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samedi 20 février 2010

[POLITIQUE] Des élus UMP balancent une sorte de "casier judiciaire" de leur concurrent PS Ali Soumaré (Le nouvel Obs)

Le document cite cinq affaires qui concerneraient Ali Soumaré, tête de liste PS pour les régionales dans le Val d'Oise. Mais quand on leur demande comment ils se sont procuré les éléments, les réponses sont embarrassées. Et plus: l'une des affaires n'est même pas encore jugée…

Ali Soumaré (Sipa)

Francis Delattre et Sébastien Meurant, maires UMP de Franconville et Saint-Leu-la-Forêt (Val-d'Oise), ont envoyé, vendredi 19 février, un communiqué détonnant à plusieurs rédactions. Appelant le Parti socialiste à retirer la candidature d'Ali Soumaré, tête de liste dans le Val-d-Oise aux régionales, ils qualifient ce dernier de "délinquant multirécidiviste chevronné". Et de joindre au communiqué de présumées infractions, condamnations et procédures en cours attribuées à Ali Soumaré.
Francis Delattre affirme ainsi que "contrairement à l'objectif de promouvoir un jeune de nos quartiers, cette candidature ne peut être exemplaire et elle est outrageante pour la démocratie".
Le maire de Franconville demande à Martine Aubry, "si intransigeante sur les principes" et à Jean-Paul Huchon, "si cynique dans sa stratégie électoraliste" que la candidature d'Ali Soumaré soit retirée.
Intitulé "Ali Soumaré : un délinquant multirécidiviste", le document contient 5 accusations contre le candidat PS, les faits allant de 1999 à 2009.

Secret des sources?


Contacté par nouvelobs.com, Sébastien Meurant explique avoir obtenu ces informations car "la justice est rendue au nom du peuple français". Avant de botter en touche : "ce qui nous intéresse, ce sont les faits. Par ailleurs, nous n'avons pas à révéler nos sources". Sébastien Meurant a toutefois précisé par la suite avoir demandé à consulter des décisions de justice. Ce qui est tout à fait possible pour tout citoyen, même non impliqué dans l'affaire jugée. La demande se fait alors par courrier et nécessite donc un peu de temps avant de parvenir au demandeur.
Mais du coup, certains faits mentionnés demeurent litigieux. En effet, le communiqué mentionne "une ordonnance pénale rendue 16 février 2010". Soit, trois jours avant la diffusion dudit communiqué.
Comment obtenir de telles informations aussi rapidement ? A cette question, Sébastien Meurant admet "ne pas pouvoir apporter de réponse".
Quant à une procédure en cours, et donc pas encore jugée, qui est aussi mentionnée, Sébastien Meurant explique que les "témoignages" de plusieurs personnes ont été recueillis. Sans plus de précisions...

Une procédure "diffamatoire"


Nouvelobs.com a interrogé un haut magistrat pour connaître la possible provenance de telles informations. Selon lui, le procédé utilisé par Francis Delattre et Sébastien Meurant est clairement "diffamatoire" et certaines de ces informations ont nécessairement "été obtenues frauduleusement". Des déclarations également confirmées par un avocat spécialisé en droit pénal, qui estime qu'il s'agit là manifestement d'une violation du secret professionnel, et, pour l'affaire non encore jugée, d'une violation de la présomption d'innocence.
De son côté, Ali Soumaré a indiqué à l'AFP qu'il allait "contacter son avocat" avant de se prononcer sur ces accusations. Dans l'équipe de campagne d'Anne Hidalgo, on affirme sa "solidarité" avec Ali Soumaré. "Ca coupe le souffle et ça en dit long sur le personnage", a déclaré un proche d'Anne Hidalgo à Nouvelobs.com.


Propos controversés du maire de Franconville


Francis Delattre avait déjà créé une polémique à propos d'Ali Soumaré, d'origine malienne, affirmant : "Au début, j'ai cru que c'était un joueur de l'équipe réserve du PSG. Mais en réalité, il est premier secrétaire de la section de Villiers-le-Bel. Ça change tout !"
La première secrétaire du PS, Martine Aubry avait vivement réagi estimant que le maire UMP de Franconville n'est "pas digne d'être un élu de la République". Le candidat Ali Soumaré avait déploré de son côté, des propos "stigmatisants".
Franck Riester, directeur national de la campagne UMP des régionales, a condamné sur RFI des déclarations "scandaleuses", les jugeant "du même niveau" que celles de Georges Frêche sur Laurent Fabius. Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre avait déclaré qu'il "n'accepter(ait) pas que l'on place sur le même plan" les propos de Georges Frêche et ceux du maire de Franconville.

Note de Nouvelobs.com : pour des raisons évidentes à la lecture de cet article, nous ne mettons pas en ligne le document envoyé par les deux élus.

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