé dans son discours les propos du chef de l'Etat sénégalais.

"Meurtris et humiliés, nous l'avons été par l'amalgame que le chef de l'Etat a établi entre le monument de la renaissance africaine et les représentations qui se trouvent dans nos églises", a-t-il dit. "Il est scandaleux et inadmissible que la divinité de Jésus Christ, coeur de notre foi, soit mise en cause et bafouée par la plus haute autorité de l'Etat", a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat sénégalais, musulman de la confrérie mouride, avait affirmé lundi alors qu'il défendait la construction à Dakar d'une immense statue (le monument de la renaissance africaine), dénoncé par plusieurs imams comme contraire à l'islam: " (...) pour les musulmans, les églises, c'est pour prier quelqu'un qui n'est pas Dieu. Ils prient Jésus Christ dans les églises, tout le monde le sait, mais (...) est-ce qu'ils (les imams) ont jamais dit de casser les églises?"

Le Sénégal - où 90% de la population est musulmane - est traditionnellement réputé pour la cohabitation harmonieuse entre les personnes de toutes confessions.

mercredi 30 décembre 2009

[CULTURE] La Maison de l’Afrique à Montréal : le visage africain du Canada (Afrik.com)

Un espace culturel unique vient d’ouvrir ses portes
Destinée à devenir la principale vitrine du continent africain à Montréal, et plus largement au Canada, la Maison de l’Afrique a ouvert ses portes le 5 novembre dernier en plein cœur de la métropole canadienne. Rencontre avec la femme d’affaires ivoirienne Mariam Sy Diawara, sa fondatrice, pour qui elle incarne « un lieu de convergence de toute l’Afrique en Amérique du Nord ».

Afrik.com : Vous avez inauguré la Maison de l’Afrique-Mandingo à Montréal le 5 novembre dernier. Comment s’est déroulé l’évènement ?

Mariam Sy Diawara :Très bien. Presque tous les ambassadeurs des pays africains en Amérique du Nord étaient présents dont le Doyen des ambassadeurs qui représente les pays africains francophones, anglophones et lusophones. Rien que leur présence et leur réunion dans un même espace était une première à Montréal. De plus, la totalité des invités avaient un regard émerveillé, comme chacune des personnes qui entrent dans ce lieu, donc je pense que c’était une réussite.

Afrik.com : Comment est née l’idée de créer un espace dédié à l’Afrique en plein cœur de Montréal ?

Mariam Sy Diawara :En fait, il s’agissait de répondre à un besoin réel. Je suis arrivée à Montréal il y a plus de dix ans et j’ai de suite ressenti le besoin de créer un lieu de convergence des initiatives africaines à Montréal et au Canada. En fait, la « Maison de l’Afrique » est une entité commerciale qui existe depuis six ans et qui propose des partenariats commerciaux entre les pays africains et nord-américains. Désormais, cette structure a un lieu d’ancrage à Montréal.

Afrik.com : Quelles sont les activités que propose ce nouvel espace ?

Mariam Sy Diawara :L’ensemble est divisé en plusieurs espaces différenciés : le musée qui peut également accueillir des conférences, des débats, des projections, la galerie d’art, la librairie et le café, où nous servons bien sûr des mets, des thés et des cafés africains, des jus de fruit de chez nous, comme le bissap. Nous proposons des manifestations culturelles et des interventions dans les écoles, car notre but est vraiment de faire connaître la culture africaine aux nord-américains. Ce sont des gens qui sont très friands de cultures et de peuples étrangers. Dès le 13 janvier prochain, nous présenterons par exemple une exposition sur le costume africain. Aux gens qui s’imaginent que les Africains ont eu l’habitude de paraître nus, nous répondons par une histoire du costume africain, qui va du tapa, une légère étoffe faite d’écorce battue, au rafia.

Afrik.com : L’idée première est donc, au travers de cet espace, de faire connaître une Afrique encore méconnue au Canada ?

Mariam Sy Diawara :En fait, l’idée de communiquer sur l’Afrique ne date pas de maintenant. L’Afrique a besoin que l’on parle d’elle, qu’on la « vende », qu’on la montre à l’étranger. Par son art millénaire, son art de vivre, son humanisme, son côté « bon vivant », elle a tout un savoir-faire à mettre en avant, notamment dans des pays où tout dégringole. Et puis, inversement, il y a un réel intérêt des gens d’Amérique du nord pour l’Afrique, pour ses qualités humaines. Mon travail est donc de mettre en lien ces demandes, de part et d’autre.

Afrik.com : Comment est-ce que les autorités montréalaises et canadiennes ont accueilli la Maison de l’Afrique ?

Mariam Sy Diawara :Très bien, elles faisaient partie des personnalités présentes lors de l’inauguration. En fait, le service de l’immigration canadienne nous a félicités pour notre démarche. Ils avaient besoin qu’un tel espace existe, car jusqu’à présent la communauté africaine du Canada n’était pas réellement organisée. Désormais, elle a une visibilité réelle, et c’est très important pour les autorités.

Afrik.com : Etes-vous en contact avec toutes les communautés africaines présentes à Montréal et au Canada ?

Mariam Sy Diawara :Pas toutes encore. Nous sommes en train de contacter les représentants de ces communautés dans l’idée d’organiser un rassemblement, après les fêtes de fin d’année. Il faut que les gens connaissent les africains de valeur qui vivent à Montréal, les noirs de valeur pour faire émerger le Montréal africain et le Canada africain.

Afrik.com : Outre l’aspect culturel de votre démarche, il y a aussi la dimension économique et commerciale. Comment gérez-vous ce pan économique ?

Mariam Sy Diawara :Nous avons une structure qui s’intitule Passerelles Afrique Canada, qui est en charge du commerce entre les pays d’Afrique et du Canada. Au-delà de cela, la Maison de l’Afrique a comme première activité la promotion touristique de l’Afrique. Nous sommes chaque année présents au Salon international du tourisme au Canada pour promouvoir les destinations comme le Mali, le Sénégal, le Niger, le Bénin. En France, ces destinations sont connues et visibles, mais ce n’est pas encore le cas au Canada.

Afrik.com : Les représentations diplomatiques ne contribuent pas à la promotion touristique de leurs pays ?

Mariam Sy Diawara :Si, bien sûr. Il existe des offices de tourisme dans les ambassades, ou bien des Chargés du tourisme, mais ces derniers manquent de budget. C’est pour cela qu’on intervient. Nous sommes moins chers et plus efficaces. Jusqu’à présent, notre aide a servi à faire apparaître de nombreux pays africains dans des brochures touristiques canadiennes où ils n’existaient pas jusqu’à présent.

Afrik.com : S’agissant du financement de la Maison de l’Afrique, vous avez fait appel à l’aide du gouvernement canadien pour monter votre projet ?

Mariam Sy Diawara :Quelque part on a voulu montrer que nous autres Africains, nous pouvons faire quelque chose sans le concours d’autrui. J’ai eu le soutien de mon époux, de mes amis gratuitement, mais non, je n’ai pas fait appel aux subventions. Je pense que pour pérenniser dans notre domaine, nous nous devons d’être indépendants, de nous battre par nos propres moyens. C’est pour cela aussi que nous attendons beaucoup de monde dans notre espace. Il est important que les gens s’approprient la Maison de l’Afrique et contribuent à sa pérennité. Alors tous ceux qui rêvent de notre belle Afrique au Canada et aux États-Unis sont les bienvenus…



samedi 26 décembre 2009

[COTE D'IVOIRE] Noël à Abidjan : Les Ivoiriens choisissent les lieux de culte à la place des maquis (Le Nouveau Réveil)

Du même au pareil, pourrait-on dire, car la fête de la nativité 2009 a connu une célébration timide à l`instar des années précédentes. Pour parler de celles traversées par la crise politico militaire depuis 2002. Le jeudi 24 décembre dernier, notre équipe de reportage a ciblé quelques lieux de cultes avant de terminer par des espaces de détente qui, généralement, accueillent les noctambules à partir de 00 heure. A partir de 21 heures, nous mettons le cap sur la cathédrale St Paul d`Abidjan Plateau. Comme un père et ses enfants, des milliers de fidèles écoutaient religieusement l`archevêque Jean Pierre Kutwa leur enseigner la bonne parole. 22 heures, nous sommes à l`Eglise Méthodiste unie de Côte d`Ivoire. Là, c`est le pasteur Jacob Wallace qui nous accueille "Il s`agit ici d`un "culte concert" ce rituel qui réunit chaque année les communautés francophone, anglophone et malgache a connu plus de vingt éditions déjà. Cinq chorales animent la soirée depuis 19h 30. Ce moment dédié au Christ permet de renforcer les relations entre ses peuples que nous sommes" a dit l`homme de Dieu. Convaincu que les ivoiriens attendent patiemment du tout puissant une solution définitive à la crise, à travers d`intenses prières, notre équipe va alors changer de centre d`investigation. Direction, l`univers du show mondain pour parler comme certains religieux. 00 heure 4 mns, nous sommes dans la grande commune de Yopougon, capitale de l`ambiance tous azimuts. D`Andokoi (rue du bonheur) à la République légendaire Rue Princesse en passant par Gesco (place Henri Konan Bédié), Maroc (carrefour Anador), Niangon Sud (espace allocodrome), Terminus 40 (Poulet show), Toit rouge (carrefour Jean Paul II), ce fut la grande déception.
Surtout pour un friand de la nuit. Même le "forum du sexe" de Bel-air n`a pas connu son affluence habituelle. Les filles de joie affichaient une mine pleine de désespoir. Il faut dire que la rue princesse qui constitue la preuve par neuf en matière d`évaluation de la densité des nuits de show est restée clairsemée. A l`exception de quelques grands espaces très célèbres qui ont drainé du monde, il y a eu beaucoup de chaises vides dans les maquis. Automobilistes et piétons ont circulé sans trop de peine le jeudi 24 décembre 2009 à Yopougon. En un mot, les "shofeurs" ont brillé par leur absence. Sans doute que les vendeuses de poulets et poissons à la braise ont-elles eu le flair puisqu`elles se comptaient sur le bout des doigts devant les maquis. On se demande où sont passés les boucantiers. A cette interrogation, voici quelques réactions.
B. G, gérant de l`espace le "Bon moment" Yopougon Niangon Coprim : “certains Ivoiriens ont compris qu`il faut se réserver à cause de la crise qui perdure. Le temps de l`agréable avant le nécessaire a perdu son sens. Espérons que le 31 décembre ne connaisse moins de ferveur que la Noël" a dit le barman. A Ficgayo, Célestine. G également tenancière d`un bistrot, renchérit " Il faut maintenant la tenue des élections pour que la vie reprenne en Côte d`Ivoire et surtout ici à Abidjan. Nous investissons à perte depuis quelques années. Aujourd`hui, l`Ivoirien grand "bluffeur" que l`on connaît, négocie désormais le prix du poulet ou du poisson au four comme si on était en plein Adjamé. Et tenez-vous bien, des fois en présence de son invitée, rires… " Tous ces faits sont la preuve que l`ombre de la crise politico militaire continue de planer sur le quotidien des Ivoiriens et les grands évènements de réjouissance et de convivialité continuent de subir. Et pourtant, l`ivoirien, après la paix, sa seconde religion, s`est imposé l`ambiance à outrance comme sa culture. Que de regrets avec ces neuf ans de crise qui n`a que trop duré. Tous n`attendons maintenant que des élections ouvertes et crédibles pour espérer renouer avec la belle vie d`hier. Bonne fête de fin d`année à toutes et à tous.

jeudi 24 décembre 2009

[INFORMATIQUE] Des webcams de Hewlett-Packard accusées de racisme (Nouvel Obs)

Les nouvelles webcams de la firme de matériel informatique ne reconnaîtraient pas les personnes à la peau noire si l'on en croit une vidéo postée sur internet.

De nouvelles webcams de la firme informatique Hewlett Packard (HP) seraient-elles racistes ? C'est la question que l'on peut légitimement se poser après qu'une vidéo postée sur Youtube le 10 décembre, montre les problèmes rencontrées par les nouvelles caméras de la marque. Ces webcams permettent de zoomer automatiquement sur les visages. Mais il semble que le nouveau logiciel de détection des visages dont elles sont équipées ne reconnaisse pas les personnes à la peau noire, révèle le site du Guardian, mercredi 23 décembre. Le test a été réalisé et filmé par deux employés d'une boutique de matériel informatique, l'une blanche, Wanda, l'autre afro-américain, Desi.
Dans la vidéo, Desi et sa collègue sont face à une caméra. Normalement, la webcam fait un panoramique et suit les mouvements des utilisateurs. L'appareil reconnaît bien Wanda mais, lorsque Desi entre dans le cadre, le logiciel reste concentré sur un seul point : il ne le détecte pas.

Problème d'algorithmes


La vidéo a rapidement circulé sur la toile, suscitant de nombreux commentaires peu élogieux pour Hewlett-Packard. Mais HP a réagi vite et a expliqué qu'il s’agit d’un problème de lumière : "La technologie utilisée est basée sur des algorithmes standard qui mesurent la différence d’intensité du contraste entre les yeux, les joues et les nez. Nous pensons que la caméra a peut-être des difficultés à déceler le contraste quand l’éclairage n’est pas suffisant". Plutôt beau joueur, HP a également remercié le créateur de la vidéo pour leur avoir fait prendre connaissance de ce problème. La marque d'informatique a également précisé que d'autres webcams peuvent également rencontrer des problèmes du même ordre lorsque la luminosité est insuffisante.
Concernant Desi, il prend les choses avec humour selon le Guardian. Son problème finalement est, dit-il, qu'il a acheté pour noël un ordinateur équipé de ce type de caméra, avant de déceler le problème.

mercredi 23 décembre 2009

[GUINEE] Kouchner veut que Dadis Camara «reste dans son lit au Maroc» (Libération)

Le ministre des Affaires étrangères s'inquiète d'un risque de guerre civile si le chef de la junte guinéenne revient à Conakry. Bruxelles a de son côté décidé de durcir ses sanctions contre la junte.

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le 18 novembre 2009 à Jérusalem

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le 18 novembre 2009 à Jérusalem (AFP Menahem Kahana)

Il n'a pas donné signe de vie depuis plus de deux semaines, mais tout le monde s'interroge sur son prochain déplacement. Moussa Dadis Camara, officiellement toujours hospitalisé au Maroc après avoir subi une tentative d'assassinat, sera-t-il bientôt de retour en Guinée?

Oui, selon l'ambassadeur de Guinée en poste dans le royaume chérifien: «Il va mieux et a l'intention de retourner le plus vite possible à Conakry», a déclaré Mamadouba Diabaté. Le chef de la junte guinéenne «communique régulièrement avec le gouvernement à Conakry dès que le besoin se fait sentir», a-t-il affirmé.

En revanche, Bernard Kouchner a été beaucoup plus sceptique sur le bien fondé d'un retour de Dadis au pays: «Je souhaite que M. Dadis Camara reste dans son lit au Maroc et non qu'il revienne» en Guinée «car il serait capable - rien que son retour - de déclencher une guerre civile et on n'en a pas besoin».

Force d'observation

Le ministre des Affaires étrangères a également évoqué d'éventuelles suites diplomatiques, après la publication du rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur le massacre du 28 septembre, qui dénonce un «crime contre l'humanité». «Nous devons maintenant attendre que le Conseil de sécurité soit saisi, peut-être mardi, et il y aura des sanctions», a prédit Bernard Kouchner.

Pour le chef de la diplomatie française, le général et ministre de la Défense Sékouba Konaté, qui exerce l'intérim du pouvoir, l'«assure avec beaucoup de difficultés entre les groupes divers» qui contrôlent la Guinée.

Bernard Kouchner a aussi relevé que le rapport de l'ONU évoque la possibilité d'une «force d'observation, pas une force d'interposition, qui conduirait après une période transitoire à des élections générales». C'est «le schéma que nous avons tous souhaité voir adopter», a-t-il dit.

Bruxelles durcit ses sanctions

De son côté, l'Union européenne a décidé ce mardi de durcir ses sanctions à l'encontre de la junte guinéenne avec un gel des avoirs et une interdiction de fourniture de matériel pouvant servir à la répression dans le pays. En outre, une liste de personnes liées au régime et déjà interdite de visa sur le territoire de l'Union européenne a été allongée. Elle concerne désormais «environ» 70 personnes, le capitaine Camara y figurant «tout en haut».

Enfin, l'Europe a confirmé mardi le retrait d'un projet d'accord de coopération en matière de pêche au thon. Il prévoyait une aide de 450.000 euros par an pour aider au développement du secteur de la pêche en Guinée, et 1,6 millions d'euros supplémentaires sur quatre ans pour développer le système de contrôle des zones de pêches guinéennes.

[RD CONGO] La RD-Congo, grand corps malade (La Croix)

Le plus grand pays d’Afrique noire est miné par les conflits qu’attisent ses ressources minières. La communauté internationale ne parvient pas à l’aider à se relever.

Théâtre, entre 1996 et 2003, de ce qu’on a appelé la « première guerre mondiale africaine », la République démocratique du Congo (RDC) demeure l’un des points chauds de la planète. Certes, l’époque est lointaine où tous les voisins de cet État géant de l’Afrique centrale étaient engagés sur son sol, à travers leur propre armée ou par rébellion interposée.

Près de quatre millions de personnes y laissèrent la vie, victimes directes et indirectes de l’incurie du maréchal Mobutu et de la cupidité de ses ennemis. L’ampleur de l’implication internationale dans le règlement de cette crise fut à la mesure de sa gravité, mais aussi de la convoitise suscitée par les immenses richesses minières de l’ex-Zaïre, souvent qualifié de « scandale géologique ».

Sans cet accompagnement international, doublé d’un engagement exemplaire de la seule institution congolaise restée « debout », l’Église catholique, la RDC n’aurait pas pu vivre les élections démocratiques de 2006.

Joseph Kabila a déçu

Le pays n’a pas retrouvé une stabilité pour autant. Au nord-ouest, une rivalité ethnique locale portant sur la gestion d’un étang poissonneux s’est muée, le mois dernier, en affrontements, entraînant la mort d’une centaine de personnes et la fuite de plus de 150 000 autres. Au nord-est, l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), rébellion ougandaise, multiplie les incursions meurtrières et menace de s’en prendre aux civils congolais comme elle l’a déjà fait.

À l’est, la guerre contre les rebelles hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) entretient l’instabilité. L’armée congolaise, qui avait depuis plusieurs années les FDLR pour alliées, est ébranlée par le retournement d’alliances qui a fait de ces dernières des ennemis, et des ennemis d’hier des compagnons d’armes. Au Nord-Kivu, personne n’est dupe des enjeux sous-jacents, économiques et géopolitiques.

Malgré la brutalité des situations traversées par les populations de ces régions en crise, il convient de garder en tête que la majorité des Congolais ne vit pas dans la guerre. C’est un peuple jeune et vivant, dont la résilience s’exprime souvent par un sens de la « débrouille » devenu légendaire, y compris quand cela implique d’exploiter les failles de l’aide internationale.

Président depuis 2006, Joseph Kabila a déçu, même dans l’Est qui l’avait plébiscité. Très dépendant de l’aide internationale, il cherche le soutien de la Chine. C’est par l’intermédiaire de Pékin qu’il négociait, mardi 22 décembre encore, au Conseil de sécurité, le renouvellement du mandat de l’ONU dans son pays.

mardi 22 décembre 2009

[IMMIGRATION] La France a délivré 10.917 titres de séjour pour "liens familiaux" en 2009 (Nouvel Obs)

"Très difficile à évaluer", une part de ces titres de séjour constitue en fait des cas de régularisation d'étrangers en situation irrégulière. Au cours des neuf premiers mois de 2009, la France a délivré 10.917 titres de séjour pour "liens personnels et familiaux", dont une part sont des "régularisations" de sans-papiers, a-t-on appris, lundi 21 décembre, auprès du ministère de l'immigration. En précisant que les étrangers ayant un conjoint ou un enfant français ne font pas partie de cette catégorie, le ministère a expliqué à l'AFP que ces titres ont été délivrés à des étrangers dont "la plus grande partie des liens personnels et familiaux sont en France".

"Droit ou régularisation ?"


"Très difficile à évaluer", une part de ces titres de séjour constitue en fait des cas de régularisation d'étrangers en situation irrégulière, les préfets ayant fait preuve de "bienveillance" à leur égard, a encore ajouté le ministère. On cite par exemple le cas d'un grand-père de 80 ans, arrivé en France où vivent ses enfants, après le décès de sa femme. Rentré avec un visa touristique, à l'expiration de ce document, l'homme s'est retrouvé en situation irrégulière. "On a l'obligation de lui délivrer un titre de séjour. Est-ce un droit ou une régularisation ?", s'interroge-t-on pour illustrer la difficulté à chiffrer le nombre de régularisations, par rapport à celui du rapatriement familial.
15.858 titres de séjour ont été délivrés en 2008 pour "liens personnels et familiaux" et 2.800 autres pour des travailleurs sans-papiers. Pour comparaison, la même année, le nombre d'expulsions s'est élevé à 29.769. En 2009, l'objectif de reconduites à la frontière est de 27.000. Ce dernier est exprimé dans la lettre de mission de l'Elysée au ministre de l'Immigration, Eric Besson.

[PEOPLE] Mouss Diouf sorti de réanimation intensive (20 minutes)

Le comédien va maintenant séjourner dans un centre spécial... Mouss Diouf, 45 ans, victime de deux accidents vasculaires cérébraux cette année, est hors de danger et a été admis dans un centre de réadaptation fonctionnelle. C'est ce qu'a annoncé lundi son manager, Michel Nouader, dans un communiqué.

Depuis le mois de juin, l'artiste, dans un état critique jusqu'à ces dernières semaines, avait été placé en réanimation dans un hôpital parisien à la suite d'un nouvel AVC, le deuxième en quatre mois.

«Mouss a quitté le service de réanimation intensive pour un centre de réadaptation fonctionnelle. Il est donc à ce jour hors de danger. Il doit réapprendre à bouger. Ca sera un long chemin mais sa force mentale et physique nous rassure tous sur l'issue», indique son manager. «Il n'a pas encore retrouvé l'usage de la parole mais il réagit à des photos, des images et quelques fois à de bonnes blagues».

[DISPARITION] Rueil : Elvis, 13 ans et demi, retrouvé à Paris (Le Parisien)

Disparu depuis neuf jours, le petit Elvis, 13 ans et demi, vient d'être retrouvé, ce lundi, dans un foyer du XVe arrondissement de . Dans la journée, un éducateur du foyer a signalé la présence d'un adolescent correspondant au jeune disparu.

Il s'agit bien de ce garçon de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) qui avait fugué après une banale dispute samedi 12 décembre.

Le jeune Elvis avait quitté son domicile par la fenêtre de sa chambre et, selon des témoins, aurait été aperçu le soir-même sur la commune.

Le Service départemental de la police judiciaire (SDPJ) des Hauts-de-Seine, saisi samedi de cette disparition d'«inquiétante», avait lancé un appel à témoins ce week-end. C'est cet appel à témoins qui a alerté l'éducateur du foyer où se trouvait l'adolescent. Elvis avait donné une fausse identité lorqu'il était arrivé, mercredi, dans cet établissement. Il n'avait pas donné de nouvelles depuis sa disparition.

lundi 21 décembre 2009

[SPECTACLE] «Africa Umoja» est une saga musicale qui conte l'histoire de l'Afrique du Sud (Le figaro)

De retour en France après un triomphe international, «Africa Umoja» est une saga musicale qui conte l'histoire de l'Afrique du Sud. Itinéraire extraordinaire d'un petit spectacle devenu grand.

Africa Umoja est une aventure à la fois humaine et culturelle. Ce spectacle qui triomphe sur toutes les scènes du monde est né en Afrique du Sud sur une idée de Todd Twala et Thembi Nyandeni, deux des interprètes de Ipi Ntombi, l'une de ces revues noires qui ont vu le jour grâce à un allègement de la loi sur l'apartheid au début des années 70. Les Noirs furent alors autorisés à se produire devant des Blancs. Les deux amies profitèrent de ce nouvel engouement pour voler de leurs propres ailes. Elles débutèrent avec Pals of Africa, puis, fortes d'un premier succès local, récidivèrent avec Baobab. Mais, ce nom étant déjà déposé, elles ne purent, comme elles le souhaitaient, baptiser ainsi leur compagnie. Elles optèrent donc pour Kumoja, une expression swahilie que l'on pourrait traduire par « super ». Leur administrateur anglophone se trompa en effectuant le dépôt du nom et revint tout fier avec un certificat au nom de... Umoja. Depuis 2001, c'est donc ce mot qui accompagne la formidable montée en puissance du spectacle homonyme. Un show qui a fait l'objet d'un impressionnant buzz local et régional, avant de traverser les frontières et les continents. Parce qu'il retrace l'histoire musicale de l'Afrique du Sud, il est devenu l'un des éléments de l'identité nationale de ce pays où Blancs et Noirs ont découvert la transversalité de la musique. Ici, les tambours africains sont mêlés à des instruments occidentaux issus de la batterie et du jazz, et il s'y ajoute du kwaiko, sorte de rap local. Sur scène, les artistes ne correspondent en rien aux critères habituels de la comédie musicale. C'est au contraire une juxtaposition de personnalités aux physiques et aux expressions très dissemblables. Todd et Thembi recrutent en effet dans les quartiers pauvres. Elles organisent des auditions où affluent des centaines de candidats, parmi lesquels elles sélectionnent quelques éléments qui auront la chance d'entrer dans leur école avant de se retrouver peut-être un jour sur scène. «Ils viennent ici avec leur passé et ne le renient pas», confirme Todd. Un groupe hétérogène qui est pourtant parfaitement à l'unisson du mouvement d'ensemble. Preuve d'un vrai professionnalisme et de répétitions soignées. C'est au Victory Theater à Johannesburg, un vieux cinéma réhabilité, que tout se passe. Auditions, formation, répétitions et générale. Avec le résultat étonnant que l'on peut voir sur scène. A la Maison de la danse de Lyon, où nous les avons retrouvés avant leur départ pour Paris, les Umoja ont remporté un triomphe, et le public était tout heureux d'avoir reçu une belle dose d'énergie naturelle.

[GUINEE] L'ONU dénonce "un crime contre l'humanité " en Guinée (Le Monde)

Des tirs en rafale sans sommation sur une manifestation politique pacifique réunie dans un stade. Des civils encerclés par l'armée et tués sur place à l'arme automatique, au poignard, à la baïonnette, tabassés à mort à coups de planches à clous. Des femmes violées par dizaines et atrocement mutilées, d'autres enlevées pour servir d'"esclaves sexuelles" dans les camps de l'armée et les villas des officiers…

La commission de l'ONU sur les événements de Guinée juge que les massacres et autres violences perpétrés le 28 septembre et les jours suivants à Conakry, la capitale, relèvent du "crime contre l'humanité".

Dans un rapport remis samedi soir 19 décembre au Conseil de sécurité, la commission en impute la responsabilité au chef de l'Etat guinéen : "La commission considère qu'il existe des raisons suffisantes de présumer une responsabilité pénale directe du président Moussa Dadis Camara."

Les trois rapporteurs décrivent, au fil d'une soixantaine de pages aussi précises que détaillées, non pas une journée d'affrontements politiques qui aurait mal tourné, mais une série de tueries "systématiques", de viols et d'actes de torture "organisés" contre une partie de la population.

Ils réclament la saisine de la Cour pénale internationale et nomment plusieurs personnes de l'entourage direct de M. Camara comme présumées responsables, avec lui, de ces "crimes contre l'humanité".

TROIS JOURS

Les violences vont durer trois jours à Conakry. Objectif : intimider tous ceux qui contestent l'intention de M. Camara, le chef de la junte militaire au pouvoir depuis 2008, de se présenter à l'élection présidentielle de 2010.

La candidature du chef de la junte reniait un engagement préalablement conclu avec tous les partis, selon lequel il renonçait à participer au scrutin.

M. Camara est aujourd'hui en convalescence au Maroc. Il a été blessé par balles le 3 décembre dans une tentative d'assassinat attribuée à son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Chérif Diakité, dit "Toumba", actuellement en fuite. Mais le rapport de la commission de l'ONU est tellement accablant pour M. Camara qu'il est difficile d'imaginer que celui-ci, même guéri, ait encore un semblant d'avenir politique.

Les rapporteurs confirment certains chiffres précédemment cités : 156 personnes tuées ou disparues le 28 septembre; au moins 109 femmes ou jeunes filles victimes de viols, de mutilations sexuelles et d'esclavage sexuel.

La commission, qui a entendu quelque 700 témoins, juge que les autorités ont tout fait pour masquer la vérité et affirme : "Le nombre des victimes est très probablement plus élevé." Elle mentionne des "centaines d'autres cas de torture, de traitements cruels et dégradants" imputables aux forces de sécurité dans les jours qui suivirent le 28 septembre.

La commission a été mandatée sur ordre du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, directement saisi par le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner qui a mobilisé l'Union européenne, les Etats-Unis et nombre de pays d'Afrique sur cette affaire.

Pour leur journée de protestation, les mouvements d'opposition avaient choisi le 28 septembre, date anniversaire de l'indépendance, en 1958, de cette ancienne colonie française sur la côte ouest de l'Afrique. Et ils avaient décidé de tenir leur manifestation à Conakry dans le stade dit du 28-Septembre.

Quelques milliers de personnes se rassemblent tôt le matin sur la pelouse, les gradins et alentour. Il y a déjà eu en ville des affrontements brefs avec les forces de sécurité. Les dirigeants de l'opposition sont à peine installés à la tribune que des coups de feu retentissent à l'extérieur du stade. Des manifestants s'en prennent à des gendarmes.

Quelques instants plus tard, arrivent des soldats de la garde présidentielle, les Bérets rouges – auxquels la commission va attribuer l'essentiel des crimes. Une unité entre dans le stade et tire sans sommation, à l'arme automatique, en rafales : des dizaines de personnes sont fauchées, d'autres piétinées à mort dans la panique qui s'ensuit.

Les manifestants cherchent à fuir. Mais ils sont piégés, relate la commission de l'ONU: à l'extérieur, une autre unité de Bérets rouges a bloqué les sorties du stade avec du fil de fer barbelé électrifié. La campagne de terreur peut se poursuivre. Appuyés par des gendarmes et des miliciens pro-Camara masqués et habillés en noir, les Bérets rouges continuent à tirer sporadiquement, ils poignardent, tabassent et violent.

"FAIRE UN MAXIMUM DE VICTIMES"

"Plusieurs corps de victimes récupérés par les familles avaient reçu des balles dans la tête, le thorax ou les côtes", écrit la commission. Elle ajoute : "L'utilisation d'armes mortelles contre des civils non armés, le fait d'ouvrir le feu à balles réelles et sans sommation sur une foule compacte assemblée sur la pelouse et d'avoir tiré jusqu'à épuisement des balles et visé les parties du corps comprenant les organes vitaux sont autant d'indications de l'intention préméditée de faire un maximum de victimes parmi les manifestants."

Les soldats ont isolé nombre de femmes et de jeunes filles du reste des manifestants. Certaines sont emmenées au camp militaire Alpha Yaya Diallo, et dans des villas pour servir, plusieurs jours durant, d'esclaves sexuelles aux militaires. D'autres sont violées sur place. La commission a retracé des scènes d'une rare violence : "Des femmes ont été violées avec des objets, notamment des baïonnettes, des bâtons, des morceaux de métal, des matraques"; "des militaires ont achevé des femmes violées en introduisant les fusils dans leur vagin et en tirant"; "une femme aux yeux bandés, qui avait été violée, a été égorgée par un militaire au moment où elle arrachait le foulard de ses yeux."

Le massacre du stade s'arrête vers 14 heures. Des norias de camions acheminent les corps vers les morgues de la ville, d'où ils sont vite retirés par l'armée pour être enterrés dans des fosses communes. "Les militaires ont coupé les bras et les jambes de certains cadavres afin de les faire entrer plus facilement dans les fosses", rapporte l'ONU.

Mais dans les deux jours qui suivent, la terreur se poursuit à Conakry. Les blessés sont traqués dans les hôpitaux, quelquefois tués sur place; les soldats commettent d'autres viols; les domiciles de dirigeants de l'opposition sont pillés par les partisans du capitaine Camara.

A plusieurs reprises, l'ONU insiste sur le fait que cette campagne de terreur semble avoir été préméditée et organisée pour briser l'opposition. Outre le capitaine Camara, le rapport cite parmi les responsables les plus directement impliqués dans ces crimes : le lieutenant Aboubacar Sidiki Chérif Diakité (Toumba), le commandant Moussa Thiegboro Camara, chef des services spéciaux, le capitaine Claude Pivi.

[POLITIQUE] Rama YADE dit « ne pas craindre » le débat sur l'identité nationale (Le Figaro)

Invitée du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI », la secrétaire d'État aux Sports dit « ne pas craindre » le débat sur l'identité nationale.

Rama la gaffe ? Ses collègues le disent qui, pour un classement de L'Express , ont fait d'elle le ministre le plus gaffeur, après Bernard Kouchner. Yade la bonne élève. C'est au contraire l'image qu'a voulu renvoyer d'elle-même la secrétaire d'État aux Sports, invitée du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI». Le public présent sur le plateau, avait déjà valeur de symbole.

On disait Rama Yade fâchée avec son ministre de tutelle. Et il est vrai que leur différend, lors de la discussion budgétaire, sur les avantages fiscaux des sportifs, il y a moins de deux mois, fut étalé sur la place publique. Dimanche soir, Roselyne Bachelot était dans le studio de RTL. On disait l'élue de Colombes en froid avec Valérie Pécresse qui aurait préféré la voir mener campagne dans le Val-d'Oise. Elle a «remercié» pour sa «confiance» la tête de liste UMP en Ile-de-France, venue aussi écouter hier sa jeune collègue, tout comme les deux anciens ministres André Santini et Roger Karoutchi, ses «compères» , avec qui elle fait équipe dans les Hauts-de-Seine.

On disait enfin Nicolas Sarkozy agacé par ses prises de positions trop «libres», notamment lors de l'affaire de l'Epad. Elle a dimanche soigneusement éludé toute question sur le fils du chef de l'État en se concentrant sur la seule critique du bilan du socialiste Jean-Paul Huchon à la tête de la région.

Mais c'est avant tout par ses propos que Rama Yade a voulu montrer qu'elle savait jouer les bons élèves du gouvernement. Sur des sujets pourtant ô combien sensibles et piégés. À commencer par le débat sur l'identité nationale, critiqué jusque dans les rangs de la majorité. «Ce débat, je ne le crains pas», a-t-elle scandé à plusieurs reprises en condamnant ceux qui «refusent d'y participer». Native de Dakar, devenue française «il y a dix ans» , Rama Yade a présenté l'identité nationale comme un «héritage vivant qui se nourrit des cultures qui viennent s'y rajouter». Jouant à fond la solidarité gouvernementale, elle a cité la tribune de Nicolas Sarkozy dans Le Monde , «à laquelle j'adhère totalement», salué François Fillon pour sa vision «pacifiée et généreuse» , éludé la polémique sur les propos controversés de Nadine Morano, et même donné acte à Éric Besson de sa méthode.

Même solidarité avec son collègue en charge de l'Immigration à propos de la reconduite des neuf Afghans. Rappelant «avoir connu brièvement la condition de sans-papiers», Rama Yade a certes confessé toujours ressentir «un peu de tristesse quand il y a une expulsion». Mais c'est pour mieux approuver le «chemin de la responsabilité» , emprunté par Éric Besson entre «l'angélisme de la gauche» et «l'intolérance de l'extrême droite». Sur la burqa enfin, elle s'est abritée derrière l'avis de Brice Hortefeux, Xavier Darcos et toujours Éric Besson, «les trois ministres les plus en pointe» sur le sujet.

Pour ce dernier rendez-vous médiatique de l'année, Rama Yade a voulu passer d'une popularité protectrice à une popularité constructive. «Elle restera au gouvernement parce qu'elle est protégée par ses bons sondages», assure un dirigeant de l'UMP. Lorsqu'elle était dans la tourmente, la «rebelle» de l'équipe Fillon confiait que loin de chercher à créer un rapport de force avec Nicolas Sarkozy, elle voulait lui être «utile», et mettre sa popularité à son service. C'est ce qu'elle a voulu prouver dimanche soir au «Grand Jury».

[CUISINE] Rougui Dia, chef chez Petrossian (France Info)

Huit ans déjà que Rougui Dia officie dans les cuisines de Petrossian, temple du caviar et de la bonne chère à Paris.En 2006, lorsque le maître des lieux, Armen Petrossian lui offre la place très convoitée de « chef », elle hésite, demande d’abord l’avis de ses collègues avant d’accepter après une dure semaine de réflexion où elle se demande si elle est à la hauteur du défi.

A l’époque, lorsque la nouvelle tombe, elle a de quoi faire trembler la profession : Rougui Dia a moins de trente ans, c’est une femme et loin d’être du sérail, elle s’est battue pour obtenir ses premiers stages et trouver un maître d’apprentissage, car dans ce milieu très fermé où le savoir faire se transmet souvent de père en fils, Rougui Dia est un cas à part. Elle grandit dans une famille modeste de 7 enfants en Seine Saint Denis. Ses parents, d’origine sénégalaise, lui transmettent l’amour du goût et de la bonne cuisine. Le dimanche, son père part faire le marché à Rungis, souvent ses quatre filles demandent à l’accompagner. Au retour, la mère cuisine pour tous entourée par ses filles qui goûtent et observent avec attention. Les enfants, les amis venus jouer aux cartes, tout le monde se retrouve à table autour d’un riz au poisson parfaitement épicé.


La chronique de Hind Meddeb (2'56")



Armen Petrossian l’a choisie parce qu’elle partage avec lui un goût prononcé pour les épices et les mariages de saveurs inhabituelles. Les audaces culinaires de Rougui Dia se retrouvent souvent à la carte : foie gras à l’ibiscus accompagnée d’une compote de figues et d’un pain d’épices, banane plantin à l’ivoirienne, des fantaisies qui côtoient les produits phares de la maison Petrossian : caviar, saumon fumé et vodka…

Cette ouverture sur le monde et cette quête infinie de nouvelles expériences culinaires, Rougui Dia les doit beaucoup à sa mère qui a toujours aimé goûter et cuisiner des mets inconnus.

Rougui Dia porte la toque blanche avec toujours autant d’humilité qu’à ses débuts. Et c’est avec une élégance naturelle qu’elle dirige sa brigade de dix cuistots.

Restaurant Petrossian :
- 144 rue de l’université, 75007, métro Invalides.
- www.petrossian.fr

dimanche 20 décembre 2009

[NIGERIA] Un camion tue au moins 50 personnes au Nigeria (Le Figaro)

Un camion privé de freins a foncé dans une foule samedi. Il y a des dizaines de morts et de blessés.

Tragédie au Nigéria. Samedi, un camion transportant des sacs de ciment a percuté une foule marchant le long d'une route dans l'Etat de Kogi, au centre du pays, provoquant la mort de 55 à 90 personnes.

Le chef de la sécurité routière fédérale de l'Etat de Kogi, Yomi Asaniyan, a confirmé la mort d'au moins 55 personnes, ajoutant que 35 personnes avaient été aussi blessées. Selon lui, l'accident a été provoqué par une panne de frein du camion.

Le gouverneur de l'Etat, Ibrahim Idris, a exprimé son émotion et sa tristesse. Il a décrété trois jours de deuil en hommage aux victimes. Il a aussi offert de payer les frais médicaux pour soigner les blessés. Le gouverneur a demandé aux conducteurs de s'assurer que les véhicules étaient en bon état avant de prendre la route.

Les accidents de la route sont fréquents au Nigeria en raison du très mauvais état des infrastructures. Vingt-trois personnes ont ainsi été tuées le 14 décembre dans un accident de la route dans le sud-ouest du pays, lorsqu'un bus et un camion sont entrés en collision avant de s'embraser.

En octobre dernier, entre 70 et 80 personnes avaient trouvé la mort dans le sud du Nigeria à la suite de l'explosion d'un camion-citerne rempli d'essence. Le camion s'était renversé à cause d'un nid de poule sur une voie express très fréquentée, avant d'exploser et de mettre le feu à plusieurs autres véhicules, dont cinq minibus bondés.

Selon l'agence fédérale de sécurité routière, en moyenne 400 personnes sont tuées chaque mois au Nigeria dans des accidents de la route.

En arrivant au pouvoir en mai 2007, le président Umaru Yar'adua avait fait de l'amélioration de la sécurité routière une de ses priorités, afin de doter ce pays de plus de 140 millions d'habitants d'infrastructures décentes.

samedi 19 décembre 2009

[CAMEROUN] le directeur de "Germinal" inculpé pour outrage au chef de l'Etat (TV5-AFP)

Le directeur de publication de l'hebdomadaire camerounais Germinal, arrêté le 10 décembre, a été inculpé mercredi pour "outrage au président de la République" avant de comparaître devant un tribunal de Yaoundé, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.

Le directeur de publication de l'hebdomadaire camerounais Germinal, arrêté le 10 décembre, a été inculpé mercredi pour "outrage au président de la République" avant de comparaître devant un tribunal de Yaoundé, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.

Jean Bosco Talla "a été inculpé pour outrage au président de la République" après la publication dans son journal de l'extrait d'un livre évoquant "un pacte secret" entre l'actuel président camerounais Paul Biya et son prédécesseur Ahmadou Ahidjo, selon Me Jean-Marie Nouga.

M. Talla a comparu dès mercredi devant un tribunal de la capitale, a-t-il précisé. Son procès doit reprendre le 21 décembre.

Une demande de mise en liberté provisoire ayant été rejetée par le tribunal, le directeur de Germinal a été incarcéré jeudi soir à Kondengui, la prison de Yaoundé.

Arrêté le 10 décembre, M. Talla, dont le journal créé en 2008 n'a pas un gros tirage, avait été aussitôt placé en détention au secrétariat d'Etat à la Défense (SED), le siège de la gendarmerie.

En juillet, M. Talla avait affirmé recevoir par téléphone des menaces de mort après la publication fin juin d'un rapport de l'ONG française CCFD-Terre Solidaire.

Ce document consacrait plusieurs pages à la fortune du président Biya, acquise, d'après le CCFD, par le détournement d'argent public et citait une enquête de M. Talla sur "l'argent et les biens de Paul Biya", au pouvoir depuis 1982.

[GUINEE] La junte guinéenne accusée de crime contre l’humanité (La Croix)

Ébranlés par l’assassinat manqué de leur chef, montrés du doigt pour la répression sanglante de l’opposition, les militaires récusent toute idée d’intervention internationale pour protéger la population guinéenne

Deux semaines après la tentative de meurtre ayant visé le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir en Guinée, ce pays d’Afrique de l’Ouest vit toujours des heures incertaines. Les militaires ne parviennent pas à faire oublier les crimes gravissimes commis par l’armée le 28 septembre dernier, lors de la répression sanglante d’une manifestation de l’opposition.

Dans un rapport de 200 pages publié hier, l’ONG Human Rights Watch estime que cette répression, qui a fait au moins 150 morts, était « préméditée et planifiée » et « constitue un crime contre l’humanité ».

Le recours à des violences sexuelles « d’une extrême brutalité » à l’égard de plusieurs dizaines de femmes participant à la manifestation pacifique a tardivement ouvert les yeux de la communauté internationale, qui a pris ses distances avec le régime.

Jeudi 17 décembre, la « commission nationale indépendante d’enquête » chargée de faire la lumière sur les crimes commis le 28 septembre a annoncé avoir enregistré « 33 cas de suspicion de viols », sans avoir recueilli aucun témoignage.

Des femmes corrompues ont témoigné

« Nous avons été informés que la plupart des femmes qui ont témoigné devant la commission internationale d’enquête mise en place par l’ONU sont des femmes corrompues qui, selon nos informations, ont chacune reçu 400 000 francs guinéens (50 €) », a déclaré son président, Siriman Kouyaté, parlant sous l’œil de militaires.

La commission n’a pas donné de chiffres sur le nombre de victimes, mais les ONG évoquent 150 à 200 morts, tandis que la junte avance un bilan de 56 civils tués.

Alors que le chef de la junte, blessé à la tête, reste hospitalisé au Maroc et ne s’est toujours pas exprimé publiquement, le tireur, son ancien aide de camp, est en fuite. Aboubacar Sidiki Diakité, dit « Toumba », a justifié son geste par le fait que son mentor avait « essayé de faire reposer toutes les charges des événements du 28 septembre » sur lui.

C’est un autre homme du clan au pouvoir, le général Sékouba Konaté, qui dirige la Guinée, pour un intérim sans doute appelé à durer. Fin 2008, cet officier formé au Maroc, en France et en Chine avait été l’un des principaux artisans de la prise du pouvoir par l’armée, quelques heures après l’annonce de la mort du dictateur Lansana Conté, après vingt-quatre ans au pouvoir.

Moussa Dadis Camara et son exercice autocratique du pouvoir

Mais c’est Moussa Dadis Camara, officier fantasque, qui avait pris la tête de la junte. Il avait d’abord pris des mesures contre l’implication de membres du gouvernement et de l’armée dans le trafic de drogue, véritable fléau en Guinée depuis plusieurs années, et avait promis d’organiser une présidentielle le 31 janvier 2010, à laquelle il ne serait pas candidat.

Cela lui avait valu un a priori favorable de l’opposition, jusqu’à ce que son exercice autocratique du pouvoir et son intention évidente de s’y maintenir ne lui aliènent ces soutiens. Le 28 septembre, le chef de l’État se trouvait d’ailleurs en tournée préélectorale en province.

L’attentat qui a visé le capitaine Camara a entraîné un changement de têtes au sommet de la junte, mais ne devrait pas modifier son projet : garder le pouvoir, synonyme de prébendes. « Le général Konaté est certes plus “présentable” que Dadis Camara, il est moins flamboyant et gaffeur, mais sur le fond il n’est en rien un démocrate convaincu, explique Gilles Yabi, consultant spécialiste de la Guinée. La junte est un agrégat d’intérêts partagés entre ses différents éléments. »

La société civile demande l’intervention d’une force internationale

S’y ajoutent des ressorts ethniques : après Sékou Touré, un Malinké, qui a dirigé la Guinée d’une main de fer pendant vingt-six ans, puis Lansana Conté, d’ethnie soussou, durant vingt-quatre ans, les Peuls, représentant 40 % de la population, attendent leur heure. Marié à une Peule, le général Konaté est malinké.

L’opposition et la société civile réclament l’intervention d’une force internationale d’« accompagnement » de la transition. Le Groupe de contact international, réunissant l’Union africaine (UA), l’Union européenne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, appelle de ses vœux une « mission internationale d’observation ».

Mêlant personnels civils et militaires, elle aurait pour mission d’« instaurer un climat de sécurité pour la population ». Un porte-parole de la junte a averti que l’envoi en Guinée de militaires étrangers sans l’autorisation du gouvernement serait considéré comme « une déclaration de guerre ».

« Cette mesure, qui serait à mes yeux indispensable pour permettre un règlement politique, sera difficile à mettre en œuvre, reconnaît Gilles Yabi. Et elle nécessiterait d’être négociée avec la junte. »

[IMMIGRATION] Accord entre le Burkina et la France sur la gestion des flux migratoires (RFI)

Le Parlement burkinabé a largement voté une loi qui entérine l'accord de janvier 2009 entre Ouagadougou et Paris, portant sur la « gestion concertée des flux migratoires ». Accord que la France a déjà signé avec 8 pays d'Afrique et l'île Maurice. Pour Paris c'est un moyen de lutter contre l'immigration clandestine et de mettre en œuvre sa politique d'immigration choisie en favorisant l'octroi de visa pour certains métiers. Pour le Burkina cela permet de faciliter l'envoi d'étudiants notamment pour se former en France, et c'est aussi l'occasion de voir certains projets de développement financés par Paris.

D'abord il y a le volet professionnel. Le texte établit une liste de 64 métiers, du bâtiment à la gestion d'entreprise en passant par la logistique ou la restauration, dont les professionnels burkinabés auront davantage de chance d'obtenir un visa pour travailler en France. 500 visas de trois ans leurs seront ainsi délivrés chaque année en priorité.

Réciproquement, le Burkina dresse une liste de 21 métiers pour les Français qui souhaitent s'installer sur son sol. Pour les intellectuels, scientifiques, humanitaires ou sportifs burkinabés, 150 titres de séjours de trois ans portant la mention « compétences et talents » seront aussi octroyés.

En ce qui concerne les étudiants burkinabés, titulaires d'un master ou d'une licence professionnelle, ils auront la possibilité d'obtenir une autorisation de séjour en France de six mois renouvelable une fois. Une période au cours de laquelle ils pourront rechercher ou occuper un emploi en relation avec leur formation, et dont la rémunération correspond à au moins, une fois et demie le SMIC.

Troisième gros volet du texte, la France, en plus de la coopération habituelle, s'engage à financer un certains nombre de projets de développement dans les zones à forte émigration sur le sol burkinabé. Un investissement qui se monte selon le ministère burkinabé des Affaires étrangères, à 4 millions et demi d'euros sur trois ans.

vendredi 18 décembre 2009

[GUINEE] Dadis toujours hospitalisé, Toumba en fuite (Libération)

La transition du pouvoir s'organise, deux semaines après la tentative d'assassinat dont a été victime le chef de la junte Dadis Camara. Le tireur, son ex-aide de camp Toumba, a expliqué son geste mercredi.

Silence radio. Hospitalisé depuis deux semaines à Rabat d'une blessure à la tête, Dadis Camara, d'ordinaire si friand de tonitruantes apparitions médiatiques, n'a toujours pas donné signe de vie. Ce qui entretient d'autant plus les doutes sur la possibilité que le chef de la junte militaire revienne exercer le pouvoir en Guinée.

Pendant ce temps, à Conakry, la transition du pouvoir s'organise. Le général Sékouba Konaté a pris les commandes du pays «par intérim». Toute manifestation de partis politiques, syndicats et organisations de la société civile a été interdite «jusqu'à nouvel ordre».

Chasse à l'homme

Enfin, une chasse à l'homme s'est organisée pour retrouver Toumba, l'ancien aide de camp de Dadis, en fuite après sa tentative d'assassinat. Pour l'heure, celle-ci n'a rien donné. Toumba s'est même permis d'expliquer son geste, mercredi sur RFI.

«J'ai tiré sur lui parce qu'à un certain moment, il y avait trahison totale (...) à mon égard. (...) Il a essayé de (faire) reposer toutes les charges des événements du 28 septembre (sur moi)». Les «événements» du 28 septembre, un euphémisme pour désigner le massacre qui avait eu lieu dans le stade principal de Conakry.

Crimes contre l'humanité, pour HRW

Plus de 150 personnes avaient été tuées, ce qui avait suscité la réprobation de la communauté internationale et des pays voisins, et l'isolement croissant du pouvoir de Camara. Dans l'entretien diffusé hier, Toumba affirme même que le numéro un de la junte a fait venir au stade des «hommes infiltrés par le pouvoir», ce dont Dadis s'était toujours défendu.

Toumba reconnaît certes s'être rendu au stade, mais prétend qu'il a tenté de calmer les forces de l'ordre. «La responsabilité individuelle que j'ai prise, c'était directement pour sauver les leaders (de l'opposition)», plaide-t-il. Une version confirmée par plusieurs opposants, interrogés par RFI.

Sur cet épisode sanglant, l'organisation Human Rights Watch, a rendu un nouveau rapport ce jeudi. Principale affirmation: les actes du 28 septembre «constituent vraisemblablement des crimes contre l'humanité». «L'échelle et le niveau d'organisation de ces crimes laissent fortement penser que les attaques étaient généralisées et systématiques», écrit l'organisation, qui a interrogé 240 personnes.

[SENEGAL] Akon rejoint le club des actionnaires de Sénégal Airlines (senewem.com)

La star planétaire sénégalaise Alioune Badara Thiam, mieux connu par son nom de scène, AKON, propriétaire des labels de musique Konvict et Music et Kon Live Distribution et nominé 04 fois aux Grammy Awards en 2008 rejoint le club des actionnaires de Sénégal Airlines.

En souscrivant au capital de Sénégal Airlines, le chanteur a fait part « de son immense joie à contribuer à la naissance d’une compagnie aérienne nationale. » Il s’est engagé à devenir un ambassadeur de Sénégal Airlines et surtout d’œuvrer pour en faire un outil d'attractivité et de rayonnement de du Sénégal dans le monde.

Commentant cet acte patriotique et de foi en l’avenir de son pays natal posé par AKON, Le Ministre d’Etat , Ministre de la Coopération Internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports Aériens et des Infrastructures, Monsieur Karim Wade s’est réjoui de la décision d’AKON, un bel exemple de réussite de la diaspora Sénégalaise et des jeunes en particulier, de se joindre aux privés sénégalais ayant déjà massivement répondu à l’appel du Gouvernement pour la mise en place d’un pavillon national fort.

Pour Monsieur Karim Wade, « La naissance de Sénégal Airlines est la preuve que les Sénégalais, de l’intérieur comme de l’extérieur, possèdent la clé pour relever les défis que la crise internationale impose à leur pays. Il reste juste à rassembler toutes les bonnes volontés et de faire faire prévaloir, en toute chose, le devenir commun du Sénégal sur les intérêts particuliers ».

Le Ministère de la Coopération Internationale, de l’Aménagement du Territoire, des Transports Aériens et des Infrastructures

[ASSOCIATION] Actualités de l'Association des Amis de l'Afrique Francophone

Vendredi soir Aidat Mohamed et moi même avons représenté l'AMAF à la veillée mortuaire de la maman de Thérèse Gauze Miss Jmila et Miss l'Aïd de l'AMAF.. cette veillée était organisée à Rillieix par l'association des Ivoiriens de la Région Rhône Alpes (La CIRAL, cette association et Thérèse ont associé l'AMAF sur leur invitation.
Cour particuliers
Le Père Alain Mounier continue à donner des cours à titre gracieux deux fois par semaine aux jeunes et familles du quartier Soeur Janin. Enfants et familles qui ne sont pas encore prêts à se rendre au Valdocco.Merci au Père Mounier, car les familles apprécient sa présence et son soutien.

12décembre arbre de noël, organisée par l'AMAF en partenariat avec le Valdocco Grand lyon et l'association Co -Développement Solidarité Sans Frontières.

Comment avons nous trouvé des cadeaux?
L'association Co Développement Solidarité Sans Frontières, le Comité Miss Rhône alpes , la Clinique de la Poupée, Pharmacie Janin , Starjouet d'Oullins,Boulangerie Gays, l'entreprise Tram-Tech d'Ali Hassani, Zorah Abdelramane, les chrétiens du Point du Point du Jour. qui nous ont offert des cadeaux.
des commerçants du 5e ont donné des bons les avons offerts aux mamans qui étaient présentes et aux bénévoles.
Le goûtter Mme Isaac Sibille a offert la boisson et les gateux, l'AMAF les beignets car les enfants aiment les beignets, comme disait une amie marie Louise " Delphine , dans les réunions de l'AMAF , les françaises de souche et les maghrébines mangent tout ce qu'on leur offrent c'est bien , avant les rencontres de l'AMAF certaines femmes hésitaient à manger ce qu'on leur présentait...."
Nous avons reçus 116 cadeaux tous les cadeaux ont été distribués aux enfants présents seuls ou accompagnés de leurs parents.
Le Père Jean Marie Petitclerc et les membres du Valdocco se sont occupés de l'organisation et de l'animation.
le Père Vives a accepté de mettre notre annonce dans "la Passerelle"
M. Régis Michel a mis à notre disposition la salle à titre gracieux à la demande du Père Jean Marie Petitclerc..
Ma voisine Mme Claude Dufay m'a proposé de m'accompagner pour aller faire les courses. Je lui ai remis l'argent pour dix rouleaux de papiers cadeaux. Merci à Mme Dufay. La Clinique de la Poupée et Star Jouets nous avaient donnés quelques papiers cadeaux mais c'était insuffisant.
Les amis du Valdocco et les femmes de l'AMAF ont emballé les cadeaux.
L'AMAF a mobilisé les jeunes qui sont venus de Villeurbanne , Craponne, Bron, Mions et Lyon 7e, Lyon 6e et lyon 5e.
Une personne de l'Eglise du Point du Jour a mis dans l'enveloppe la somme de 20euros comme pour l'arbre de noël nous ne prenons pas d'argent , nous avons remis les 20euros au Père Jean Marie Petitclerc.
Les parents et les enfants onta pprécié l'animation faite par le Père Peticlerc. Merci .
Présents : Le Député Michel Havard était présent. Ceux qui sont restés jusqu'à la fin Mme Andrée Michon Présidente du Comité Miss Rhône alpes , Mme Hayet Guerfi Présidente des Femmes Solidaires de Mions et d'autres femmes, Mme Betty Boudissa de l'Académie de Lyon Mme maboubaha Kridallah, Miss Cheba 20009. Sofiana., Therèse Pokam-Tchofo Présidente de l'association Co Développement Sans Frontièressont restés jusqu'à la fin.
Excusés M; Ali Hassani Zorah Abdelrammanne,, Mme la député Bernadette Isaac Sibille., Christophe Amny d'Ekod'Afrik.et Shoki Ali Saïd Président de l'Association France Ethiopie Corne de l'Afrique.
Merci à tous et toutes ceux qui ont contribué au succés de notre arbre de noël.
A 18h messe pour les défunts de l'AMAF célébré par le père Noël Mauro.les enfants étaient contents de participer à cette messe.
A très bientôt. delphine BAYA0632061291sitewww.amaf-web.fr

[MEMOIRE] Reims : Le «monument aux Noirs» de retour à Reims ? (Libération)

A Reims, on a la nostalgie d’une statue en bronze, en forme d’hommage à l’armée noire. Un groupe de cinq soldats, quatre Noirs et un Blanc, de plus de sept mètres de haut, érigée en 1924 sur la ligne de front de la Première Guerre mondiale. Depuis quatre ans, Cheikh Sakho, un professeur d’anglais d’origine sénégalaise marié à une Champenoise, remue ciel et terre pour qu’on ressuscite la mémoire commune des Français et des Africains. Les collectivités territoriales ont entendu l’appel. Aujourd’hui, la mairie de Reims planche sur la reconstruction de ce monument, démantelé par les nazis en 1940. L’Etat et la région promettent de verser 60% des 800 000 euros nécessaires pour remouler le bronze, si la mairie et l’association en charge du monument réunissent les 40% restants.

En 1921, déjà, le comité aux héros de l’armée noire avait lancé une souscription pour rendre hommage aux 30 000 tirailleurs sénégalais tombés pour la France. Deux sites avaient été choisis pour installer deux sculptures : Reims, donc, et Bamako, capitale de l’actuel Mali.

A Reims, le marquis de Polignac, des champagnes Pommery, avait même offert un terrain en bordure de ses vignobles pour que cette sculpture de Paul Moreau-Vauthier installée sur un socle de quatre mètres domine l’axe qui relie le fort de la Pompelle à la cathédrale. Les nazis se sont empressés de déboulonner ce symbole de la force noire pour l’expédier en Allemagne.

En guise de monument, ne reste plus aujourd’hui qu’une stèle et deux colonnes abstraites, que les Rémois appellent «les oreilles de lapin». En fait, l’œuvre d’étudiants des beaux-arts, faute d’avoir pu reconstruire la statue originelle. Dans les années 50 et 60, les anciens combattants locaux s’étaient mobilisés pour cette cause, en vain. «On était en pleine période de décolonisation», explique Jacques Cohen, adjoint au tourisme. «Du coup, raconte Cheikh Sakho, l’œuvreest tombé dans l’oubli. Aujourd’hui, seuls les anciens s’en souviennent. Ils l’appellent le "monument aux Noirs".» La mairie a fini par se rendre à Bamako pour étudier la sculpture rescapée après avoir tergiversé : «On avait peur que cette statue soit perçue comme un symbole du colonialisme» résume Jacques Cohen. Pour Cheikh Sakho, impatient : «Enfumage. Cette statue n’est rien d’autre qu’un formidable symbole de notre identité nationale, multiple.»

mardi 15 décembre 2009

[ESCROQUERIE] Immigration : « J'ai été victime d'un mariage gris » (Rue 89)

Je n'aime pas trop l'esprit de cette campagne contre les « mariages gris » (et surtout le fait que ce soit Besson qui s'en occupe), mais soyons honnêtes : les mariages « intéressés » sont de plus en plus nombreux. J'en ai moi-même été victime : je suis française d'origine marocaine et je me suis mariée avec un Marocain que j'ai rencontré pendant les vacances d'été au bled. Quand il a obtenu ses papiers, il m'a quittée.

Il s'est ensuite remarié avec sa supposée ex-copine, restée bien tranquillement au pays. Il l'a bien évidemment faite venir en France et ce très facilement, car j'avais fait les démarches pour qu'il obtienne la nationalité française au bout de deux ans de vie commune. Nationalité qu'il a eue… gourde que j'étais !

Bref, tout ça pour dire que cet abus est une réalité, et que les premières victimes sont des filles et des garçons qui croient encore à l'amour vrai. Le plus grave, c'est que je ne suis pas la seule dans ce cas : les trois quarts des filles et des garçons que je connais et qui se sont mariés au pays vivent ces expériences douloureuses.

Les jeunes Marocains rêvent de la France depuis leur naissance

Alors vous me direz que le divorce existe, c'est sûr. Mais on peut sortir ravagé et anéanti par ce genre d'abus. C'est difficile de vivre avec une personne qui vous a manipulé pendant des années, surtout quand on culpabilise de s'être fait avoir.
En plus (et fort heureusement ce n'est pas mon cas), beaucoup ont eu le temps d'avoir des enfants. Pas besoin de vous expliquer que les dégâts sont encore plus désastreux dans ce cas.

Pour ceux qui diront que les deux tiers des couples en général divorcent dans les premières années, je répondrais que ce n'est pas comparable, car ces couples ont au moins connu des débuts heureux avec des sentiments sincères et pas une mascarade sentimentale intéressée.

Les jeunes qui vivent au Maroc rêvent de la France depuis qu'ils sont nés (et les Français d'origine marocaine et les expatriés entretiennent ces idées : c'est absolument méprisable et honteux).

On sait combien il est quasi impossible pour eux de quitter leur pays, et le seul moyen qu'ils ont réside dans ces pseudo-mariages. Bien sûr, c'est comme partout : il y a des gens sincères. Mais quand je regarde autour de moi, dans ma famille et mes amis, ce n'est malheureusement pas la majorité.

Contre une loi qui gênerait un peu plus les couples mixtes

Ces dernières années, la loi a changé sur l'attribution des titres de séjours au conjoint de Français. Je trouve que cela a un effet pervers, car le délai d'obtention des papiers étant plus long, le pseudo-mariage dure donc plus longtemps… Car quand on a attendu toute sa vie de venir en France, on n'est pas à deux ou trois ans près (en bref, on continue à se « prostituer » le temps qu'il faut : c'est la première fois qui est difficile).

Je suis bien sûr contre une loi qui mettrait des bâtons dans les roues des couples mixtes subissant la douleur de l'exil. Mais je pense qu'il serait intéressant de permettre aux personnes ayant subi ce que j'ai vécu d'être reconnues victimes lors du divorce, et de pouvoir prouver qu'il y a eu manipulation et abus de confiance de la part du conjoint.

Et pourquoi pas, de mettre en place une procédure de retrait des papiers quand il y a eu effectivement un mariage intéressé.
Cela permettrait au candidat de réfléchir à deux fois avant de se lancer…

lundi 14 décembre 2009

[ECONOMIE] Les banques boudent l’oseille des immigrés (Bakchich.info)

Face à la discrimination à l’embauche, de plus en plus d’immigrés créent leur PME pour s’en sortir. Mais les obstacles sont nombreux. Reportage dans la société de domiciliation la moins chère de France.
C’est la revue XXI qui a mis le doigt sur une petite société pas comme les autres. Au 26, rue des Rigoles à Paris, les clients ont le verbe haut et la vanne facile.
Ici, fils d’immigrés, pasteurs, anciens détenus et grandes blondes séfarades discutent business et bons tuyaux dans un joyeux brouhaha. Bien plus qu’une société de domiciliation qui propose une adresse commerciale, Service Plus est un melting-pot bouillonnant qui offre un regard neuf sur l’économie de l’Hexagone.
C’est entre ces murs que les fils d’immigrés lancent leur première marque « made in France » ou que les petits sous-traitants des grandes marques posent momentanément pied. Et ils ne sont pas seuls. En France, les créateurs issus de l’immigration permettent la naissance d’environ 24.000 entreprises par an.
Tous partagent une même appréhension, celle du banquier. Alors que les banques jouent à la roulette russe sur les marchés financiers, elles rechignent à gérer les modestes revenus des créateurs d’entreprises.
En 2008, selon une étude de l’IFOP, un petit entrepreneur sur cinq a eu des difficultés pour ouvrir un compte professionnel lors du début de son activité. Démonstration en images.
Les banques boudent l’oseille des immigrésenvoyé par bakchichinfo. - L’info video en direct.
Au ministère de l’Immigration, on admet que les entrepreneurs étrangers obtiennent un crédit bancaire moins facilement que les Français.
Les préjugés et les pratiques discriminatoires – même illégales - persistent, selon un rapport du ministère publié en décembre. Un immigré souhaitant un prêt pour ouvrir un restaurant rapide de type kebab est parfois immédiatement soupçonné « d’activité illégale » et de « blanchiment d’argent », nous explique-t-on.
Encore aujourd’hui, les produits toxiques, inodores, incolores passent mieux que l’argent gagné dans la sueur et la graille. Une économie à deux vitesses qui ralentit l’économie et engendre incompréhension et frustration.

[LITTERATURE] Le Cran dénonce un prix littéraire sur les vertus de la colonisation (Rue 89)

Nouveau débat en vue sur les vices et vertus de la colonisation. La très respectable Académie des Sciences de l'Outre-mer attribue ce vendredi le prix Luc Durand-Réville, pour récompenser un « ouvrage traitant des aspects positifs de la colonisation ». Un prix littéraire de 4000 euros, le plus richement doté des prix de l'Académie.

Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) dénonce l'initiative, comme il avait en 2005 protesté contre la « loi scélérate » évoquant le « rôle positif de la colonisation ». Une violente polémique avait finalement conduit le Parlement à rejeter l'article 4 de la loi, après une intervention du président Chirac. Le Cran réclame aujourd'hui l'annulation de ce prix, dont la liste des nominés ne figure pas sur le site de l'Académie :

« Nous en appelons donc aujourd'hui à Luc Chatel, ministre de l'Education, dont le ministère finance cette institution, pour qu'il nous fournisse des explications à ce sujet, et nous demandons à Edmond Jouve, président de cette Académie de la Honte, de renoncer définitivement à ce prix, qui fait injure à nos valeurs républicaines. »

Economiste et fin connaisseur des pays du Sud, Edmond Jouve est le président en exercice de l'Académie des Sciences d'Outre-mer. Quant à Luc Durand-Réville (1904-1998), ancien sénateur du Gabon sous l'étiquette de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines, il fut aussi l'auteur de deux ouvrages au titre évocateur :

  • Quelques aspects du problème des colonies
  • L'Empire de la civilisation

L'explication est à chercher dans le testament du sénateur Durand-Réville, qui a constitué une dotation pour alimenter ce prix (celle-ci rapporte 4 000 euros par an). Patrick Lozès, le président du Cran :

« Lors des discussions avec l'administration de l'Académie, ils nous ont laissé entendre qu'ils sont ennuyés par ce prix, mais qu'ils ne peuvent pas le supprimer, à cause d'un serment ou d'un testament à respecter. C'est l'explication, vague, qu'ils nous ont donnée. Mais notre courrier à M. Jouve est resté sans réponse. »

Edmond Jouve, qui a assuré en 2009 la présidence tournante de l'Académie, conteste le bien fondé de cette polémique, et regrette que Lozès ne l'ai pas appelé avant de lancer sa charge :

« Au printemps, lorsque j'ai découvert cet intitulé, je l'ai fait changer. Nous avons contacté les enfants de Durand-Réville, et nous avons rebaptisé le prix.

Il récompense désormais un travail sur “divers aspects de la colonisation française”, aspects politiques, économiques, culturels, etc. C'est cet intitulé qui figure dans notre dernier annuaire. Le fait que cela n'ait pas été modifié sur le site Internet est fâcheux ».

Le dernier prix Durand-Réville a été attribué vendredi à un Camerounais, Blaise-Alfred Ngando, pour une thèse sur »La présence française au Cameroun, 1916-1959 ». A lire le sous-titre de la thèse, la volonté du sénateur décédé semble encore respectée : « Colonialisme ou mission civilisatrice ? »

►Mise à jour 13/12/2009, 13 heures : précisions sur le testament de Durand-Réville et réaction d'Edmond Jouve.

[ARMEE] La France l'arme au pied en Afrique (L'Express)

Soldats de la mission Licorne de l'armée française, en Côte d'Ivoire, en octobre 2005.

AFP PHOTO JACK GUEZ

Soldats de la mission Licorne de l'armée française, en Côte d'Ivoire, en octobre 2005.

Dakar, Libreville... Le dispositif militaire français au sud du Sahara va-t-il se délester de l'une de ses bases historiques? La confusion entretenue par Paris traduit ses hésitations: comment combiner nouvelle donne géostratégique et repli en bon ordre?

Le plus aguerri des paras y perdrait son latin. Alors, chef, on la ferme, cette base? Et si oui, laquelle? Dakar (Sénégal), Libreville (Gabon), ou les deux? Réponse: aucune, du moins dans l'immédiat... Publié en juin 2008, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, bréviaire des orientations stratégiques pour les quinze ans à venir, préconise de concentrer le dispositif français en Afrique - 8000 hommes aujourd'hui, contre 30 000 à l'heure des indépendances - autour de "deux pôles, un pour chaque façade, atlantique et orientale". Et ce au nom du devoir d'adaptation à la nouvelle donne géopolitique, que traduit l'ouverture d'une nouvelle implantation bleu-blanc-rouge à Abou Dhabi (Emirats arabes unis). Quinze mois plus tard, au risque de brouiller les pistes, Hervé Morin jure n'avoir jamais souhaité le sacrifice d'un des sites subsahariens (voir l'entretien ici).

Audacieux: les conseillers élyséens ont phosphoré des semaines durant sur ce scénario. Il s'agissait alors de mettre en musique - militaire - la volonté de rupture d'avec la Chiraquie, affichée par un Nicolas Sarkozy fraîchement élu, ainsi que l'impératif de rigueur budgétaire. Tous déploiements africains confondus, la facture frôlait les 760 millions d'euros en 2007.

Qui part, qui reste, et où?

Partiront, partiront pas? Le chef de l'Etat et des armées devrait trancher dès le début de 2010. Plusieurs facteurs éclairent cette prudente inflexion. Les émeutes de Port-Gentil, survenues au lendemain de l'élection contestée, le 30 août, du Gabonais Ali Bongo, puis le chaos guinéen, rançon du carnage perpétré dans un stade de Conakry par les nervis de la junte au pouvoir, ont étayé le plaidoyer des avocats du statu quo. De même que la dérive autocratique du Sénégalais Abdoulaye Wade, invoquée mezza voce. Dès lors qu'il s'agit de protéger citoyens et intérêts français, mieux vaut être "sur zone" sans délai. Or, insiste un haut gradé, tout retrait serait irréversible.

Noms de code...

Opex Opération extérieure.
Recamp Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix. Programme présenté lors du sommet Afrique-France du Louvre (1998).
Apsa Architecture de paix et de sécurité africaine. Programme orchestré par l'Union africaine.
FAA Force africaine en attente. Pièce maîtresse de l'Apsa, ce contingent de 15 000 hommes, encore embryonnaire, a vocation à déployer des forces de prévention et d'intervention sur le continent.
Bima Bataillon d'infanterie de marine. Le 23e est installé à Dakar, tandis que le 43e a quitté Abidjan en juin dernier.
FFCV Forces françaises du Cap-Vert : nom donné au contingent établi au Sénégal.
Epervier Dispositif déployé depuis 1986 à Abéché et N'Djamena afin de contrecarrer les ambitions territoriales de la Libye au Tchad.
Licorne Force française d'interposition déployée au centre de la Côte d'Ivoire entre les rebelles nordistes et les forces loyalistes, au lendemain du coup d'Etat manqué de septembre 2002.
Eufor Force européenne à dominante française déployée au Tchad et en République centrafricaine, en lisière du Darfour soudanais, afin de protéger les civils et de prévenir toute contagion du conflit. Relayée depuis mars 2009 par la Minurcat, mission onusienne.
Atalante Opération navale lancée en 2008 par l'Union européenne contre la piraterie maritime au large de la Somalie, dans le golfe d'Aden et l'océan Indien.

Plus diffus, divers foyers d'instabilité militent en faveur du maintien de contingents prépositionnés: la frange est de la République démocratique du Congo, le Soudan, le Nigeria, et plus encore cette "zone grise" saharo-sahélienne, terrain de chasse favori des commandos d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi). Le Sud algérien, la Mauritanie, le nord du Niger et du Mali voient aussi transiter maints trafics, drogue sud-américaine, armes légères ou migrants clandestins.

D'autres arguments garnissent le paquetage des vétérans galonnés de l'outre-mer, parfois nostalgiques de la Coloniale: l'essor de la piraterie maritime ou les ambitions continentales des stratèges américains, chinois et russes. Sur un mode moins défensif, on vante les atouts complémentaires des deux bases. Pour Dakar, son statut d'unique accès à l'Atlantique et la proximité du nouveau front de la lutte antiterroriste. Au crédit de Libreville, sa tradition de tremplin aérien vers tous les théâtres de l'intérieur.

Ultime flèche dans le carquois des partisans du sursis: l'impréparation des troupes du continent censées occuper demain les espaces laissés vacants. Annoncée pour l'an prochain, la naissance de la Force africaine en attente (FAA) se fait... attendre. Sa brigade ouest, la plus avancée, ne verra pas le jour avant 2014. Or le parrain français se fait fort d'accompagner la montée en puissance de ce contingent panafricain de 15 000 soldats, appelé à prévenir et circonscrire les conflits.

Paris inscrit sa démarche dans la logique de partenariat et de désengagement graduel amorcé par le programme Recamp (Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix). "La France, claironne ainsi Nicolas Sarkozy en février 2008 au Cap, devant le Parlement sud-africain, n'a pas vocation à maintenir indéfiniment des forces armées en Afrique." Mieux, ses soldats doivent "en priorité" aider le continent à "bâtir son propre dispositif de sécurité collective". Effort de longue haleine...